L'air du temps

Le peuple nigérien est en train de gagner son combat pour la souveraineté et l’indépendance. Sous l’égide du Conseil National pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le peuple nigérien a arraché son indépendance d’abord vis-à-vis des puissances dominantes, mais aussi vis-à-vis d’une élite politique qui n’a fait que l’exploiter depuis plus de 30 ans avec la bénédiction de ces puissances colonialistes au gré de leurs intérêts stratégiques.

La détermination et l’union sont les principaux ingrédients de cette réussite. En effet, les ennemis du pays ont usé de tous les stratagèmes possibles pour casser cet élan de libération. Ils ont agité la menace d’intervention militaire, instauré un blocus total qui a consisté à priver le pays de denrées alimentaires, de produits pharmaceutiques, de l’électricité et des transferts financiers.

Ils ont même tenté d’instrumentaliser les sentiments ethniques, régionalistes voire racistes, mais rien n’a détourné l’attention des populations nigériennes de leur juste et légitime combat.

Face à l’évidence et à la détermination sans faille des Nigériens, unis derrière leurs autorités, les institutions régionales instrumentalisées, les chefs d’Etat marionnettes de l’impérialisme français et même l’ONU ont fini par reconnaitre la légitimité du combat que mène le peuple nigérien. Tous reviennent à la voie du dialogue avec les autorités nigériennes. Ils se résolvent désormais à écouter le peuple nigérien.

Dans tout cela, quel sort pour ces compatriotes égarés à qui le pays a tout donné, mais qui, par pur égoïsme, se sont rangés dans le camp de ceux qui veulent agresser militairement le Niger ? On les a vu arpenter les couloirs des institutions internationales, raser les murs des chancelleries et faire le pied de grue des sommets pour faire la promotion de leur projet macabre.

Comme, il fallait s’y attendre, ils sont jetés dans la poubelle de l’histoire. Leurs maîtres se rendent compte qu’ils ne leur serviront plus à rien. Fort, heureusement, c’est le sort que réserve généralement l’histoire, à tous ces judas des temps modernes, qui ont décidé de rentrer dans l’histoire à reculons.

C’est une autre grande victoire d’étape gagnée par le peuple nigérien dans sa marche pour réécrire son histoire. Celle de rendre le Niger aux Nigériens. Mais la guerre n’est pas finie. L’ennemi a mille et un tours dans sa poche. C’est pourquoi, nous devons maintenir la vigilance, accentuer notre détermination et renforcer notre union. Avec nos prières et l’aide de Dieu, le Niger sortira grandi de cette lutte légitime pour la dignité.

Siradji Sanda (ONEP)
Source : https://www.lesahel.org

Après la dénonciation des accords défense, c’est autour de la convention fiscale avec la France qui vient d’être conjointement dénoncée par le Niger et le Mali qui emboitent le pas au Burkina Faso. Petit à petit, les pays de l’Alliance des Etats du Sahel démontent, au grand bonheur de leur population et des panafricanistes sincères, les montages coloniaux, savamment conçus par la France pour continuer indéfiniment à exploiter nos ressources et à maintenir nos pays dans une situation de dépendance et de pauvreté.

Tenez bien, la convention fiscale en vigueur depuis le 1er juillet 1966 évite entre autres aux entreprises (françaises notamment) de payer convenablement les impôts et taxes dans nos pays. Sachant que le pacte colonial privilégiait déjà les entreprises françaises dans l’acquisition des marchés publics, l’exécution des contrats et l’exploitation minière, la France a conçu et imposé cette fameuse convention fiscale pour que ses entreprises, qui font des affaires chez nous, ne paient pas les impôts sur place. Parallèlement, un système fiscal insupportable est conçu et imposé (sous l’influence de la France) à nos maigres entreprises.

C’est ainsi qu’au moment où des mastodontes comme AREVA, SOGEA SATOM, VEOLIA, etc… bénéficient gracieusement des dispositions de cette fameuse convention fiscale léonine et réalisent des bénéfices incommensurables, nos rares entreprises croulent sous le poids de la fiscalité et finissent par s’éteindre. Il est temps que soit mis fin à tous ces accords coloniaux pour que cessent ces privilèges injustifiés et indus. Avec la dénonciation de ces accords et conventions défavorables aux intérêts nationaux, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Partie brise progressivement les chaînes de l’esclavage financier dans lequel la France cherche coûte que coûte à nous maintenir pour son propre confort. 

Ni les chantages, ni la manipulation des institutions régionales d’intégration encore moins les menaces de Macron ne détourneront les Nigériens et au-delà les peuples du Liptako Gourma de leurs objectifs communs : la souveraineté de leurs pays respectifs et la pleine jouissance de leurs ressources. Une situation qui place la France dans un désarroi certain. Un désarroi à la hauteur de ce qu’elle a perdu : une zone d’influence et surtout des ressources qu’elle siphonne depuis des décennies sans avoir à payer les prix justes.

Mais si la France a jusqu’alors réussi ce coup, c’est certainement avec la complicité d’une certaine élite politique et intellectuelle qu’elle entretient et propulse au-devant de chaine de décision de nos pays. C’est cette certitude qui est désormais remise en cause avec l’avènement de l’Alliance des Etats du Sahel et des régimes militaires soucieux de la souveraineté de leurs pays dans tous les domaines. La géopolitique actuelle exige aussi à la France de revoir sa perception de nos pays et sa stratégie désormais inopérante.

Siradji Sanda (ONEP)

Source : https://www.lesahel.org

La création du Fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie (FSSP) a remis à l’ordre du jour l’élan de patriotisme, la générosité et la solidarité des Nigériens mais aussi et surtout leur attachement à la dignité de leur pays.

C’est ainsi que les différentes couches socioprofessionnelles continuent, chaque jour que Dieu fait, à apporter leurs contributions à la cagnotte du Fonds. On a vu des paysans, des commerçants, des artisans, des Nigériens de la diaspora et même des écoliers apporter leurs contributions.

Mais, une certaine catégorie de citoyens s’est illustrée par sa grande absence dans cette mobilisation : l’élite politique. En effet, en dehors de quelques rares leaders (dont celui du parti Raana), les ‘’grands bonnets’’ qui ont marqué les 30 dernières années de la vie de notre Nation ont brillé par leur silence.

Pourtant, c’est en ces instants que la patrie a besoin de tous ces fils. Sauf que ces acteurs sont enclins à faire étalage de leur fortune (acquise on ne sait comment) au moment des campagnes électorales. Pour ainsi impressionner les électeurs, faire bonne figure devant tel ou tel leader, ou simplement pour acheter des voix, ils n’hésitent pas à débloquer des millions.

Il est malheureux de constater que ces mêmes acteurs ne sont pas si ‘’chauds’’ à contribuer à la sécurité collective à travers le Fonds de solidarité. Pourtant, ils ont une grande part de responsabilité dans la situation que vit actuellement notre pays. De toute évidence, beaucoup font profil bas, pour ne pas ‘’s’exposer’’. Ce qui est compréhensible.

Sauf que, c’est un secret de polichinelle, cette cohorte de politiciens s’est enrichie, disons-le, sur le dos du peuple nigérien. Entrés pratiquement pieds nus en politique, beaucoup d’entre sont devenus multimilliardaires. Les multiples scandales politico-financiers ayant marqués ces années de démocratie viennent confirmer que la politique est devenue la principale voie d’enrichissement – certainement illicite –.

Mais au moment où, toutes les couches s’activent à contribuer au FSSP, nos acteurs politiques, eux préfèrent garder leur argent, certainement pour le prochain cycle électoral pour revenir encore acheter les voix. Nul doute que beaucoup d’entre eux sont dans la logique de ces puissances et organisations régionales qui mettent la pression pour ce qu’elles qualifient de retour à l’ordre démocratique. Au bénéfice de qui ?

Sauf que la préoccupation des citoyens actuellement n’est pas ces élections dont on a coutume. Nos préoccupations sont surtout la sécurité des populations et de leurs biens, l’intégrité de notre pays, la souveraineté de nos choix et l’indépendance de notre gouvernance.

Siradji Sanda (ONEP)

Source : https://www.lesahel.org/ 

Prières collectives, Qunut et prêches dans les mosquées et veillées de prière dans les églises, la religion était depuis les événements du 26 juillet 2023, au cœur des actions de lutte et de la résistance du peuple nigérien face à l’impérialisme français et à certains Chefs d’Etat et institutions régionales manipulés pour faire échouer le combat du peuple nigérien pour la conquête de sa souveraineté. Même les religions traditionnelles ne sont pas en reste dans ce combat. Les disciples ont manifesté leur soutien à cette lutte légitime.

C’est dire que tout au long de l’histoire de notre pays et dans les épreuves surtout difficiles, les Nigériens se sont toujours tournés vers la religion (musulmane pour la majorité, chrétienne pour certains et traditionnelles pour d’autres). Qu’on ne se voile pas la face parce que c’est un secret de polichinelle : chaque grand commis, chaque ‘’grand quelqu’un’’ a ses marabouts, ses zimas, ses bokas qui ‘’agissent’’ sur toutes les étapes de sa carrière. C’est le substrat de notre culture.

Dans la perspective des consultations nationales, il est tout à fait légitime de s’interroger sur la nécessité et la pertinence de la présence de certains concepts ‘’creux’’ dans nos textes fondamentaux. C’est le cas notamment de celui de ‘’laïcité’’, emprunté encore une fois de la France, mais qui est totalement inopérant dans notre contexte culturel et même religieux. Ceci est d’autant plus vrai que nos pays et la région du Sahel ont toujours été une zone de tolérance et de coexistence pacifique entre les croyances. Et la liberté de culte a toujours été une réalité au Niger. Cela se justifie aussi par l’existence, au Niger, d’un cadre de dialogue inter-religieux efficace et surtout le respect réciproque entre les dignitaires religieux nigériens des principales religions.

Les rares tentatives de semer la zizanie sur la base des considérations religieuses au sein des populations sont toujours venues d’événements extérieurs.

Du reste, même en France où nous avons emprunté ce fameux concept de Laïcité, celui-ci est politisé et instrumentalisé pour nuire à la religion musulmane ainsi que l’attestent les nombreuses lois aussi sournoises qu’incompréhensibles. En effet, après l’interdiction des signes religieux, puis du voile islamique, l’islamophobie institutionnelle française a franchi le Rubicon pour interdire la ‘’Abaya’’ à l’école. Pourtant la ‘’Abaya’’ est juste un habit traditionnel (d’origine oriental) qui, en réalité n’est pas fondamentalement religieux. Et de nos jours, cet habit est porté même par les top modèles les plus extravagantes.

Siradji Sanda (ONEP)

Source : https://www.lesahel.org/ 

En 20 jours plus de 7.000 civils ont trouvé la mort par la faute de deux camps ‘’fous à lier’’. L’un, le Hamas qui a tué 1.400 israéliens, l’autre le gouvernement de Benyamin Netanhayu qui, en représailles, bombarde sans discernement la ville de Gaza avec ses 2 millions d’habitants faisant au moins 6.000 civils dont des milliers d’enfants.

Que le Hamas massacre des civils israéliens dans leur sommeil est tout aussi odieux que les crimes que continue de perpétrer le gouvernement israélien. Toutes les vies humaines comptent et s’équivalent. Les bombardements ont d’abord été précédés par un blocus total de plusieurs jours pendant lesquels cette ville à été privée d’eau, d’électricité, de gaz, de nourriture, bref de tout.

Mais le plus choquant, c’est le bloc out presque complet fait sur les morts palestiniennes par les gouvernements occidentaux plutôt unanimes sur le slogan ‘’Israel a le droit de se défendre’’. Ce même déni de la réalité a été longuement observé par les médias des mêmes pays qui, ont choisi de montrer la douleur des familles israéliennes, détournant les objectifs de leurs caméras et leurs projecteurs du drame gazaoui et de la détresse de cette population confinée dans ce qu’un ancien homme politique français a qualifié de ‘’prison à ciel ouvert’’.

Le ballet des dirigeants occidentaux n’a rien changé à la situation. Du reste, cette hypocrisie, ne visait ni plus ni moins qu’à se faire bonne conscience face à un crime de masse qu’ils ont autorisé. En effet, la politique de colonisation menée par les différents gouvernements israéliens au cours de plusieurs décennies a fini par priver beaucoup de palestiniens de l’espoir de posséder un pays, les confinant chaque jour davantage dans des enclaves isolées les unes des autres pour des conditions de vie infrahumaines.

C’est cette situation de désespoir absolu qui pousse les jeunes palestiniens dans les mains du HAMAS et qui débouche sur ces drames humains incommensurables.

Quid des grandes nations arabes de la région qui observent, dans un silence presque complice, tout au moins lâche, ce crime de masse organisé et planifié à grand renfort de communication.

La communauté internationale, si elle existe encore, est quant à elle comptable devant l’histoire de ce déni de la réalité qui, elle se ne ravise pas à l’arrêter risque de conduire à un nouveau génocide. La seule lueur d’espoir pour le peuple palestinien, en ces temps sombres provient de la Turquie, de la Russie, de l’Iran pour leurs prises de positions courageuses. Mais cela, suffira-t-il, à arrêter l’Etat d’Israël ? rien n’est moins sûr. Fondons l’espoir qu’au sein des deux camps, les rares voix de la raison se feront plus audibles, pour stopper ce drame humain.

Siradji Sanda (ONEP)

Source : https://www.lesahel.org/ 

Les sanctions iniques et inhumaines de la CEDEAO, les manœuvres perfides de la France et de certaines organisations internationales ont certes des effets sur le quotidien des Nigériens. Cependant, cela ne doit en aucun cas constituer un motif de renoncement au processus de reconquête de notre souveraineté et de refondation de notre pays. En effet, c’est dans ces moments difficiles qu’il faut puiser dans l’ingéniosité de notre peuple pour asseoir les bases d’un pays nouveau, débarrassé de tout complexe et surtout de toutes les fausses certitudes fondées sur des mensonges politiques, construits et entretenus depuis des décennies par une classe politique cupide.

Pour ce faire, il faut arrêter de penser que l’aide ou la coopération au développement peut nous sortir de la pauvreté. Il faut amener les Nigériens à penser leur destin et à construire un avenir indépendamment de la France, des Etats Unis, de la Banque mondiale, du FMI ou même de l’ONU et toute autre puissance. Les déterminants de notre destin commun ne sont ni à Paris, ni à Washington, encore moins à Pékin ou à Moscou. Ils sont ici chez nous, contenus dans nos valeurs, enfouis dans notre sous-sol. Ils sont dans les sagesses enseignées par nos aïeux, dans la fierté de nos héros, dans le travail et la solidarité nationale, dans l’amour pour notre pays : LE NIGER.

Il faut cesser de nous présenter à la face du monde comme un peuple de mendiants et rompre avec cette mentalité d’éternels assistés. Il faut arrêter de chercher notre légitimité (souveraineté) auprès des autres et se convaincre que cette légitimité se trouve dans le peuple nigérien et dans ses valeurs.

Pour ce faire, des réajustements psychologiques s’imposent. Ils doivent consister, dans nos rapports de coopération avec les autres, de partir du postulat que nous ne sommes pas aussi pauvres qu’on aime si bien le chanter. Si les autres viennent chez nous, c’est que nous avons des choses dont ils ne disposent pas chez eux. Nous avons d’immenses potentialités dans le sous-sol à exploiter et à valoriser. Nous avons besoin de plus de partenariat gagnant-gagnant que ‘’d’aide’’. Une aide qui se révèle être ‘’toxique’’ selon un homme politique bien connu parce qu’elle ne vise qu’à permettre la survie et non le développement.

Nous voulons plus de partenaires commerciaux que des fameux ‘’partenaires techniques et financiers’’. Des partenariats comme celui dans le domaine pétrolier qui actuellement préserve notre pays de l’humiliation. Pourtant, il ne date que de 2009. A l’inverse, cela fait 50 ans que le Niger produit de l’Uranium, mais le pays se trouve aujourd’hui avec un taux d’accès à l’électricité parmi les plus bas d’Afrique alors qu’il est l’un des plus grands producteurs de la source d’énergie la plus productive (uranium). Avec la coupure illégale de la fourniture par le Nigeria, le Niger paye aujourd’hui le prix fort de ce partenariat léonin avec ceux qui exploitent cette ressource.

Siradji Sanda (ONEP)

Source : https://www.lesahel.org

A la suite des événements du 26 juillet 2023, de nombreux pays européens ont, dans le feu de l’action, suspendu leurs coopérations avec notre pays. Et s’inscrivant dans la logique des organisations régionales (Cedeao et Uemoa), elles-mêmes manipulées par une puissance étrangère bien connue, ces pays membres de l’Union Européenne ont suspendu tous les projets et aides aux populations nigériennes.

S’il est de leur droit de condamner ce qu’ils qualifient de remise en cause de l’ordre constitutionnel, il est aussi du droit du Niger et de son peuple de s’opposer à une remise en cause de sa souveraineté et surtout d’arrêter une dérive qui risque de compromettre son existence en tant qu’Etat.

Il est tout simplement surprenant qu’en Ukraine, les pays européens fassent bloc derrière l’Ukraine qui dit défendre son intégrité et qu’au Niger, ces mêmes pays soutiennent, d’une manière ou d’une autre, la France qui s’adonnait à un ‘’jeu trouble’’ dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et bafoue toutes les règles du droit international (en particulier la Convention de Vienne).

Face à une telle attitude, nous sommes en droit de nous poser un certain nombre de questions notamment celles de savoir si la qualité de relations entre l’UE, ses pays membres et le Niger est intimement liée à l’état de la coopération entre le Niger et la France.  Doit-on comprendre que ces pays pris individuellement ne peuvent pas avoir une coopération avec le Niger qui ne soit pas soumise aux exigences de la France ?

Pourtant, il est clair que le Niger n’a aucun problème avec tous ces pays européens avec lesquels il entretient d’excellentes relations de coopération parce que justement ces pays ne s’ingèrent pas dans ses affaires intérieures et ne se montrent pas arrogants à son égard. Mieux, en s’inscrivant dans la logique voulue par la France, ces pays européens ne renvoient pas l’ascenseur au Niger qui, depuis plusieurs années, a joué le rôle de régulateur des flux migratoires vers l’Europe via le Maghreb souvent au détriment de ses propres intérêts.

Dans tous les cas, il est tout aussi clair que dans ce monde multipolaire, le Niger n’a pas besoin de quémander. Le pays peut s’en sortir s’il arrive à avoir des partenaires sincères et transparents, respectueux de sa souveraineté, de ses choix politiques et de  développement.

C’est pourquoi, le vieux continent doit intégrer la réalité présente selon laquelle, l’Afrique d’aujourd’hui n’est plus celle des années 60, ni même des années 90. Les pays européens ont tout intérêt à reconsidérer leurs politiques africaines. Faute de quoi, ils perdront inexorablement ‘’la bataille’’ dans la recherche de place en Afrique, reconnue unanimement comme le continent de l’avenir pour ses richesses du sous-sol et pour sa population, la plus jeune au monde.

Pour cela, il va falloir éviter la politique de l’autruche face à des situations d’injustice à l’image de ces sanctions inhumaines et des manœuvres néocoloniales visant à asphyxier le Niger qui ne cherche qu’à exercer sa souveraineté et à décider de ce qui est bien pour son peuple. Fort heureusement quelques pays européens ont commencé à prendre leur courage à deux mains pour maintenir leurs aides humanitaires au profit des populations nigériennes. Mais le plus troublant dans cette situation, c’est qu’au lieu d’aider le Niger à se sortir de cette situation, les organisations sous régionales sont transformées en instruments de répression pour punir tout un peuple.

Siradji Sanda (ONEP)

Source : https://www.lesahel.org

La déstabilisation. Le mot est lâché par un expert français sur une chaîne de télévision connue pour sa propagande contre les trois pays du Sahel décidés à reprendre en main leur destin commun. Comme nous l’avons prévenu précédemment, la France ne quittera pas le Niger et le Sahel sans rien tenter.

Fort heureusement, c’est ce plan caché (du moins jusqu’au 25 septembre dernier) qu’un des experts est venu étaler sur un plateau de télévision. Comme on le dit ici ‘’Dieu ne dort pas’’. En bon croyants, nous savons que Dieu est avec les justes. Dieu est avec le Niger parce que le peuple nigérien mène un combat légitime pour sa dignité et pour la souveraineté de son pays.

Du reste, les tentatives de déstabilisation ont commencé avec les recours réguliers à la ‘’rhétorique ethnique’’ dans les discours des officiels français. Cette stratégie n’ayant pas fait effet sur les Nigériens, plus que jamais unis derrière le CNSP et déterminés à recouvrer la souveraineté de leur pays, l’impérialisme a décidé de passer à la phase supérieure : ‘’des actions clandestines de déstabilisation’’ selon cet expert français, ancien agent de la DGDSE.

Même si le citoyen lambda ne connaît pas pour l’instant, le contenu exact de ce concept, nous sommes tous avertis pour redoubler de vigilance et renforcer la cohésion et l’union sacrée autour des autorités et des Forces de défense et de sécurité. Cette déclaration pour le moins incompréhensible, en plus d’être idiote, cache mal la haine et le désarroi que suscite, chez l’ancien colonisateur, l’option prise par notre pays. Elle nous alerte aussi sur jusqu’où l’ancienne puissance est prête à aller pour laver l’affront essuyé au Sahel.

Mais, ce plan désormais dévoilé, traduit aussi au grand jour la politique de la terre brûlée que compte utiliser l’impérialisme. Cette déclaration finit aussi de convaincre ce qui, hier encore, ont une relative certitude quant aux vraies raisons de la présence militaire française dans nos pays et conforte ceux qui, dès au départ, n’ont jamais cru à l’argument avancé de la lutte contre le terrorisme.

L’un dans l’autre, ces déclarations doivent être prises très au sérieux, pas seulement par les trois pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) mais aussi par tous les partenaires sincères de la lutte contre le terrorisme au Sahel. Elles doivent aussi, alerter toutes les organisations régionales d’intégration et les pays membres sur le péril que fait peser un tel plan sur notre sous-région. En effet, selon plusieurs observateurs de la scène régionale, ce plan de déstabilisation initialement conçu pour les trois ‘’pays rebelles’’ (Burkina Faso, Mali et Niger) ne se limitera pas, si il est concrétisé, aux seuls pays sus mentionnés. C’est toute la région ouest africaine qui en payera le frais, tout comme les pays du Sahel sont en train de payer le prix fort de la déstabilisation de la Libye par les mêmes acteurs et pour les mêmes raisons inavouées.

N’est-ce pas là une occasion rêvée, pour la Cedeao, d’activer sa fameuse force en attente !?

Siradji Sanda (ONEP)

Source : https://www.lesahel.org

Depuis les événements du 26 juillet 2023, les Nigériens font preuve d’une solide union autour de l’essentiel : la nécessité d’imposer notre souveraineté et de faire respecter notre dignité. Et c’est cette union sacrée autour de cet idéal de liberté et d’indépendance qui fait peur à l’impérialisme français, notre ennemi.

C’est pourquoi, à l’étape actuelle de cette lutte pour la souveraineté et la liberté, nous devons faire attention à tout ce qui est susceptible de nous diviser. L’heure n’est pas aux attaques personnelles et aux règlements de compte. Pour l’instant, nous devons focaliser nos énergies à faire face à l’ennemi commun. Car, l’impérialisme compte sur nos éventuelles divisions pour se maintenir sur nos terres, pour continuer à voler nos ressources et à nous humilier.

C’est sûr que l’ennemi cherchera à discréditer tel ou tel dirigeant actuel ou ancien ; il cherchera aussi à opposer tel ou tel groupe comme il l’a toujours fait. Il cherchera aussi et surtout à corrompre et à menacer les esprits faibles et les intestins fragiles. C’est sûr que l’ennemi usera du mensonge, de la désinformation et de l’intoxication. Mais nous devons rester plus que jamais unis et déterminés car, ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise. Nos divergences, nos adversités intérieures ne doivent en aucun moment influer sur notre lutte pour la souveraineté.

Et les Nigériens s’en sortiront gagnants de cette épreuve, certes difficile, mais nécessaire pour léguer aux générations actuelles et futures, un pays libre et souverain de ses choix stratégiques.

C’est du reste, cette solidarité nationale qui sous-tend notre résilience face aux sanctions inhumaines et illégales, à nous, imposées. Aussi, cette exceptionnelle résilience du peuple nigérien face à cet embargo funeste, nous amène à nous interroger sur la réelle contribution de l’Etat dans le quotidien de la majorité des Nigériens. Elle révèle au grand jour que les ressources de l’Etat étaient en grande partie investies pour entretenir une élite politique oisive et la cohorte des parasites qui lui est associée.

L’autre élément qui doit guider notre action, c’est le travail. Nous devons, tout en restant mobilisés et vigilants, nous remettre au travail. C’est aussi par le travail bien fait et honnête que nous pouvons nous libérer.

Cependant, nous devons aussi avoir constamment à l’esprit que la seule faiblesse que l’ennemi pourrait exploiter est la division. C’est pourquoi, nous devons tout faire pour éviter le germe de la division.

Siradji Sanda (ONEP)

Jamais, un pays n’a été autant sévèrement sanctionné par les organisations d’intégration régionale comme l’a été le Niger ! En effet, à la suite des événements du 26 juillet 2023, la CEDEAO et l’UEMOA ont pris, de manière systématique et avec effet immédiat, les sanctions les plus extrêmes appliquées automatiquement. Cela contre la pratique jusqu’alors observée qui consistait à une application graduelle des sanctions. La CEDEAO continue même d’agiter la menace d’une intervention militaire au Niger. Ainsi depuis le 30 juillet 2023, certains pays CEDEAO ont fermé leurs frontières (aériennes et terrestres avec le Niger) et suspendu toutes les transactions financières, économiques et commerciales avec notre pays.

A cela s’ajoutent le gel des avoirs du pays dans les banques communautaires et commerciales de la CEDEAO et de l’UEMOA ainsi que le gel des avoirs des dirigeants actuels dans lesdites banques. Sur le plan commercial, ces sanctions intègrent l’arrêt des exportations et des importations des denrées alimentaires, des médicaments, de l’électricité et des produits pétroliers au profit du Niger. L’UEMOA est descendu encore plus bas, demandant le gel des avoirs des membres des familles des responsables civils et militaires du gouvernement actuel, confirmant ainsi son statut d’organisation fantoche au service d’intérêts français.

Comme il est aisé de le constater, ces sanctions inédites ont pour buts d’asphyxier le Niger et de priver les populations des biens essentiels. Loin de sanctionner les nouvelles autorités, comme on le dit en pareille circonstance, la CEDEAO étouffe tout simplement les populations nigériennes. Toute chose qui va à l’encontre de l’idéal recherché par les pères fondateurs de cette organisation sous régionale vieille de 50 ans. Ces mesures injustes et inhumaines vont également à l’encontre de la profession de foi de l’organisation qui veut passer d’une ‘’CEDEAO des dirigeants’’ à une’’ CEDEAO des peuples’’.

Ces sanctions, qui touchent plus les populations déjà meurtries par la pauvreté et l’insécurité, ne font qu’élargir le fossé entre la CEDEAO et les peuples. Elles renforcent la conviction qu’ont beaucoup de citoyens que cette institution est devenue un « instrument » au service de certaines puissances étrangères et institutions internationales pour maintenir nos pays dans la servitude. L’ampleur, la cruauté et la célérité avec laquelle ces sanctions ont été infligées et appliquées au Niger traduisent la haine et la psychose qui se sont emparées de l’ancienne puissance colonisatrice à l’idée de perdre, dans ce contexte international incertain, un pré-carré qu’elle croyait acquis à vie.

Il revient à la CEDEAO de revenir à de meilleurs sentiments pour s’écarter de cette voie de la politique de la terre brûlée vers laquelle elle est poussée, visiblement contre son gré. C’est une question de responsabilité, de dignité. Car, au-delà du Niger, ces sanctions ne manqueront pas d’affecter tout l’espace communautaire et certains pays presque avec le même impact que sur le Niger. Mieux ces sanctions menacent la cohésion sociale dans tout l’espace communautaire.

Au demeurant, les Nigériens font preuve d’une résilience exceptionnelle face à cette situation. Et avec les pluies abondantes qui tombent régulièrement, le Niger et les Nigériens survivront. Au fait, dans cette situation, le principal défi que nous devons avoir constamment à l’esprit est de préserver l’unité nationale et la solidarité. Dieu est avec nous, ainsi que les peuples frères d’Afrique.

 Siradji Sanda(onep)

Source : https://www.lesahel.org

 

Ces derniers temps, il est aisé de constater que la ‘’toile’’ nigérienne est inondée d’une masse d’informations les unes plus fantaisistes que les autres. Sous formes de textes, d’audios et d’images, ces fausses informations sont accessibles à tout le monde. Ces ‘’infox’’ véhiculées souvent à dessein visent (sinon peuvent contribuer) à créer le doute ou la psychose dans l’esprit des Nigériens à un moment où le pays a, plus que jamais, besoin d’unité.

Malheureusement, ceux qui partagent ces fake news le font sans aucune retenue foulant souvent aux pieds, toutes les valeurs qui fondent l’unité, la solidarité et le vivre ensemble des populations. Des valeurs qui, ont de tout temps, permis à notre nation de surmonter toutes les épreuves.

C’est donc le lieu d’appeler au sens de responsabilité des uns et des autres pour préserver l’essentiel : le Niger. C’est ce que nous avons en commun et que nous ne trouverons nulle part ailleurs.

La population en général et les jeunes en particulier, se doivent d’éviter de partager ces fausses informations qui peuvent compromettre la quiétude sociale. Après tout, la paix et la quiétude sociale conditionnent tout, y compris l’activisme, la liberté d’expression et d’association, etc. D’où la nécessité pour tous les citoyens d’éviter de contribuer à faire prospérer ce printemps de l’infox.

Par la même occasion, nous devons éviter tout acte de violence, tant il est bien possible d’exprimer ses opinions, de défendre ses idées sans y recourir. C’est ce que nous enseignent les combats historiques menés par des pionniers comme Martin Luther King, Nelson Mandela ou Mahatma Gandhi. A ce propose, ayons toujours à l’esprit cette citation de Martin Luther King pour qui « La non-violence est la réponse aux cruciales questions politiques et morales de notre temps ».

Siradji Sanda (ONEP)
Source : https://www.lesahel.org

 

De manière régulière, nous nous plaignons de la pollution plastique et les spécialistes ne cessent de nous alerter quant aux conséquences d’une telle situation sur l’environnement et sur notre santé. Pourtant rien n’est fait par  la presque totalité de nos concitoyens en termes de prise de conscience et d’actions de ce péril. Nous continuons à utiliser, sans modération, les emballages plastiques. Nous les jetons à tort et à travers sans même sourciller. C’est dire que nous sommes à un degré zéro de l’éducation environnementale.

Pire, la collectivité ne semble pas disposer d’une politique ni même d’une stratégie lisible de lutte contre la pollution plastique. Si on ajoute à cette situation, l’insouciance des habitants de la capitale face à ce phénomène, l’on se rend compte que la lutte contre la pollution plastique est d’avance perdue pour l’instant. En effet, il y a quelques années, les autorités municipales avaient eu l’initiative d’installer sur les principaux axes routiers de la capitale des poubelles pour inciter les « Niaméens » à y déposer les déchets. Malheureusement, ces poubelles restaient désespérément vides alors qu’aux alentours immédiats jonchent des déchets solides et plastiques.

Le salut relativement au fléau de la pollution plastique proviendrait peut-être de l’application de la loi portant interdiction de l’importation, la fabrication et la commercialisation des emballages plastiques qui, elle-même, reste encore en ‘’stand-by’’, près de dix ans après son adoption. Et  on ne sait pour quelle raison !

En attendant, il est impératif pour nous tous de prendre conscience du danger de la pollution plastique et  changer nos comportements et agir dans le sens de limiter la prolifération des déchets plastiques qui mettent des centaines d’années pour se dégrader. Pendant ce temps nos terres, nos cours d’eaux, nos champs se polluent, nos animaux s’empoisonnent des plastiques en les ingurgitant.  Pour se faire une idée de la menace, imaginons un seul instant le nombre de sachets d’eau de table (communément appelée ‘’Piya water’’) que nous jetons au quotidien tout autour de nous. Réfléchissons sur le nombre de sachets que nous emportons, chaque fois que nous achetons du thé, du sucre, des galettes ou des condiments, etc.

Ce sont tous ces emballages qui se répandent dans la nature, polluant les sols, bouchant les caniveaux et libérant des émanations toxiques invisibles à l’œil nu. Toute chose qui nuit à notre bien-être individuel et collectif. D’où la nécessité de renforcer l’éducation environnementale en particulier chez les plus jeunes pour leur faire comprendre les dangers.

Siradji Sanda (ONEP)

Source : https://www.lesahel.org

Après neuf mois de dur labeur sanctionné pour certains par des diplômes et l’échec pour d’autres, étudiants et élèves sont en vacances. Un moment pour les uns et les autres pour se reposer et se relaxer. Ces trois mois de vacances ne sont pas pour autant vécus de la même façon. Pour les plus nantis, les vacances riment avec les voyages (à l’extérieur ou l’intérieur du pays).

Pour certains, il s’agit juste d’un moment de repos et pour les moins nantis, les vacances sont synonymes de travaux champêtres ou encore les petits commerces. Loin d’enlever sa saveur aux vacances, ces occupations permettent aux jeunes issues du ‘’bas peuple’’ de se constituer une  petite cagnotte pour préparer la rentrée prochaine.

Pour d’autres encore, les vacances c’est aussi les cours de rattrapage, les révisions et les cours préparatoires pour les classes supérieures.

A côté de ces trois catégories de vacanciers, il y a une hors catégorie. Celle-là est constituée ‘’d’éternels vacanciers’’. Parmi eux, certains ont fréquenté l’école buissonnière. D’autres ont passé toute l’année à fumer de la chicha autour de la fameuse théière, matin et soir à la porte et à draguer toutes les meufs du quartier.

Sans occupations, ni revenus, ils sont même incapables d’inviter leurs multiples ‘’conquêtes’’ à prendre un pot, encore moins leur offrir les fameux uniformes pour le mariage de la voisine. Et pour masquer leurs frustrations, leurs soirées se terminent souvent par des bagarres et même des ‘’get-up-in’’ contre les garçons d’autres coins qui osent venir piocher dans ‘’leurs bergeries’’ locales.

Pourtant, il est possible d’éviter de telles déconvenues. Il leur suffisait juste d’utiliser rationnellement leur temps dans les études ou dans d’autres activités qui puissent leur fournir des revenus et de la considération. Mais, c’est à eux de voir. Bref à chacun ses vacances et vive les vacances. C’est dans l’air du temps !

Siradji Sanda (ONEP)

Source : https://www.lesahel.org

 

Depuis le 15 avril 2023, le Soudan est plongé dans un conflit fratricide déclenché par deux généraux fous à lier pourtant à la tête de l’exécutif de ce pays. Malheureusement après, la première vague de réactions, ce drame semble être oublié. Des populations civiles prises au piège sont abandonnées à leur sort par la communauté internationale qui préfère braquer ses projecteurs sur le conflit russo-ukrainien.

