Depuis quelques jours, dans le pays, l’on entend parler ici et là, après les premières faveurs de luxe indécent faites aux anciens présidents. Ils leur accordent jusqu’au cabinet et à la serviette, disons jusqu’à des avantages faramineux. Puis, la Renaissance acte III est passée à une autre étape, avec une loi qui engraisse les députés, incapables d’être solidaires d’un peuple qu’ils sont censés représenter et qui tire le diable par la queue, faisant face à la rudesse de la vie qu’une cherté incontrôlée aggrave chaque jour davantage. Sur le dos du peuple misérable, les députés voudraient faire pousser des ventres et des vanités, s’éloignant ainsi d’un peuple, abandonné à la misère et au désespoir. Alors que ce débat n’est pas tranché, dépitant le peuple coléreux, l’on apprend une autre mesure similaire qui voudra donner les mêmes privilèges aux anciens premiers ministres quand rien ne se fait contre la cherté ambiante, contre la paupérisation croissante des populations, contre l’insécurité urbaine, dans une société qui se perd quand son élite ne rêve que d’opulence et ce à un moment où les masses laborieuses restent dans l’oubli des pouvoirs publics. Pourtant depuis des années que pour des travailleurs miséreux les syndicats demandent un fonds d’aide à la retraite, le pouvoir rechigne, ne pouvant accéder à une telle demande somme soute sociale.

Le Niger de cette époque peut-il être en phase avec de tels choix qui relèvent plus de la fantaisie que de la rationalité et de la morale politique ? Peut-on croire qu’un socialisme puisse ainsi se comporter surtout quand, il y a une semaine, on apprend qu’il voudrait renoncer à l’aide sociale accordée à des enfants de pauvres qui étudient dans les universités publiques pour restituer ces faveurs à des anciens présidents, anciens premiers ministres et à des députés ? 

Le Niger a besoin que la richesse du pays soit bien répartie entre les enfants du pays, non placée dans la gibecière gloutonne de princes insatiables. Le peuple, lui, face à la distribution de rentes entre princes, attend et il est misérable dans les champs infertiles et sur les routes incertaines, sans avenir. Encore que les moments difficiles qui sont les nôtres ne peuvent justifier de telles ostentations…

Aidons le peuple à vivre un peu mieux.

Aïssa Altiné