Ce drame se déroule pourtant, au nez et à la barbe de l’Institution africaine d’intégration (l’Union Africaine) qui siège dans un pays voisin (l’Ethiopie). Mieux (ou pire), une certaine indifférence règne du côté d’Addis-Abéba et des organisations régionales d’intégration africaine. Cette situation s’est illustrée par cette curieuse mission de médiation de six (6) Chefs d’Etat Africains qui ont préféré bravé tous les risques pour se rendre à Kiev et à Moscou.

On ne sait quel impact, cette hypothétique mission de médiation aurait eu dans un conflit géostratégique dont les enjeux font absolument fi d’un quelconque sort des Africains.

Malheureusement, le Soudan n’est pas le seul drame oublié y compris par les Africains eux-mêmes. En effet, dans l’Est de la République démocratique du Congo et dans une moindre mesure dans la région du Sahel, des centaines de millions de personnes vivent une situation extrêmement difficile du fait des actions des groupes terroristes malgré les appels à l’aide des Etats concernés notamment en matériels militaires et en ressources.

Au Soudan, les affrontements entre les deux camps ont fait des centaines de morts et des milliers de blessés parmi les populations civiles. A cela il faut ajouter 3,7 millions de déplacés internes ainsi des centaines de milliers (plus de 800.000) de Soudanais qui auraient fui vers les pays voisins comme le Tchad, l’Egypte, le Soudan du Sud et l’Ethiopie, selon l’UNHCR. Les appels à peine audibles de l’ONU ne semblent rien changer à la situation.

Les principales réactions de la fameuse ‘’communauté internationale’’ consistent malheureusement pour les pays qui le peuvent d’exfiltrer leurs citoyens du Soudan. Une réponse qui présage ainsi d’une dégradation continue de la situation et surtout d’un manque de solution au conflit.

L’indifférence face à ce conflit est plus que choquante surtout lorsqu’elle émane des institutions africaines qui, ont pourtant le devoir de chercher d’abord ‘’des solutions africaines’’ à toute situation.

Siradji Sanda (ONEP)

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L’Aïd El Kabîr ou fête de la tabaski s’approche à grand pas. A une semaine de cette grande fête musulmane, beaucoup des pères de familles vivent sous pression. En ces temps où règne une pauvreté ambiante doublée d’une inflation généralisée sur les prix des produits de première nécessité, beaucoup ne savent pas à quel saint se vouer pour trouver le mouton de sacrifice.

A ce cocktail déjà pesant, il faut ajouter la boulimie des commerçants véreux qui n’attendent que ce genre d’occasion pour monter les enchères et faire des profits, à la limite illicites. Outre le stress lié à comment trouver le mouton, il faut compter avec les autres dépenses périphériques qui font la beauté de la fête, notamment les habits pour les enfants et pour les femmes.

Une situation qui pousse beaucoup de pères de famille à s’endetter souvent outre mesure juste pour un événement d’un jour alors que le sacrifice n’est pas forcement obligatoire pour ceux qui n’ont pas les moyens. Malheureusement, ceux-là font fi des prescriptions religieuses et se laissent entraîner par les pratiques de leur environnement social. En ont-ils d’ailleurs le choix puisque ne pas égorger un mouton est synonyme d’être un ‘’incapable’’ aux yeux des autres et même souvent des siens.

La conséquence est que l’intégralité du salaire d’un fonctionnaire ou toutes les économies d’un ménage partent en une seule journée. Quitte au ménage à broyer ensuite du noir pour survivre, s’inscrivant dans le cercle vicieux de la dette et même souvent se faire prendre dans les filets des usuriers qui profitent de la situation.

A côté de ceux qui triment pour assurer le minimum vital, d’autres étalent à outrance et avec désinvolture, leur aisance. Certains n’hésitent pas à abattre tout un troupeau, juste pour montrer qu’ils sont ‘’capables’’. A cette allure, il est légitime de se demander sur le sort que nous réservons aux valeurs de la foi mais aussi et surtout de solidarité que prône fortement la religion musulmane dans nos actes quotidiens.

En définitive, en suivant de manière aveugle les attitudes des uns et des autres, qui souvent n’ont pas de fondements religieux solides, certains deviennent eux-mêmes des moutons qui se sacrifient sur l’autel des diktats sociaux. Il est temps de cesser d’être des moutons et de chercher les vrais moutons suivant les conditions et les limites fixées par la religion.

Siradji Sanda (ONEP)

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La saison des pluies s’annonce avec déjà des pluies enregistrées çà et là à travers tout le pays y compris à Niamey. Or, il est connu de tous que cette saison est la période propice au paludisme parce que les eaux usées ou stagnantes ainsi que les ordures entassées constituent un gîte idéal pour l’éclosion des moustiques, vecteurs de cette terrible maladie qui tue plus que n’importe quelle autre pathologie au Niger.

C’est dire que le combat contre cette maladie passe d’abord par l’assainissement de notre environnement immédiat. Et cela n’incombe ni à l’Etat, ni à la mairie seulement  mais à chacun de nous. Du reste depuis plusieurs mois la ville de Niamey a procédé à l’enlèvement de grosses quantités d’ordures qui, à certains endroits, ont formé de véritables montagnes de déchets comme c’est le cas du site du marché Dolé.

Ensuite, le Ministère de la Santé publique, de la Population et des Affaires Sociales a renoué cette année avec la lutte anti-larvaire. C’est ainsi qu’une campagne de pulvérisation d’insecticides est engagée dans la capitale en vue du traitement des caniveaux et autres endroits pouvant servir de sites d’éclosion des moustiques.

Cependant, il faut se rendre à l’évidence que les seules actions des pouvoirs publics ne suffiront pas. Même si les espaces publics et la ville sont traités, les résultats ne seront pas à la hauteur si à l’intérieur et à la devanture des concessions l’on continue à laisser des ordures et autres eaux usées ou stagnantes. Les moustiques continueront à se reproduire avec une plus grande proximité avec leur cible et donc une facilité à transmettre le paludisme. D’où la responsabilité de chacun à contribuer à cette lutte contre le paludisme.

Le réflexe de la propreté est peu développé chez la grande majorité de nos concitoyens. En effet, jeter des ordures n’importe où est un acte banal qui ne préoccupe presque personne. C’est pourquoi, il n’est pas superflu pour les autorités municipales notamment de tenter d’autres stratégies et moyens de lutte contre l’insalubrité, y compris la répression.

Sur ce point, l’obligation du port de casque et de la ceinture de sécurité est un exemple. En effet, depuis que des amendes sont infligées pour défaut de port de casque ou de ceinture de sécurité, beaucoup de conducteurs et d’usagers de la route se conforment. Ce qui a eu pour conséquence positive la réduction significative des cas de traumatismes graves en cas d’accident de circulation. Pourtant, beaucoup se sont pliés à cette exigence de port de casque ou de ceinture de sécurité, non pas par peur des traumatismes mais juste pour éviter de payer l’amende.

C’est dans ce sens qu’une amende pour déversement volontaire d’ordures sur la voie publique pourrait contribuer à discipliner les gens et les amener à adopter des comportements plus responsables en termes de salubrité publique. Cela est d’autant plus envisageable que l’écrasantes majorité des habitants de la capitale ne paient pas, sinon rarement, la fameuse taxe de voirie. La seule astuce trouvée par les communes pour l’avoir a consisté à exiger cette taxe lorsque le citoyen part demander un papier d’état civil dans les commissariats de police et les services municipaux ou à l’occasion de certaines transactions lucratives. L’insalubrité doit avoir un prix.

Siradji Sanda (ONEP)

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Le classement 2022 de l’International Congress and Convention Association (ICCA) publié cette semaine, place Niamey au 7ème rang des destinations les plus prisées en Afrique par les organisateurs des conférences. La capitale nigérienne vient ainsi après Cape Town (Afrique du Sud), Kigali (Rwanda), Le Caire (Egypte), Marrakech (Maroc), Dakar (Sénégal) et Accra (Ghana). Même si ce classement a concerné 16 villes africaines, il faut se dire que c’est un exploit surtout lorsqu’on imagine toutes les autres mégalopoles du continent qui n’ont pas été classées.

Mais ce classement est encore plus intéressant, lorsqu’il révèle qu’au plan mondial, la capitale nigérienne a obtenu un meilleur classement que des villes comme Cannes (France), Nairobi (Kenya), Porto Alegre (Brésil), Mumbaï (Inde) ou Osaka (Japon) des destinations touristiques bien connues. C’est plutôt pas mal pour une ville située en plein cœur du Sahel, une zone où la seule évocation nourrit des fantasmes dans certains milieux qui ne pensent qu’à l’instabilité, l’insécurité, l’immigration, la famine, etc.

Ce classement, qui honore notre capitale et notre pays, n’est pas un fait de hasard encore moins de la charité. C’est d’abord et avant tout, le résultat d’un travail rondement mené par des institutions, des hommes et des femmes qui ont cru et croient toujours que le Niger est un pays viable. Cette place enviable qu’occupe Niamey est avant tout la résultante de la volonté politique et de l’engagement des plus hautes autorités de ce pays qui, depuis plus de dix ans,  travaillent à changer l’image de la capitale à travers la construction d’infrastructures diverses (routes, aéroports, hôtels, centres de conférences de grand standing). S’y ajoutent ensuite le climat politique serein avec un régime démocratique et des institutions qui fonctionnent bien, sans oublier la sécurité et l’intégrité du territoire garanties malgré un environnement régional sécuritaire volatile.

Par ailleurs, ce classement flatteur de notre capitale est aussi et surtout, le fruit du travail de l’Agence Nigérienne de  l’Economie des Conférences (ANEC) qui a su capitaliser l’expérience acquise au sortir du Sommet de l’UA tenu en juillet 2019. L’ANEC a ainsi su bien vendre la destination Niger dans les quatre coins du monde. Pour y arriver, le directeur général de ladite agence était aux côtés des plus hautes autorités du pays, à l’occasion des grands évènements internationaux et autres rencontres de haut niveau politique, avec pour seul objectif : faire la promotion de la destination Niger. C’est le cas lors du forum des investisseurs français en Afrique récemment tenu à Paris où il a rencontré le Gotha de l’économie des conférences et du tourisme.

La croyance en ce qu’on fait, la persévérance et le travail bien fait finissent toujours par porter leur fruit. Aujourd’hui, c’est tout le Niger qui se réjouit de ce statut valorisant acquis par notre capitale. Cependant, pour être maintenu, ce standing a un prix. Nous, tous avons l’obligation d’y contribuer du mieux que nous pouvons. Cela passe par l’appropriation, la protection et l’entretien des grandes infrastructures réalisées; la protection de l’image de notre ville et de notre pays ; l’implication de la population à l’occasion des rencontres internationales, la chaleur de l’accueil et l’hospitalité légendaire des populations.

Siradji Sanda (ONEP)

Source : http://lesahel.org/

 

Ces derniers temps, des faits relatifs à la disparition d’enfants et des jeunes filles ou d’autres formes de violences sont régulièrement rapportés à travers les réseaux sociaux. Si certains récits se limitent juste à des cas d’égarement d’enfants, d’autres par contre sont pour le moins tragiques et relèvent d’actes délibérément criminels savamment orchestrés. C’est le cas d’une fillette de 7 ans qui serait violée par un taximan sensé lui assurer la navette entre son domicile et l’école conformément au contrat qu’il a signé avec les parents de la fillette. C’est aussi le cas de cette jeune femme, victime d’une tentative d’enlèvement et qui a dû utiliser une astuce en simulant un appel à un officier pour avoir la vie sauve. Abandonnée par ses présumés ravisseurs au milieu de nulle part ! Les cas de disparitions font légion à Niamey.

Ce phénomène de disparition d’enfants et de filles est une nouvelle criminalité qui, malheureusement se développe dans la capitale. C’est un phénomène qui doit en premier lieu interpeller les parents, parce qu’un enfant dans la rue est systématiquement exposé à tous les dangers. Cependant, il est regrettable de constater que, de nos jours, l’errance des enfants est devenue un fait banal. De nombreux parents laissent leurs enfants souvent très jeunes déambuler dans la rue parfois jusqu’à des heures indues.

L’autre côté de la responsabilité des adultes face à cette situation incombe aux établissements scolaires notamment ceux du primaire qui doivent redoubler de vigilance dans l’entourage immédiat de leurs écoles car, souvent les prédateurs rôdent tout autour à la recherche de leurs ‘’proies’’. Enfin une grande part de responsabilité revient aux pouvoirs publics qui ont l’obligation de protéger tous les citoyens en particulier les plus jeunes, sans défense une fois hors du cocon familial.

Dans tous les cas, la lutte contre cette nouvelle criminalité est une affaire de tous. Elle doit commencer dans les familles qui doivent inculquer les bonnes manières et les bons réflexes aux enfants comme le fait de n’accepter aucun cadeau, ni de trainer avec un inconnu.

Quoiqu’il en soit, il faut se dire que cette forme de criminalité est le propre d’une ville en pleine expansion. Niamey ne fera pas exception. Et il faut tenir compte de l’influence, des possibilités, des valeurs, des comportements et des pratiques qui sont véhiculés par les technologies de l’information et de la communication. Mais l’important, c’est de se préparer, de prévoir, de développer et de mettre en œuvres des stratégies et des actions pour y faire face.

Face à la délinquance et à la criminalité traditionnelle que nous connaissons, les services de sécurité font de leur mieux, avec des résultats concrets. Mais devant ces nouvelles formes de criminalité, il faut une plus grande implication de tous. La sécurité collective dépend de l’apport de chaque citoyen.

Siradji Sanda (ONEP)

Source : http://lesahel.org/

 

Le 26 avril 2023, les habitants du quartier Cité militaire étaient sous le choc. Une mère de 57 ans et sa fille de 19 ans ont été froidement tuées par deux jeunes voleurs juste pour leur prendre un téléphone portable de marque ‘’Itel’’ selon le récit de la Police judiciaire qui, a heureusement mis la main sur ces criminels le 30 avril.

Que la police ait réussi à arrêter rapidement ces individus est déjà bien. C’est une prouesse que nous devons tous reconnaître à notre Police nationale. Et elle en fait beaucoup. Cependant, nous ne devons pas nous contenter de cela et fermer les yeux sur le péril qui se développe chaque jour davantage.

En effet, les deux criminels interpellés sont âgés de 21 et 23 ans. Des jeunes qui, à cet âge devrait être sur le banc de l’école, au Lycée, dans une école professionnelle ou même à l’Université. Cette situation nous interpelle tous quant à la responsabilité des parents, de la société et bien évidemment des pouvoirs publics.

Et il suffit de regarder de plus près, certains faits quotidiens pour se faire une idée de ce que risque d’être, l’avenir de notre société. Le phénomène qui crève les yeux, c’est celui des cohortes d’enfants à base âge qui se trouvent dans les rues de la capitale à mendier pour certains, à vagabonder pour d’autres et à exercer de petites activités sans grands lendemains pour d’autres encore. C’est à se demander où sont les parents de tous ces enfants qui déambulent dans les rues souvent jusqu’à des heures indues.

Irrémédiablement, nous sommes en face d’une situation de fuite de responsabilité des parents. Face au développement du phénomène des enfants dans la rue, notre société ne doit, ni ne peut, faire économie du débat sur la natalité responsable. Ni nos us et coutumes, ni nos religions ne cautionnent que nous ‘’fassions des enfants’’ et les laisser trainer dans les rues à la merci de toutes les tentations et de tous les dangers. Et, c’est faire la politique de l’Autruche que de continuer à laisser se développer une situation qui met en péril tout l’ordre social.

En effet, ce sont ces enfants que nous regardons dans les rues qui, souvent par manque de perspectives d’une vie meilleure, cèdent à la tentation d’intégrer les gangs et se retrouvent à exercer des activités illégales. C’est ainsi que se développent la criminalité, les problèmes de mœurs et même des activités terroristes, qui servent d’exutoire pour ces frustrés de la société.

Au-delà des familles, les pouvoirs publics doivent prendre très au sérieux, cette situation. Il y’a plus d’une décennie de cela, l’ancien Président français Jacques Chirac en visite au Niger avait qualifié la problématique de la jeunesse nigérienne de ‘’bombe à retardement’’. L’histoire semble lui donner raison. Mais, comme dit le dicton, il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Siradji Sanda(onep)

Source : http://lesahel.org/

 

Le jeudi 20 avril dernier, un immeuble en construction s’est effondré au quartier Kaley Est de Niamey provoquant malheureusement la mort de cinq personnes et de nombreux blessés. Cet effondrement est intervenu alors que les travaux étaient au 2ème niveau. Ce triste événement a l’air du déjà-vu. Ce n’est pas le premier cas à Niamey et cela risque de ne pas en être le dernier au vu des innombrables immeubles qui poussent dans la capitale nigérienne. Un adage dit que quand le secteur du bâtiment va, tout va bien dans le pays.

Mais cela, ne doit pas détourner l’attention des acteurs sur l’autre aspect de ce ‘’boom de l’immobilier’’ à savoir la sécurité des usagers. Et malheureusement, c’est là où le bât blesse. En effet, de nombreux promoteurs ne suivent pas toutes les procédures exigées pour l’érection de ces immeubles. C’est ainsi que des immeubles sont souvent construits sans aucune étude technique poussée, ni sondage du sol, encore moins un permis de construire en bonne et due forme.

Pire, pendant la construction, beaucoup de promoteurs ne cherchent qu’à minimiser les coûts. C’est ainsi qu’ils jouent sur les matériaux en utilisant souvent du fer à béton non adapté au genre de construction, en jouant sur le dosage du béton ou sur le nombre de poutres en béton ou de chainages, etc. Bref, ils suivent les astuces informelles que leurs proposent des maçons souvent analphabètes en lieu et place des conseils avisés d’un ingénieur en BTP ou d’un architecte, qu’ils trouvent plus onéreux. Ils se dédouanent aussi des contrôles techniques des spécialistes et ne s’en tiennent qu’à leur propres désirs.

C’est ainsi qu’on se retrouve avec des bâtiments à usage public (pour le besoin de l’administration, des commerces et même souvent des écoles) non adaptés audit usage. Des immeubles avec des escaliers exigus ou mal conçus, des installations électriques artisanales, des immeubles dépourvus du minimum d’équipements de sécurité incendie, d’issue de secours ou de refuge, etc.

Et lorsque survient le drame, des personnes innocentes perdent leurs vies et au meilleur des cas leurs biens à cause de la cupidité des promoteurs mais aussi du laxisme des services compétents chargés de la régulation de ce secteur.

Cette situation doit interpeler davantage les pouvoirs publics mais aussi les ordres professionnels notamment celui des Ingénieurs et des Architectes.

Siradji Sanda(onep)

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Le mois de Ramadan tire à sa fin. Tout au long de ce mois de piété, l’on a, pour ainsi dire, quelque peu ‘’soufflé’’ avec des journées monotones et les longues nuits de recueillement au sein des mosquées. Les bouches étant ‘’cousues’’ et les langues ayant tout perdu de leur ‘’venin’’, la vie sur terre a été tout au long de ce mois de totale absolution, ce long fleuve tranquille dont rêve l’humanité. Un monde sans bagarres ni injures où tout le monde est doux comme un agneau! Dommage que tout ceci ne relève que d’un bref passage !...

La dernière semaine du mois de Ramadan, qui vient nous replonger dans l’atmosphère surchauffée des préparatifs de la Fête de l’Aïd El-fitr, annonce déjà le réveil de certains vieux démons. Dans les foyers, la discorde s’installe entre mari et femme, voire entre père et enfants, autour des frais d’habits de fête et autres sources de dépenses insupportables. Dans les ateliers de couture ou de coiffure, le jeu du chat et de la souris retrouve toute sa vivacité entre clients(es) et fournisseurs de services, avec en toile de fond les rendez-vous manqués.

Dans les marchés, véritables centres de convergence de la clientèle, l’affluence devient inouïe à mesure qu’on va vers la date butoir de la fête de Ramadan. Une véritable aubaine pour les étalagistes, les vendeurs ambulants, les charretiers colporteurs, qui fourmillent dans tous les compartiments du marché. Et, comme l’occasion fait le larron, les petits voleurs à la tire et autres bandits de tout acabit affluent de partout pour se faufiler dans la foule et s’adonner à leur sport favori : le vol et toutes sortes d’arnaques !

Profitant de l’empressement général des clients et des scènes d’embouteillage, souvent subtilement provoquées par eux-mêmes, les petits voleurs, qui prennent d’assaut les marchés, font des veilles de fête une véritable période de traite.Usant d’astuces dont eux seuls détiennent le secret, ces maraudeurs au regard louvoyant, lançant des coups d’œil furtifs par-ci et par-là, arrivent à profiter d’un petit instant d’inattention de leurs cibles pour les débarrasser de leur fortune.

Dans certains cas, ils se transforment carrément en talibés très serviables qui vous proposent gentiment de vous porter le colis de marchandises achetées. En fait, le jeu consiste, en fin de compte, à fausser compagnie aux propriétaires des colis, en se faufilant dans les couloirs sinueux des marchés. Hélas, ce mode opératoire de vol qui fait beaucoup recette dans nos marchés continue de faire beaucoup de malheureuses. Rien que la semaine dernière, une jeune dame a payé cash les frais de sa crédulité. Un jeune n’a eu aucun mal à se faire la malle avec un gros paquet contenant les habits de fête des enfants de la famille. Il fallait alors retourner à la maison les mains vides, quitte à solliciter de ‘’Maïguida’’ un effort supplémentaire. Car, avec les enfants, il est des choses, comme les beaux habits de fête, qui ne se négocient jamais.

Assane Soumana(onep)


Article publié le 1er juillet 2016
Source : http://lesahel.org/

 

Le mois béni du Ramadan, ça change vraiment la vie. Nul besoin d’un baromètre pour mesurer le niveau de ralentissement du train de la vie, dans nos villes et villages, dont la locomotive qui tourne généralement en plein régime et dans une atmosphère de surchauffe, semble avoir pris un sacré coup de froid avec le démarrage du jeûne du ramadan. Exit les turbulences habituelles de la vie citadine et autres fantaisies des jeunes, place à la ferveur religieuse et à l’absolution !...

Depuis quelques jours, l’air est à la morosité dans les bistrots, et autres lieux de loisirs et de grand regroupement. En effet, désertés par les habitués, et même les plus irréductibles bons-viveurs frappés du label ‘’Dan Douniya’’, ces coins connus comme étant les plus chauds et bruyants de la ville se sont bizarrement ‘’refroidis’’, se morfondant dans un spleen profond et une solitude inouïe. A certaines heures critiques de la journée, les rares cercles de rencontre et de causerie ou ‘’fadas’’ qui accueillent encore quelques habitués, eux-mêmes commencent à se vider, sinon à baigner dans une atmosphère de dissipation du débat. Il faut dire qu’avec la chaleur qui assèche les gorges pour y insuffler la soif et la faim, ils ne sont pas nombreux les jeûneurs qui supportent trop la parlotte. D’ailleurs, aux instants cruciaux de la journée, il y en a même que le ‘’trop-parler’’ irrite, et ils n’hésitent pas à vous le faire savoir sur un ton de mise en garde à peine voilée en lançant : ‘’Hé, nanfa ! Aï si ba sanni !’’, ou alors ‘’kaweye, bani son magana !...’’. Comme quoi, pour parler comme nos cousins ivoiriens, ‘’Ramadan n’est pas camarade de quelqu’un…’’.

Autrement dit, le mois du ramadan, c’est le temps des grandes métamorphoses comportementales. Les premiers signes de mutation sont surtout perceptibles au niveau des mosquées où on assiste à une remarquable  ruée des fidèles aux heures de prière. Ainsi, ces lieux de culte, dont la plupart restaient clairsemées presque toute l’année durant, renouent avec l’affluence des fidèles, le temps du mois du ramadan. Tant et si bien que, pour être sûr de se frayer une place dans la mosquée du quartier, il faudra alors se lever plus tôt que d’habitude.

Dans le zèle et la précipitation, certains ‘’nouveaux-venus’’ assaillent les fidèles les plus assidus en ces lieux de culte, allant jusqu’à les reléguer aux seconds rangs. Instants de grande ferveur religieuse, le mois béni du Ramadan a ceci de particulier qu’il constitue un immense moment de paix, d’apaisement et de solidarité. Et cela s’explique ! Car, ne l’oublions pas, tout au long de ce mois, pas un seul sombre génie ou démon qui bouge ! Tous ces semeurs de discorde et de zizanie, mus par la seule motivation de conduire la race humaine vers les chemins sans issue, resteront solidement ligotés, immobilisés et mis hors d’état de nuire. Voilà pourquoi, en dépit des longues journées de peine et de privation, le mois du ramadan porte en lui tous les charmes et attraits de ce long fleuve tranquille dont l’humanité a toujours rêvé.

 Assane Soumana(onep)

Publié le 15 avril 2022
Source : http://www.lesahel.org

 

En ce mois béni de ramadan qui coïncide avec la période des grandes chaleurs, les jeûneurs ne savent plus à quel saint se vouer pour se protéger de la canicule. Ceux qui se battent au quotidien pour assurer la popote font recours aux stratégies aussi variées qu’insolites. Certains se parent de chapeau traditionnel en fibre, d’autres utilisent des serviettes trempées à l’eau pendant que d’autres encore arrosent, à longueur de journée, les endroits où ils crèchent.

Les plus nantis se terrent chez eux sous l’air conditionné, les humidificateurs ou la ventilation quitte à recevoir une facture salée en ces temps de conjoncture. A côté de ces deux catégories, il y a une troisième catégorie, celle constituée des fonctionnaires et autres agents publics qui trouvent refuge dans  les services. Ainsi, pendant ce mois béni, les bureaux ne désemplissent pas ; ils sont pratiquement transformés en salles de repos où les climatiseurs tournent à fond et sans discontinuer durant toute la journée. Il arrive même que certains ne soient pas éteints après la descente. Une chose qu’on n’oserait pas faire chez soi. Mais au service, il est fréquent de faire face à ce genre de situation, puisque dit-on, c’est l’Etat qui paie !

En réalité certains ne viennent pas pour travailler, mais juste pour trouver un refuge contre la canicule qui dicte sa loi ailleurs. Pourtant, l’une des prescriptions de la religion est d’éviter le gaspillage mais aussi de respecter le bien public.

Au demeurant, cette présence relativement assidue, des agents au bureau tranche d’avec la réalité qu’on connaît dans beaucoup de services aux autres périodes de l’année où les bureaux sont désertés à la moindre occasion laissant les usagers sans interlocuteurs.

Osons espérer que cette assiduité dans les bureaux survive à la période de ramadan et la canicule qui l’accompagne. Après tout, ce mois est une période d’introspection, de repentance et de bonne résolution à opérer un changement qualitatif dans ce que l’on fait. L’amélioration du travail pour lequel nous sommes payés pour rendre des services aux citoyens doit aussi faire partie de ces résolutions.

Siradji Sanda(onep)

Source : http://www.lesahel.org

 

Dans un centre urbain, lorsque vous vous décidez à visiter un lieu pour des raisons ou besoins particuliers, l’une des questions qui vous vient à l’esprit est de savoir si vous aurez un parking où stationner votre voiture ou votre engin à deux roues, en toute sécurité.

Cette question taraude en permanence l’esprit de beaucoup d’automobilistes dans la capitale, tant le parking est un véritable casse-tête à Niamey. Palais de justice, marchés, grands magasins, certains ministères et institutions, hôpitaux, etc., connaissent ce sérieux problème. En effet, les capacités d’accueil de l’espace réservé au parking dans beaucoup de nos infrastructures sont largement dépassées ou parfois réaffectées à d’autres usages.

Malheureusement, les constructions réalisées ces dernières années ne semblent pas prendre en compte cet état de fait. Et l’on continue à construire des infrastructures à usage public sans prévoir suffisamment de parking pour les usagers. Il n’est pas rare à Niamey de voir des infrastructures commerciales de grande envergure mais sans un parking adéquat. Pourtant, ce n’est pas l’espace qui nous manque.

Et c’est cet état de fait qui est à la source des stationnements anarchiques et de l’occupation des voies de circulation, provoquant parfois des accidents. Cette situation mérite d’être examinée par les autorités municipales et tous les acteurs concernés.

Du reste, la disponibilité d’un parking adéquat peut être un facteur attractif pour les structures commerciales. Outre, l’accessibilité et la sécurité qu’il procure pour les usagers, le service parking peut aussi contribuer à occuper des jeunes. En effet, la gestion d’un parking peut être assez rémunératrice en particulier dans des zones à fortes fréquentations comme les marchés ou même certains services publics. En cela, il peut aussi constituer des opportunités pour ceux qui peuvent investir dans ce secteur.

Siradji Sanda(onep)

Source : http://www.lesahel.org

 

Depuis hier 23 mars, nous sommes entrés dans le mois du jeûne de ramadan. Un moment de dévotion et d’introspection pour les musulmans et ce pendant 29 ou 30 jours. Une trêve quasi-générale s’instaure, sauf pour les chefs de ménages qui doivent se décarcasser pour assurer les repas de rupture du jeûne, qu’on sait copieux. Malheureusement et comme à l’accoutumée, cette période de ramadan commence dans un contexte d’inflation où les produits les plus sollicités connaissent déjà une flambée des prix malgré la promesse faite par les commerçants importateurs au gouvernement de maintenir un niveau de prix stable. A titre illustratif, la grande boite de lait de certaines marques est vendue jusqu’à 23.000 FCFA contre 13.000 F il y a quelques années ; la boite moyenne qui se vendait 4000 F est aujourd’hui à 7.500F.

A l’évidence, il faut se rendre compte que le nœud du problème récurrent de cette flambée des produits ne se situe pas au niveau des commerçants importateurs. Le problème, ce sont les demi-grossistes et autres détaillants qui font monter artificiellement les prix. Ils profitent de l’attitude des consommateurs nigériens qui attendent toujours la dernière minute pour se ruer sur les marchés et les mêmes produits apportant ainsi de l’eau au moulin de ces spéculateurs sans foi.

Et, il faut le dire, le gouvernement n’a pas de solution à cette situation parce qu’elle est la conséquence et la somme de nos comportements individuels. En effet, si les pouvoirs publics peuvent intercéder auprès des grandes surfaces et des importateurs pour prévenir la flambée des prix, il ne peut en être ainsi avec la multitude de boutiquiers de quartier et autres vendeurs ambulants.

Il revient aux consommateurs de s’imposer une conduite s’ils veulent maîtriser les prix. Sauf que cette culture du consommateur manque à la majorité d’entre nous. Beaucoup se plient à la boulimie des spéculateurs parce qu’ils veulent coûte que coûte s’offrir un produit qui souvent n’est même pas nécessaire.

Aussi longtemps que durera cette attitude, les spéculateurs continueront à gruger les consommateurs. Il ne faut attendre aucune mansuétude de la part de ces commerçants véreux qui font de la période de ramadan leur ‘’traite annuelle’’ pendant laquelle, ils siphonnent les économies des ménages jusqu’au dernier centime. Et dire que nous sommes dans un mois béni !

Siradji Sanda(onep)

 Source : http://www.lesahel.org

 

Le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) et l’accessibilité des smartphones et autres applications ont permis l’avènement des réseaux sociaux. Ainsi, des personnes ayant des intérêts communs se constituent en groupes pour communiquer entre elles, développer leurs affaires, partager des expériences, renforcer les liens familiaux ou professionnels, etc.

Cependant, au lieu de servir d’espaces d’échange d’informations utiles, les groupes de réseaux sociaux servent de plateformes où des manipulateurs de tout acabit, des escrocs et autres cybercriminels règnent en maîtres.

Profitant du faible niveau de culture numérique et même celui d’alphabétisation de nos concitoyens, ces gourous des réseaux sociaux balancent toute sorte d’information sous formes d’audio, de texte, d’image et ou de vidéo qui n’ont en commun que la manipulation.

Ils sont, en cela, aidés par des partageurs invétérés qui, dans les groupes de réseaux sociaux raffolent des buzz et partagent, sans aucune retenue, ni aucun reflex critique, toute sorte d’information qui tombe dans leurs boites électroniques. Ces partageurs ‘’professionnels’’ ne prennent souvent pas le temps de lire le contenu des publications qu’ils partagent et se retrouvent ainsi surpris lorsqu’une personne plus avertie leur notifie certains écarts contenues dans leurs partages.

En agissant ainsi, ces personnes s’exposent, sans le savoir, aux sanctions prévues dans la loi sur la cybercriminalité au Niger, qui répriment à la fois ceux qui produisent les contenus (illicites et ou illégaux) mais aussi ceux qui les partagent.

Comme quoi, avant de partager tout contenu numérique, il est préférable de prendre la précaution de le lire pour au moins en être imprégné d’une part.

D’autre part, les institutions, structures et autres acteurs intervenant dans le secteur des TIC doivent aussi intensifier la sensibilisation pour relever le niveau de culture numérique de la population. C’est ainsi qu’on contribuera à réduire, les risques de propagation des fakenews et autres contenus préjudiciables à la paix, à l’ordre public et à la cohésion sociale dans le contexte sécuritaire déjà compliqué de notre région.

Siradji Sanda(onep)

Source : http://www.lesahel.org

 

Les cérémonies des mariages et baptêmes deviennent de plus en plus dépensières, particulièrement à Niamey. Cette propension à faire étalage de sa richesse pour d’autres et à montrer qu’on est capable pour d’autres, se développe dans un mimétisme ‘’mortel’’ pour certains.

En effet, outre les dépenses traditionnelles nécessaires, le ménage qui organise un mariage ou un baptême, doit aussi et surtout satisfaire les desirata d’une opinion sociale largement partagée. Ce qui consiste à nourrir pratiquement tout le quartier en plus de ses invités. Ainsi, le petit déjeuner et le déjeuner de toute une horde d’opportunistes sont assurés par le ménage hôte. Et le menu est pour le moins costaud pour ne pas dire ruineux financièrement: Soupe de viande au pain ou aux galettes au petit déjeuner ; le traditionnel ‘’kopto’’ et ‘’dambou’’, yaourt et brochettes pour le gouter et le ‘’souroundou’’ (tchebouguène nigérien) garni et jus au déjeuner. Qu’importe ses moyens ! Ne pas le faire sera assimilé à une honte familiale dont certaines langues fourchues feront leur chou-gras dans les conversations au quartier.

Ce qui pousse les ménages à se saigner jusqu’à l’extrême (en s’endettant souvent) pour ‘’être à la hauteur’’. Si pour le mariage, le ménage a le plus souvent l’appui de la famille, des amis, il n’en est pas toujours ainsi pour le baptême où le chef de ménage supporte tout.

Ce mimétisme s’avère ‘’suicidaire’’ d’abord du point de vue financier pour les ménages qui se retrouvent à gérer des dettes aussitôt après la cérémonie.

L’autre impact négatif de ce mimétisme, c’est qu’il dilue toutes les spécificités propres aux communautés relativement à ces événements qui sont régis par des codes biens. Ce qui ne permet pas aux jeunes générations de connaître les codes qui régissent l’organisation des mariages et des baptêmes selon les communautés. C’est donc un pan de notre culture qui s’en va, dilué dans un mimétisme phagocytant.

D’ailleurs, face aux dérives dépensières enregistrées certaines autorités locales ont essayé de limiter la casse en imposant des seuils dans certains aspects comme la dot, malheureusement en vain. Dans cette tendance collective à se conformer à l’autre, de ressembler par l’apparence, au milieu environnant, il revient à chacun de s’imposer une conduite, de rester soi-même. Car comme le dit l’adage : on peut mentir à tout le monde, sauf à soi-même.

Siradji Sanda(onep)

Source : http://www.lesahel.org

 

Depuis plus d’une décennie, la ville de Niamey, à travers le programme « Niamey Gnala » s’attèle à pérenniser son label de ville coquette, propre, et enviable. Que de sacrifices consentis par l’Etat, et même par les populations des différents quartiers de la capitale pour rendre et maintenir cette ville propre. Récemment encore, jouant sa partition dans ce noble projet, le président du Conseil de ville de Niamey a procédé, à l’occasion de la semaine de la salubrité, au lancement de l’opération de dépollution des dépôts des déchets sur plusieurs sites de la capitale. Et pour  la réussite de l’opération, les autorités municipales de Niamey ont lancé un appel à contribution à l’endroit de la population ainsi que des bonnes volontés. Et le moins qu’on puisse dire est que cet appel a fait mouche. Car  la population était mobilisée et de nombreux citoyens nantis de la capitale,  ont mis la main à la pâte, en mettant à la disposition des autorités municipales des engins, des camions, et des chargeuses pour mener le combat contre les montagnes d’ordures qui jonchent la ville de Niamey. En quelques jours de labeur, ce sont de  centaines de  tonnes d’ordures qui ont été extraites de ces sites, et totalement sorties de la capitale.

Si cette cadence est maintenue pendant longtemps encore, le spectre des montagnes d’immondices au centre ville qui hante notre sommeil,  disparaitra à jamais de nos mémoires. Il ya quelque temps encore, des organisations de la société civile, des organisations des femmes, et des organisations de jeunes très actives, ont à l’unisson entonné la trompette de la salubrité en descendant sur le terrain pour donner le bon exemple. En l’espace de quelques jours de besogne acharnée, ils ont su redonner à beaucoup de quartiers de Niamey, leur éclat d’antan. Ce mouvement d’ensemble que d’aucuns apprécient, est un modèle de réussite qui, sans aucun doute, permettra à notre belle capitale de surfer sur les superlatifs dès lors  qu’il s’agit de magnifier  les bonnes pratiques. Tout le monde s’accorde aujourd’hui autour de la nécessaire solidarité pour assainir le cadre de vie commun. 

L’annonce de la création prochaine d’un site moderne de traitement des déchets à quelques encablures du village de Boubon, apparait comme une bouffée d’oxygène pouvant permettre à Niamey de  résoudre  définitivement la sempiternelle équation de la gestion des déchets urbains.

Oumarou Moussa(onep)

Source : http://www.lesahel.org

 

Assane Soumana(Article publié le09 décembre 2016) La parenté à plaisanterie. Quelle merveille ! On avait la crainte qu’avec la perte de vitesse de certaines de nos valeurs traditionnelles, cette pratique coutumière chère à nos ancêtres ne soit reléguée au registre de l’oubli. Mais force est de constater de nos jours que cette crainte, bien que justifiée à un certain moment, n’est plus à l’ordre du jour. Il se trouve que, ces dernières années, avec les initiatives prises par les autorités visant à promouvoir et à exalter les liens de cousinage qui existent entre les différentes couches de notre société, notamment à travers l’institution de la Semaine Nationale de la Parenté à Plaisanterie, cette valeur ne fait que gagner du terrain dans le cœur des Nigériens.

Aussi, de façon quasi quotidienne, nous assistons à des scènes de railleries entre cousins, à l’occasion des réjouissances de mariage et de baptême, ou au détour de tout autre cadre d’échanges.

Et Dieu faisant bien les choses, les Nouvelles Technologies de la Communication sont venues ouvrir, pour les jeunes, un cadre idéal d’expression et de promotion de la parenté à plaisanterie à travers les réseaux sociaux. Aujourd’hui, Facebook est devenu pour les jeunes Nigériens un lieu de prédilection pour un peu ‘’griffer’’ les cousins. A cet effet, des groupes à part entière ont été créés pour permettre aux cousins de se rencontrer pour redonner à ces liens ancestraux toute leur vivacité. On peut, entre autres, citer les groupes ‘’Le cousinage peut renforcer nos liens’’ qui compte précisément 21.800 membres, ‘’Cousinage harmonieux’’ avec 1655 membres, et bien d’autres du genre qui englobent souvent, aussi bien des cousins du Niger que ceux d’autres pays voisins, comme par exemple le groupe public ‘’Cousinage à plaisanterie (Sinankouya)’’ qui compte 147 553 membres !

Si l’ennui vient à vous prendre, faites alors un tour sur ces différents sites, et vous vous en serez sans doute débarrassé, tant les mises en scène et autres railleries servies entre les Maouri, Kanuri et Peulh ; entre les Zarma, Touareg, Bagobiri et Sonraï; Kourthé et Gaoboro ; Gourmantché et Touareg, etc., sont légion.

C’est vraiment formidable de voir que certains jeunes internautes, au lieu de se répandre sur les réseaux sociaux avec des messages subversifs et des insultes, ont plutôt pensé à se frayer une ‘’place publique’’ à travers ces groupes de cousinage, pour renforcer et promouvoir nos valeurs culturelles.

Puisque qu’il en est ainsi, et sachant que je suis aussi membre d’un de ces groupes, ne soyez pas un jour surpris de me voir, à mon tour, caricaturer le très célèbre turban de quelqu’un (que je n’oserais citer ici), dans un de ces groupes. Et que vive le cousinage !

Assane Soumana(onep)

09 décembre 2016
Source : http://lesahel.org/

Si vous êtes pressés, évitez la voie express ! Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette anecdote traduit une réalité. En effet, circuler sur la principale voie express de Niamey qui quitte l’aéroport international Diori Hamani de Niamey pour le centre-ville relève de la gageure.

Dans les fait, le seul tronçon de cette voie qui joue effectivement ce rôle de ‘’voie express’’ est celui qui quitte l’aéroport et se limite au rond-point Escadrille. La suite est un véritable parcours de combattant sur lequel le conducteur est stressé. Il n’est nullement question de la qualité de l’asphalte, mais plutôt des comportements des usagers. 

Outre les goulots qui se forment au niveau des principaux carrefours (ronds-points Sixième et Eglise notamment), les usagers automobilistes ne sont pas à l’abri des surprises : un piéton qui traverse la voie à toute vitesse, un motocycliste qui vient en sens inverse sur une voie à sens unique. Les feux optiques, les panneaux de signalisation ne représentent rien pour nombre d’usagers qui n’en font qu’à leurs têtes. Ce qui oblige la police de la circulation à déployer des agents à ces endroits, qui dans une situation normale n’en ont pas besoin.

Que dire de la devanture du Grand Marché, c’est une autre histoire. A ce niveau, la voie express est réduite à sa plus simple existence. Toutes les deux chaussées latérales sont entièrement occupées par les commerçants étalagistes et vendeurs à la criée. Même le carrefour de la mosquée Ali Mossi est transformé en espace de vente au mépris des risques de la circulation routière.

Cette situation inconfortable pour tout le monde est le fruit d’une combinaison de facteurs notamment l’indiscipline des usagers de la route, l’insouciance des commerçants et le laisser aller des services municipaux qui observent ces attitudes sans agir.

A la faveur du Programme Niamey Nyala, la Ville de Niamey a bénéficié d’importantes infrastructures urbaines. Malheureusement, ces investissements ne semblent pas changer radicalement les conditions de mobilité du fait des comportements des citoyens de la capitale. Si Niamey veut être une ville moderne, elle doit commencer par créer les conditions pour que ses citoyens soient modèles. Pour l’instant, on est loin du compte. Ce qui annihile tous les efforts déployés par les pouvoirs publics (Etat et collectivités). Une véritable sensibilisation et une éducation à la citoyenneté s’imposent à la Ville de Niamey.

Siradji Sanda(onep)

 

La circulation dans la ville de Niamey exige une extrême prudence et vigilance de tous les instants. Cela non à cause des embouteillages, mais plutôt à cause des comportements excentriques de certains usagers. Ces habitudes d’un mauvais genre s’observent au quotidien dans la circulation routière : stationnements et arrêts dans des endroits où vous ne pouvez-vous vous y attendre comme les carrefours et les feux optiques. Les champions de cette catégorie sont les taximens qui, sans gêne, prennent leur temps pour démarcher des clients au grand dam des autres usagers. Un des endroits emblématiques où s’observe cette pratique est le carrefour du campus universitaire de l’Université Abdou Moumouni de Niamey.

A côté des taximens, il y a ces ‘’patronnes’’ ou ‘’patrons’’ (comme aiment à les appeler les commerçants), qui sans sourciller font leurs emplettes royalement assis dans leurs véhicules au mépris des autres usagers. Quand on sait comment sont les devantures de nos marchés et autres centres commerciaux, on peut aisément comprendre les désagréments que peut provoquer ce genre d’attitude. Le mal a atteint un niveau à telle enseigne que les panneaux de signalisation ne signifient plus rien pour certains usagers. 

Les comportements inciviques dans la circulation sont innombrables. Outre les arrêts et stationnements anarchiques, il faut ajouter l’excès de visitesse et autres conduites imprudentes et dangereuses. Certains conducteurs indélicats n’hésitent pas à jeter en pleine circulation des cannettes et autres plastiques une fois qu’ils ont vidé le contenu.

Et gare à celui qui ose faire une quelconque objection face à ces indélicatesses.  Très vite une bagarre peut se déclencher où ces usagers indélicats n’hésiteront pas à insulter père et mère quiconque tente de leur expliquer que les actes qu’ils posent tranchent d’avec le comportement d’un bon citoyen.

Devant de telles attitudes, seules la force et la rigueur de la loi peuvent ramener à la raison, ceux qui pensent qu’ils peuvent agir comme ils le veulent dans la circulation.

Siradji Sanda(onep)

Source : http://www.lesahel.org/

 

(Article publié le 10 juillet 2020) De nos jours, les dépenses exorbitantes liées aux réjouissances et autres événements sociaux (mariage, baptême et décès) font l’objet de plaintes et de préoccupations largement partagées. Une situation qui a été perçue jusqu’au haut sommet de l’Etat. En effet, au cours du Conseil des ministres du vendredi 26 juin 2020, cette lancinante question était au centre d’une communication conjointe faite par les ministres en charge de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, et des Affaires Coutumières et Religieuses ; de la Renaissance Culturelle, des Arts et de la Modernisation Sociale, ainsi que celle de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant. A cette occasion, les trois ministres ont attiré l’attention du gouvernement sur les dépenses ostentatoires engendrées par les cérémonies sociales. La situation est telle que le gouvernement a jugé utile d’agir en accentuant les actions de sensibilisation, avec à la clé l’organisation d’un forum national axée sur la question. Le jeu en vaut vraiment la chandelle !

Prenons seulement le cas des dépenses liées aux cérémonies de mariage. En dépit du fait que la situation est déjà très compliquée, les gens ne cessent de surcharger toujours davantage la barque des dépenses en créant des pratiques toujours plus ruineuses. Tant et si bien que par ces temps qui courent, les annonces de mariage, qui sont censées susciter un sentiment de joie profonde, éveillent plutôt chez certains des inquiétudes sur fond de crispation de mine. Car, désormais le mot ‘’mariage’’ résonne comme ‘’dépenses folles’’.

Pour les femmes, véritables artisanes des pratiques ruineuses, la partie ressemble à un cynique jeu de ‘’hara-kiri’’ : on avance, on s’enfonce, mais on avance quand même…Tant et si bien que chaque jour, l’on invente une autre pratique plus dépensière que les autres. Aujourd’hui, pour un mariage digne de ce nom, mine de rien, les amies et les sœurs de la jeune mariée sont appelées à se tailler au moins cinq tenues différentes : celles de la fête de la veille du mariage appelée ‘’party kwayawa’’, le bazin ultra-riche de la fathia, l’uniforme pour le ‘’tchamama’’ de la journée, le second uniforme pour l’accompagnement de la jeune mariée, la tenue du cocktail (généralement en lèche super-brillante). Il faudra y ajouter, dans certains cas, la tenue pour le mariage civil à la mairie. Si l’on s’exerce à évaluer le coût global, rien que des effets vestimentaires nécessaires liées à la participation aux réjouissances du mariage, ça va aller chercher dans la bagatelle de 100.000 francs CFA. Pour les plus nanties d’entre elles, ces dépenses vestimentaires s’évaluent en centaines de mille. Tout ça, rien que pour frimer !

Mais, alors où peut-on aller sur la voie du développement s’il faut continuer à s’endetter pour faire la java, le temps d’une réjouissance de mariage ou de baptême ? Il faut que ça change ! Et si malgré tout, les gens ne voudront pas changer par eux-mêmes, il  faudra alors le leur imposer. D’une façon ou  d’une autre…

Assane Soumana(onep)

10 juillet 2020
Source : http://www.lesahel.org/

Le pèlerinage à la Mecque est certes un acte hautement religieux pour tout musulman. Au Niger où la population est à plus de 99% musulmane, l’organisation de ce rite revêt un caractère particulier notamment pour les pouvoirs publics. Cependant, cette activité n’en demeure pas moins une affaire commerciale, un véritable business où prospèrent de nombreux acteurs, malheureusement au détriment souvent des pèlerins qui injectent parfois toutes leurs économies pour se rendre en Terre Sainte d’Arabie.

Par le passé, les conditions de transport, d’hébergement et d’encadrement avaient fait couler beaucoup d’encre et de salive où les différents acteurs s’accusaient mutuellement et se rejetaient la responsabilité de tel ou tel manquement. Des manquements qui se résument au retard dans l’acheminement des pèlerins en Arabie Saoudite et leur rapatriement au pays après le Hadj, un encadrement souvent défaillant en terre sainte, des conditions de séjour difficiles, etc. A la fin, ce sont toujours les pèlerins qui en sortaient perdants mais aussi les pouvoirs publics qui se voient obligés d’intervenir pour sauver ce qui peut l’être.

Avec le contexte international actuel marqué notamment par l’avènement du Covid et la réduction des quotas lors du hadj précédent, de nombreux pèlerins qui se sont pourtant acquittés de leurs frais, n’ont pas pu effectuer ce rite.

De tous ces impairs, le gouvernement n’en veut plus et il a tenu à le notifier aux différents acteurs. C’est le sens du Forum national sur l’organisation du Hadj et de la Oumra organisé par le cabinet du Premier ministre du 30 au 31 janvier dernier à Niamey. A cette occasion, le Chef du gouvernement a, sans ambages, annoncé les attentes du gouvernement. Ce forum n’est pas ‘’une foire d’empoignes pour défendre des intérêts corporatistes’’. Il s’agit plutôt d’une occasion de ‘’diagnostiquer sans complaisance les causes des manquements pour proposer des solutions adéquates’’.

Et notre pays y a intérêt au regard du quota à lui accordé cette année par l’Arabie Saoudite, soit 15.891 pèlerins contre un peu plus de 7.000 le hadj précédent. A travers ce forum, le gouvernement a tenu, très tôt, à prévenir et à mettre les différents acteurs devant leurs responsabilités, y compris l’organisme public en charge de l’organisation de ce rite (le COHO).

Aussi, si le Hadj est un rite, il l’est plus pour les pèlerins. Son organisation est avant tout un business pour les autres acteurs comme les agences de pèlerinage, les compagnies aériennes, etc. A ce titre, ils ont l’obligation de respecter leur part d’engagements vis-à-vis des pèlerins et leur fournir des services aux standards internationaux.

Siradji Sanda(onep)

Source : http://www.lesahel.org/

 


(Article publié le 15 octobre 2021) Les deux défaites concédées par le Mena national face aux Fennecs d’Algérie, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2022, continuent de dominer le débat dans les fadas et les cercles des supporters du Mena, sur fond de grincements de dents et d’écœurement. Tout semble dire que les Nigériens, sans doute jaloux de l’honneur et de l’image du pays, n’arrivent plus à ingurgiter l’amère ‘’pilule’’ d’une défaite vexante.

Pour les plus anciens, cette situation a immanquablement réveillé les vieux  souvenirs des confrontations ayant opposé le Mena aux Fennecs, en 1981 où, au match aller joué à Constantine, Lakhdar Belloumi et ses co-équipiers s’étaient imposés face à Diagoundi et ses camarades au score de 4-0.  A l’époque, cette défaite du Mena avait été ressentie comme une atteinte à la dignité du Niger. Aussi, dans un sursaut de patriotisme béat, le peuple nigérien s’est levé en bloc derrière le Mena pour attendre les Fennecs au match retour, sur les installations de l’actuel Stade municipal de Niamey. Les plus hautes autorités du pays étaient à la manœuvre pour mobiliser le public et pousser le Mena à la victoire. Dans la foulée, le slogan phare ‘’Impossible n’est pas Nigérien’’ a été lancé.

Les anciens se rappellent encore des péripéties qui avaient entouré ce match historique joué à Niamey, le 1er mai 1981. Ce jour-là, tout Niamey était sur pied, tandis que des délégations avaient afflué de tous les coins du Niger profond. Et, avant midi déjà, le stade de Niamey bourdonnait dans tous ses compartiments, allant jusqu’à refouler du monde. Ceux qui n’avaient pas pu effectuer le déplacement s’étaient agglutinés autour des postes radio pour suivre la retransmission en direct du match. 

Et le résultat, on l’a vu : ce match-là, les Diagoundi, Mamane Ali dit Atcha, Maikano, Lawan Didi, Tahirou Daouda, Navajo, Adamou Zibo, Pélé, Adjovi Bernard et tous les autres, l’avaient joué, plutôt avec le cœur qu’avec les pieds ; et ils l’avaient gagné, donnant ainsi une immense fierté au peuple nigérien. Comme le chantait Feu Mamane Garba, dans l’épopée qu’il a dédiée à ce match, le virevoltant attaquant algérien, Lakhdar Belloumi, et ses amis n’avaient rien compris de ce match. Diagoundi et les siens avaient remporté la partie au score de 1-0, prouvant ainsi que ‘’Impossible n’est pas Nigérien’’. Tout comme l’ont fait, dans d’autres disciplines sportives, des grandes gloires comme Abdou Djibo (véritable légende du cyclisme nigérien) et des grosses pointures de l’athlétisme tels que Seydou Hangadoubo, Inni Aboubacar, Ramatoulaye Moumouni, etc.

Et la leçon qu’il faut retenir de ces épopées grandioses de nos joueurs et athlètes de l’époque, c’est de dire que le secret de la victoire réside dans l’amour de la patrie, une passion doublée du don de soi, une combativité à la limite de la rage de vaincre, le tout avec pour seule motivation : celle d’honorer l’image de son pays ! «Pour réaliser de grands succès dans le sport, il faut d’abord avoir l’amour de son pays, il faut être jaloux de l’image de son pays et tacher de l’honorer, avec la rage de vaincre au cœur», disait le Champion Abdou Djibo, dans une interview qu’il a accordée dans le Sahel Dimanche du 18 Août 2017. Tout est dit, et c’est là un message fort à l’adresse de nos jeunes sportifs engagés dans les compétions internationales, pour nous prouver à leur tour qu’impossible n’est vraiment pas nigérien.

Assane Soumana 

Le regretté chanteur Maman Garba vantant les mérites des joueurs du Mena National de l'époque.

15 octobre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

 

Chaque innovation suscite des résistances souvent justifiées, parfois décalées pour ne pas dire incongrues. Il en est de la facture certifiée. En effet, depuis son institution, des acteurs montent au créneau pour débiter des arguments peu convaincants contre cette mesure qui, au fond n’est qu’une question de justice fiscale. En effet, la facture certifiée ne vise ni plus ni moins qu’à demander à des acteurs économiques qui, pendant des décennies ont encaissé de l’argent sous forme de TVA qu’ils auraient dû reverser au Trésor public, mais qui ne l’ont jamais fait.

Dans cette catégorie d’acteurs économiques figurent de nombreux commerçants qui brassent chaque jour des dizaines de millions opérant dans le circuit informel qui, ne profite qu’à eux seuls. Pourtant ce sont ces mêmes acteurs qui n’hésitent pas à critiquer l’insuffisance ou l’inefficacité des services sociaux publics (éducation, santé, transports, éclairage public, service d’eau potable, etc.).

Ces frondeurs du civisme fiscal trouvent malheureusement des soutiens dans les rangs de certains acteurs qui sont sensés les rappeler à l’ordre et leur expliquer le bien-fondé du civisme fiscal. On y trouve dans ces soutiens, pêle-mêle, des acteurs politiques, la société civile, et même des fonctionnaires.

Or s’il y a des acteurs qui doivent sensibiliser les autres sur la nécessité de payer l’impôt, c’est bien les agents publics non pas parce qu’ils ont des salaires, mais parce qu’eux en paient régulièrement. Qu’il soit planton ou avocat, manœuvre ou infirmier, enseignant ou médecin, gendarme ou policier, militaire ou forestier, l’agent public paie à la source l’impôt qu’il doit à l’Etat. De même, les industriels, les professions libérales et tous ceux qui évoluent dans le formel le font. Pourquoi, il ne serait pas ainsi pour les autres contribuables ?

Au fond, c’est avec ces différents impôts collectés que l’Etat sera à mesure de satisfaire les multiples préoccupations des citoyens. C’est pourquoi, la migration des activités économiques vers le formel s’impose pour permettre à l’Etat, d’accroître la mobilisation des ressources internes afin d’augmenter ses capacités d’investissement et réduire la dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur. La facture certifiée est un début de cette marche vers le formel. Plus qu’une option, le civisme fiscal est une nécessité.

Siradji Sanda(onep)
Source : http://www.lesahel.org

L’accident de la route intervenu le 16 janvier dernier au Sénégal et ayant provoqué, sur le coup, la mort d’une vingtaine de personnes a créé l’émoi au pays de la Téranga. Ce qui a amené le gouvernement à prendre un certain nombre de mesures relatives au transport interurbain. Cet événement a été comme un déclic ici chez nous. En effet, le ministre des Transports a rencontré les différents acteurs du secteur pour leur rappeler la ‘’réactivation’’ de l’application stricte de l’arrêté ministériel n°005 du 18 janvier 2018 portant règlementation des horaires de la circulation de véhicules de transport public sur les axes interurbains.

Cet arrêté interdit à tout véhicule de transport public voyageurs de quitter la gare avant 5 heures du matin, cela quelle que soit la destination. Le même arrêté interdit aux véhicules de ce genre de circuler sur les axes interurbains entre 00heure et 5 heures du matin. Et, le ministre des Transports a saisi ses homologues de l’Intérieur et de la Défense nationale pour instruire les forces de défense et de sécurité à appliquer sans faiblesse les dispositions de cet arrêté. Voilà pour les dispositions légales et réglementaires.

Sur le terrain, c’est une triste réalité. La route fait beaucoup de victimes au Niger. Pour s’en convaincre, il suffit de faire un tour au service des urgences chirurgicales de l’Hôpital national de Niamey. L’afflux des accidentés en particulier le weekend en dit long sur la manière de conduire des Niaméens. Le ballet incessant des ambulances est constant au niveau de ce service. SAMU, Sapeurs-pompiers, véhicules particuliers viennent décharger ces victimes d’accidents de la route. L’ambiance est pathétique lorsque souvent c’est des événements heureux comme les mariages qui se transforment en drames pour certains. En cause, l’inconscience de certains fous du volant ou du guidon, dopés qui s’adonnent à des jeux dangereux avec des engins à deux roues et même parfois avec des véhicules.

Sur les axes interurbains, outre les horaires de circulation des véhicules de transport public voyageurs, d’autres facteurs méritent que les pouvoirs publics s’y attardent. C’est notamment l’excès de vitesse et l’âge relativement jeunes de certains conducteurs de bus. Portés par la fougue de leur âge, ils n’hésitent pas à manipuler les bus en tentant des dépassements audacieux, des croisements risqués mettant souvent en danger la vie des passagers et des autres usagers.

Le Niger est malheureusement un des pays qui enregistre le plus grand nombre d’accidents de la route sur le continent. D’après les statistiques du Ministère des Transports, le pays a enregistré 7.543 cas d’accidents en 2021. Ces accidents ont causé la mort de 1.152 personnes, ils ont fait 4.011 blessés graves et 8.071 blessés légers. La même source indique que 80% de ces accidents sont provoqués par des causes humaines. C’est dire que ce n’est pas une fatalité. Nous pouvons changer cet état de fait en agissant sur nos comportements. C’est en agissant ensemble que nous pouvons changer cette triste donne et aider le gouvernement à atteindre l’objectif qu’il s’est fixé de réduire de 25% le taux d’accidents de la route d’ici 2025.

Siradji Sanda(onep)
Source : http://www.lesahel.org

Chaque jour, les média audiovisuels nigériens nous bombardent de publicités de toute sorte sur des produits tout aussi variés, en grande partie importés. Des bouillons de cuisine (communément appelés arômes) au riz en passant par le lait, la mayonnaise, le thé, les jus, les pâtes alimentaires, etc. Certains ‘’grands opérateurs’’ économiques vont jusqu’au Vietnam, au Cambdoge et que sais-je encore pour commander des produits importés estampillés du nom de leurs boutiques (que certains publicitaires appellent pompeusement entreprises ou ‘’kampani’’).

Si le climat ne s’y prête pas pour la production de certains produits importés à coups de milliards de FCFA chaque année, cela n’est pas le cas pour le riz. Sur ce plan, l’aberration est tout simplement flagrante pour notre pays : Tenez bien. Le Niger a importé 526.000 tonnes de riz, pour un coût global de plus de 150 milliards de FCFA (256,34 millions de dollars) en 2019. Or, le pays a un potentiel en terres irrigables estimé à 10.942.560 ha (Ministère de l’Agriculture, novembre 2021).

Cette situation doit nous interpeller tous. Au-delà de l’Etat, les opérateurs économiques aussi. En continuant à importer massivement des produits alimentaires, nous contribuons à maintenir le pays dans le statut ‘’d’éternel consommateur’’. L’import-export ne peut pas solutionner le problème de sécurité alimentaire et d’emploi auquel le pays est régulièrement, pour ne pas dire constamment, confronté.

Par contre l’investissement dans l’agriculture contribuera à la création de chaines de valeurs profitables à une multitude d’acteurs : main-d’œuvre qualifiée, ouvriers agricoles, transformateurs et industriels en agro-alimentaire, acteurs de la commercialisation, de l’énergie, etc. Cela est d’autant plus vrai, quand on sait que l’agriculture occupe au moins 77% des ménages dont 96 d’entre eux vivent en zones rurales.

La volonté de changer cette situation existe au niveau de l’Etat. En effet, le gouvernement ambitionne, dans le cadre de la mise en œuvre des programmes de l’Initiative 3N, de mettre fin à l’importation massive du riz à l’horizon 2023. L’atteinte de cet objectif nécessitera l’aménagement de 50.000 hectares de terres  en 2023 pour produire 500 à 600 milles tonnes de riz par an.

Mais il faut se convaincre que la volonté, à elle seule, ne suffira pas. L’Etat aura besoin de l’accompagnement du secteur privé nigérien. S’il en a été possible dans des secteurs comme les transports, pourquoi il n’en serait pas autant pour l’agriculture tout aussi, sinon plus vitale que les transports.

Siradji Sanda(onep)

Source : http://lesahel.org/

Au terme d’une dizaine de jours de compétitions, la 43ème édition du Sabre national de lutte traditionnelle a pris fin sur une note de satisfaction générale. Les Nigériens dans leur ensemble ont vécu leur instant de passion, au programme des activités officielles depuis 1975. Un événement qui a survécu à toutes les péripéties de la vie de la Nation, tant les objectifs qu’il poursuit et les valeurs qu’il véhicule sont nobles et d’une actualité permanente. L’unité nationale, la fraternité et la solidarité sont, entre autres valeurs cardinales, qui ont toujours caractérisé cet événement.

Mais au-delà de ces considérations, il faut se pencher sur le côté sportif et professionnel de la lutte en particulier pour ceux qui la pratiquent. En effet, depuis 2010, le vainqueur du prestigieux Sabre National peut banalement empocher la coquette somme qui avoisinerait les 20 millions de francs CFA si on compte le prix officiel offert par le gouvernement qui est de 10 millions de Francs auquel il faut ajouter toute une kyrielle d’autres prix spéciaux (en nature et en espèces) offerts par des autorités, institutions et sponsors.

Bref, le champion s’en sort avec une petite fortune qui lui permet de monter une PME aussi bien en zone rurale qu’en milieu urbain. Malheureusement, tel n’est pas toujours le cas. De nombreux lutteurs, parmi eux des champions, se retrouvent souvent dans une situation de précarité incompréhensible. Une situation qui brise le cœur des amateurs de ce sport roi au Niger.

En effet, si par le passé l’enveloppe attribuée pour le 1er prix était dérisoire, depuis 2010 les autorités du pays l’ont substantiellement rehaussée pour justement permettre aux champions de ‘’vivre dignement’’ de leur activité. Il est facile d’opposer que ces champions ont toute une suite à entretenir comprenant les marabouts, les charlatans et autres griots et que le partage est l’un des principes fondamentaux dans ce milieu.

Cela n’empêche à ces champions de ‘’mieux s’organiser’’, de considérer la lutte comme une vraie activité professionnelle et vivre de leur activité. C’est ce que font leurs collègues du pays de la Téranga (le Sénégal) où la même passion abrite les citoyens.

Après tout, il n’est pas donné à n’importe qui d’être un Issaka Issaka, quintuple détenteur du Sabre national !

Siradji Sanda(onep)
Source : http://www.lesahel.org

 

Vingt ans ! Voilà vingt bonnes et glorieuses années que nous nous retrouvons, dans ce même espace, pour le rendez-vous hebdomadaire de ‘’L’Air du temps’’. Trop d’eau a coulé sous les ponts, mais vous n’avez certainement pas vu le temps s’écouler, article après article, journal après journal, jusqu’à cette échéance fatidique de ce vendredi 30 décembre 2022 marquant le point de rupture de cette longue fidélité. Oui, l’heure de la retraite a sonné, et aujourd’hui je suis là pour vous dire, à vous tous fidèles lecteurs de ‘’L’Air du temps’’, au-revoir et merci !

Cette belle aventure a débuté précisément le 08 février 2002, jour où les lecteurs ont eu la surprise de découvrir, en page 5 de ‘’Sahel Dimanche’’, cet entrefilet frappé de la tête de rubrique ‘’L’air du temps’’ avec, en titre, ‘’Cellulairite’’ à Niamey : sécurité d’abord !’’. Ce premier article, qui avait été publié à titre d’essai, avait tout de suite fait mouche. Sans doute à cause de la pertinence du sujet qui pose la problématique de la sécurité routière à Niamey en lien avec l’utilisation abusive qui était faite du téléphone portable au volant, alors qu’il n’était encore qu’au stade embryonnaire. Peut-être aussi à cause du style rédactionnel plaisant qui, en tout en dénonçant cette pratique dangereuse, allie le sarcasme et la vérité.

Les lecteurs ont gouté et aimé, il fallait donc aller de l’avant. Mais pour aller toujours plus loin, il fallait sans relâche redoubler d’effort et faire preuve d’imagination pour trouver les sujets qui collent. Et en 20 ans, nous avons fait, avec vous, le tour d’horizon de toutes les questions ayant trait aux faits sociaux, politiques, culturels, sportifs, économiques, voire insolites, en vous les présentant dans un autre style, et sous l’angle de vue du ‘’journaliste fouineur’’. Pour l’essentiel, les sujets abordés portent sur les dérives comportementales constatées chez les jeunes et les femmes surtout ! Pour les jeunes, on a épluché presque tous les sujets en rapport avec sur les loisirs et certaines de leurs manières : les délires des virées folles à la ‘’Pilule’’ et sur les autres rives du fleuve, les parties de drift, les bizarreries du mode vestimentaire, l’ambiance des fadas, bref, toutes les curiosités qui entourent la vie des jeunes.

Les sujets concernant les femmes constituaient le véritable plat de résistance de la rubrique. Des thèmes portant sur l’ambiance et les déconvenues des ‘’foyandi’’ et autres formes de tontine, les agissements des intrépides ‘’gabdi’’ et ‘’zontôrou’’, quand elles s’amusent à mettre la pression sur les foyers conjugaux, ont été mis en exergue. Tant et  si bien que certaines observatrices ont pu nous soupçonner de machisme, ce qui n’est pas le cas.

Aujourd’hui, en écrivant ces lignes nous avons une pensée pieuse pour tous les fans, à savoir ces lecteurs assidus qui ne se fatiguaient pas d’apprécier et de m’encourager, ces Nigériens de la diaspora qui aiment ‘’déguster’’ les articles de la rubrique pour, disent-ils ‘’se ressourcer’’, ces étudiants nigériens qui, au cours d’un voyage à Londres, m’ont abordé en m’appelant ‘’Monsieur L’air du temps’’, nos amis de la ‘’Fada l’air du temps’’ de Gamkalé, etc. Nous ne saurions oublier nos confères de ‘’Fraternité Matin’’, en particulier le DG, M. Venance Konan, qui appréciant la pertinence de certains sujets communs à la Côte d’Ivoire et au Niger, ont souvent jugé utile de publier des articles de cette rubrique dans leurs colonnes.

Assurément, si nous avons réussi le pari d’animer cette colonne pendant deux décennies d’affilée, c’est en grande partie grâce à vous, lecteurs assidus, pour l’intérêt que vous accordez à la rubrique, mais aussi par l’impulsion de vos encouragements. Et à tous, nous vous disons: merci ! Et au revoir ! Mais ce n’est peut-être qu’un au revoir….

Assane Soumana(onep)

Source : http://www.lesahel.org

En cette période de sortie d’une campagne agricole quelque peu frileuse, partout au  Niger, l’heure est à la mobilisation générale sur les périmètres maraichers et dans les jardins. Aussi, le voyageur qui parcourt le pays ne manquera pas de saluer l’enthousiasme des bras valides déployés sur les périmètres et de s’émerveiller devant la beauté du paysage verdoyant dessiné par les feuillages des plantes dans les jardins et du luxuriant tapis végétal meublant le sol, par endroits, avec des plants de salade, pomme de terre, pastèque, chou, tomate, oignon, etc.

Ceci pour dire que, de nos jours, s’il y a un domaine où le Niger est en passe de relever le défi, c’est sans doute sur le terrain de la production agricole. En effet, pendant des décennies, l’Etat s’activait à faire booster la productivité agricole en incitant les agriculteurs à produire au maximum afin d’inonder le marché de toutes sortes de produits et denrées agricoles.

Aujourd’hui, nous-y voilà ! Ou en tout cas presque… L’appel pour le retour vers la terre semble avoir été bien entendu, et les Nigériens qui ont désormais compris que ‘’la terre ne ment jamais’’ se sont tournés, en force et massivement, vers le jardinage et la pratique des cultures maraichères. Tant et si bien que de nos jours, pour trouver un lopin de terre emblavé pour y ériger un jardin, il vous faudra être dans la faveur des propriétaires terriens, sinon débourser de gros sous. Sur le plan de l’accroissement de la production, le résultat se passe de tout commentaire. D’aucuns parlent même de surproduction…

Mais il y a encore problème ! Car, il se trouve malheureusement que les producteurs n’arrivent pas tirer le meilleur profit des retombées de leur labeur. D’abord, sur toute la chaine de production, ils doivent crouler sous le marteau des ‘’intermédiaires’’ qui plombent les circuits normaux de commercialisation des intrants agricoles, d’une part en leur empêchant d’accéder directement aux aides et aux facilités accordées par l’Etat et les partenaires, d’autre part en montant la surenchère, avec souvent des pénuries provoquées, comme c’est le cas actuellement avec les semences de pomme de terre et les engrais devenus inaccessibles pour les producteurs moyens.  Ensuite, au niveau de la filière de commercialisation des produits maraichers, les spéculateurs véreux aux dents longues inondent le terrain pour imposer des prix dérisoires aux producteurs ruraux. Les choses sont telles qu’en fin de compte, les vrais bénéficiaires ce ne sont pas les vrais producteurs ayant retroussé leurs manches pour trimer dans les jardins et sur les périmètres, mais plutôt les spéculateurs ‘’masu son banza’’ qui, eux, s’en mettent plein les poches !

Franchement, pour aller de l’avant dans le combat pour l’autosuffisance alimentaire, l’Etat et ses services compétents doivent mettre fin à cette injustice faite aux producteurs en les remettant dans leur rôle de vrais bénéficiaires. Comme dit le proverbe Zarma, ‘’ima tchéka doungouro ra, ama yandi fa’’…

Assane Soumana(onep)

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Des scènes de vie portant la marque de l’insolite, vous-en avez déjà vu beaucoup en parcourant les rues de la capitale, sans peut-être prêter l’attention qu’il fallait pour satisfaire votre curiosité. Pourtant, c’est tout dont en raffolent les Niaméens. En effet, le plus banal accident de la circulation ou autre sinistre, une altercation entre deux gaillards, hey, même une simple dispute entre deux passants, attire son lot de curieux émerveillés. Et, en peu de temps qu’il n’en faut, les passants et les riverains accourent de tous les côtés, toutes affaires cessantes, pour dresser une haie humaine remuante tout autour de la scène. Pas plus tard que la semaine dernière, pareille scène s’est imposée à notre constat sur la route Niamey Nyala, après qu’un automobiliste ait renversé un pauvre motocycliste.

Comme une nuée d’abeilles, les riverains ne voulant pas se faire raconter l’histoire ont très vite accouru pour encercler le pauvre accidenté. Etalé au milieu de la foule dressée comme un mur compact, l’homme était visiblement au bord de l’asphyxie. Et vous devinez bien pourquoi… Il se trouve, en effet, qu’avec toutes ces larges narines déployées pour humer l’air, lui, le pauvre supplicié gisant au sol n’en pouvait aspirer que très peu d’oxygène. Mais ces curieux, eux, n’en ont cure de cette mesure élémentaire du secourisme qui conseille de dégager plus d’espace pour permettre à l’accidenté de mieux respirer.

Une scène de vie, cette fois-ci plus plaisante, mais assez révélatrice de l’ardeur du phénomène. C’était un samedi après-midi, sur le terre-plein du boulevard Tanimoune appelé aussi ‘’Les Cent mètres’’. Notre attention fut captivée par l’enthousiasme d’une foule d’hommes, de femmes, d’enfants et de vieillards, qui se bousculent autour d’une scène. Un coup d’œil furtif au milieu du cercle, et voilà l’objet de la curiosité débordante : un charmeur de serpents avec au poing un cobra noir qu’il brandit au milieu de la foule ! Le cobra cracheur, visiblement en furie, est bien à point pour propulser son venin !…Mais, les spectateurs n’y prennent aucune garde. Une confiance inspirée par la jactance de la vedette du jour qui, comme tout bon charlatan, sait se faire respecter. Ainsi, il débite pompeusement des formules magiques, puis propose à la foule une poudre qu’il sortit de sa besace en promettant, au nom de Dieu, que tout celui qui l’aura consommée deviendra invulnérable aux morsures d’un serpent…

Des scènes de vie courantes dans les rues de la capitale, et qui nous édifient sur le fait que la curiosité est une des ‘’denrées’’ les plus vendables à Niamey.

Assane Soumana(onep)

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Chassez le naturel, il revient au galop ! Décidément à Niamey, le phénomène de l’encombrement des rues est une équation insoluble. Tel le criminel qui, selon le célèbre adage, revient toujours sur les lieux du crime, les commerçants détaillants et autres ambulants traineurs de charrettes bondées de marchandises reviennent toujours sur les bordures des routes où ils viennent d’être chassés, quelques jours ou mois auparavant. Mille fois déguerpis, mille fois de retour, et c’est toujours ainsi ! Après la vaste opération de déguerpissement de 2016, conduite avec fracas et détermination par le Gouverneur de la région, de concert avec les autorités de la ville de Niamey, tout le monde était prêt à parier que le problème était définitivement résolu… A l’évidence, ce n’était qu’une illusion. 

Le cas le plus irritant, c’est la situation qui règne aux abords du Grand Marché : un cafouillis indescriptible ! Tant et si bien qu’aujourd’hui, même pour les piétons, circuler aux alentours de ce centre commercial relève d’un pari difficile, en tout cas un véritable parcours du combattant. Pour les automobilistes et les conducteurs d’engins à deux roues, l’épreuve est tout aussi ardue que risquée. En effet, il faut rouler au régime ‘’go slow’’ tout au long du parcours, et cela dans un climat d’insécurité ambiante. Car, le risque est toujours là d’être pris pour cible par les loubards aux yeux de hibou qui guettent, allant souvent jusqu’à avoir l’audace d’ouvrir les portières des véhicules pour chaparder les sacs des dames, les téléphones ou autres objets précieux avant de se fondre dans la foule, sans que personne n’ose crier gare.

On se rappelle pourtant que, à maintes reprises, ces endroits ont été dégagés de tous ces commerces et étalages encombrants. La dernière en date, c’était en 2020 avec l’ouverture de la voie express où le Maire central de la Ville de l’époque a dû monter sur ces grands chevaux pour dégager de façon musclée, ‘’faire le ménage’’ autour du Grand Marché où la circulation était littéralement paralysée. 

S’y ajoute également l’indélicatesse de certains automobilistes qui garent n’importe où et n’importe comment, sans se soucier de libérer le passage aux autres. Voilà pourquoi, beaucoup de conducteurs boudent carrément les environs du Grand Marché, préférant prendre le grand détour, pourvu que cela les éloigne de l’impasse où ils pourraient mettre, mine de rien, 20 à 30 mn pour franchir les 200 mètres des tronçons encombrés. Une situation qui ne va pas pour favoriser les commerçants eux-mêmes, sachant que pour échapper au calvaire qui règne en ces lieux beaucoup de clients préfèrent se tourner vers d’autres centres commerciaux plus accessibles pour y faire leurs emplettes.

Une fois de plus, les autorités de la Ville de Niamey sont interpelées face à leurs responsabilités de mettre fin à cette anarchie persistante qui règne aux alentours de nos marchés. Pour cela, il faut agir au plus vite et avec toute la rigueur  qui s’impose. Car, la loi des incorrigibles  ‘’encombreurs’’ ne passera pas ! A tout prix, par eux-mêmes ou par la force de la loi, ils doivent dégager le planché.

Assane Soumana

Source : http://www.lesahel.org

 

S’il y a une chose qui soulève une certaine unanimité chez les usagers de la circulation routière à Niamey, c’est en toute évidence, de reconnaitre que les vrais trouble-fête, ce sont les taxis ‘’tête rouge’’, les deux roues et, depuis quelques années, ces tricycles vrombissants qui, tous, pullulent dans les rues de la capitale. Mais, en réalité, ce n’est pas véritablement le vrai problème. Il  y a plus irritant que ça : les camions ! En effet, le véritable casse-tête des usagers de la route, c’est la présence remarquable, assidue et franchement fâcheuse des camions gros porteurs dans les rues de la ville, même aux heures de pointe. L’opinion nationale est encore sous le choc des images atroces venues de Zinder où une dame a été littéralement coupée en deux dans un accident impliquant un taxi tricycle de type ‘’adeydeyta’’  et un camion.

Un accident de plus (de trop !) qui vient prouver à quel point la cohabitation est difficile, voire dangereuse entre les camions et les piétons, les voitures et tous ces engins à deux et à trois roues. Il se trouve en effet, qu’en plus du fait que nos infrastructures routières, face à la croissance rapide du parc automobile, accusent de réelles insuffisantes pour permettre un bon drainage du trafic au sein de la capitale, certains conducteurs de camion en rajoutent au calvaire enduré par les usagers en brillant par leur désinvolture, à la limite du mépris. Il n’est pas rare de voir un de ces ‘’monstres de la route’’ chargés à ras bord débouler sur un carrefour pour y entamer des manœuvres tout aussi difficiles que périlleuses, bloquant ainsi la circulation des dizaines de minutes durant, provoquant derrière eux l’extension d’une longue file de véhicules et de motos en attente.

Mais le pire scenario, c’est de tomber nez à nez sur un de ces camions mal stationnés occupant une bonne partie de la chaussée, et sans le moindre signalement. Une telle pratique observée chez certains conducteurs insouciants est potentiellement dangereuse, en ce sens que, en plus de perturber le trafic, elle expose les autres usagers à un risque éventuel d’accident de la route.

Tout ceci pour dire que la confusion continue règne dans cette jungle de la circulation urbaine à Niamey où en dépit des mises en garde maintes fois renouvelées, les camionneurs continuent de prendre en otage les autres automobilistes.

Depuis des années qu’on se plaint de la circulation des camions au sein de la ville de Niamey, rien n’y fit. En dépit des textes élaborés pour l’interdire et des dispositions pratiques prises pour recevoir ces gros porteurs à certains points périphériques précis, le problème ne fait que redoubler d’ampleur, augmentant les risques de se faire écraser en pleine circulation par un de ces mastodontes. Comme quoi, les vieilles pratiques ont vraiment la vie dure dans notre pays. La question, c’est : est-il vraiment si difficile que çà d’empêcher une bonne fois pour toute à ces dangers publics ambulants de circuler et de stationner n’importe quand, n’importe où et n’importe comment dans nos villes et centres urbains ?

Assane Soumana(onep)
Source : http://www.lesahel.org

 

Intense ballet diplomatique en perspective à Niamey. En effet, au cours de ce mois de novembre le Niger s’apprête à accueillir une série d’évènements de portée continentale. Déjà, en prélude aux deux sommets extraordinaires des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine et de la Semaine de l’industrialisation de l’Afrique, les vols en destination de Niamey ont commencé à afficher le plein de passagers avec l’arrivée des experts et  de certains membres des délégations venant de tous les pays d’Afrique. Une soixantaine de réunions avec les experts et les décideurs, plus de 3.000 participants attendus dont une cinquantaine de Chefs d’Etat et de Gouvernement africains ! Avec une telle affluence, il ne serait pas trop de dire Niamey peut se prévaloir, tout au long de ces événements, du titre de capitale de l’Afrique.

Tout est parti de la réussite éclatante de l’organisation, en Juillet 2019, de la conférence de l’Union Africaine. Exaltées par ce succès unanimement salué par les participants, les autorités de l’époque ont décidé de capitaliser cette merveilleuse expérience en créant l’Agence Nationale de l’Economie des Conférences (ANEC) avec pour mission essentielle de travailler à faire du Niger un véritable hub des conférences et des événements internationaux. L’idée, c’est de développer une économie des conférences  pour ‘’vendre’’ la destination Niger au reste du monde.

Trois ans après, en dépit de la longue léthargie imposée par les restrictions liées à la pandémie de la COVID-19 ayant plombé presque toutes les activités sur terre, on peut dire que le Niger ne s’est pas laissé distraire et le pari pris de faire du  Niger une destination de choix est en train de prendre forme.

Il nous revient tous de nous inscrire dans cette dynamique pour accompagner ces efforts entrepris en vue de faire rayonner notre pays sur la scène internationale. Dans cette perspective, les habitants de la capitale ont fort mieux à faire. Ils ont la lourde charge de veiller au maintien de la propreté de la vitrine de notre pays qu’est la capitale, pour en faire une ville qui brille de mille et un charmes.

De même, les Nigériens doivent ouvrir leur cœur pour accueillir nos hôtes, tous des frères africains, dans la pure tradition de l’hospitalité africaine.  Il s’agira de leur prouver, une fois de plus et le plus naturellement possible, que chez nous au Niger, le visiteur est une bénédiction qu’on reçoit avec sourire et courtoisie. En un mot, donner à nos hôtes envie de rester, sinon faire en sorte qu’ils repartent avec de bons souvenirs de notre pays.

Assane Soumana(onep)

Source : http://www.lesahel.org

Les lampions de la 11ème édition du festival de la musique moderne nigérienne, dénommé du Prix Dan Gourmou, se sont éteints à Tahoua. Au cours des quatre nuits de compétitions, la capitale de l’Ader a vibré aux rythmes servis par les artistes venus des différentes régions du pays.

Le Prix Dan Gourmou, faut-il le rappeler, est toute une institution, avec une histoire riche faite de moments de haute résonnance et de basse tonalité. Pour ceux qui s’en souviennent encore, le Prix Dan Gourmou, du nom de ce grand artiste de l’Ader, auteur de ‘’Mougoun magani’’, une chanson phare aux airs langoureux du violon, ayant marqué la génération ‘’années 80’’. Evénement musical très attendu par les mélomanes, parce que dédiée à la valorisation de la musique moderne nigérienne, le Prix Dan Gourmou était assurément le plus grand podium ouvert aux artistes nationaux pour faire valoir leurs talents.

La première édition, tenue en 1986 au CCOG de Niamey, a révélé au grand public les talents de l’orchestre ‘’Super Kassey’’ de Niamey, avec l’étoile montante de l’époque, le chanteur Moussa Poussy. Et depuis lors, ce festival musical a permis de chauffer les scènes au CCOG de Niamey et au niveau de nos différentes maisons de la culture. Retransmises en direct sur les antennes de la télévision nationale, les compétitions du Dan Gourmou tenaient en haleine presque tout le pays, avec des prestations de haute facture servies par les groupes musicaux.

 Dans les tribunes bondées de public, ça bougeait trop, notamment avec le fameux Groupe choc qui veillait aux grains pour entretenir une ambiance plutôt bon-enfant. Composé des jeunes mélomanes s’étant imposés comme des censeurs incontournables, le groupe choc maniait la carotte et le bâton. Tantôt il soulevait des tonnerres d’ovations pour encourager les ‘’bons artistes’’, tantôt il lançait des cris et des coups de sifflet pour bouder ou tourner en dérision les auteurs des piètres prestations. Et tout cela faisait partie de la fête !

Et voilà comment, au fil des années, le Prix Dan Gourmou était devenu une véritable pépinière de jeunes talents de la musique moderne nigérienne. Aujourd’hui, le devoir de mémoire nous amène à rappeler certains grands noms (dont la plupart ne sont plus de ce monde) qui doivent leur consécration au festival musical du Prix Dan Gourmou, à savoir Moussa Poussy, Saadou Bori, Fati Mariko, Jhon Sofakoley, Adams Junior, Sani Aboussa de Super Haské, le soliste Moussa Toukkou, King Noma, etc.

La reprise, quoique quelque peu timide, de cette manifestation musicale, après une longue léthargie, témoigne d’une volonté des autorités de tutelle de renouer avec la promotion de la musique nigérienne. Pour le bonheur de nos jeunes artistes et des mélomanes, le Prix Dan Gourmou mérite d’être revivifié pour renouer avec sa splendeur d’antan. Cela pourrait éviter à notre jeunesse de se contenter de tous ces sons excentriques et importés !

Assane Soumana(onep)

Source : http://www.lesahel.org

Finalement, on ne sait plus à quel saint se vouer pour sauver nos valeurs sociales et les vertus de la morale du naufrage de l’utilisation abusive de tous ces nouveaux outils technologiques. Aujourd’hui, les smartphones et les réseaux sociaux qui les inondent sont dans toutes les mains, même les plus malveillantes. Une véritable source de problèmes et de soucis pour nombre d’usagers et pour la société. Ensemble réunis, les smartphones, l’internet et les réseaux sociaux constituent une arme d’auto-destruction pour les uns, voire un cocktail explosif pour toute la société.

L’exemple de ces 13 jeunes filles et de ce jeune homme de Maradi, qui domine actuellement la chronique, est proprement triste. Il a simplement suffi, pour ces jeunes gens, de disposer d’appareils Android et de quelques mégas de connexion pour qu’ils franchissent les limites de l’imbuvable. L’idée a fait tilt dans leur tête, et un groupe WhatsApp a tout de suite été créé pour diffuser et échanger des vidéos et autres images à caractère purement pornographique dont certaines mettant directement en scène les membres dudit groupe. Sans doute grisés par les fortes sensations que leur procurait ce vilain jeu, le complices du ‘’Groupe des 14’’ (appelons les ainsi !) n’ont guère mesuré la gravité de leurs actes, aussi immoraux soient-ils. Pire, ne s’étant jamais doutés du risque de la fuite, qui était pourtant inévitable, ces jeunes gens se sont livrés à cet ‘’amusement’’ malsain jusqu’au jour où le ciel leur tomba rudement sur la tête.

Et le pot-au-rose a été dévoilé grâce à une des filles qui, meurtrie par la fuite d’une de ses vidéos, n’hésita pas à porter l’affaire devant le juge. Ce dernier, après avoir pris connaissance des activités sordides du groupe, n’a pas voulu rester impassible. Aussi, il engagea une procédure de poursuite contre tous les 14 membres dudit groupe pour diffusion de données par voie électronique de nature à porter atteinte à la dignité des concernés eux-mêmes et à troubler l’ordre public, un délit sévèrement puni par la loi sur la cybercriminalité. Et hier, jeudi 20 octobre 2022, le verdict du tribunal tomba tel un couperet : trois années d’emprisonnement fermes pour l’ensemble des prévenus, une amende d’un (1) million FCFA pour chacune des 13 filles et de 3 millions FCFA pour le garçon dans le rôle du ‘’cerveau’’ du groupe. Quel gâchis pour ces jeunes à la fleur de l’âge qui ont complètement ruiné leur vie en cédant à la tentation du démon.

Ce cas assurément pathétique, n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Il était entendu que l’introduction de toutes ces merveilles technologiques dans notre vie quotidienne et les dérives inhérentes à leur utilisation abusive n’iraient pas sans provoquer un chambardement total des valeurs socio-culturelles chères à notre société.  Et voilà nos bonnes mœurs prises dans les tourbillons d’un profond naufrage… De quoi rappeler à notre mémoire la fameuse unité de la Police des mœurs qui, à une certaine époque, a su imposer la discipline au sein de notre jeunesse !

Assane Soumana(onep)

Source : http://www.lesahel.org

Revenons encore sur l’atmosphère qui règne dans nos villages en cette période faste des récoltes des cultures. Au soulagement lié à la sortie des rudes journées de labourage des champs, vient s’ajouter la joie de savourer les délices des énormes retombées du sacrifice des travaux champêtres avec la récolte des céréales, du haricot et d’autres cultures de rente dont l’arachide, le sésame, le souchet, le gombo frais et divers autres légumes pour assaisonner les sauces.

C’est l’heure des comptes, un brin de sourire aux lèvres : 50 bottes de mil par-là, 40 autres de l’autre bout du champ, des tas de haricot par-ci par-là à travers les champs ! Bien de quoi se faire des idées qui glissent des comptes aux…règlements de comptes ! Car, c’est le moment où la discorde s’installe dans les foyers entre le mari et l’épouse, le père et le fils, le créancier et le débiteur, etc. Si dans la plupart des cas, les incompréhensions sont très vite surmontées, dans certains cas elles prennent l’allure d’un drame.

C’est malheureusement le cas pour cet agriculteur d’un village du département de Bouza pour qui le plaisir de contempler les gros de monceaux de bottes de mil entassés dans son champ n’aura été que de courte durée. En effet, c’est impuissant, et la mort dans l’âme, qu’il a assisté à l’incendie d’une bonne partie de sa production, avec 80 bottes de mil réduites en cendres et en fumée ! La vidéo insolite de cet incendie criminel fait le buzz sur les réseaux. On y voit des flammes ravageant tout un tas de mil déjà en état de cendres, avec une voix off s’exclamant sur le vif : ‘’wanga mata tayi mougoun abou !’’, pour dire que ‘’cette femme a fait quelque chose d’impensable’’. Et c’est un vocal qui accompagne la vidéo qui vient donner quelques brides d’informations. L’auteur qui parle de ‘’tchichi’’ (jalousie) explique que c’est deux jours seulement après avoir été ‘’chassée’’ par son mari que la pyromane est venue commettre son forfait. En quelques mots, tout est presque dit !

Il suffit de savoir un peu sur ce qui se passe dans les foyers en cette période des récoltes pour deviner le motif réel (mais inexcusable) d’un tel acte. La dame en question, qui a sans doute trimé toute la saison durant, à la maison et au champ, pour accompagner son époux dans les travaux champêtres n’a pas pu supporter de se voir renvoyée à la maison sans autre forme de procès, laissant tout ce butin de la corvée à sa coépouse, ou à celle qui pourrait la remplacer. Aussi, à l’idée de prendre sa revanche, son sang ne fit qu’un tour, et la mèche incendiaire est partie. Même si, pour ce cas précis, la solution a atteint les limites de l’extrême, les turbulences au sein des ménages, on en compte beaucoup dans nos villages en cette période de la traite des récoltes.

Assane Soumana (onep)

Source : http://www.lesahel.org

A ce stade de la campagne agricole où les denrées générées par les cultures commencent à bouillir dans les marmites ou à frire dans les braises ardentes des âtres, il fait sensiblement bon vivre au village. Pour les cultivateurs ayant trimé sous les dards du soleil et à grosses gouttes de sueur, l’heure est enfin venue de savourer les délices de toutes sortes de légumes, d’épis de mil et de maïs, de gousses de haricot et d’arachide et autres fruits tirés des travaux champêtres. Et c’est parti pour une bonne période de bombance et de divertissement pour la frange des jeunes.

Pour ces derniers, c’est la saison des grandes réjouissances de mariage et autres manifestations culturelles et sportives. La solidarité et l’hospitalité africaines sont à leurs plus beaux jours. Et surtout, c’est le moment du boom et du grand divertissement. Le soir, la place publique du village retrouve toute son intensité en termes d’animation. Des randonnées inter-village sont organisées à longueur des journées et cela pendant des semaines. Les jeunes affluent de tous les villages voisins, pour des soirées de détente au cours desquelles on rivalise de talent en chant et en danse.

Jadis, ces soirées culturelles étaient agrémentées par des compétitions de chants et de danse aux rythmes des sons du terroir. C’était l’époque des chaudes nuits d’escapade au cœur de l’ambiance, avec des filles et des garçons chantant et dansant à la place publique du village, et des attroupements des jeunes prétendants rôdant autour, à la recherche de l’âme sœur.

Les jours du marché, la fête était plus grandiose avec des soirées chaudes agrémentées aux rythmes du ‘’dondon’’ et du ‘’kountché-harey’’ résonnant du Boboye au Zigui,  du ‘’bitti-harey’’ dans le Zarmaganda, de l’agaïta et du ganga dans le Manga, du ‘’douma’’ dans le Gobir-Katsina, du goumbé dans la région du fleuve,  du tendé et de l’akazam dans l’Ader et l’Aïr, etc.

Hélas, ce n’est plus le cas ! Dans la plupart de nos contrées, la musique moderne a fini par supplanter nos rythmes authentiques du terroir. Et en lieu et place des soirées enchantées aux rythmes authentiques des tambours traditionnels, ce sont les fameuses caisses à musique dénommées ‘’boomers’’ qui se déploient pour inonder tout le voisinage d’une cacophonie de sons électriques accompagnés de pas de danse endiablés. Ainsi, va la vie au village en ces instants de récoltes dénués de grands soucis.  

Assane Soumana(onep)

Source : http://www.lesahel.org

 

Depuis quelques jours, l’on peut observer une ambiance de branle-bas général autour des librairies, des stands de vente de sacs et autres fournitures scolaires, ainsi que des écoles. Quoi  de plus normal ? Nous sommes à la veille de la rentrée des classes. L’affluence est surtout apparente au niveau des établissements privés où les parents se bousculent aux portions pour chercher à caser leurs progénitures.

Dans certains établissements, sans doute pour  monter la surenchère, on vous dira que les classes convoitées ont déjà fait le plein des effectifs. Il faudra alors pour les parents engager d’abord des négociations, prier et supplier s’il faut afin d’obtenir l’accord de principe. Ensuite on peut aborder la question la plus cruciale, celle se rapportant aux charges à supporter : il y a d’abord les frais d’inscription, les frais de la tenue scolaire, les lots de fournitures à acheter, et le ‘’plat de résistance’’ qui est le versement des frais scolaires !

Et c’est loin d’être terminé. Car, il y a aussi les exigences des enfants qui aspirent à vivre en toute beauté ces instants de retrouvailles avec les amis. Et pour ça aussi, il faut encore mettre la main à la poche : habits,  chaussures, sacs et autres gadgets, tous de bonne qualité ! Dans certains cas, l’achat des moyens de locomotion (vélo, moto et même voiture) s’imposent aux parents ne pouvant pas assurer, pour des raisons de contrainte ou par simple convenance, la rude corvée du transport des élèves à l’école. Pour les plus nantis, l’achat d’une moto ou d’une voiture pour faciliter le trajet qui mène à l’école à leur progéniture relève du simple goût du prestige.

Avec tout ce cortège de dépenses, vous comprenez bien que, ces derniers temps, l’atmosphère est chargée de pesanteurs pour les pères de famille pris dans les tourbillons des dépenses liées aux préparatifs de la rentrée scolaire. Et, la particularité de ces dépenses, c’est qu’elles sont diverses, coûteuses, incompressibles et doivent être payées en cash et sans délai. Assurément, un motif réel de stress pour les pères et mères de famille dont les revenus sont limités. Pour ces derniers, la rentrée des classes s’apparente à une épreuve du parcours du combattant, voire une sorte d’examen de passage…

Assane Soumana(onep)

Source : http://www.lesahel.org

 

Quelque chose de proprement inédit, mais assurément utile, s’est déroulé la semaine dernière en Belgique. En effet, le week-end, 55 magistrats volontaires ont séjourné dans une prison de la banlieue de Bruxelles pour, pourrait-on dire, ‘’goûter’’ un tant soi peu aux réalités de la privation de liberté. La nouvelle a été accueillie avec un réel intérêt par les observateurs. Non pas parce que quelques esprits cyniques pourraient se réjouir de voir des porteurs de robe ‘’jetés au gnouf’’, mais simplement par le fait que l’idée d’expérimenter la vie des détenus par des juges est porteuse d’une grande sagesse. En effet, les intéressés sont ceux-là mêmes qui, par leurs verdicts, ont la délicate mission de décider du sort des accusés pour en faire des prisonniers ou des hommes libres.

Aussi, pour mieux expérimenter la privation de liberté, les ‘’seigneurs des tribunaux’’, ont été traités comme de véritables prisonniers pour deux jours. Comme des vrais prisonniers, en plus de suivre à la lettre les ordres et les instructions du personnel pénitentiaire, les magistrats étaient assujettis aux mêmes corvées que les détenus à la cuisine et à la blanchisserie, sans compter qu’il leur était interdit l’usage du téléphone et que les lumières sont éteintes dès 22 heures.

Selon le ministre belge de la Justice cette démarche s’inscrit dans un souci d’insuffler une dynamique de rigueur et de sérieux dans les décisions de justice en faisant en sorte que les juges puissent trancher en toute responsabilité, mais en ayant une idée claire de la portée de leurs verdicts et de leurs conséquences pour les prévenus. Il est vrai, a-t-il dit que les magistrats savent comment se passent les choses dans une prison, ‘’mais en faire l’expérience par eux-mêmes leur donne une occasion unique qui pourra les aider à prononcer des peines en toute connaissance de cause’’. En un mot, faire de ces juges des bons juges !

Chez nous au Niger, comme partout ailleurs, une telle expérience serait, à coup sûr,  une bonne école pour tous ces magistrats qui, quotidiennement, sont appelés à décider du sort des accusés qui défilent devant les tribunaux. Et c’est un secret de polichinelle de dire que pour certains juges, déposer directement et facilement un prévenu à ‘’Darado’’ relève d’un simple acte de routine.  Mais mon propos n’est pas de dire que chez nous aussi des magistrats doivent goûter aux rudes réalités d’une vraie vie de ‘’bagnard’’…Moi je n’ai pas dit ça dey !!!

Assane Soumana(onep) 

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Question : finalement, quel est le facteur fondamental pour booster le développement d’un pays ? Si vous avez pensé, tout de go, au volume des richesses dont regorge son sous-sol ou toutes autres ressources monnayables rubis sur ongle, vous n’y êtes pas ! Car, tous ces atouts sont loin d’être suffisants pour supporter à eux seuls le poids de la locomotive de l’émergence d’un pays. Il faut toujours cette base essentielle qu’est l’attachement aux valeurs et au sens du civisme de tous les citoyens qui y vivent.

Le civisme, comme on peut le définir, est l’affirmation individuelle d’une certaine conscience politique qui place les obligations et les égards vis-à-vis de son pays, de ses lois et de ses valeurs, au-dessus de toute chose. Etre civique (ou patriote), c’est être soucieux, en toute circonstance, de faire valoir l’intérêt général sur les intérêts personnels.

Le civisme consiste à avoir, à titre individuel, une claire conscience de ses devoirs envers la société, et à respecter et à faire respecter les lois et les règles en vigueur. C’est dire qu’aucun pays, ni même aucune cité, ne saurait se passer du sens élevé de civisme de chacun de ses citoyens pour générer son harmonie et se développer. Le respect de son pays, des autres qui y vivent, ainsi que de la ‘’chose publique’, telle est la règle d’or de la bonne citoyenneté. Ainsi compris, le civisme s’impose comme étant cette essence dont doit s’alimenter toute nation animée par des ambitions de grandeur pour forger et consolider son avenir.

Partant de cette définition qui place le civisme sur le toit des vertus socio-politiques de l’éthique, on peut déduire que le sort d’une  nation repose lourdement sur les épaules  de ses citoyens invités à toujours plus de civisme. Et  le journaliste et essayiste français Hervé Edwy Plenel, nous édifie davantage sur la question dans son ouvrage titré ‘’Le droit de savoir’’ : « Le civisme (…) requiert solidarité et responsabilité. Si le civisme s’étiole, la démocratie s’étiole. La non-participation à la vie de la cité, en dépit du caractère démocratique des institutions, détermine un dépérissement démocratique », précise-t-il.

Autrement dit, quand vous êtes toujours plus enclins à réclamer vos droits, sans jamais vous soucier d’honorer vos devoirs vis-à-vis du pays et de ses institutions, vous reniez les valeurs démocratiques pour préconiser le désordre et l’anarchie. Quand, par une simple saute d’humeur, vous vous déchainez pour démolir les infrastructures et autres biens publics ou privés, vous déconstruisez les chantiers du développement. C’est dans ce sens que le grand Nelson Mandela disait que « la liberté sans le civisme, la liberté sans la capacité de vivre en paix, n’est absolument pas la vraie liberté ! ».

Toutes choses qui attestent de l’impérieuse nécessité d’accentuer la formation civique du citoyen nigérien, ne serait-ce qu’en l’incluant dans le programme scolaire. La jeune génération en a véritablement besoin !

Assane Soumana(onep)
Source : http://www.lesahel.org/

Une tenue, la veille, pour le ‘’patin kauyawa’’, et le jour ‘’J’’, un bazin brillant et craquant pour les cérémonies de la fatiya, une autre tenue pour le grand gala du foyandi, encore une autre pour l’accompagnement de la jeune mariée, et enfin une tenue spéciale pour le cocktail… Vous avez déjà deviné : ça parle des uniformes des réjouissances de mariage à Niamey ! Un véritable casse-tête décrié par tous, mais entretenu et perpétué par les femmes qui sont pourtant les premières à en souffrir, aussi bien dans leur âme et que dans leur sacoche.
Aujourd’hui à Niamey, les choses sont telles que, mine de rien, il faudra pour les proches et les amies d’une jeune mariée, au moins quatre uniformes pour célébrer le mariage. C’est dire à quel point, en cette période de vacances où les mariages sont légion, l’hémorragie financière est à son comble pour les femmes et pour tous ceux qui sont appelés à les épauler face à l’impératif des charges liées aux uniformes. Toute une panoplie de dépenses inutiles à supporter absolument, et à n’en point finir, qui grèvent gravement les budgets des gens !
Voilà pourquoi la pratique de l’uniforme est devenue de nos jours une source réelle de stress pour nos sœurs, mais également de discorde entre elles, leurs amies et leurs bien-aimés. Il est indéniable que l’uniforme figure parmi les premières causes des incompréhensions qui surgissent au sein des plus beaux couples d’amoureux, voire dans certains foyers. Car, les hommes ont beau vouloir ‘’assurer’’, ils finiront par crier leur ras-le-bol face aux interminables sollicitations liées à l’achat des uniformes. Entre les filles et leurs petits copains, ça commence par des petits jeux de ping-pong pour dégénérer en refus catégorique de donner l’argent de l’uniforme, installant ainsi un climat de malaise ou de séparation entre des ‘’âmes sœurs’’.
Les effets sont encore plus dévastateurs entre les femmes elles-mêmes. Combien de belles amitiés entre des jeunes mariées et leurs camarades ont été assombries par le seul fait que le jour de leur mariage, telle amie, sœur ou cousine n’a pas pu se procurer du précieux uniforme requis ? Dans certains cas, la pression est si forte que, faute d’avoir l’uniforme, certaines préfèrent tout simplement ne pas assister au mariage. Une autre source de mésentente !
Pour éviter de tels écueils, certaines filles sont prêtes à mettre la main dans un trou de serpent pour se procurer l’indispensable uniforme. D’autres n’ont pas d’autre choix que de s’endetter, au risque de paraitre comme des vraies ‘’dargantés’’ aux yeux des vendeurs auprès desquels les impayés de dette se sont accumulés. Tout cela fait beaucoup de malaise et de tourments, mais pour nos sœurs, c’est avant tout une question d’honneur personnel…

Assane Soumana(onep)

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A l’allure où vont les choses, on peut parier que, dans peu de temps, le nom de notre pays le Niger ne sera plus confondu à celui de notre grand voisin du Sud, le Nigeria. Il se trouve que, ces dernières années, notre pays gagne de plus en plus en notoriété, dans le concert des nations, tant sur le plan diplomatique qu’à travers les compétitions internationales où des jeunes talents s’affirment davantage. Nous en voulons pour preuve les derniers exploits réalisés par des Nigériens rien qu’au courant du mois d’août dernier.

Ainsi, tandis que le lundi 29 août 2022, notre compatriote Seidik Abba honorait le Niger dans le domaine du journalisme en s’arrogeant le trophée du ‘’Média Leadership Award’’, décerné, depuis Bruxelles, en Belgique, par le Rebrainding Africa Forum, le lendemain, mardi 30 août, Mlle Aminatou Seyni, notre grande révélation sportive de l’année, brandissait les couleurs nationales, en bonne place sur le podium, en se classant 2ème à la finale 1 du 200m, lors du meeting de l’athlétisme de Lucerne en Suisse. Avant cet exploit, en juillet 2022, la médaillée d’argent aux championnats d’Afrique de Saint-Pierre, s’était encore illustrée au Championnat du Monde d’athlétisme d’Oregon, aux USA, en se qualifiant pour la finale des 200m devant la jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce. Et la légende continue pour la ‘’Gazelle du Niger’’…

Sur un tout autre plan, celui du savoir et de l’intellect, Mlle Harouna Koché Mariam, championne de Mathématiques, représentait vaillamment le Niger à la grande finale des 36ème Jeux Mathématiques et Logiques, du 26 au 27 août 2022, à l’Ecole Polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), en Suisse. Un autre motif réel de fierté nationale !

Toujours dans le registre du savoir, un autre jeune talent, Obaid Allah Abu Bakar honorait l’image du  Niger, le 14 août à Dar Es-Salam (Tanzanie), en recevant le premier prix dans la catégorie mémorisation de l’intégralité du Saint Coran, avec la récitation selon les autres lectures. C’était à l’issue de la finale de la 3ème édition du concours de mémorisation, de récitation et de psalmodie du Saint Coran organisé par la Fondation Mohammed VI mettant en compétition des oulémas africains.  Auparavant, au mois d’avril 2022, un autre compatriote, M. Ango Aboubacar, arrachait le 2ème Prix de la 16è édition du concours sous-régional de lecture du Coran, à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Sachant que la jeunesse nigérienne a un incroyable talent, ce dans presque tous les domaines, il ne nous reste plus qu’à faire confiance à nos jeunes talents, à les encourager et à les promouvoir, pour en faire des véritables porte-flambeaux de notre pays dans les rencontres des Nations.

Et en avant pour un Niger qui gagne !

Assane Soumana(onep)

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Dans cette même rubrique, nous avions déjà attiré l’attention de l’opinion publique, et cela à plusieurs reprises, sur le phénomène de l’intolérance sur fond de violence verbale faites d’invectives, d’insultes crues et autres mots mal placés,  qui domine les débats publics sur les réseaux sociaux. Au Niger, le phénomène est surtout très criard en période de campagne électorale où le débat politique prend souvent le ton d’une véritable ‘’foire aux insultes’’ sur les réseaux sociaux.

Mais il semble que ce phénomène d’échange de messages provocateurs et offensants, exacerbés par l’anonymat et la tribune que procure internet, ne concerne pas que notre société. En Europe et partout dans le reste du monde, cette dégénérescence du débat public en un échange de mots agressifs et offensants est devenue un réel sujet de préoccupation majeure.

En Occident, ils ont même trouvé un mot pour désigner cette pratique : le troll ! Ce vocable désigne l’acte consistant à prendre un malin plaisir à empester quotidiennement la vie des autres sur les réseaux sociaux en les ‘’bombardant’’ de messages indélicats et outrageux, exacerbés par l’anonymat et la tribune que procure internet. Quant à savoir, entre le troll et l’internet, lequel a pu engendrer l’autre, la question soulève une autre interrogation du genre : c’est la poule qui a fait l’œuf, ou c’est l’œuf qui a fait la poule ?

Une récente étude menée par deux éminents chercheurs a tenté de percer le secret de savoir pourquoi les discussions en ligne sont plutôt hostiles que celles qui se font hors ligne. Aux termes de leurs travaux, les chercheurs ont estimé que l’internet n’a rien à voir avec le ton violent du débat : ‘’quelqu’un de désagréable en ligne a de grandes chances d’avoir la même tendance dans la vie de chair et d’os’’, ont-t-ils conclu.

Nous en Afrique, nous-en avons une toute autre idée. En fait, on n’a pas besoin d’une étude pour savoir que la raison principale de cette montée de violence verbale qui caractérise les débats sur la toile n’est autre que le fruit de la protection qu’offrent l’anonymat et le mode virtuel des échanges. En effet, ne pas voir le visage de la personne à qui l’on s’adresse peut mener à certains écarts de langage. Car, si tout ce passe dans le monde réel, et en face-à-face dans une même salle, avec en face de soi un quidam nerveux, bien baraqué et bardé de biceps, l’on a beau être agressif ou impoli de nature, on remuerait au moins quatre fois sa langue fourchue dans sa bouche avant de sortir les mots…Et voilà donc la vraie explication !

Assane Soumana(onep)
Source : http://www.lesahel.org 

 

Ces derniers temps les forces de défense et de sécurité sont sur les dents à Niamey ! Elles semblent décidées à sévir contre les auteurs d’actes de banditisme, tout en ayant un œil pétillant sur les réseaux de vente des produits stupéfiants qui constituent un danger réel pour notre population, en l’occurrence pour les plus jeunes. En témoigne le déploiement remarquable des patrouilles dans certaines zones de Niamey. Ce n’est un secret pour personne, de nos jours, la drogue fait de graves ravages dans cette grande frange de notre population qu’est la jeunesse dans nos villes et villages ! Un tel phénomène, vous-en convenez, mérite une grande attention. Les drogues, ça ruine l’âme et met l’esprit en orbite sur une mystérieuse planète : l’univers de la folie et de la violence gratuite. 

La réalité est là, à force de se shooter avec toutes sortes de drogues, nombre de nos jeunes à la fleur de l’âge ne sont plus que des épaves humaines ambulantes. Dans certains quartiers de Niamey, les signes de ce phénomène sont perceptibles à tout bout de champ, avec des jeunes complètement ‘’givrés’’ qui jonchent les rues.

Vivant en marge de la société, ces derniers se shootent à la paille (une autre appellation du chanvre indien dans le milieu des accros). Ça, c’est pour les plus défoncés…S’y ajoute aussi la grande masse des consommateurs de l’ombre. Et de nos jours, en plus des gares et des places des marchés, la consommation de la drogue n’épargne plus les milieux scolaires où des jeunes arrivent (on ne sait comment) à s’approvisionner en produits stupéfiants. Et, l’effet du mimétisme faisant le sale boulot, de plus en plus de jeunes scolaires se laissent entrainer dans la consommation de la drogue. D’où d’ailleurs cette montée fulgurante des crimes et autres actes de violence observée, ces dernières années, dans nos centres urbains.

La situation est encore pire dans nos villages et hameaux. Là, chanvre indien, Tramol et autres comprimés aux noms assez évocateurs, tout passe !… Consommés quotidiennement à coups de plaquettes entières, ces produits disposent aujourd’hui de leur petit monde de consommateurs invétérés et, finalement,… de dérèglés ! Il semble même que, dans nos villages, ces drogues sont en passe de devenir le véritable ‘’ carburant’’ pour les paysans pour affronter les rudes travaux champêtres. Même les femmes ne sont pas épargnées par le fléau. Comme pour être sur la même longueur d’onde que les hommes pétillants de force face à la hilaire et à la daba, elles aussi se ‘’carburent’’ aux comprimés pour expédier les pénibles travaux ménagers.

Voilà un domaine dans lequel les autorités compétentes doivent redoubler d’efforts pour arrêter cette descente aux enfers des jeunes. Il y va du sort de notre société toute entière qui n’a pas besoin de se ‘’zombiser’’ au fil des années. 

Assane Soumana(onep)

Vous avez sans doute écouté ce message vocal émanant d’un responsable syndical du secteur des taxis qui a jugé utile de tirer sur la sonnette d’alarme pour prévenir les usagers des taxis sur l’existence de faux-taxis qui circulent à Niamey. Comme il l’explique dans son message, de nos jours à Niamey, ce n‘est pas tout véhicule portant les insignes et la tête de taxi qui es forcément un taxi. Autrement dit, le monde du transport urbain, notamment le secteur des taxis, est ‘’virussé’’

C’est dire que désormais, on ne sait plus comment faire pour éviter de tomber dans la nasse des bandits en embuscade dans presque toutes les rues de la capitale. Tu fais tes courses à pied, tu es à la merci de tous ces ‘’hiboux lugubres’’ tapis dans l’ombre, prompts à te sauter dessus pour te dépouiller de tes biens sous la menace d’un couteau ou d’un coupe-coupe. Et si tu te résous à emprunter un taxi dans l’espoir de prévenir tout danger, tu peux très facilement te retrouver dans le traquenard d’un de ces taximen indélicats qui usera de mille et une astuces pour te voler ton fric ou quelques biens précieux, voire t’agresser rudement. On parle même de femmes portées disparues après avoir emprunter un de ces taxis.

S’il est vrai que ces faux taximen n’épargnent personne, il n’en n’est pas moins vrai que tous les indices sont là pour prouver qu’ils semblent avoir surtout jeté leur dévolu sur les proies faciles que sont les femmes. En plus de subtiliser leur pochette généralement bourrée d’argent et avec des Smartphones de prestige, les taximen-gangsters usent de mille subterfuges pour leur voler d’autres biens, n’épargnant même plus les condiments et autres denrées alimentaires. On évoque le cas d’un taximan ayant réussi à berner des dames revenant du marché avec des grosses tasses remplies de condiments et poulets destinés aux mets de réjouissances d’un mariage. Après leur descente du taxi, le temps d’ouvrir la banquette arrière, filou a mis les gaz pour fuir avec toute la cargaison. Un autre moins chanceux a fui avec des bassines remplies de dambou et  de copto, sans doute en croyant qu’il s’agissait de viande et de condiments.

Que dire, sinon que le milieu des taxis a été infiltré par une nouvelle race de faux taximen qui excellent dans le vol à la tire, voire dans le brigandage pur et dur. Aujourd’hui, dans cette immense jungle du transport urbain se cachent des taxis dangereux qui pullulent dans les rues de la capitale. Un phénomène qui, en toute évidence, peut porter atteinte à la crédibilité des taximen.

Ecœurés par ce état de fait, certains conducteurs de taxi ont jugé utile de sensibilise les usagers sur le profil, mais surtout les comportements qui caractérisent ces ‘’faux taximen’’ qui ‘’gâtent le nom’’ de leur corporation. Estimant que les vrais et bons conducteurs de taxi ne doivent pas payer les pots cassés de cette crise de confiance naissante entre eux et leurs clients, ils conseillent aux usagers d’éviter de prendre des taxis ne portant pas de numéro de portière (ou l’insigne de tête de taxi) ainsi que ceux ne disposant pas de poignets permettant d’ouvrir les portières de l’intérieur. Il est aussi déconseillé de prendre un taxi en solitaire à certaines heures ou pour aller dans certains coins isolés de la ville. De même, il est conseillé aux clients d’avoir le reflexe de prendre le numéro de portière ou carrément l’immatriculation du taxi.

Assane Soumana(onep)

Dans toute guerre, la communication joue un rôle prépondérant. Lors de la seconde guerre mondiale, Hilter ne s’était pas contenté de déployer toute une armada de chars et de bombardiers contre ses ennemis, il avait aussi créé un département à part entière en charge de la propagande de guerre, et cette dernière fut aussi dévastatrice que les armes. Aujourd’hui encore, regardez ce qui se passe avec la crise ukrainienne. Depuis le déclenchement des hostilités, la Russie et l’Ukraine ont surtout misé gros sur leur ‘’arsenal’’ médiatique. On a même l’impression que la bataille est beaucoup plus rude et intense sur les écrans des télévisions et dans certains journaux occidentaux, que sur le théâtre même des opérations. Par médias interposés, les deux camps se livrent une guerre communicationnelle sans merci.

A force de voir le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et le ministre russe des Affaires Etrangères, Sergueï Lavrov, se repandre quotidiennement à travers les médias, le monde entier les connait. Profitant allègrement du large espace que lui réservent les médias, le président Zelensky (dont certains trouvent déjà qu’il parle trop) est devenu un phénomène médiatique mondial. Pour dresser le monde entier contre son ennemi juré, il ne fait pas dans la dentelle. On connait la fameuse formule par laquelle il accusait Poutine d’avoir ‘’craché au visage de l’ONU’’. L’image est forte, mais c’est de bonne guerre !…

Chez nous aussi, nous sommes en guerre contre les terroristes. Mais, dans cette guerre sanglante qui nous est imposée par les groupes terroristes, tout porte à dire que le volet communication est plutôt négligé, surtout par l’opinion publique. En revanche, du côté des terroristes, se développe une propagande tendant à amener les populations à rallier leur sombre cause, notamment en donnant à leurs sinistres actions une connotation plutôt religieuse, avec des séances de prêche dans des villages, la perception de la dime et autres pratiques dignes du pire brigandage. C’est aussi dans l’optique de leur propagande qu’ils inondent triomphalement les réseaux sociaux de vidéos de leurs assauts contre certaines localités.

Aujourd’hui, plus que jamais, l’opinion nationale doit comprendre que la guerre psychologique qui se joue sur le terrain de la communication et de la propagande, est aussi déterminante que le fracas des armes. Malheureusement, par simple insouciance ou par ignorance, nous apportons de l’eau au moulin de la propagande terroriste. C’est exactement ce que nous faisons à travers certaines déclarations et autres prises de position qui frisent l’apologie du terrorisme, quand nous partageons des messages émanant des groupes terroristes, quand nous faisons le buzz avec des photos et des vidéos véhiculant des scènes de leurs atrocités contre des soldats et même des paisibles citoyens sans défense, etc. Et tout cela, au mépris des valeurs d’humanisme, de la dignité des victimes et du respect dû à leur mémoire. Arrêtons tout ça, et améliorons notre communication.

Assane Soumana(onep)

La saison des pluies s’installe et avance lentement dans notre pays, suscitant l’espoir pour les uns et l’inquiétude pour les autres : espoir partagé et mille fois soupiré de jouir des avantages d’une campagne fructueuse avec une bonne production agricole, et angoisse de subir les effets dévastateurs des pluies torrentielles pouvant occasionner des inondations, avec leur cortège de morts et des dégâts matériels.

D’ores et déjà, les images du déluge provenant des régions de Diffa, de Zinder et de Maradi ayant envahi les réseaux sociaux, en début de semaine, sont là pour justifier et corroborer ce sentiment de crainte qui, finalement, domine l’espoir de goûter aux bonheurs d’une saison pluvieuse apaisée et féconde. Les images du déluge qui s’est abattu sur certaines localités, comme par exemple la commune de Hamdara sise non loin de Zinder, où il a été enregistré 262 mm de pluie, sont simplement affolantes ! Il y a bien de quoi, quand on mesure l’ampleur des dégâts occasionnés avec cinq pertes en vie humaine, un grand nombre de bétail emporté, et 379 maisons effondrées pour 2.442 sinistrés.

Les dégâts matériels sont encore plus préoccupants quand ils touchent les infrastructures routières. Et les mêmes causes provoquant les mêmes effets, cette année encore, plusieurs tronçons de route habituellement connus pour leur vulnérabilité aux pluies sont déjà impraticables. C’est notamment le cas du ‘’piège’’ de Tomboballeye, non loin de Margou, où la Nationale N°1 est coupée par un grand lac, obligeant les usagers à emprunter la voie latéritique de contournement allant de Margou à Koddo, en passant par N’Gonga et Harikanassou et Kannaré. Un véritable parcours de combattant ! Et dire que nous ne sommes pas encore entrés dans la phase critique de la saison se situant tout au long du mois d’août !

Cette situation relance, une fois de plus, le sempiternel débat sur l’insuffisance, voire la non fiabilité, de nos infrastructures routières et des ouvrages conçus pour l’assainissement dans presque toutes les villes du Niger. Mais, pour ne pas retomber dans le verbiage creux sur cette lancinante question, prenons juste le raccourci pour dire qu’il est temps d’agir en prenant, et de façon frontale, le taureau par les cornes. La solution est bien connue, c’est celle du gravier et du béton ! Car, il faut doter nos routes et nos villes d’infrastructures : beaucoup d’infrastructures bien conçues et bien faites ! Car le changement climatique et ses effets insoupçonnés ne sont pas des vains mots, mais désormais des faits, en termes de dégâts et de victimes.   

D’où la nécessité impérieuse d’élaborer un vaste programme de réalisation d’ouvrages d’assainissement dans nos villes et de protection de nos routes. Car, comme dirait l’autre, face aux déchainements de Dame nature, il faut s’adapter ou…périr !

Assane Soumana(onep)

 

Après les candidats au BEPC, qui ont déjà eu ‘’leur part’’ avec des résultats pas très reluisants, c’est au tour de leurs ainés du Lycée d’affronter les épreuves du Baccalauréat. Au moment où ils abordent la date butoir du 18 juillet qui marquera le début des épreuves, que d’angoisse et d’incertitude ! Même chez les réputés ‘’super-cracks’’, le suspense est total. Ne parlons pas du cas de ceux qui, comme la cigale dans la fable de La Fontaine, ont passé toutes les soirées à ‘’s’enjailler’’ dans les ‘’fada’’ du quartier ou à tripoter leur smartphone pour écouter la musique, échanger des messages et visionner des vidéos sur Tik-tok. Pour ces derniers, l’atmosphère est plutôt lourde ! L’inquiétude est d’autant plus grande que désormais, les jeunes candidats ne pourront plus compter sur le fameux ‘’tuyau’’ qui, à une certaine époque, faisait des heureux parmi les candidats. Le temps de l’opportunisme étant révolu, l’on ne peut plus compter que sur ce qu’on a enregistré et validé dans son ‘’disque dur’’. Comme on peut le deviner, les nuits sont longues pour les candidats soucieux de leur réussite. Pour parler comme eux, ça carbure !

Toujours est-il que, de nos jours, force est de constater que rien ne se passe plus comme avant. A une certaine époque, la rage de réussir au Baccalauréat prenait le ton d’un défi crucial, comme si la vie des candidats en dépendait. C’était l’époque où les candidats déclamaient à tue-tête, souvent entre deux exercices ardus, le fameux slogan : ‘’le Bac ou l’exil !…’’. Ceci pour rappeler que pour l’ancienne génération, la réussite était d’abord et avant tout une question d’honneur personnel, un défi à relever absolument pour toute âme bien née.

Aussi, à cette époque-là, c’est peine perdue que de tenter de consoler un candidat qui venait à échouer au Bac. Il serait inconsolable ! Tandis que les plus sages d’entre eux se retiraient dans une profonde détresse en déversant des larmes intarissables, d’autres moins coriaces sombraient dans une totale dépression, allant souvent jusqu’à mettre fin à leurs jours.

Aujourd’hui, ces slogans chers à l’ancienne génération de candidats au Bac ont presque tout perdu de leur sens et de leur vigueur. Exit donc la farouche compétition entre les candidats, voire entre les écoles, qui avait permis jadis à des candidats voués à l’échec d’arracher le Bac avec leurs tripes, et à des établissements de réaliser des taux de réussite à la limite de l’exceptionnel ! Mais, c’était une époque…

Bonne chance et plein de succès pour les candidats !

 

Assane Soumana(onep)

On connaît tous le fameux dicton qui dit : ‘’laisse mouton courir, tabaski viendra’’. Cette maxime fait plutôt allusion au fait que le mouton est l’animal le plus prisé pour le sacrifice d’Abraham. D’où l’aphorisme ‘’la fête du mouton’’, pour insinuer que c’est le jour où ‘’on fait la fête’’ au mouton. Pris dans ce sens-là, on peut par extension dire que c’est aussi la ‘’fête des acheteurs’’, en l’occurrence les pères de famille, qui se retrouvent pris aux piloris de l’obligation de se procurer du précieux animal. En effet, pour ces derniers, les préparatifs de la fête de l’Aïd El-kébir sont généralement synonymes d’angoisse et de toutes sortes de pénitences. Une fois de plus interpelés sur leurs devoirs impérieux, ils doivent relever le défi de trouver les moyens de s’acheter, ne serait-ce qu’un mouton. A tous prix, même s’il leur faudra enfoncer la main dans un trou habité par un… cobra royal ! Aussi, certains n’hésitent pas à ‘’manager’’, même au mépris de la morale et des principes de l’islam.

La situation est d’autant plus compliquée que, en règle générale, la loi du marché joue presque toujours à l’avantage des vendeurs, par l’entremise des spéculations véreux et aux dents longues qui jouent à plomber les prix au plus haut niveau de la barre. Heureux, comme larrons en foire, vendeurs et spéculateurs ‘’dilans’’ trouvent là une opportunité de rêve pour s’en mettre plein la poche. Une autre fête dans la fête !...

Les clients, eux, doivent se retrousser les manches davantage pour consentir plus de sacrifices. Car, au-delà de l’acte purement religieux, il leur faut aussi amener à la maison un mouton (sinon des moutons) à la hauteur des attentes de madame et des enfants, c’est-à-dire des béliers gros, gras et suffisants par le nombre.

S’y ajoutent également les frais liés à l’achat de toute la panoplie d’accessoires intervenant dans la chaine de préparation du méchoui : couteaux, coupe-coupe, broches, bois de chauffe, charbon, ustensiles, épices, etc. Et même après avoir réalisé la prouesse de réunir tout ça, l’équation est loin d’être totalement résolue. Car l’autre paire de manches reste de pouvoir garder le mouton loin des regards vipérins des sinueux voleurs de mouton, très actifs en cette période. Un véritable parcours du combattant !...

Et ce n’est que le jour ‘’J’’, après moult épreuves, que l’angoisse et le brouhaha des préparatifs et le stress arrivent à s’estomper. Après la prière et le geste proprement dit du sacrifice, à savoir l’immolation de l’animal, l’atmosphère commence à se décanter.  Exit le stress, place à la gourmandise ! Pour les voraces et friands de viande tendre, l’occasion est belle pour festoyer. Aussitôt l’animal dépecé, certains se jettent sur les ‘’morceaux choisis’’ pour préparer des brochettes. Aussitôt grillée, la viande est engloutie ! Et, c’est la fête pour tous…

Assane Soumana

Depuis quelques jours, à chaque coupure du courant électrique qui vient nous plonger dans l’obscurité totale, avec son lot de souffrances et d’angoisse, je ne peux m’empêcher de me rappeler la célèbre boutade lancée par le Président Mohamed Bazoum, le 14 juin dernier depuis Abidjan, lors de la 8ème édition de l’Africa CEO Forum. En effet, parlant de la mesure visant à interdire tout financement en faveur de l’exploitation des énergies fossiles, il a clairement que cela relève d’une véritable ‘’punition’’ faite à l’encontre des pays d’Afrique par les grandes nations. Tonnerre d’applaudissements dans la salle ! Puis cette réplique du Président Macky Sall du Sénégal : ‘’il est inconcevable que ceux qui ont exploité pendant plus d’un siècle le pétrole et ses dérivés, empêchent les pays africains de valoriser leurs ressources naturelles’’.

Même s’ils sont tenus par des Chefs d’Etat, ces propos ne sont pas assez forts pour décrire la flagrance de l’injustice faite aux enfants d’Afrique. Pour avoir voyagé aux quatre coins du monde, notamment dans les grandes villes modernes d’Europe, d’Asie et d’Amérique, je mesure la portée réelle de cette injustice décriée par nos deux hommes d’Etat. Dans ces villes-là, les rues, les immeubles, les centres d’attractions et même les faubourgs brillent merveilleusement de lumière et de mille artifices. La seule question qui vous vient tout de suite à l’esprit, c’est de savoir d’où tirent-ils tant d’énergie pour alimenter ces mégalopoles. Mieux, dans ces pays de la bombance, on ignore le calvaire des coupures intempestives et des délestages. Quelques minutes de coupure du courant s’apparenteraient au ‘’scandale du siècle’’ dont les médias se feront le devoir de barrer la ‘’Une’’ en grand titre. Les new-yorkais se souviennent encore de la ‘’grande panne’’ de courant survenue les 13 et 14 juillet 1977, plongeant cette ville américaine dans le noir. Un épiphénomène, pour nous autres qui vivons un tel scénario au quotidien ! 

Comble de paradoxe, ce sont ces mêmes pays ayant fondé leur révolution industrielle par une exploitation outrancière du charbon et autres énergies fossiles qui décident aujourd’hui de nous interdire de jouir des énormes potentialités dont regorgent nos pays pour nous engager sur la voie du développement.

Franchement, aujourd’hui, à l’heure où le Niger, tout comme les autres pays d’Afrique, accuse un besoin réel de plus d’énergie pour propulser la machine de son développement économique, mettre ses enfants à l’abri du clavaire des coupures intempestives, d’étendre le réseau électrique dans les villes et les villages, il y a matière à réfléchir sur cette  fameuse mesure visant à bloquer toute source d’investissement dans le domaine des énergies fossiles. Nous disposons, à foison, de charbon à Anou Ararène, à Salkadamna et sans doute dans d’autres contrées de notre pays, et il serait juste de rendre justice aux enfants par l’exploitation de ce potentiel inépuisable. Nous ne parlons même pas d’énergie nucléaire tirée de notre uranium, dont on nous dédie les compétences et le droit d’en jouir nous aussi ! Ce qui est à démontrer…

Mais, à vrai dire, notre problème de déficit énergétique est plus préoccupant que les considérations d’ordre environnemental servant de prétexte aux ‘’Maîtres du monde’’ pour plomber la machine de notre développement. Donc, énergies renouvelables oui, mais énergies fossiles aussi !

 Assane Soumana(onep)

 

En cette période de démarrage de la campagne agricole dans notre pays, tous les regards sont tournés vers le ciel. Les souhaits des Nigériens, de voir le Miséricordieux gratifier notre pays d’une campagne abondante, pleuvent de toutes parts et à toutes les occasions. Aussi, les invocations dans ce sens sont au rendez-vous de toutes les rencontres, notamment les cérémonies de mariage et de baptême où les marabouts ne manquent pas d’invoquer Allah, dans leur ‘’fathia’’, afin qu’Il nous couvre de son intarissable générosité.

Cependant, comme on peut le constater, ces dernières années, l’issue de la campagne agricole n’est pas seulement tributaire de l’abondance des pluies, ou même de leur bonne répartition dans l’espace et le temps. En effet, d’autres facteurs non négligeables entrent en ligne de compte pour peser de tout leur poids dans la balance. D’abord, il y a l’état actuel de nos terres. Presque partout au Niger, avec la pression de tant d’années d’exploitation intense, les terres agricoles ne répondent plus aux critères pour relever le défi d’une bonne productivité. Il se trouve que ces sols qui sont littéralement lessivés n’ont pas grand-chose à donner. S’y ajoute le phénomène de l’amenuisement continu des champs qui, à force d’être repartis en héritage entre les enfants d’une même famille, ne sont plus en réalité que des lopins de terre. Aujourd’hui, dans plusieurs zones de pays, les enfants d’une même famille n’ont plus rien à partager en termes de champs. Dans certains cas, ils sont dans l’obligation d’adopter un système alternatif d’exploitation du même champ. Malheureusement, aussitôt après les récoltes, ces champs sont laissés à l’abandon, sans apport en fumier ou autres substances pouvant améliorer la qualité des sols.

Un autre facteur qui pèse, c’est souvent la mauvaise qualité des semences, en ces périodes de soudure. Tout cela pourrait peut-être justicier le déficit de motivation et d’ardeur au travail observé de nos jours chez la nouvelle génération de laboureurs. Un autre facteur à ne pas négliger dans l’appréciation du résultat de la campagne agricole.

Toutes choses qui n’ont vraiment rien à voir avec le temps des grands ‘’Sarkin noma’’ où les champs, en plus d’être des vastes étendues s’étalant à perte de vue, étaient en permanence entretenus et enrichis en humus, emblavés avec des semences soigneusement choisies, et surtout labourés avec une ardeur sans limite. C’était l’époque des grands greniers bien remplis, où les bottes de mil se comptaient par centaines. Car, la terre bien entretenue et labourée avec une fougue doublée de passion ne pouvait mentir….

 

Assane Soumana(onep)

Dans cette guerre asymétrique que le Niger livre contre les groupes terroristes, l’arsenal de communication, autant que le fracas des armes, joue un rôle décisif dans ce que sera l’issue des combats. Malheureusement, certains compatriotes semblent ignorer cela. Nous en voulons pour preuve l’insouciance, voire la mégarde, avec laquelle ces derniers aiment se répandre sur les réseaux sociaux pour parler de certains aspects de la question sécuritaire. En effet, à écouter certains compatriotes, on pourrait croire qu’ils militent plus pour la cause de ceux-là qui nous agressent en tirant à l’aveuglette, et yamo-yamo, sur tout ce qui bouge. Intentionnellement ou malencontreusement, ils apportent, par certains faits et gestes, plus de l’eau au moulin de la propagande des terroristes qu’à celui de la juste cause du Niger et de son peuple qui se battent pour la justice, la paix et la sécurité. 

Les récents événements malheureux survenus à Waraou, dans la région de Tillabéri, où un détachement de la gendarmerie nationale en mission de sécurisation de la zone a été pris pour cible par une horde de terroristes, nous replongent dans le vif du débat sur la guerre de communication. Par exemple, sur le bilan de cette attaque, on a vu le gouvernement, qui est la voix la plus autorisée, donner les chiffres de huit (8) gendarmes tombés sur le champ d’honneur et 33 autres blessés. Cela n’a pas empêché à certains insouciants d’avancer des chiffres encore plus alarmants, allant souvent jusqu’à esquisser le film du déroulement des combats. Comme si on pouvait ce triste décompte relevait d’un simple !… On a même vu des images qui attestent de la cruauté des combats circulant sur les réseaux sociaux. Dans certains cas, certains ne se gênent même pas pour publier ou partager les images des atrocités, notamment à travers les corps des victimes. 

Ce n’est pas, comme peuvent le penser d’aucuns, un refus délibéré de voir la réalité dans toute son horreur, mais ce sont les règles de la morale et de l’éthique qui nous invitent à la retenue.  Aussi, même si nous d’aventure, il nous arrivait de manquer de patriotisme, les valeurs d’humanisme sont encore là pour nous inspirer une bonne dose de soutien et de compassion vis-à-vis des victimes et de leurs familles. Ce qui nous forcerait inéluctablement à nous plier au respect scrupuleux dû à la mémoire des victimes dans cette guerre qui nous est imposée par des individus sans foi ni loi.

S’agissant précisément de nos vaillants soldats engagés sur tous les fronts, ceux-là qui acceptent courageusement d’affronter la mort pour sauver nos vies, il  y a lieu de rappeler à tous les Nigériens le devoir impérieux qui leur incombe de respecter et honorer la mémoire de ces dignes fils du pays qui, en vrais martyrs, ont accepté de consentir jusqu’au sacrifice suprême en se battant pour la cause noble : celle de garder le piédestal de la Nation nigérienne toujours débout, et de veiller sur la sécurité de leurs compatriotes !

Assane Soumana(onep)

L’installation de la saison pluvieuse vient relancer le débat sur la question de l’assainissement de nos villes. Il se trouve que, ces dernières années, il suffit d’une petite pluie pour plonger la ville de Niamey et bien d’autres villes du Niger dans un profond désarroi avec des mares et des flaques partout, des routes impraticables et des quartiers isolés. Nous-en avons déjà eu un avant-goût, mercredi dernier, avec la première pluie qui a arrosé la capitale.

Cette pluie a sans doute réveillé dans l’esprit des Niaméens quelques sombres souvenirs de la saison précédente, notamment ceux de cette pluie déferlante de 144 mm qui  s’est abattue sur la ville de Niamey, dans la nuit fatidique du 10 au 11 août 2021. Les images étaient celles d’un vrai chaos : des rues et des routes submergées d’eau, des ouvrages d’assainissement saccagés, n’épargnant même pas le grand collecteur de Gountou Yéna, des maisons et des murs effondrés, des voitures piégées, etc. Pire, il a même été déploré cinq (5) morts !

Pour les habitants des quartiers situés dans les zones à risque d’inondations, la situation est encore plus difficile, et la saison des pluies rime avec le calvaire. Malheureusement, depuis des décennies, la croissance galopante de nos villes n’a pas été suivie d’actions de mise en place d’infrastructures d’assainissement des nouveaux quartiers qui germent à un rythme effréné.  Devant une telle réalité, il est apparu une impérieuse nécessité pour nos hautes autorités et nos responsables municipaux de retrousser leurs manches pour agir avant qu’il ne soit trop tard.

La solution, on la connait tous ! La seule et la plus durable, (et ça urge !) passe par d’élaboration et la mise en œuvre d’un programme audacieux (vraiment grandeur nature !) de réalisation d’infrastructures d’assainissement des eaux, aussi bien à Niamey que dans les autres villes du Niger. Parce qu’en matière d’assainissement, trop de retard a été déjà accumulé par rapport au niveau d’expansion de nos villes. Aujourd’hui, on n’a pas besoin d’être un ingénieur en la matière pour savoir que Niamey a cruellement besoin de réseaux de grands collecteurs d’évacuation des eaux, et de relais de caniveaux de drainage bien conçus et entretenus.

Pour ce faire, il faudra une volonté politique farouche pour mobiliser des moyens financiers colossaux. Le jeu en vaut la chandelle, car, désormais, avec le déchainement de la nature inhérent aux effets du changement climatique, les infrastructures d’assainissement s’imposent comme des instruments de sécurité. En effet, comme l’expérience l’a déjà prouvé, avec toutes les catastrophes récurrentes occasionnées par les intempéries, leur inexistence (ou même insuffisance) peut se traduire en pertes en vies humaines et en dégâts matériels énormes. Les effets du changement climatique sont déjà dans nos murs, et il faudra nous préparer en conséquence !

Assane Soumana(onep)

Commerçants véreux, surenchérisseurs sans foi ni loi, spéculateurs aux dents longues et au ventre bouffi, etc. Ces derniers temps, les consommateurs ne tarissent pas de qualificatifs pour indexer les ‘’artisans’’ de la flambée des prix sur le marché. Et ils n’ont pas tort ! En effet, ces derniers, qui font feu de tout bois, n’hésitent pas à sauter sur la moindre occasion pour s’adonner à leur jeu favori (surtout subtil) consistant à tirer sur toutes les ficelles pour faire emballer les prix des produits.

Depuis quelques mois, avec la crise en Ukraine en cours, tous les voyants sont au rouge sur le marché. Aussi curieux que cela puisse paraître, de Kiev à Niamey, ces gens ont trouvé le moyen de tisser et raccorder le fameux fil d’Ariane pour dérègler le système jusque dans nos marchés les plus reculés. Profitant de la flambée des prix du blé et d’autres produits importés d’Europe,   ils ont trouvé matière à assouvir leur boulimie du ‘’toujours plus de bénéfice’’. 

Si pour certains produits comme le pain, ça peut se comprendre, nul ne peut valablement justifier une envolée des prix de certains produits purement ‘’Made in Niger’’. Le dernier cas qui fait couler beaucoup d’encre et de salive concerne le prix du gasoil, un produit tiré des entrailles du sol nigérien et des vannes des usines de la SORAZ, à Zinder. Ayant sans doute eu vent de la flambée du cours des produits pétroliers en Europe et dans certains pays d’Afrique, certains amateurs du gain facile opérant dans le domaine n’ont pas résisté à l’envie d’actionner en sourdine les manettes de la pénurie, puis de la surenchère du gasoil. Fort heureusement, devant une telle incurie, le ministre en charge du Pétrole n’a pas hésité à réagir pour remettre de l’ordre dans le désordre qui a commencé à s’installer, le prix du gasoil à la pompe ayant amorcé une rapide tendance haussière au mépris de la réglementation des prix des hydrocarbures. Et pour se faire entendre de haute et intelligible voix, le ministre du Pétrole et son homologue du Commerce ont de sitôt rendu public un communiqué conjoint portant suspension immédiate de l’export du gasoil et rappeler à l’ordre les marqueteurs impliqués dans la spéculation.

Il était temps ! Car, sous peu, on allait aussi entendre les boutiquiers de nos quartiers invoquer, sans le moindre gêne, les répercussions de la guerre en Ukraine pour justifier une hausse mécanique des prix des légumes en provenance de Balleyara, du soumbala, du tiguadégué, voire même de notre fameux ‘’copto’’ en feuilles de moringa. Qui est fou !… Ne dit-on pas que l’occasion fait le larron ?

Assane Soumana(onep)

 

Il fait un sale temps pour les groupes terroristes qui espéraient pouvoir imposer par la terreur, et impunément, leur autorité sur les paisibles populations nigériennes. En effet, les nouvelles fraichement venues du front ouest, dans la zone du Liptako Gourma, sont bonnes et elles témoignent du fait que la peur a changé de camp. Car après avoir répandu la terreur sur des civils innocents et sans défense, c’est leur tour de goûter à l’amère saveur de la peur et de la souffrance.

Les premiers résultats des vastes opérations militaires de ratissage en cours dans la région de Tillabéri, depuis le 16 mai dernier, sont là pour attester de l’intensité de la puissance de feu qui continue de s’abattre sur ceux-là qui pensaient détenir le monopole de la violence. Avec 65 groupes terroristes armés « neutralisés », 163 motos et 11 bases de regroupement détruites, 12 plots logistiques réduits en cendres, les semeurs de troubles ont appris à leur dépens que, dans un combat en face-à-face, notre valeureuse armée nigérienne ‘’n’est pas camarade de quelqu’un’’. En effet, ce bilan est assez éloquent pour nous donner une idée assez précise du fâcheux revers, sur fond de débâcle généralisée, subi par les forces du mal. 

Au même moment, dans la région de Diffa, à l’extrême Est du pays, les troupes engagées dans l’opération ‘’Lake Sanity’’ faisaient des ravages dans les rangs de Boko Haram. C’est ainsi que, ripostant à un assaut lancé contre elles par une centaine de terroristes sur les îles du Lac Tchad, dans la nuit du 24 au 25 mai dernier, nos forces de défense et de sécurité ont littéralement laminé l’ennemi, avec une quarantaine d’assaillants neutralisés et d’importants matériels de guerre récupérés.

Que dire, sinon qu’après toutes ces attaques perpétrées par les groupes terroristes contre les populations civiles, avec des assassinats ciblés, des intimidations, et des vols de bétail, allant jusqu’à pousser la population à déserter certains villages, il était tout à fait prévisible que ces opérations de ratissage menées par les FAN sur tous les fronts  prennent l’allure de véritables expéditions punitives.

Surtout que le Président de la République, écœuré par les souffrances endurées par les populations de la zone du seul fait des agissements ignobles de ces ‘’robocops sans cervelle’’, a décidé d’adopter le langage de la fermeté quant à la nécessité de créer toutes les conditions pour un retour rapide des personnes déplacées dans leurs  terres d’attache. Mission presque accomplie ! Car, sur les différents théâtres d’opération, nos braves soldats ont une fois de plus prouvé que les paisibles citoyens peuvent toujours compter sur eux pour nettoyer la racaille et restaurer la paix et la quiétude sociale partout au Niger, où le besoin se fera sentir.

Et, avec les drones Bayraktar TB-2 dont vient de se doter le Niger, on peut dire que l’horizon s’obscurcit davantage pour les groupes terroristes. Ces deniers, pour éviter d’essuyer la frappes foudroyantes de ces redoutables engins furtifs qui ‘’crachent le feu’’ depuis le ciel, n’auront pas d’autre choix que déserter le sol nigérien, ou de rester planqués. Dans un cas comme l’autre, leurs capacités de nuisance seront bientôt anéanties, au grand bonheur des populations nigériennes qui ne demandent qu’à vivre en paix. 

Assane Soumana(onep)

 

Décidément les problèmes qui assaillent l’école nigérienne sont loin d’être cernés. Au moment où le débat sur l’accablante question de la baisse générale du niveau dans les différents cycles d’enseignement n’en finit pas de faire couler de la salive, alors que les autorités en place tentent de circonscrire  le phénomène de la prolifération des classes en paillote en vue d’améliorer les conditions d’étude pour les élèves, à l’heure où le système de l’Internat est en train d’être  au profit des jeunes filles pour leur permettre de poursuivre leur cursus scolaire dans des conditions favorables, voilà encore que la violence et la terreur commencent à s’installer confortablement dans nos écoles.

Le meurtre odieux d’un enseignant tenant une classe de CM2 par un de ses élèves, lundi dernier dans une localité du département de Bouza en est une parfaite illustration. Et c’est à juste titre si cet acte infâme continue encore d’émouvoir toute l’opinion nationale. L’épreuve est surtout imbuvable pour les plus anciens ayant été formés à la ‘’vielle école’’. A l’époque,  un tel acte relevait du registre des événements inimaginables, voire impossibles. A cette époque-là, les règles de la discipline et du respect dû à ‘’Monsieur’’ s’imposaient à tous : aux élèves, à leurs parents et à toute la communauté. D’abord, pour les salutations de l’élève à l’adresse du maître, il  était d’usage de s’arrêter net, de croiser les bras et de bien articuler : ‘’Bonjour Monsieur !’’. Et partout où il passe dans le village, l’enseignant, dans son noble métier de ‘’donneur du savoir’’ inspirait le respect et considération de tout le monde. 

Du reste, à cette époque-là où la pratique du châtiment corporel fonctionnait à plein régime, la peur (s’il devait y en avoir à l’école) s’observait en sens unique : celle de l’élève à l’égard du Maître !  Et elle était si vivace qu’un élève, aussi doué à l’école soit-il, n’osait affronter le regard de son maître sans frémir de frayeur. Même dans la rue, on faisait tout pour éviter de le rencontrer sous peine de se prendre une retentissante sous les yeux des passants. C’était le temps où, après la Dictée ou l’épreuve du Problème, un élève pouvait rentrer à la maison en larmes, le corps couvert des boursouflures causées par les traces de la ‘’méchante chicotte’’, sans que le père, la mère ou quiconque ose hausser la voix pour sermonner le maître. Même au niveau Collège, les rares cas d’indiscipline se limitaient à quelques petits larcins pour amuser la galerie, quitte à s’en excuser après.

Et c’est à ce prix-là que presque tous ces hauts cadres et autres grands commis de l’Etat, ainsi que ces autorités placées à la tête de nos institutions, ont été formés. Et tous ces ‘’Grands Messieurs’’ doivent leur réussite à l’enseignant qui les a formés, éduqués et formatés pour faire d’eux ce qu’ils sont devenus aujourd’hui. 

Mais de nos jours, au regard de toutes dérives qu’on observe dans nos écoles, le respect et la peur qu’inspirait le Maître se sont estompés. Pire, dans certains cas de la peur, il semble qu’elle est en passe de changer de camp. Quand un élève va jusqu’à avoir l’outrecuidance de porter la main sur son maître, on ne peut plus parler d’école, de discipline et de réussite scolaire. La violence contre les enseignants, c’est assurément un signe annonciateur de l’effondrement total du système éducatif. Aussi, la discipline et la sécurité doivent être restaurées, au plus vite et très strictement, dans nos écoles.

Assane Soumana(onep)

 

L’adoption, par le gouvernement, du projet de loi modifiant et complétant la loi n° 2019-33 du 03 juillet 2019, portant répression de la cybercriminalité au Niger, à l’issue du Conseil des ministres du 27 Avril 2022, n’est pas tombée dans les oreilles d’un sourd dans le milieu des usagers des réseaux sociaux. Et c’est avec un ouf de soulagement que ces derniers ont accueilli ce projet de texte qui, une fois entré en vigueur, consacrera la suppression de la peine d’emprisonnement encourue en cas de délits commis par un moyen de communication électronique, en l’occurrence l’injure ou la diffamation.

Parce qu’elle témoigne de la volonté réelle du  Chef de l’Etat de décrisper davantage le climat social en créant un cadre réglementaire propice à une pleine jouissance des libertés individuelles, cette mesure a tout pour être saluée et applaudie. En effet, en décidant de la suppression pure  et simple de la peine d’emprisonnement contre les éventuels auteurs de délits commis par un moyen de communication électronique, ce projet de loi s’affiche aux yeux de tous comme étant un signal fort, une avancée notoire de la liberté d’expression, voire de l’Etat de droit et de la démocratie au Niger. On comprend dès lors tout le tollé de réactions favorables qui continuent de fuser de toutes parts, notamment de la part des leaders d’opinion et même du commun des internautes.

Mais, sans jouer au rabat-joie, nous inviterons les uns et les autres à mesurer toute la portée de cette décision. En effet, en matière de droit et de liberté, la moindre parcelle concédée vous propulse de facto sur le terrain glissant de la responsabilité. Aussi, il n’est point besoin le dire (tant cela est évident !) qu’en décidant de concéder plus d’espace de liberté d’expression aux citoyens nigériens, les autorités font aussi appel à notre sens élevé de responsabilité.  Car, aussi bien dans le registre du droit que de celui de la morale tout court, le fait de jouir d’une liberté dans toute sa plénitude se heurte au mur de la responsabilité, ne serait-ce que celle d’avoir à répondre de ses actes.

Assurément cette décision du gouvernement ne saurait être comprise par les usagers des moyens de communication électronique comme un permis à tout faire, et surtout pas celui de vous autoriser à régler le compte à quelqu’un en le vilipendant ou en le diffamant, ‘’akan banza’’ et ‘’yamo-yamo’’, pour des raisons inavouables. C’est donc le cas de rappeler à tous la leçon du célèbre adage qui dit que « la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ». Mieux assimiler cette leçon vous évitera de devoir répondre, un jour, d’un délit d’injure ou de diffamation à l’encontre d’autrui.

Car, même si, désormais, un tel fait ne vous conduira plus tout droit à ‘’Darado’’, vous auriez du mal à vous remettre du goût pimenté de l’ardoise du dédommagement pour lequel il vous sera demandé de payer à coups de millions de Francs CFA le prix d’une seule injure mal placée.

Assane Soumana(onep)

A deux jours de la fin du mois de Ramadan, tous les regards sont concentrés sur les impératifs liés aux préparatifs de la fête de l’Aïd el-fitr. Les signes du branle-bas des préparatifs sont déjà perceptibles sur les places des différents marchés de la capitale où les clients commencent déjà à donner le ton de l’intensité de l’affluence. Dans cette phase décisive des turbulences des préparatifs, les chefs de famille les plus… impactés ! Ces derniers sont en effet appelés une fois de plus à assumer toutes leurs responsabilités du père-de famille exemplaire, c’est-à-dire ce laborieux et infatigable ‘’pourvoyeur de fonds’’.

Devant l’absolue obligation qui leur incombe de fournir les frais des préparatifs de la fête, un grand nombre de pères de famille ne disposant pas encore des moyens requis ne savent plus où donner de la tête. Et là, le devoir se pose en termes d’impératif catégorique : fournir au plus vite et sans compter les frais pour l’achat des habits des enfants et de Madame, avant que les mines ne commencent à se crisper et que les premières étincelles n’éclatent pour gâcher l’atmosphère au sein des foyers. D’où l’obligation pour certains ‘’maïdjida’’ de recourir à tous les moyens pour se doter des fonds nécessaires, tantôt par l’endettement, tantôt par l’arnaque et autres actes répréhensibles.

 Synonymes de stress et de déboires pour les uns, les préparatifs de la fête de Ramadan constituent en revanche une véritable aubaine pour les autres. C’est le cas des commerçants exerçant dans la vente des effets vestimentaires, de la volaille et des condiments, ainsi que les gérants des ateliers de couture et ceux des salons de coiffure. Déjà, en cette veille de fête, l’ambiance est tout aussi affairée qu’électrique du côté des tailleurs. Et bientôt, elle gagnera davantage en tension avec les faux rendez-vous suivis du tollé des menaces, des plaintes et des jérémiades des clientes, donc certaines finissent par régler les comptes avec les ‘’mauvais tailleurs’’ à coups de plaintes et d’injures. Mais rien de tout cela ne saurait constituer un  mobile valable pour gâcher l’atmosphère de cette fête toujours célébrée dans la joie et l’allégresse par les fidèles musulmans, qui peuvent désormais renouer avec l’immense béatitude d’un retour à la vie normale.

 Assane Soumana(onep)

Au fil d’un long parcours jalonné de défis et de contingences, notamment avec les rudes journées de canicule, la surenchère sur les prix des produits de grande consommation, le tout dans un contexte de ‘’sècheresse’’ financière avancée, les fidèles musulmans de notre pays négocient enfin l’entrée dans le dernier virage vers la fin du mois béni du Ramadan. Mais l’heure n’est toujours pas au répit, loin s’en faut ! Car, cette troisième décade du mois de ramadan correspond aux préparatifs de la fête, avec tout ce que cela implique en termes de stress et de déconvenues.

Et c’est là que certaines ‘’langues fourchues’’ jusque-là restées en berne vont commencer à se délier pour réclamer, voire exiger, les frais nécessaires aux préparatifs de la fête du Ramadan, aussi bien pour le repas que pour les habits. Les premières étincelles de la discorde commencent déjà à jaillir entre les jeunes filles et les garçons à propos de l’indispensable tenue de fête, dans une sorte de jeu du chat et de la souris. Instants d’intense anxiété pour tous les jeunes prétendants pouvant se prévaloir du titre de ‘’titulaire’’. Ces derniers doivent en effet faire la preuve de leur générosité à l’égard de leur bien-aimée en mettant la main à la poche sans compter. Si dans certains cas tout se passe en douceur et sans anicroches, dans beaucoup d’autres couples, c’est le début des embrouilles et du malaise.

Une situation qui est d’ailleurs de nos jours au centre du débat entre jeunes sur les réseaux. Il ressort des scénarii mis en ligne sur la toile que certains garçons très peu soucieux de contenter leur copine vont jusqu’à échafauder des stratégies pour ne pas honorer leurs engagements à l’égard de celles qui les ont toujours témoigné leur fidélité. Ainsi, au lieu de s’assumer et en se pliant au jeu en toute responsabilité, certains jeunes gens sont prêts à faire feu de tout bois pour se trouver un bon prétexte pour se débiner des charges liées à l’achat des habits de fête.

Une des stratégies consiste à prendre leurs distances dès l’approche du mois de Ramadan pour ne pas avoir à supporter l’ardoise du sucre et des habits de fête, quitte à réapparaitre quelques semaines après le vent du Ramadan. D’aucuns vont jusqu’à user de mille stratagèmes pour installer un véritable climat délétère de litige entre eux et celles qui, il y a quelques semaines auparavant, étaient leur ‘’chouchou’’. D’autres, sans vergogne, jouent carrément aux abonnés absents en faisant fi des appels téléphoniques et des messages de la chérie.

Et quand passera la tempête dépensière de la fête, certains très habiles au jeu du faux-fuyant trouveront toujours les astuces qu’il faut pour rafistoler les fissures ayant gravement entaché les relations de respect et de confiance au sein des couples.

Assane Soumana(onep)

Le mois béni du Ramadan, ça change vraiment la vie. Nul besoin d’un baromètre pour mesurer le niveau de ralentissement du train de la vie, dans nos villes et villages, dont la locomotive qui tourne généralement en plein régime et dans une atmosphère de surchauffe, semble avoir pris un sacré coup de froid depuis le 2 avril dernier, avec le démarrage du jeûne du ramadan. Exit les turbulences habituelles de la vie citadine et autres fantaisies des jeunes, place à la ferveur religieuse et à l’absolution !...

Depuis quelques jours, l’air est à la morosité dans les bistrots, et autres lieux de loisirs et de grand regroupement. En effet, désertés par les habitués, et même les plus irréductibles bons-viveurs frappés du label ‘’Dan Douniya’’, ces coins connus comme étant les plus chauds et bruyants de la ville se sont bizarrement ‘’refroidis’’, se morfondant dans un spleen profond et une solitude inouïe. A certaines heures critiques de la journée, les rares cercles de rencontre et de causerie ou ‘’fadas’’ qui accueillent encore quelques habitués, eux-mêmes commencent à se vider, sinon à baigner dans une atmosphère de dissipation du débat. Il faut dire qu’avec la chaleur qui assèche les gorges pour y insuffler la soif et la faim, ils ne sont pas nombreux les jeûneurs qui supportent trop la parlotte. D’ailleurs, aux instants cruciaux de la journée, il y en a même que le ‘’trop-parler’’ irrite, et ils n’hésitent pas à vous le faire savoir sur un ton de mise en garde à peine voilée en lançant : ‘’Hé, nanfa ! Aï si ba sanni !’’, ou alors ‘’kaweye, bani son magana !...’’. Comme quoi, pour parler comme nos cousins ivoiriens, ‘’Ramadan n’est pas camarade de quelqu’un…’’.

Autrement dit, le mois du ramadan, c’est le temps des grandes métamorphoses comportementales. Les premiers signes de mutation sont surtout perceptibles au niveau des mosquées où on assiste à une remarquable  ruée des fidèles aux heures de prière. Ainsi, ces lieux de culte, dont la plupart restaient clairsemées presque toute l’année durant, renouent avec l’affluence des fidèles, le temps du mois du ramadan. Tant et si bien que, pour être sûr de se frayer une place dans la mosquée du quartier, il faudra alors se lever plus tôt que d’habitude.

Dans le zèle et la précipitation, certains ‘’nouveaux-venus’’ assaillent les fidèles les plus assidus en ces lieux de culte, allant jusqu’à les reléguer aux seconds rangs. Instants de grande ferveur religieuse, le mois béni du Ramadan a ceci de particulier qu’il constitue un immense moment de paix, d’apaisement et de solidarité. Et cela s’explique ! Car, ne l’oublions pas, tout au long de ce mois, pas un seul sombre génie ou démon qui bouge ! Tous ces semeurs de discorde et de zizanie, mus par la seule motivation de conduire la race humaine vers les chemins sans issue, resteront solidement ligotés, immobilisés et mis hors d’état de nuire. Voilà pourquoi, en dépit des longues journées de peine et de privation, le mois du ramadan porte en lui tous les charmes et attraits de ce long fleuve tranquille dont l’humanité a toujours rêvé.

 Assane Soumana(onep)

Cette année, le jeûne du Ramadan n’a vraiment rien d’une sinécure pour les fidèles musulmans. En effet, il intervient de bout en bout au mois d’avril, période particulière où quand l’on parle de chaleur, ça n’a rien d’une sordide histoire de….poisson d’avril ! Sachant que nous n’en sommes qu’à la première décade, ce ne  serait pas trop méchant de dire que ça promet de chauffer et que ‘’nous n’avons rien vu encore !... ‘’

Il est vrai qu’en tant que sahéliens, nous sommes habitués à endurer les incandescences du soleil, cependant l’équation devient plus compliquée quand il s’agit de gérer le jeûne et les effluves de la chaleur. Une situation qui oblige nombre de fidèles à une vie de grabat en restant campés dans leur maison, voire au fond de leur lit, et toute la journée durant. D’aucuns en font trop en ne sortant à découvert que, tard l’après-midi, lorsque le soleil aura rangé ses armes, à quelques minutes de l’appel du muezzin annonçant la rupture du jeûne. On en trouve même qui, parceque n’ayant pas froid aux yeux, aux heures de pic de chaleur ne se gênent pas pour s’asperger le corps d’eau fraiche, des pieds à la tête, histoire de se refroidir le …radiateur !

Plus chanceux sont ceux qui peuvent se prémunir contre la chaleur en s’offrant le luxe de se prélasser sous l’air frais épanché par l’humidificateur ou du ventilateur. Pour les plus nantis, le jeûne s’observe dans l’atmosphère paradisiaque des salons ou les bureaux climatisés. Un immense plaisir certes, mais qui ne sera que de courte durée, car à la fin du mois, quand la société en charge de la fourniture de l’énergie  présentera la lourde facture à payer, ce sera à leur tour de transpirer à grosses gouttes.

Toujours est-il qu’il faut aussi compter avec les aléas des coupures intempestives du courant, un autre calvaire qui vient aggraver la situation déjà bien compliquée des jeûneurs. Acculés jusque dans leur dernier retranchement, les suppliciés de la canicule ne savent plus où donner de la tête. Presque toutes les activités économiques tournent au ralenti. Car, seuls quelques rares jeûneurs audacieux se hasardent à braver les hostilités du soleil en restant toujours actifs à leur poste de travail au bureau, dans les ateliers, sur les chantiers, etc.

Ceci expliquant cela, il est aisé de comprendre pourquoi à certaines heures de la journée, les rues de Niamey sont quasiment desertes, chacun ayant  réussi à se terrer dans un abri plus ou moins commode, en attendant que le soleil ne se décide de mettre fin aux hostilités, puis de lever le camp.

Ainsi va le mois du Ramadan chez nous au Niger, comme dans tous les autres pays de la bande sahélo-saharienne. Soupçon de rupture d’égalité entre, nous, jeûneurs des ‘’pays de chaleur’’ et nos frères et cousins des pays côtiers qui observent le ramadan sous la pluie et le beau temps. Devant de telles disparités, l’on est en droit d’espérer que le jour ‘’J’’ des grandes rétributions de tels détails seront pris en compte pour rétablir la barre de l’équité…

 

Assane Soumana (onep)

Vous l’avez sans doute déjà remarqué : depuis quelques jours, par la grâce du mois béni du Ramadan, beaucoup de choses ont changé dans notre environnement immédiat. En effet, la ferveur religieuse, sur fond de réserve et de privation, étant de mise, c’est toute une vie nouvelle qui s’offre à nous durant tout ce mois. Observez un peu le spectacle autour de vous et vous noterez des signes révélateurs de grandes mutations comportementales des uns et des autres.

Les premiers signes apparaissent aux heures de prière où on observe une ruée des fidèles vers les mosquées. Ainsi, ces lieux de culte, dont la plupart restent clairsemés pendant presque tout le reste de l’année sont pris d’assaut par des vagues de prieurs pressés. Pour être sûr de se frayer une place au sein de la mosquée du quartier, alors il faudra désormais se lever tôt. Il se passe en effet qu’en cette période de grande dévotion, on ne distingue plus les prieurs assidus de ceux-là qui ne fréquentent les mosquées qu’au gré des circonstances.

Ignorant que « l’habit ne fait pas le moine, ces ‘’nouveaux venus’’ des maisons de Dieu, arborent boubou et gandoura et bonnet comme pour faire sensation. Ensuite on se précipite pour prendre place dans les premières rangées des fidèles (Sahoun gaba), reléguant ainsi, les habitués des lieux, derrière, sinon carrément à l’extérieur de la mosquée. Face à la démesure de certains fidèles en herbe, les vrais ‘’rats’’ de mosquée n’ont d’autre choix que de garder patience jusqu’à la fin Ramadan.

Que dire du comportement de certains jeûneurs qui passent le plus clair de la journée à cracher par-ci par-là, histoire sans doute de montrer aux autres qu’ils observent assidûment le jeûne du Ramadan? Mais ces derniers n’en font même pas assez devant les invétérés mastiqueurs de cure-dent. Il s’agit de ces jeûneurs qui, pour afficher leur degré de dévotion à qui voudrait le savoir, usent à longueur de journée le fameux cure-dent, dans certains cas, une branche d’arbre à part entière. Comme si la dévotion se mesurait à la taille du cure-dent!...

Mais ce qui est surtout remarquable et avec ce mois béni du Ramadan, c’est le règne du bien sur l’emprise du mal. Ainsi, les démons de la zizanie et de la brouille se retrouvent aux abois, ne trouvant nulle part où ils peuvent s’épanouir. Etant entendu que, selon les récits, toutes les forces du Mal sont rudement ligotées et bâillonnées par des verrous en fer galvanisé durant tout le mois, il n’est pas étonnant de voir les impénitents bagarreurs du quartier apparaître sous la peau d’un véritable apôtre de la paix. Mieux, au cours de cette forte période d’exaltation des vertus de la solidarité, ne soyez pas étonné de voir le plus grand Harpagon de la ville prendre de sa fortune pour en faire cadeau à la veuve et l’orphelin. Oh, s’il pouvait en être ainsi de la vie de tous les jours !...

Assane Soumana(onep)

06 avril 2022
Publié le 17 mai 2019
Source : http://lesahel.org/

Il était clairement entendu qu’après toute la bourrasque de désapprobation et d’indignation soulevée, ces derniers jours, par les images mettant en scène des communautés entières de Nigériens faisant carrière dans la pratique de mendicité au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Arabie Saoudite et dans bien d’autres pays voisins et lointains, les choses ne sauraient rester telles, sans mesures adéquates.

C’est ainsi que, mercredi dernier, le Premier ministre a procédé à l’installation d’un comité interministériel de pilotage et d’un Comité technique, avec pour mission d’œuvrer pour le rapatriement des Nigériens expulsés de l’étranger, et de mener une  lutte sans merci contre le phénomène de la mendicité au Niger. Il était temps, vraiment grand temps! Car, c’est l’image de notre cher pays qui est mise à rude épreuve avec ces colonies estampillées du sceau de ‘’mendiants nigériens’’ qui assaillent les rues des capitales africaines, voir au-delà, jusque dans les Emirats.

La question que beaucoup d’observateurs se posent, c’est de savoir comment et avec quels moyens des gens qui se disent si pauvres et démunis, arrivent-ils à traverser les frontières et les océans pour se retrouver à l’autre bout du monde, avec pour seule vocation d’y exercer la mendicité. A priori, tout cela requiert beaucoup d’argent… Mais c’est sans compter les actions nocives de tous ces réseaux agissant dans l’ombre, avec pour principal ‘’job’’ le trafic et l’acheminement de contingents de mendiants en direction des autres pays. Pour eux donc, la mendicité sort carrément du cadre vertueux de la bienfaisance et de la solidarité pour prendre la forme d’un business à part entière.

Il est vrai que, dans une société comme la nôtre où l’islam commande les valeurs de l’humanisme et de la générosité, la pratique de la mendicité. Pourtant, même si l’islam incite le croyant à être généreux et solidaire envers son prochain, il n’en est pas moins vrai qu’il proscrit la mendicité prise comme un métier à part entière.

Hélas !, en exportant toute cette prétendue ‘’misère’’ dans d’autres pays pour en faire un véritable fonds de commerce et de gain facile, c’est toute l’image de notre pays qui s’en trouve ternie. Aujourd’hui, en Algérie, Libye, Nigeria, Côte d’Ivoire, Gabon, et autres pays, les rues sont jonchées de ceux-là qu’on appelle plus sous l’appellation de ‘’mendiants nigériens’’.

Aujourd’hui, plus que jamais, il y a nécessité de prouver aux promoteurs de ces réseaux mafieux, ainsi qu’à tous ces compatriotes, bras-valides, qui ont décidé de prospérer à travers la politique de la main tendue au détriment de l’image de notre pays, que la dignité du Niger n’est pas à vendre.  A l’heure où beaucoup de personnes victimes de réels handicaps ont su prouver qu’on peut bien gagner son pain dignement à la sueur de son front, tous ces gaillards jouant aux faux mendiants doivent être réorientés vers les sentiers battus de l’ardeur au travail, et redorer ainsi le blason tant terni de l’identité nigérienne. Car disait l’écrivain ivoirien « le travail, même s'il n'arrive pas à sortir l'homme de la misère, lui garantit sa dignité ». 

Assane Soumana(onep)

Les récents événements survenus sur les frontières de notre pays avec le Burkina Faso, et de l’autre côté, au Mali, sont d’une telle gravité qu’on ne saurait les occulter. L’attaque de mercredi dernier aux environs de la localité de Pételkoli, sur l’axe Dori-Téra, au cours de laquelle des paisibles citoyens voyageant à bord d’un bus de transport passagers ont été froidement abattus, porte en elle toute la charge de la barbarie aveugle. Quelques jours auparavant, sur la même route, un autre bus de transport voyageurs s’est littéralement désintégré en sautant sur un engin explosif improvisé tendu par des ‘’zombies’’ assoiffés de sang. 

De l’autre côté, au Mali, à la lisière de la frontière avec le Niger, l’heure est encore à la détresse et au désarroi dans toute la zone de Ménaka où une horde de terroristes a perpétré un massacre systématique des populations civiles, n’épargnant même pas les femmes et les enfants, pour un sombre bilan de plusieurs dizaines de vies gratuitement anéanties. Et à chaque fois, les assaillants ont lâchement fui pour se fondre dans la nature, sans le moindre remords, ;les mains souillées de sang d’innocents !…

Devant de tels carnages, ce sont toujours les mêmes questions qui ressurgissent. Mais enfin, que veulent-ils, ces gens qui tuent sans logique ni discernement ! Qui sont-ils, d’où sortent-ils, sont-ils vraiment de la race des humains, descendants d’Adam et d’Eve ?

Hélas !, personne (ni même les auteurs de ces actes) ne peut nous édifier, aujourd’hui sur le motif réel de toutes ces tueries. Saurait-t-il d’ailleurs y en avoir ? Car, rien véritablement ne saurait justifier un tel degré de violence gratuite à l’égard de son prochain, de surcroit couvert par la candeur de l’innocence.

Absolument rien, même le fameux prétexte de la défense de la cause djihadiste que les terroristes tentent de nous faire gober, ne tient plus. Pour la simple raison que ces derniers agissent en piétinant royalement les règles et les préceptes sacro-saints du Saint Coran, sachant que l’Islam, religion de paix et de tolérance, proscrit et punit tout acte d’homicide, à plus forte raison le meurtre d’une personne innocente que vous ne connaissez ni d’Adam ni d’Eve.

Assane Soumana (Onep)

Chahut sur fond de grincements de dents sur les places des marchés. Les clients n’en peuvent plus de voir les prix de presque toutes les denrées s’emballer, brusquement et en roues libres, sans aucune amorce de freinage. Dire que nous n’en sommes même pas encore au seuil du ’’grand tournant’’ du mois béni du Ramadan où les commerçants sont déjà en embuscade pour attendre la clientèle, avec la ferme détermination de dresser la barre des prix au plus haut niveau.

Comme on le sait, aussi curieux que cela puisse paraître, le Ramadan rime généralement avec surenchère et flambée des prix des produits de première nécessité. Aussi, comme dirait l’autre, ‘’on n’a encore rien vu !’’. Car, au rythme où vont les choses, il est facile de deviner qu’avec la montée de la demande des denrées de grande consommation sur les marchés tout au long du mois de Ramadan, les prix de ces produits sont bien partis pour atteindre le bout du plafond, et tout le marché s’affolera.

Surtout que ce ne sont pas aujourd’hui les prétextes qui manquent. D’abord il  y a le contexte actuel dominé par les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine se traduisant par un dérèglement total du marché mondial avec une tendance à la hausse des prix mondiaux, déjà très élevés, des produits agricoles. En plus du risque de pénurie, sinon de la flambée des prix du blé et des autres céréales, placés en plein cœur de cette géopolitique perturbée, les coûts des huiles végétales et des produits laitiers, déjà en forte augmentation, finiront par exploser. Et par effet d’entrainement, ceux de tous les autres produits exploseront à leur tour.

Et l’occasion faisant le larron, nos spéculateurs invétérés, passés maîtres dans l’art d’exploiter le prétexte d’une moindre situation de crise, se tournent déjà les pouces. Pour justifier leur boulimie du profit, des commerçants tenant boutique au marché de Katako vous invoqueront sans gêne les répercussions de la guerre en Ukraine pour justifier la hausse des prix du manioc et autres légumes en provenance des périmètres maraichers de Balleyara. De même, ne soyez pas surpris d’assister à une nette envolée des prix des produits locaux, dont les condiments (sésame, soumbala, tiguadégué, huile d’arachide, piment etc.), les légumes et les fruits,  et même le fameux ‘’copto’’ à base de feuilles de moringa, tous très prisés par les jeûneurs. Et on vous dira, encore et toujours, que c’est à cause de la guerre en Ukraine !…

Le contexte, en tout cas, est favorable à toutes les dérives haussières. A moins que les autorités compétentes en la matière et les associations intervenant dans le domaine de la défense des droits des consommateurs ne prennent l’initiative d’anticiper pour se faire entendre, de vives et retentissantes voix, on va droit dans le mur…. de la surenchère !

Assane Soumana(Onep)

Information, désinformation, propagande, mensonge, guerre d'influence, censure, manipulation… Bienvenue sur le front médiatique ! Toute guerre, il est vrai, se double aussi d'une bataille pour contrôler l'opinion publique. Une réalité qui fait du monde des médias un autre champ de bataille. C’est le cas, depuis quelques jours, dans cette guerre opposant la Russie et l’Ukraine couverte, 24 heures sur 24, par les médias, notamment européens. Mais difficilement, et souvent, au mépris des règles du métier basées sur le professionnalisme à toute épreuve et le respect du principe de l’objectivité.

Et les observateurs avertis ont pu mesurer le degré d’engagement dans les ‘’combats’’ de nombre d’hommes de médias mobilisés sur le terrain, mais surtout sur les plateaux des chaines de télévision. Aussi bien des envoyés spéciaux, censés donner des informations fraiches et précises sur les réalités des faits, que certains experts et spécialistes invités pour expliquer et éclaircir les faits majeurs, glissent et s’embourbent dans la pure (voire, pire !) propagande, à travers des prises de position à ciel ouvert.

Mais il faut comprendre que, dans un tel contexte dominé par l’atmosphère torride de l’escalade de la colère, le travail est forcément plus difficile pour tous les journalistes qui naviguent désormais en eaux troubles. En vérité, c’est une lourde chape de plomb qui s’abat sur ceux-là qui, parce que investis de la mission d’informer, sont des potentiels influenceurs de l’opinion publique. A partir de là, les médias ne sauraient guère échapper au piège du ‘’pour quel camp tu roules ?’’. 

De ce fait, aussi bien en Russie que dans le camp d’en face, en Ukraine et en Europe, le travail des hommes de médias n’a plus rien d’une sinécure, car la moindre voix discordante appelle une  réaction, voire la répression. En Russie, le tout puissant régulateur des médias, le Roskomnadzor, érigé pour la circonstance en un vrai “ministère de la Vérité’’, n’a pas tardé à interdire l’utilisation de mots tels que “guerre”, “attaque” ou “invasion”, par les médias dans la couverture du conflit. Dans la même foulée, l'accès à la chaîne de télévision en ligne ‘’Dojd ‘’ et à la radio ‘’Echo de Moscou’’, toutes deux indépendantes, a été carrément bloqué.

Idem du côté européen où les fondements de la liberté et de la libre expression ont pris quelques coups de… fissures ! La chaine télévision RT France a aussitôt fait les frais après avoir ouvert ses micros à un invité qui estimait que ‘’la provocation vient de l’OTAN et de l’armée ukrainienne », et à un autre qui a renvoyé la faute aux Etats-Unis qu’il accuse de tout faire pour ‘’empêcher un partenariat fiable avec la Russie’’. Il n’en a pas fallu plus pour que RT France, ainsi que plusieurs autres médias indexés comme étant d’obédience pro-russe, soient et totalement réduits au silence.

Toujours est-il que, comme l’a souligné Pr. Arnaud Mercier de l'Université Paul Verlaine de Metz, à propos des liens entre les guerres et les médias, c’est à prendre ou à laisser: soit les médias sont engagés dans les conflits comme cible, et on fait la guerre aux médias,  soit ils sont engagés comme auxiliaires, et on fait la guerre grâce aux médias.

Assane Soumana(onep)

Le doute n’est plus. Notre pays sera la destination première de la force française Barkhane et la force européenne Takuba qui ont été priées de quitter sans délai le territoire malien par la junte militaire au pouvoir à Bamako. Le colonel Goïta Assimi et ses camarades ont pris cette décision devant la forte pression exercée sur eux par Paris avec le soutien actif de la CEDEAO pour les contraindre à céder rapidement le pouvoir aux civils. L’expulsion récente de l’ambassadeur français à Bamako a constitué un signal fort lancé par la junte malienne pour signifier à Paris son exacerbation vis-à-vis de son attitude outrageante. Le vase a débordé avec les sorties médiatiques répétées ces derniers temps des autorités françaises (le président Macron Emmanuel, le ministre des affaires Etrangères Jean-Yves Le Drian et la ministre des armées Florence Parly) pour tenter de diaboliser davantage Goïta et ses collègues. Forte du soutien du peuple malien, la junte a alors franchi le pas, en demandant aux forces Barkhane et Takuba de plier illico-presto bagages, de quitter le territoire malien. Pour aller où quand on sait que Barkhane, à elle seule, compte plus de 5000 soldats au Sahel dont l’essentiel est concentré au Mali ? La solution alternative n’a pas été difficile à trouver par le président Macron ; le Niger est à côté avec à sa tête des autorités dociles, malléables et corvéables à souhait. Les deux forces militaires étrangères chassées du Mali sont les bienvenues sur notre territoire, conformément à la volonté du président Macron, qui l’a officiellement annoncé la à l’occasion du sommet Union européenne (UE) Union africaine (UA) tenu la semaine dernière à Bruxelles. S’il a pu faire pareille révélation avec une sérénité déconcertante, c’est parce qu’il a eu l’assurance d’un président Bazoum en amont. Ce dernier et de son ministre des affaires étrangères sont sortis à leur tour entériner la volonté de Macron. Ils l’ont fait savoir ouvertement, à l’occasion du sommet Union européenne (UE)-Afrique qui vient de s’achever à Bruxelles, la capitale belge, à travers des entretiens qu’ils ont accordés à des médias occidentaux. Massaoudou s’est exprimé sur le sujet sur France 24 tandis que le président Bazoum a choisi de le faire dans les colonnes d’un journal, le Figaro, pour ne pas le citer. Tous deux n’ont pas manqué de qualifier d’insensée la décision de la junte militaire malienne pour marquer leur approbation par rapport au redéploiement de Barkhane et de Takuba dans notre pays. Massaoudou personnellement, comme à son habitude, s’est permis de justifier la nécessité d’accueillir les deux forces occidentales sur notre territoire sur un ton méprisant vis-à-vis des Nigériens hostiles à cette décision. ‘’Il nous faut un cordon sécuritaire’’ le long de la frontière avec le Mali pour constituer une force tampon permettant de contrer la progression des djihadistes qui ont commencé à s’en prendre désormais à certains pays du golfe de Guinée comme le Bénin.

A en croire le ministre Massaoudou, il s’agit donc d’un enjeu vital pour l’intégrité de nos pays car nos armées nationales ne pourraient pas contenir seules les groupes terroristes si d’aventure Barkhane et Takuba se retiraient définitivement du Sahel. Une telle perception de la gestion de la crise sécuritaire à laquelle nous sommes confrontées ces dernières années est inadmissible de la part d’un ministre des Affaires étrangères.

A quoi servent alors nos armées, qui connaissent le terrain mieux que ces soldats occidentaux qui ne sont pas là dans nos pays pour nos beaux yeux ?

En dix ans de présence au Sahel, les résultats qu’ils ont obtenus sont en tout cas décevants. Les groupes terroristes continuent à sévir drastiquement dans les pays de trois frontières. Malgré la présence de Barkhane, Takuba, Munisma, etc., au Mali. En quoi leur redéploiement au Niger avec leurs drones, avions de chasse et autres armes sophistiquées pourrait- il permettre de stabiliser la région sahélienne ? Ce que la France n’a pas pu réussir en dix ans de présence au Mali, l’épicentre de la crise sécuritaire au Sahel, il n’est pas évident qu’elle parvienne à le faire au Niger. Bazoum a accepté, son ministre des Affaires étrangères aussi, c’est acté à partir du moment où le président Macron a décidé que les forces occidentales chassées du Mali vont défaire leurs paquetages au Niger. L’Assemblée nationale va juste entériner. La souveraineté nationale, c’est la volonté des princes au pouvoir. Le peuple n’a pas son mot à placer dans le débat à partir du moment où ses soi-disant représentants siègent à l’Assemblée nationale pour décider à sa place. Même quand il s’agit de questions aussi graves comme la renonciation à la souveraineté nationale. C’est ça la démocratie nigérienne sous ce règne des renaissants. Elle se résume aux élections, l’expression des suffrages du peuple qui doit se mettre de côté pour regarder des dirigeants souvent mal élus, agir à leur guise, sans aucune possibilité de contestation.

Tawèye

Image d'illustration

Depuis l’avènement du très controversé et contesté Programme d’Ajustement Structurel (PAS) qui a mis fin à l’époque du système de programmation en vigueur jusqu’en 90, période où dès l’entrée à l’université les étudiants étaient d’office orientés vers une carrière avec leur mise à disposition au ministère dit ‘’de programmation’’, la problématique de l’accès à l’emploi a commencé à se poser avec acuité pour les jeunes diplômés, pour ne plus reculer. En effet, avec la fin du recrutement systématique au sein de la Fonction Publique, cette véritable fabrique des ‘’Grands commis de l’Etat’’, ce sont chaque année des milliers de jeunes qui viennent gonfler les rangs sur le marché de l’emploi, sans pour autant trouver de débouché. Et ces dernières années, il est de plus en plus difficile pour les jeunes diplômés d’accéder à un emploi. Aussi, pour ne pas rester à ne rien faire et sombrer dans le piège infernal de l’oisiveté du chômage, beaucoup de ces jeunes espèrent trouver la voie du salut en se tournant vers les stages, eux-mêmes devenus hypothétiques.

Devant cette situation d’impasse, nombreux sont les jeunes diplômés qui ont cessé de trop rêver. Et, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, ces derniers prennent leur courage en main pour se lancer dans la…débrouillardise ! Que d’espérer un poste d’emploi de plus en plus incertain, ils décident de tenter leurs chances dans le secteur de l’entreprenariat, à travers des initiatives privées. Ce qui explique que, de nos jours, il n’est pas rare de rencontrer un haut diplômé embrasser la carrière de jeune entrepreneur en s’exerçant à l’élevage, l’agro-industrie, la menuiserie, le commerce, les PME, etc. Et Dieu faisant bien les choses, nombreux sont ces jeunes entrepreneurs ayant trouvé la voie de la réussite, allant jusqu’à fournir de l’emploi à d’autres jeunes. Nous en voulons pour preuve les références de la Rubrique ‘’Initiative’’ de Sahel Dimanche, cette vitrine dédiée à l’accompagnement des jeunes entrepreneurs, qui depuis près de quinze (15) qu’elle est animée, est loin d’avoir épuisé le répertoire des jeunes entrepreneurs qui s’activent dans le domaine. 

Cette jeunesse-là, c’est celle qui se débrouille bien ! Et elle mérite tout le soutien et les attentions des services compétents de l’Etat, mais aussi et surtout des partenaires au développement. Les aider pour les pousser à la réussite, c’est non seulement pédagogique pour dire et prouver aux jeunes diplômés sans emploi que le chemin de la réussite n’est pas seulement celui de la Fonction publique, mais surtout c’est une autre façon de construire la rampe de lancement du développement qu’est le secteur privé.

Mais il  y a aussi cette autre jeunesse qui se débrouille autrement ! C’est la vague de ces jeunes pour qui la vie est synonyme d’opportunisme et de facilité, et qui pensent pouvoir passer par des chemins détournés pour se réaliser. Ceux-là se distinguent par leur propension à entretenir la culture de l’invective, de la critique acerbe et aveugle à travers des déclarations saugrenues à l’encontre de tel bord politique ou  de tel autre. Pour le bien de notre pays et de notre société, cette jeunesse-là mérite d’être réorientée!....

 Assane Soumana(onep)

Karyia Kiri-kiiri... Täri yamo, mensonge gratuit et croustillant !... Il était entendu que l’avènement de la téléphonie mobile et des réseaux sociaux n’irait pas sans écorner certaines de nos valeurs morales. Par exemple le culte de la vérité qu’incarnaient nos sociétés traditionnelles en a déjà beaucoup pâti.

N’avez-vous pas été surpris à maintes reprises d’entendre un ami, un passant ou un collègue raconter, à ciel ouvert, de beaux boniments, en échangeant au téléphone avec un interlocuteur lointain ? Un cas typique : l’autre jour, alors qu’une foule de clients attendaient d’être servis aux guichets d’une banque de la place, un homme bien âgé et assez présentable pour inspirer la sagesse et la confiance, décrocha un appel et, répondant à son interlocuteur qui voulait visiblement avoir une idée précise de sa position, il lança : « Allô oui !  Non, non…Là, présentement je suis au volant, à l’entrée de Birni N’Gaouré, parce que je dois régler une urgence à Dosso. Je serai de retour demain soir…. ».

Imaginez le regard évaporé de tous ceux qui se trouvaient dans son entourage qui n’en reviennent pas d’avoir assisté, en direct, à un gros mensonge bien assaisonné ! Mais vu que l’auteur se trouve dans une banque en train d’opérer un retrait, il était facile de deviner que le motif réel d’une telle forfaiture porterait sur un engagement financier qu’il ne voudrait pas honorer. Et puisque le téléphone mobile, lui en offre l’occasion de se débiner, pourquoi se gêner ? Et des scènes comme celle-là, on en voit presque toujours. Comme quoi, en plus d’être un gadget de toutes les zizanies, le téléphone portable est, pour certains, un outil privilégié de mensonge public.

Que dire alors de tous ces messages audio et écrit, ainsi que ces vidéos, tous cousus de mensonges bien arrangés et illustrés d’images piquées quelque part, sinon montées, pour donner une touche de vraisemblance à une histoire véritablement fausse ? C’est à croire que la vérité n’est plus de ce monde où certaines personnes tapies derrière l’écran de leur ordinateur ou de leur smartphone, se sont trouvé une nouvelle vocation dans le mensonge et la divulgation des fausses rumeurs.

Que sont donc devenus les principes moraux qui prônent la promotion et le triomphe de la vérité sur le mensonge ? Quelles leçons de morale sommes-nous en train d’inculquer à nos enfants quand ces derniers, qui pourtant nous observent et nous miment, quand nous n’avons plus honte de mentir en leur présence ? Tout le problème est là !

Assane Soumana(onep)

Quoiqu’on dise, côté culture, ça commence vraiment à bien faire ! Vous avez sans doute remarqué que les jeunes filles ont découvert une nouvelle trouvaille, cette fois-ci très plaisante et moins coûteuse, pour agrémenter les réjouissances de mariage. Nous parlons ici de cette nouvelle partie de détente dénommée ‘’party kaouyawa’’, qui renvoie à l’idée d’une partie de détente, comme cela se déroulait jadis sur les places publiques de nos villages.

Cette pratique consiste, pour les amies de la jeune mariée à se retrouver, généralement à la veille du mariage, pour organiser une belle partie de détente au cours de laquelle elles s’habillent, chantent et dansent dans un style typiquement villageois. Chacune s’habillant selon son identité ethnique (ou selon son inspiration), les jeunes filles offrent un spectacle très coloré d’un Niger en miniature, avec les modes vestimentaires et les maquillages de presque tous les groupes ethniques du pays. Avec ces habits et les maquillages traditionnels, vous aurez du mal à reconnaitre votre propre fille.  Et pour chanter et danser, les jeunes filles n’ont pas besoin de dépenser gros en faisant appel aux services d’un orchestre ou de joueurs tam-tam. Il leur suffit de taper dans de gros bidons vides et de taper des mains, comme ça se passe à la place publique du village, pour créer une belle ambiance. Prises par une sorte d’euphorie, elles exécutent des pas de danse traditionnelle, sans trêve ni répit jusqu’à épuiser leurs énergies.  Tout est bon, tout est beau ! Il ne reste plus qu’à parfaire leurs pas de danse pour nous faire remonter le temps et nous faire revivre toute la beauté et l’authenticité des soirées telles qu’elles se déroulaient sur la Place publique du village, aux rythmes des chansons et des pas de danse savamment exécutés par les jeunes filles. 

Il  est vraiment heureux de constater que cette même jeunesse citadine, qui est déjà partie trop loin dans l’acculturation en adoptant des pratiques aux antipodes de nos traditions culturelles, ait finalement pris conscience par elle-même de la nécessité de faire un retour aux sources. Car, cette mode de ‘’party kaouyawa’’ actuellement très en vogue dans notre pays n’est rien d’autre que l’expression d’une volonté manifeste de nos jeunes sœurs de s’investir en faveur de la promotion et la valorisation des richesses traditionnelles que nous ont léguées les ancêtres.

Sans doute qu’elles ont réalisé que nous sommes allés très loin dans l’abandon de notre propre culture, et que cela ne saurait continuer.  Dans cette initiative louable, il nous revient à tous de les encourager dans cette pratique qui doit faire tâche d’huile partout au Niger, et même chez les hommes. Car, elle participe d’un élan visant à redonner à nos valeurs culturelles toute leur authenticité et leur vivacité. N’oublions pas que, comme l’a dit le célèbre chanteur mauricien Bruno Raya, «un peuple sans culture, c’est comme un arbre sans racines». Et pour ça, bravo les filles !…

 Assane Soumana (Onep)

Comment en parler, sans être soupçonné, sinon carrément accusé, de manquer un tant soit peu de valeur d’humanisme ? En effet, dans une société où les valeurs d’humanisme, de solidarité et de générosité sont fortement ancrées dans la religion et les coutumes, le seul fait de hausser la voix pour décrier certaines pratiques liées à la mendicité est un exercice difficile. L’on en court le risque de se heurter au rempart de la censure et du tollé d’incompréhensions. Des voix inquisitrices ne tarderont pas à s’élever pour vous jeter l’anathème, allant jusqu’à vous taxer d’être un adepte de Satan. C’est oublier que même l’islam, tout en exaltant la culture de la générosité et de la solidarité entre croyants, proscrit toute pratique tendant à faire de la mendicité un métier à part entière, sur fond de business florissant.

Malheureusement, nous sommes dans ce schéma étriqué qui fait de la mendicité, non pas seulement l’affaire de personnes véritablement nécessiteuses, mais aussi et surtout un terrain de prédilection pour des ‘’chasseurs d’aumône’’, en quête de fortune facilement gagnée.

Voilà pourquoi, ces dernières années, le phénomène de la mendicité est devenu tellement exacerbant dans nos villes. Prise comme un métier à part entière, la mendicité attire de plus en plus une foule de nouveaux pratiquants. Vous pouvez très aisément le constater à Niamey où, tous les matins, les carrefours, les devantures des pharmacies, les alentours des marchés et autres lieux publics sont pris d’assaut par une foule incommensurable d’hommes, femmes, vieillards et enfants qui attendent de pied ferme les usagers qui s’y aventurent. Parmi ces personnes, vous distinguerez des gens relativement bien portants, qui fuyant des métiers comme ceux de l’artisanat, de la maçonnerie ou de la menuiserie, jugés très exténuants, ont opté pour la pratique de la mendicité qui, en plus de rapporter plus gros, est harassante.

Mais le pire, c’est de réaliser que certains esprits  plutôt mercantilistes ont érigé des vrais réseaux de mendicité qui s’étendent jusque dans les pays voisins, voir lointains ! Le deal consiste pour ces ‘’marchands’’ d’un autre genre à financer le voyage pour tout un groupe de femmes et d’enfants en destination des pays de la sous-région, quitte à en récolter en retour les bénéfices liés à la manne issue de la mendicité. Et il paraitrait que cette pratique rampante de trafic de personnes est une affaire de gros sous…

Voilà qui explique pourquoi ces dernières années, dans des pays comme l’Algérie, la Libye, le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Gabon, et bien d’autres pays, les rues des villes sont assaillies par ceux qu’ils appellent là-bas, les ‘’mendiants nigériens’’.  Que de frustration pour les ressortissants nigériens résidant dans ces pays qui assistent impuissants à un effritement avancé de l’image de notre pays dans ces pays d’accueil.

Franchement, à l’heure où beaucoup de personnes victimes de réels handicaps ont su prouver qu’on peut bien gagner son pain à la sueur de son front et dans la dignité, tous ces ‘’gros gaillards’’ jouant aux faux mendiants doivent s’inspirer de leur exemple pour renouer avec le travail. Sinon, les y obliger !

Assane Soumana(Onep)

04 février 2022
Source : https://www.lesahel.org/ 

Ces derniers temps, le mercure commence à descendre en répandant un froid glacial qui vous inonde le corps. En vrais Sahéliens qui sont habitués à vivre tout le reste de l’année sous 45° C à l’ombre, il y a bien de quoi se lamenter. La situation est vraiment rude le matin, surtout pour les élèves et les travailleurs qui doivent se réveiller très tôt pour faire la toilette avant de prendre le chemin de l’école pour les premiers, et du service pour les seconds.

La situation est surtout critique la nuit où, à 22 heures déjà, les rues sont quasiment désertes même au cœur de la capitale. Même les quelques rares noctambules qui circulent encore sont transits de froid. Aussi, on est littéralement ‘’givré’’ devant l’image de tous ces petits anges grelotant de froid sur le chemin de l’école, avec souvent pour seule protection la légère tenue scolaire.

Il n’empêche que les plaintes et les jérémiades viennent surtout des adultes et des plus vieux. Ceux-là mêmes qui s’entourent de tous les soins pour se prémunir contre les intempéries. Ainsi, pour certains d’entre eux, c’est l’occasion de dépoussiérer et d’enfiler la veste restée rangée, presque tout le reste de l’année, dans les armoires de l’oubli, pour se pavaner en ville aux allures de ‘’L’homme de Bordeaux’’, en allusion au fameux personnage de la pièce de la Troupe Yazi Dogo se distinguant par son style costume-cravate, même en pleine canicule. En tout cas, pour se prémunir contre le froid, tout passe : blouson, écharpe, bonnet, turban et autres vêtements lourds. Il n’empêche que, pour beaucoup de gens, les dégâts occasionnés par le froid restent immuables : toussotements sans fin, larmoiements, lèvres desséchées et fendillées, peau rugueuse, pieds lézardés, et une frimousse de… poisson frit !

Et c’est ces instants de calvaire que choisissent les indésirables rôdeurs de nuit pour troubler le sommeil des paisibles citoyens transis de froid. Ainsi, profitant des nuits glaciales où les rues sont quasiment désertes, les malfrats de tout acabit s’adonnent à leur sport favori qui consiste à se lever au milieu de la nuit pour escalader les murs, sauter les verrous des portes des habitations et déménager littéralement les biens des gens. Chaleur sahélienne, tu nous manques déjà !.

Assane Soumana(Onep)

28 janvier 2022
Source : http://www.lesahel.org/

De tous temps, l’on a pointé du doigt les médias formels (journaux, radios et télés), ainsi que les journalistes qui y travaillent, comme étant les ‘’rois du sensationnel’’. Finalement, avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information et les outils ingénieux qu’elles ont générés, à savoir les plates-formes de réseaux sociaux et autres applications, le monopole du sensationnel n’est plus que l’apanage des médias.

De nos jours, nous assistons à un gigantesque afflux d’informations incontrôlées, mises en ligne et partagées par des milliers d’usagers qui se font le plaisir de rependre les ‘’news’’ sans se soucier de leur véracité. De sorte que, aussitôt qu’une information au relent sensationnel est véhiculée sur les réseaux sociaux, elle enfle inéluctablement pour faire le buzz des jours et des semaines durant. Mais rien de mal à cela ! Car, quoi de plus merveilleux que de pouvoir accéder aux nouvelles du monde, par le biais d’un mouchoir de poche emballé dans un smartphone ?

Mais le seul problème, c’est que dans la quasi-majorité des cas, ces infos sont fausses, et souvent sur toute la ligne ! Des beaux mensonges cousus de tout fil, bien arrangés et illustrés par d’images tantôt montées tantôt piquées quelque part, histoire de rendre vraisemblable une histoire totalement fausse. 

La question qui s’impose est de savoir pourquoi, diantre !, des gens surgis de nulle part, n’ayant ni la vocation ni l’obligation, encore moins les qualités requises, s’improviseraint-ils en ‘’fabricants’’ ou ‘’donneurs d’informations’’ pour abreuver l’opinion publique de toute une batterie d’informations brodées et enjolivées pour en faire du sensationnel ?

Pour le justifier, on vous invoquera peut-être la jouissance du droit à la liberté d’expression qui veut que chacun puisse dire ce qu’il a envie de dire. Hélas, ce serait sans savoir que cette même loi consacrant la liberté d’expression, tout comme l’ensemble des religions révélées, condamne et fustigent fermement le mensonge, vecteur par excellence de troubles et de zizanie au sein de la société. C’est justement à ces dangers que nous exposent ces batteurs de la toile jouant à vouloir manipuler l’opinion publique en ‘’fabriquant’’ des infos et des scenarii catastrophes dont certaines vont jusqu’à attenter à la cohésion sociale et à l'ordre public.

Assane Soumana

21 janvier 2022
Source : http://www.lesahel.org/ 

Les statistiques de l’Association Islamique du Niger, sont formelles : 3088 cas de divorces prononcés rien que pour l’année 2021 qui vient de s’écouler ! Selon les propres appréciations des responsables de cette institution compétente pour  trancher en matière religieuse sur les litiges conjugaux, ces chiffres, qui dépassent de loin ceux enregistrés au cours des années antérieures, sont assurément alarmants.  Et dire que nous sommes dans l’ère des mariages ‘’validés’’…

En effet, vous avez sans doute remarqué en parcourant les réseaux sociaux, ce foisonnement de photos et vidéos montrant des jeunes mariés pompeusement partagées sur les statuts et frappées de la mention ‘’Vivement le jour ‘’J’’ ou encore ‘’Mariage validé’’. Mais derrière ces effets d’annonce se cache un autre phénomène crucial, à savoir celui des mariages éphémères. Vous n’avez sans doute jamais vu un statut, une photo ou une vidéo affichant au grand jour la mention ‘’Divorce validé’’, mais au fond, c’est l’arbre qui cache la forêt.

Car, la réalité est que, dans la plupart des cas, ces mariages célébrés tambours battants et à coups d’images et de slogans servis à travers les réseaux sociaux, ne jouissent guère des avantages des multiples bénédictions et des vœux de joie et de durabilité du ménage dont sont couverts les jeunes mariés. En effet, beaucoup de ces liaisons ne survivent pas aux premières bourrasques inhérentes à toute vie de foyer. Et nous voilà dans l’ère des liaisons de plus en plus éphémères. Comme si un malin génie s’amusait à défaire les nœuds sacrés, pourtant solidement scellés devant un parterre d’oulémas et de témoins, la quasi-majorité des mariages célébrés avec ardeur et à grands frais, ne franchit même pas le cap de la première année de vie conjugale. Aussi, de façon quasi-quotidienne, nous assistons au départ d’une jeune mariée, conduite au domicile de son ‘’heureux élu’’ dans la clameur du cortège et des klaxons, pour la voir revenir quelques mois seulement après, se pavanant dans le quartier, sans gène ni regret.

Vouant carrément aux oubliettes les mille et un conseils de culture de la patience et de la tolérance mutuelle, proférés par les sages, à l’occasion de leur mariage, beaucoup de jeunes couples n’en font qu’à leur tête. Si ce n’est pas Monsieur qui fait volte-face en étalant au grand jour tous ses défauts cachés, c’est Madame qui commence à faire des siennes en haussant le ton ou en multipliant les fugues et les impairs. Ainsi, de bisbilles en bagarres, la ‘’amaria’’ se résout à plier bagages pour rejoindre la maison parentale. Retour à la case de départ…

Désormais libre et hors de toute contrainte des parents, la voilà qui rejoint aussitôt certaines divorcées qui parcourent les coins chauds de la ville.

Assane Soumana(Onep)

14 janvier 2022
Source : http://www.lesahel.org/ 

Depuis jeudi matin, une vidéo relative aux préparatifs d’un mariage dans un coin de Niamey est devenue virale sur les réseaux sociaux. Sur cette vidéo largement partagée et commentée, on voit un homme jouant le rôle de représentant du futur jeune marié sortant d’un sac des ‘’bottes’’ de billets de banque en coupures de 10.000 FCFA : « 2 millions pour le beau-père, 2 millions pour la belle-mère, 10 millions pour la future jeune mariée rien que pour acheter ses habits, ses bijoux et son maquillage et 500.000 F pour dédommager et consoler les grands-pères et grands-mères évincés », tel était le message du…messager ! Dire qu’il n’est même pas fait mention du pilier principal du mariage qu’est la dot…

A priori, tout cela ne regarde que les concernés, et tous ceux qui s’en émeuvent pourraient être soupçonnés d’aigreur et de jalousie morbide. Au demeurant, si l’extravagance n’est peut-être pas un délit au sens de la loi, elle l’est du point de vue de la morale culturelle et sociale.

Le problème avec la scène véhiculée par la vidéo en question, c’est que nous sommes au Niger, un pays indexé comme étant un des plus pauvres au monde. Et, en toute évidence, dans un pays où près de 80% des âmes qui vivent n’ont jamais eu l’honneur et le plaisir de ‘’palper’’, rubis sur ongle, la fameuse ‘’brique’’ du million, une telle exhibition de fortune, à coup (et pour coût !) de 14 millions de francs FCFA pour un mariage, ne saurait laisser l’opinion publique totalement indifférente.

Il est vrai que nul ne saurait dénier à un heureux et nanti prétendant le droit d’honorer sa belle-famille en lui octroyant des millions et de couvrir sa future épouse de tout l’or du monde mais, une fois de plus, nous sommes au Niger ! Aussi, il y a bien lieu de craindre que ces gestes ne déclenchent d’autres déluges de billets pour d’autres mariages, sachant à quel point les effets du mimétisme sont très forts dans notre société. Le danger, c’est que ce geste d’exhibition d’extrêmes largesses peut servir de prétexte à certaines ‘’Waïgna’’ gloutonnes aux gros orteils pour exiger de leur futur beau-fils l’équivalant d’une telle somme en échange de la main de leur fille qu’elles trouvent belle comme un astre.

Sur un tout autre plan, force est de constater que ces images ne collent pas avec le contexte et la vision du moment, sachant que ces dernières années, tout le monde est unanime à dire que les dépenses extravagantes, parce qu’elles sont trop ruineuses et participent à travestir le vrai sens de l’institution du mariage, doivent être bannies de nos pratiques. Surtout que cela permettra de donner plus de chance à nos jeunes filles et garçons de convoler en justes noces en toute modestie, au lieu de trainer dans les maquis et autres lieux de débauche. C’est d’ailleurs dans ce sens qu’au niveau de plusieurs entités de notre pays, des initiatives sont prises par les autorités administratives et coutumières en vue de limiter au strict minimum le coût de la dot du mariage ainsi que des dépenses connexes. A défaut, ce sera, comme dirait l’autre, à chacun selon ses moyens…

Assane Soumana

07 janvier 2022
Source : http://www.lesahel.org/ 

Ce soir, quand sonnera minuit, une page du grand registre temporel se fermera et une nouvelle autre s’ouvrira. L’année 2021 pliera bagages, au même moment où 2022 installera ses nattes. Le tout, dans un concert de détonations assourdissantes des pétards, des faisceaux des feux d’artifices illuminant le ciel, mais aussi de la clameur de cris de joie et des acclamations. Ce spectacle durera de longues minutes, puis le brouhaha s’estompera progressivement au fur à mesure que l’on s’éloignera de l’Année 2021, nous levant la main à l’horizon en guise de signe d’adieu.

Adieu 2021, bienvenue 2022 !... Instants émouvants du grand saut dans l’espace temporel (pour ne pas dire, dans l’inconnu !) pour tous ces réveillonneurs en liesse. Commenceront ensuite les traditionnels échanges de civilités de vœux du Nouvel An. Une véritable litanie de vœux et de souhaits de bonheur et de prospérité, de santé et de longévité, de paix et de joie. La liste des requêtes est longue, à la hauteur des ambitions et des attentes du moment.  Et comme de nos jours, l’aspiration à la richesse est le souhait le plus partagé, certains vont droit au but en formulant des vœux de ‘’de beaucoup d’argent’’, et de surcroît facilement gagné !...

Car, autant on aime bien s’épandre en demandant tout, et tout de suite, autant on ne fait le moindre effort pour créer les conditions propices à la réalisation de tous ces vœux. Feignant d’oublier l’adage qui dit ‘’aide-toi, le ciel t’aidera’’, certains esprits malins continuent encore de croire que tout peut leur tomber du ciel dans ce contexte de mondialisation où, aussi bien au niveau individuel qu’à l’échelle des Etats, la seule loi qui prime reste celle qui prend en compte les critères d’abnégation et de la compétitivité.

C’est dire que nous devons d’abord nous départir de certains maux qui empoisonnent la vie de la cité. Entre autres maux, il y a le vice de la recherche effrénée du gain facile qui pousse de plus en plus de jeunes à sombrer dans le banditisme, en agressant dans les rues des paisibles citoyens ou en cambriolant leurs maisons. S’y ajoutent aussi ces interminables querelles et autres manœuvres politiciennes devenues le plat de résistance du menu quotidien des Nigériens. C’est dire tout simplement que pour l’année 2022 qui s’annonce, il nous faudra tous, ensemble, retrousser davantage nos manches pour nous mettre résolument au travail. Car, ce n’est pas avec des vœux, aussi pieux soient-ils, encore moins avec la zizanie et  les ragots distillés sur les réseaux sociaux ou dans les ‘’fadas’’, que nous allons réussir le pari de surmonter les crises multiples et multiformes qui nous assaillent, notamment celle l’insécurité, avant de songer à hisser lourdement notre pays au rang des Nations émergentes.

Aussi, nous osons espérer que l’Année 2022 sera, pour notre pays le Niger, l’année du grand tournant qui nous guidera vers le retour une sérénité durable pour nous permettre d’œuvrer, en toute assurance, pour la concrétisation d’autres grands chantiers de développement socio-économique du Niger.

Mais pour ça, il nous faudra nous départir, individuellement et collectivement, de certaines tares tendant à devenir endémiques, et qui participent, en fin de compte, à privilégier la gourmandise et l’égocentrisme au détriment de l’intérêt général…

Assane Soumana(onep)

31 décembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/  

Des amis qui se rencardent dans des fadas ou tout autre cercle de causerie dans l’intention de se distraire, à travers des échanges, des taquineries et des rigolades sans fin, on en trouve tous les jours et presque partout. Une tradition sans doute héritée de la dynamique des anciens groupes d’amis qui, jadis, faisaient le bonheur des jeunes dans presque tous les quartiers de Niamey.

On se rappelle de ces clubs d’amitié (ou d’affinité) entre jeunes filles et garçons qui, jusqu’aux années 90, entretenaient l’ambiance particulière dans les quartiers. C’était l’époque des ‘’ghettos’’, ces lieux de rencontre de jeunes chaudement animés sur fond de boucan musical, avec la théière qui bouillonne en permanence, les parties de belote, et souvent les discussions oiseuses et interminables au ton tantôt plaisant tantôt orageux, etc. En plus des solides liens d’amitié et de solidarité qui contribuaient à renforcer, ces points de regroupement étaient des cadres de loisirs qui offraient aux jeunes des espaces propices à leur plein épanouissement. Dans une telle atmosphère, la chaleur humaine était des plus vivaces et se traduisaient par de solides liens d’amitié faisant des membres de ces groupes de jeunes des véritables ‘’inséparables’’. Hélas, comme dirait l’autre, c’était une époque…

De nos jours, rien ne se passe plus comme avant. L’internet et les réseaux sociaux ont fait leur apparition, et la vie en  communauté et les loisirs des jeunes en sont gravement impactés. Plus de place ni de temps pour ces ‘’spectacles’’ de plaisantes séances de causerie entre amis. Ils ont beau se retrouver ensemble au sein de leurs fadas, les jeunes d’aujourd’hui ne goûteront guère à cette chaleur humaine intense qu’avaient connue leurs devanciers.

En effet, que constate-t-on ? Dans les fadas et autres cercles de causerie (souvent même pour les adultes), les gens se retrouvent ensemble sur les mêmes lieux, de corps, mais pas d’esprit. Chacun reste scotché et concentré sur l’écran de son smartphone, échangeant via WhatsApp (ou Facebook) avec d’autres interlocuteurs se trouvant à mille lieues de là. On pourrait appeler une telle posture, être ensemble, mais séparément....

Pour d’autres, c’est le moment idéal pour visionner des vidéos ou d’écouter toute une panoplie de messages vocaux alignés dans les différents groupes WhatsApp. D’autres encore préfèrent consacrer ces rencontres censées être des instants de bonnes retrouvailles entre camarades pour engager des discussions avec d’autres interlocuteurs virtuels disséminés aux quatre coins du monde, mais réunis dans la ‘’boîte magique’’ des tonitruants groupes WhatsApp.

C’est dire à quel point, avec le choc des réseaux sociaux, ces rencontres entre amis se sont transformées en de véritables rendez-vous ratés. Que dire, sinon que les nouvelles technologies et les réseaux sociaux ont déjà gravement fini de démolir les rapports humains, tels qu’on les appréciait jadis. 

Assane Soumana

24 décembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/ 

Studio Vox, Cinéma Rex, HD, Soni Aliber, Zangorzo, Zabarkan…Jusqu’aux années 80, ces noms renvoyaient à des hauts lieux de retrouvailles et de distraction  pour les jeunes niaméens. Chaque soir, en solitaire, en couple ou en groupe d’amis, ils y affluaient pour savourer d’intenses moments de divertissement. Oui, c’était l’époque où le cinéma faisait son cinéma dans les grandes salles. Car, dans ces salles-là, ils y trouvaient non seulement l’occasion de visionner des films, mais aussi de faire leur propre cinéma dans l’ambiance surchauffée qui caractérisait ces salles de cinéma.

De quoi replonger les grands cinéphiles ayant beaucoup goûté aux plaisirs de ces soirées de dépaysement dans une profonde nostalgie. Et voilà tous les ingrédients qui, comme les images projetées sur l’immense écran en béton, commencent défilent dans la tête: les lumières qui  s’éteignent, puis ce bruissement constant de la pellicule en passant à travers le projecteur, ces images géantes s’affichant sur un écran large d’environ 10 m, ces effets spéciaux, ce brouhaha des hauts parleurs relayant les sons aux quatre coins de la salle, les cris et les ovations des badauds s’élevant par intermittence à chaque  action spectaculaire, etc.

Pour tous ceux qui ont connu et vécu les moments de fastes du grand écran, le mot ‘’cinéma’’ renvoie immanquablement à des souvenirs d’intenses moments de loisirs et d’extase. Les plus férus du grand écran se souviennent encore des instants de bonheur vécus à la rue du Vox avec ses deux célèbres salles (le cinéma Vox et le Studio Vox), et non loin de là, au cinéma Rex sis à l’actuel emplacement de la BIA.

Avec les virées au cinéma, tout était finalement plaisant. A commencer par l’épreuve de l’achat du billet d’entrée où il fallait se mettre dans de longues files devant les guichets, avec tout ce que cela présente comme soubresauts. Et au sein des rangs, il y avait un avant-goût du film, avec du rire,  mais aussi des…déceptions ! Car, aux scènes de bousculades et de bagarres, se mêlent les multiples larcins perpétrés par les spécialistes du vol à la tire qui se glissaient dans la foule pour semer la confusion dans les rangs. Mais il en fallait plus pour dissuader les cinéphiles qui ne pensent qu’aux instants fantastiques qu’ils vont vivre une fois dans la salle.

Hélas, les gadgets des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication sont venus, ouvrant devant eux une nouvelle page de la vie. Et depuis lors, à l’heure des petites merveilles de la technologie et des antennes satellitaires permettant de capter toujours plus de chaînes de télé aux programmes plus alléchants, le cinéma grand écran n’est plus qu’un souvenir lointain…du bon vieux temps.

Assane Soumana(onep)

10 décembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/ 

Célébrée avec enthousiasme et à grandes pompes, l’institution du mariage n’en est pas moins prise, de nos jours, au piège des multiples confusions de la vie contemporaine. En effet, le phénomène du divorce est devenu tellement criard que la rupture d’un couple relève de la banalité. Comme si, dès au départ, les mariages étaient noués à titre temporaire, plus personne ne s’émeut de voir un couple se disloquer du jour au lendemain,  parce que n’ayant pas su gérer la première déconvenue ou déception qui font pourtant partie de la vie d’un couple.

Dans un autre contexte, celui de notre société typiquement traditionnelle, pour couper les liens sacrés du mariage, il fallait alors se préparer pour engager un véritable parcours du combattant. Car, il fallait, pour les candidats au divorce, avoir épuisé toutes les voies de recours, à savoir la médiation et autres manœuvres de conciliation impliquant, tour à tour, les amis du couple, les marabouts et les anciens, les parents, etc. Et même quand le litige arrive à passer le cap des interminables tentatives de conciliation, les carottes étaient loin  d’être cuites. Chez le juge coutumier, tout comme chez le juge en charge des affaires civiles, les demandeurs en divorce devaient endurer les épreuves des multiples rendez-vous d’audition qui participent d’une volonté d’apaisement et de conciliation entre les deux mariés, dans l’espoir de sauver le couple du naufrage. Et dans la plupart des cas, par le jeu subtile de la médiation, le mariage finissait par triompher. 

Aujourd’hui, la question qu’on doit se poser, c’est celle de savoir ce qui peut expliquer cette relative fragilité des liens matrimoniaux. Il faudra peut-être aller chercher les causes dans l’extrême facilité avec laquelle ces mariages sont noués. Il se trouve que, pour beaucoup de couples, les rencontres ont commencé sur les réseaux sociaux, et les liens se sont tissés dans l’univers virtuel à coups d’échanges de messages, de photos et de vidéos bien arrangés via WhatsApp, ceci jusqu’au mariage. Ainsi, les liens se limitent aux seuls deux tourtereaux excluant ainsi leurs parents, frères, cousins et même les amis. Ainsi faisant, les deux futurs mariés se privent de toute une batterie d’affinités indispensables à la consolidation de leur union. Il s’agit entre autres de la symbiose entre les deux familles, les conseils avisés des anciens, la complicité des frères, des sœurs et des amis, toutes choses qui, quelle qu’en soit la difficulté, pourront servir de moyen pour estomper les discordes et assurer une endurance doublée de longévité au foyer.

Et voilà que, ces dernières années, faute de créer cet environnement propice pour cimenter et consolider les liens sacrés du mariage, on assiste, de façon quasi-quotidienne, à des scènes où des couples se trainent au tribunal ou chez le cadi pour y enterrer leur mariage, sans remord.

Assane Soumana (onep)

03 décembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Décidément rien, ni aucune mesure, aussi draconienne soit-elle, ne peut estomper les feux de la convoitise des lotisseurs privés sur les terres sacrées de la Ceinture Verte de Niamey. Après le durcissement de ton des autorités compétentes ces dernières années, appuyé par une véritable levée de bouclier des acteurs de la société civile engagés dans la protection de l’environnement pour sauver cet immense espace boisé de la boulimie dévorante des vendeurs de parcelles, on était en bon droit de croire que la menace est définitivement levée. Surtout quand on sait que la loi du 8 juin 2004 portant Régime Forestier au Niger et le décret du 9 juillet 2004 portant Protection des Espaces Verts et des Ceintures Vertes souligne clairement que ‘’toute occupation de la Ceinture Verte qui ne fait pas l'objet de déclassement reste et demeure illégale’’. Hélas, ce n’est pas le cas !...

Car, si presque toutes les âmes qui vivent à Niamey savent et s’accordent à reconnaitre que cette Ceinture Verte est un patrimoine commun inviolable, ce parc forestier péri-urbain, les lotisseurs véreux aux dents longues, eux, ne l’entendent pas de cette oreille.  Et aujourd’hui encore, force est de constater qu’il existe des velléités de poursuivre sournoisement l’œuvre de morcellement de grandes portions de cet espace protégé.

Quotidiennement, on peut repérer les va-et-vient de gens qui rôdent dans ces environs avec de potentiels clients. Mais le grand jeu se passe plutôt dans la pénombre de la nuit où, après le passage des géomètres, des gaillards déploient leurs muscles pour creuser, piquer les bornes qu’ils prennent le soin d’enfouir en les couvrant de sable. Idem pour la vente et la présentation des parcelles qui, dans la plupart des cas, se font nuitamment. C’est dire à quel point la menace est encore là, et réelle !

C’est le cas peut-être de rappeler, une fois de plus, toute l’histoire ayant conduit à la germination de la Ceinture Verte de Niamey à tous ceux-là qui rêvent ‘’d’assassiner’’ cette belle végétation pour y ériger un vaste champ de béton. Ce clairvoyant projet environnemental remonte au lendemain de l’indépendance, où les autorités de l’époque soucieuses de promouvoir les boisements urbains pour protéger nos villes, avaient décidé de la création de cette bande verte péri-urbaine large d’un (1) km et longue d'environ 25 km. La constitution de cet espace artificiellement boisé de 2331,35 hectares a nécessité un investissement de plus de trois milliards de FCFA, mobilisé par l'Etat et ses partenaires parmi lesquels l’USAID), le PNUD et la Banque Mondiale à travers l'Agence Internationale pour le Développement (IDA). 

Au regard de l’enjeu que pose la préservation de ce riche patrimoine contre la rapacité des impénitents ‘’marchands de terre’’, les services compétents de l’Etat ainsi que les acteurs engagés en faveur de la protection de l’environnement doivent redoubler de vigilance pour déjouer toute manœuvre visant à lotir, ne serait-ce qu’un seul mètre carré de cet espace vert.

Assane Soumana

26 novembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

On ne finira jamais de décrier certaines pratiques néfastes, dont se rendent coupables certains de nos concitoyens, et qui frisent le refus manifeste du développement. C’est le cas typique de ces faits et actes très courants se traduisant par une détérioration délibérée des infrastructures routières chèrement acquises. Ces routes, faudrait-il le rappeler à ceux qui feignent de l’ignorer, sont construites à grands frais, non pas simple fantaisie, mais surtout parce que leur réalisation résulte d’une impérieuse nécessité pour la sécurité et le confort des usagers.

Hélas, certains compatriotes (ils sont malheureusement nombreux !) ne semblent pas bien mesurer l’importance de ces infrastructures, encore moins le devoir qui leur incombe de participer à leur protection contre les actions destructrices. Prenons par exemple le cas des routes latéritiques récemment rechargées et remises à neuf par les services de la ville de Niamey. Si pour les usagers, qui ont retrouvé le sourire en empruntant ces routes érigées dans différents quartiers de la ville, cette initiative des responsables de la Mairie mérite d’être saluée, certains riverains de ces pistes n’apprécient pas. Il y en a même qui y voient rouge. Sous prétexte que les automobilistes soulèvent trop de poussière dans leur quartier, beaucoup de gens n’ont pas hésité à s’armer de pioche et d’autres matériels de démolition pour lancer une vaste entreprise de détérioration de ces routes fraichement construites. 

Le seul souci étant d’ériger des ralentisseurs censés freiner l’allure des usagers, ils ont, un peu partout, souvent à tous les 10 mètres, défoncé les routes en y creusant des trous béants qu’ils appellent ‘’cassis’’. Si encore, ce sont des cassis à dos-d’âne, on pouvait comprendre. Mais non !... Comme il est plus facile de creuser (donc de casser) que de construire, ils ont opté pour la solution la plus facile. Conséquence, partout, sur toutes les voies, vous verrez des trous béants sous forme de tranchée au travers de ces nouvelles voies latéritiques. Le résultat se passe de tout commentaire : à peine un mois après leur rechargement, la plupart de ces routes sont retombées dans l’abime avec des trous béants et des bordures défoncées partout. Le hic, c’est que même les routes butimées ne sont pas épargnées par certains citoyens qui, sans vergogne, y creusent des trous pour y placer des tuyauteries et autres câblages, sans jamais daigner reconstruire les parties  endommagées.

On peut nous rétorquer que ‘’comparaison n’est pas raison’’, mais nous sommes obligé de faire constater qu’une telle attitude ne saurait se voir que chez nous, au Niger. Au cours d’un récent séjour que nous avons effectué à Ouagadougou, on a pu constater que les voies latéritiques desservant les quartiers périphériques soulèvent des nuées de poussière au grand dam des riverains, mais elles restent indemnes de toute action de sape de leur part. Ils ont compris qu’on ne touche pas à la ‘’chose publique’’. Et là où des cassis s’imposent, ils sont faits en dos-d’âne, le plus régulièrement du monde.

Franchement, les pouvoirs publics compétents doivent sévir, et sans faiblesse, contre les auteurs de ces pratiques qu’on peut proprement qualifier d’actes de vandalisme. 

Assane Soumana

19 novembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Civisme ! Le mot ‘’amuse-gueule’’ du commun des Nigériens… Quotidiennement articulé, et mille fois répété, mais visiblement mal compris (sinon, agréé). Il se trouve en effet, que nombre de gens en parlent sans se soucier de le traduire à travers leurs actes et leurs comportements. Le civisme, c’est cette vertu sociopolitique de l’éthique qui fait appel au sens de la solidarité et de la responsabilité de chaque citoyen. C‘est l’affirmation individuelle d’une certaine conscience politique qui place les égards dus au pays, ses lois et ses valeurs, au-dessus de toute chose. Etre civique ou patriote, c’est être soucieux, en toute circonstance, d’agir en citoyen modèle, en mettant l’intérêt général au-dessus des intérêts particuliers. Ainsi, la règle d’or de la citoyenneté, c’est le respect de son pays, des autres qui y vivent, ainsi que du bien public. Toutes choses qui font du civisme l’essence véritable dont se nourrit toute Nation pour forger, consolider et exalter sa grandeur. Pris dans son vrai sens et appliqué comme tel, ne serait-ce que par la moitié de nos compatriotes, ce mot chargé de valeurs suffirait, à lui seul, à nous débarrasser notre pays de bien de maux qui nous assaillent.

Qu’en est-il du sens que nous-en donnons dans nos faits et actes de la vie quotidienne ? Nous comportons-nous vraiment en citoyens civiques ? En  toute sincérité, l’on ne saurait répondre par un ‘’oui’’ sec. Surtout quand on réalise avec quelle insouciance les gens usent et abusent de tout ce qui est estampillé du sceau de ‘’bien public de l’Etat’’. Le comble de l’incivisme, c’est lorsque, le temps d’une saute d’humeur, des manifestants jettent très facilement leur dévolu sur les biens de l’Etat. Les infrastructures routières chèrement acquises sont les cibles potentielles des frondeurs qui ont vite fait d’attiser ces fameuses flambées de pneus usagers sur les routes et les carrefours, les abîmant dangereusement. Aujourd’hui encore, presque toutes les rues de Niamey portent les zébrures des ‘’blessures’’ consécutives aux dernières manifestations de la crise électorale.

C’est également manquer de civisme que d’être plus enclin à réclamer des droits qu’à  se soucier d’honorer ses obligations vis-à-vis du pays. ‘’La liberté sans le civisme, la liberté sans la capacité de vivre en paix, n’est absolument pas la vraie liberté’’,  disait Nelson Mandela. Un dicton qui nous interpelle sur notre devoir commun et individuel de cultiver en nous les valeurs du civisme. D’où la nécessité d’introduire un module soutenu d’instruction civique dans les programmes d’enseignement dans nos écoles. Et pourquoi pas l’institution d’une Journée Nationale du Civisme ? A moins de ‘’formater’’ la mémoire collective des Nigériens pour y installer l’application ‘’Civisme’’…

Assane Soumana(onep)

12 novembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

 

Inondations, incendies, désertification, canicule, séisme, tsunami, glissements de terrain, etc. Ce sont là autant de fléaux qui, de plus en plus, menacent dangereusement la vie sur terre. Toutes choses qui montrent que, de nos jours, tous les ingrédients de l’effet ‘’boule de neige’’ des variations climatiques sont là, sous nos yeux, engendrant tant de souffrances et de désolations.

Ces catastrophes devenues plutôt courantes viennent nous rappeler notre devoir de ménager Dame nature, avant qu’elle ne se décide de nous couler. Du reste, depuis des décennies que la sonnette d’alarme a été tirée par les spécialistes des questions climatiques, presque tout a été dit et redit sur la question au cours des conférences, symposiums, foras, ateliers et autres sommets en rapport avec les effets du changement climatique. Le message est bien clair : alerter de l’humanité sur les dangers qui la guettent du fait de ses actions anthropiques à la base de tous ces bouleversements climatiques. Mais l’être humain étant ce qu’il est, certains n’en font qu’à leur tête. Lancés dans la course effrénée aux richesses à travers une exploitation outrancière des ressources naturelles, nous détruisons tout autour de nous, jusqu’à vouloir couper la branche sur laquelle nous sommes assis, à savoir la nature !

Rien que cette semaine, à la faveur des assises de la COP 26, cette lancinante question a été passée à revue dans tous ses angles. Les dirigeants et les spécialistes venus du monde entier se sont relayés à la tribune de cette conférence de Glasgow pour attirer les uns et les autres sur les responsabilités qui leur incombent ainsi que sur les mesures et engagements à prendre pour sauver le monde du péril qui menace jusqu’à notre existence sur la planète Terre. Et c’est à peine s’ils n’ont pas supplié certains pays identifiés comme étant les plus grands pollueurs à revoir leur copie pour réduire leurs actions réputées nuisibles pour notre environnement. Et, comme on l’a vu, à Glasgow, comme ce fut le cas lors des éditions précédentes dans la COP, sur les grandes décisions qui s’imposent à nous tous, certaines grandes Nations du monde ont préféré jouer au sourd-muet. Ce faisant, elles remettent aux calendes grecques tous les espoirs nourris par les climatologues de voir l’humanité reculer face aux graves dangers qui planent sur nos têtes.

Toujours est-il que, dans les faits, avec Dame nature, l’équation claire : se plier aux exigences de la préservation de l’environnement ou périr ! Et, en principe, entre  ménager la nature pour créer les conditions d’une vie durable sur terre, et persister dans les actions nocives pour ainsi conduire l’humanité à sa pure perte, le choix n’est pas difficile…

Assane Soumana

03 novembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Même si les difficultés se trouveraient enfouies à mille pieds sous terre, to Incha Allahou, l’être humain irait les déterrer, quitte à en souffrir après ! C’est le constat qui se dégage quand on observe de près ce qui se passe lors des réjouissances de mariage et de baptême à Niamey. Il se trouve en effet que, pour certains (surtout les femmes !), ces cérémonies constituent une occasion idéale pour exhiber leurs signes extérieurs de richesse aux yeux des autres.

Tant et si bien que de nos jours, l’institution du mariage a carrément coulé en perdant ses valeurs d’antan. Jadis, le mariage n’était pas tant une question d’argent, l’essentiel étant de créer un foyer viable à toutes épreuves pour les jeunes mariés, mieux une alliance très forte entre des familles, voire entre les tribus. A cette époque-là, la formule consacrée du mariage ‘’pour le meilleur et pour le pire’’ trouvait toute son essence.

Mais de nos jours, le mot ‘’mariage’’ rime avec dépenses ruineuses, stress et incertitude pour les familles des futurs mariés. Dire que le pire n’est pas tant les dépenses essentielles, à savoir la dot et le traditionnel cadeau offert aux parents de la jeune mariée qui grèvent les budgets ! En réalité, la bête noire des candidats au mariage, ce sont ces solennités inutiles et autres dépenses accessoires propres à déstabiliser le budget des jeunes mariés.

Aussi curieux que cela puisse paraître, dans certains cas, ce sont ces mêmes futurs jeunes mariés qui se mettent la corde au cou en voulant tout bonnement jouer aux plus fortunés. Aussi, on a vu des cas où l’unité de compte de la dot symbolique s’élève au million. Qu’à cela ne tienne, c’est leur argent ! Cependant, ce qu’il faut craindre, c’est l’effet du mimétisme. Car le risque est très élevé de voir une de ces ‘’waïgna’’ gloutonnes, comme en trouve beaucoup, exige à son tour qu’il en soit ainsi pour la dot de sa fille.

Le drame dans tout cela, c’est que toutes ces dépenses exorbitantes ne servent même pas de caution pour la pérennité aux liens sacrés du mariage. Quoi de plus écœurant que de voir quelqu’un engager toute sa fortune dans un mariage, puis d’assister, quelques jours ou semaines seulement d’après, à la dislocation totale du couple ? De tels cas de figure étant devenus de nos jours monnaie courante, on est bien en droit de se demander si, quelque part, ces dépenses ostentatoires ne seraient pas pour quelque chose dans la précarité des mariages. A titre d’exemple, on pourrait bien comprendre l’intolérance d’un jeune marié ayant dilapidé toute sa richesse dans le mariage face à une jeune mariée chichiteuse, et déjà perçue comme un véritable… ‘’gouffre à sous’’ ! Là, il est possible que la première brouille conjugale entraine le divorce.

Allons-nous rester indifférents et laisser l’argent défaire l’institution sacrée du mariage, au risque de condamner nos sœurs et nos jeunes frères au célibat perpétuel ? A méditer...

Assane Soumana

29 octobre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

A Niamey comme dans beaucoup d’autres  villes du Niger, difficile  aujourd’hui de faire la différence entre une cérémonie  de baptême ou de mariage et une cérémonie funéraire. Dans les deux cas, on prépare abondamment  à manger et pas n’importe quels mets. On mange, on boit,  on cause de tout et de rien pendant des heures  sous des bâches soigneusement installées à cet effet. Cela  se comprend aisément quand il s’agit de célébrer  un mariage ou de  baptiser un nouveau-né. Mais de plus en plus, ces ‘’bamboulas’’sont en train d’être organisés aussi lors des cérémonies funéraires.  Malgré les prêches, on constate en effet que le phénomène prend de l’ampleur à Niamey. Pire, il attriste davantage les personnes frappées par le deuil  qui, outre la perte de leur parent, sont contraintes de faire des dépenses souvent exorbitantes pour acheter de la nourriture aux visiteurs. Avec les différents mets ainsi que les boissons préparés et distribués en guise de petit déjeuner, de déjeuner et même de dîner, beaucoup trouvent une belle occasion pour se…gaver. Où est la compassion ? S’en suivent les interminables causeries sur tous les sujets sauf celui relatif à la nouvelle situation de la personne qui vient de quitter ce bas monde. Rarement des pensées pour elle ou pour soi-même puisque toute âme goûtera incontestablement à la mort.

Fatouma Idé

22 octobre 2021
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Parmi tous les éléments troublants qui entourent la perpétration du braquage du véhicule de transports de fonds,  le lundi 04 octobre dernier en plein jour et en plein cœur de Niamey, il y a un détail singulier qui continue de titiller notre curiosité : le fait que les brigands aient pu opérer au volant d’un véhicule totalement anonyme, parce que sans plaque d’immatriculation ! Cela veut dire tout simplement que, le doigt dans le nez, ces messieurs ont pu traverser une bonne partie de la ville jusqu’à se retrouver sur les lieux de l’embuscade à bord d’un véhicule en défaut de plaque d’immatriculation, sans avoir été épinglés pour cette irrégularité par les agents en charge du contrôle routier, ni même éveiller le moindre soupçon.

Mais bon, à voir de près les réalités bien niaméennes, cela n’a vraiment plus rien de curieux à Niamey, tant ce genre de véhicules, on en trouve de nos jours à foison dans les rues de la ville. Tenez, rien qu’au lendemain des faits, me rendant au service, je me suis pris à vouloir mesurer l’ampleur du phénomène des véhicules circulant sans la fameuse plaque d’identification. Le constat est effarant ! Sur mon parcours allant du rond-point Maurice Delens à la Place du Petit Marché, j’en ai identifié, coup sur coup, plus d’une bonne dizaine déjà ! Ne parlons même pas des véhicules particuliers affichant ces immatriculations ’’bizarres’’ !

Il était pourtant entendu que le phénomène de la circulation des véhicules sans plaque d’immatriculation n’irait pas sans poser quelques problèmes sur le plan de la sécurité. Evidemment, quand certaines personnes (importantes ou supposées comme telles) peuvent se permettre de circuler impunément, partout et toujours, dans les rues de Niamey dans l’anonymat total, sans le moindre signe permettant d’identifier leur véhicule (souvent masqué de vitres teintées en noir tout obscur), c’est la porte-ouverte à toutes les dérives. Car, tout naturellement, des esprits malintentionnés n’hésiteront pas à s’en inspirer pour monter des mauvais coups à l’effet de nuire à la sécurité des paisibles citoyens. Et c’est exactement ce qui s’est passé ce lundi 04 octobre 2021 dans l’affaire du braquage du minibus.

Franchement, il est temps pour nous de tirer des leçons de certaines expériences pour éviter de revivre les mêmes épreuves douloureuses. Car disait le romancier français Laurent Denancy, ‘’grandir, c'est apprendre de ses erreurs pour avancer dans le bon sens’’.

Parce que, autrement, on doit s’attendre à voir d’autres malfaiteurs revenir à l’attaque en exploitant les mêmes failles et le même modus operandi ayant permis à ces braqueurs de perpétrer leur acte audacieux, sans coup férir…

 Assane Soumana

07 octobre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Dites seulement ‘’Habou Ganda’’, et vous pouvez être sûr que vous réussirez à éveiller de vieux souvenirs dans la mémoire collective des Niaméens. Oui, ça fait déjà près de dix ans que le Petit Marché a été arraché à l’affection des habitants de la capitale par un cruel incendie, mais les souvenirs restent encore vivaces. On se rappelle  en effet des moindres détails de cette nuit fatidique du mercredi 18 au jeudi 19 avril 2012, où les flammes d’une rare intensité ont réduit en cendres tout le marché, décimant condiments, fruits, poisson, des étals, toutes sortes de marchandises et d’importantes sommes d’argent, et avec eux, tout l’espoir des commerçants y tenant boutique, dont la plupart se sont retrouvés à jamais ruinés.

En vérité, cette tragédie n’a ébranlé que les commerçants officiant sur la place dudit marché et leurs clients. Car Habou Ganda était tout un symbole, celui de l’éclat de la vie à Niamey. Le marché était exigu, avec ces abords et ses labyrinthes encombrés de clients et autres petits voleurs à la tire toujours aux aguets, mais l’ambiance était tout de même plaisante. Ce qui, à l’époque, faisait du Petit marché une des places emblématiques de la capitale. On avait l’impression que les clients y affluaient non pas seulement pour s’approvisionner en condiments ou légumes, mais aussi pour y prendre un certain bain de foule, tout en savourant les ‘’assaisonnements’’ de l’atmosphère des lieux. C’était un melting-pot de turbulences et de symphonies orchestrées par les va-et-vient des commerçants, des clients et des badauds.

Cette ambiance se répand jusqu’aux abords du marché où s’offraient en spectacles des vendeurs ambulants, des charlatans criant à tue-tête les vertus des produits de la pharmacopée traditionnelle, des charmeurs de serpent, des étalagistes, etc. Bref, tout un ensemble d’images, de couleurs et de sons intégrant tous les ingrédients constitutifs du charme et des brillances du Petit marché. Et voilà pourquoi, jusqu’en 2012, Habou Ganda, centre d’affluence par excellence, était resté un véritable pôle d’attraction pour les habitants de la capitale. Une vie, un monde à part entière !...

Et aujourd’hui, les habitués de ce marché de passage en longeant cette même place où trônait sont saisis d’une irrésistible nostalgie. Et ils ne s’empêchent pas de se demander ce que, finalement, sera fait de ce vaste espace s’étalant sur, plus d’un hectare en plein cœur de la ville. En effet, depuis octobre 2020, suite à la pose de la 1ère pierre pour la construction du Mémorial des Martyrs, dédié aux éléments des FDS tombés sur le champ d’honneur, les travaux tardent toujours à démarrer.

Et en attendant, le Place du Petit marché, reste toujours ce gros meuble rempli de souvenirs, ce ‘’vieux sphinx ignoré du monde insoucieux’’, tel que décrit par Baudelaire dans son poème Spleen, in ‘’Les Fleurs du mal’’.

Assane Soumana

1er octobre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Que n’a-t-on pas encore dit de la force et des attraits de l’argent ? Pour certains, c’est l’argent qui fait le bonheur. D’aucuns clament : le fric, c’est chic ! Toujours est-il que la réalité crève les yeux. Et elle nous miroite à quel point, de nos jours, le pouvoir de l’argent pèse de tout son poids sur la balance pour corrompre les esprits, en nous entrainant vers une défaite totale des valeurs sociales jadis dominées par la confiance mutuelle, la fraternité et surtout la solidarité.

Et voilà que, de nos jours, à cause de l’influence de l’argent, le moindre service rendu au prochain est monnayé, et se paie rubis sur ongle. Vous envoyez un enfant vous acheter quelque chose chez le boutiquier du coin, le chérubin vous rétorquera que ‘’ça consomme du carburant’’, autrement il faudra payer pour. Vous sollicitez un coup de main d’un groupe de jeunes gens pour pousser votre vieille guimbarde de voiture qui refuse de démarrer, ils vous parleront en terme clair de ‘’contrat’’ pour le prix de la poussée, etc.

De simple moyen d’échanges commerciaux, l’argent est devenu, par ces temps qui courent, une véritable fin en soi. C’est, on peut dire, la chose la plus convoitée. Tant et si bien que ces coupures de papiers à l’odeur forte et ces petites pièces rondes sont en passe d’empester la vie sur terre. Désormais, c’est l’argent qui régule les liens de parenté, d’amitié, et même l’atmosphère du foyer conjugal. C’est encore l’argent qui détermine le rang social, qui vous donne droit aux honneurs, et qui sert de clé pour vous ouvrir toutes les portes. Toutes choses qui expliquent pourquoi tout le monde se trouve lancé dans une ruée vers la fortune.

Aujourd’hui, il y en a (et ils sont nombreux !) qui ne reculent plus devant les obstacles et les moyens de se faire de l’argent, beaucoup d’argent ! Et l’enjeu, quand on arrive à en amasser à profusion, c’est de pouvoir le mettre à l’abri des regards envieux et des ‘’brouteurs’’ pour lesquels l’escroquerie est devenue un corps de métier à part entière. Ce qui est une autre paire de manches…Car, ceci expliquant cela, à la ‘’boulimie financière’’ des uns, est venue se greffer l’audace des escrocs et autres malfrats boutonneux tapis dans l’ombre, devenus As dans l’art de vous extorquer votre ‘’chère’’ fortune.

Le hic avec le fric, c’est qu’il mine gravement des rapports sociaux. Aussi, à cause de cette forte tentation que l’argent exerce sur les hommes, il n’est plus question de faire confiance à autrui. Car il y a toujours des ‘’malins’’ qui, une fois la somme en poche, n’hésiteront pas à te la ‘’carotter’’ avant de se fondre dans la nature.

Devant cette dérive corruptrice que le fameux billet de banque exerce sur le monde des humains, on est tenté de regretter les temps immémoriaux du système de troc, et du fameux cauri, où les démons du ‘’fric à tous prix’’ n’étaient pas encore là pour empester les rapports entre frères et sœurs, maris et femmes, cousins et cousines, amis et amies, et même entre pères et fils.

Assane Soumana(onep)

24 septembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Je suis toujours éberlué de voir des gens en train de frimer en claquant des liasses de billets en coupures de 10.000 FCFA, de 5.000 FCFA, et autres billets craquants aux griots, lors des réjouissances sociales. C’est à croire qu’il en pleut des billets. Et cette pratique, qui est presque toujours au rendez-vous des réjouissances organisées, chez nous au Niger, lors des mariages, baptêmes, meetings politiques et autres soirées culturelles, est en fait profondément enracinée un peu partout en Afrique, en Afrique seulement !...

En Côte d’Ivoire, cette pratique qui est très répandue a des noms très évocateurs : ‘’festiboulance’’ et ‘’travaillemment’’ ! Elle consiste à ‘’faroter’’ en dansant tout en distribuant, à tours de bras, des billets de banque flambant neufs, en Francs CFA, en Euro ou en dollars US, pour faire ‘’son petit malin’’.  Ce phénomène est plus apparent dans les vidéoclips de Coupé-décalé qui affichent toute l’exubérance des vedettes du ‘’Coupé-décalé’’. Ainsi, tout ‘’coupeur-décaleur’’ digne de ce nom doit se distinguer par ses grandes apparences et son sens du gaspillage : chaînes et bracelets scintillants, cigares et liasses de billets flambant neufs, voitures, motos et habits de luxe, sont ses principaux attributs. Tout ceci au grand bonheur de ceux qui savent bien les flatter à coups de ‘’atalakou’’. Car, nous apprend la fameuse fable de La Fontaine, ‘’tout flatteur vit au dépens de celui qui l’écoute’’.

Même chose au Congo, où ‘’Ambianceurs’’ et ‘’Rois de la sape’’ rivalisent d’extravagance, aussi bien en s’habillant en grande pompe et dans le style ‘’toujours plus coûteux’’ que dans leur propension à ‘’bazarder’’ l’argent en public.

A côté de nous, au Mali, le phénomène est encore plus criard. J’ai encore la berlue rien qu’en pensant aux images de cette vidéo nous venant des coins huppés de Bamako, largement distribuée via les réseaux sociaux. Sur cette vidéo, on  voit une jeune dame majestueusement assise, avec devant elle une mallette entre-ouverte exhibant à ras-bord des briques d’argent d’un million de Francs CFA chacune. Galvanisée par les louanges d’une griotte, elle-même bardée de bijoux en or, notre distinguée dame attrape une brique (un million de Francs CFA !) qu’elle tend à la griotte, puis une autre, une autre encore, et ainsi de suite… Une bonne dizaine de millions claquées en quelques minutes, et sans le moindre signe de remord !

Mais, nous a-t-on rassuré, derrière tous ces extravagants gestes de générosité, se cache une complicité sur fond de mise en scène savamment montée. En effet, il semblerait que, dans la plus part des cas, tout se fait sur la base d’un jeu subtile d’arrangements préalables entre les griots et les généreux ‘’distributeurs de billets’’. Aussi, après coup, la rondelette somme dilapidée sous les yeux du public est discrètement retournée à son propriétaire par les griots, quitte à ces derniers de se contenter d’un million, voire 500.000 F, pour quelques millions dépensés. Heureusement !...

Assane Soumana(onep)

17 septembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Au moment où la métropole ivoirienne, Abidjan, se met à l’heure de la vidéo verbalisation par le biais des radars dans l’espoir de mieux gérer les difficultés liées à la mauvaise conduite des automobilistes, jetons un petit clin d’œil sur ces comportements tout aussi dangereux qu’irrévérencieux qu’on rencontre, quotidiennement et à tout bout de champ, dans la circulation à Niamey. A ce propos, ne vous est-il pas arrivé de voir un Monsieur débouler au carrefour au volant d’une grosse 4x4, le téléphone à la tempe, traverser en brûlant le feu rouge et la priorité aux autres usagers ? Cela fait partie des scènes courantes du trafic routier à Niamey et ça s’appelle : imprudence notoire et incivilité !

N’avez-vous pas l’habitude de voir un automobiliste jouant au ‘’Monsieur plus pressé’’ dépassant avec une certaine arrogance toute une file de véhicules embouteillés et à l’arrêt au niveau d’un carrefour, pour ensuite se positionner gaillardement plus loin devant, quitte à forcer l’entrée dans la file au détriment des autres usagers ? Une telle manœuvre, qui porte en elle toute la charge du mépris à l’égard des autres, ne se voit qu’à Niamey, et ça s’appelle : insolence à l’état pur ! Dans certains pays voisins comme au Burkina Faso et au Bénin, une telle pratique est sanctionnée sans faiblesse par les agents de la circulation routière qui, en plus d’une amende, vous obligeront à retourner derrière pour rentrer dans le rang comme tous les autres usagers.

Un compatriote qui s’est aventuré à vouloir tenter une telle manœuvre à Cotonou, oubliant qu’il n’était pas dans la jungle de la circulation à Niamey, garde encore un amer souvenir de son outrecuidance. Un agent de la circulation lui a simplement intimé l’ordre de reculer pour regagner le bout de la file ! Il s’en est sorti avec d’atroces douleurs au cou, tellement la manœuvre en marche arrière était pénible et la distance longue. 

Mais le pire, c’est quand un taximan se trouvant devant vous s’arrête net et sans sommation pour prendre un client, vous mettant ainsi en difficulté. C’est à cause de genre de manœuvre qu’il est fréquent de voir dans les rues de Niamey de vilaines scènes de carambolage mettant généralement en cause un taxi et un autre véhicule, voire plusieurs. Ne parlons même pas du comportement suicidaire (sinon criminel) de tous ces jeunes jouant aux Mad Max en défiant toutes les règles de la prudence au volant de bolides.

Il y aussi les deux roues. Ah, les motos, elles donnent des frissons !...A Niamey, les motards sont dignes du titre de ‘’rois de l’imprudence’’. Téméraires comme pas permis, on les voit roulant toujours à vive allure, comme s’ils étaient grisés par le rugissement du moteur, slalomant entre les automobiles qu’ils doublent, tantôt à gauche tantôt à droite ! Et moindre contact, c’est la catastrophe ! Combien de jeunes gens sont aujourd’hui condamnés à marcher avec des béquilles à cause de ces ‘’motos-folles’’ ?

Tous ces mauvais comportements observés chez les conducteurs dans la circulation à Niamey, et qui sont très loin d’être exhaustifs pour décrire la réalité, se résument à deux mots : imprudence et discourtoisie. Avec tout ça, c’est crise cardiaque garantie…

Assane Soumana(onep)

10 septembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/