L'air du temps

Saisissant l’opportunité de la célébration, le 31 août dernier, de la journée africaine de la médecine traditionnelle, nous relançons le débat sur la problématique du traitement de certaines maladies tropicales dont la prise en charge médicale devient de plus en plus compliquée pour la médecine moderne. Nous sommes loin d’oublier que, depuis la nuit des temps, l’homme a toujours fait recours aux vertus curatives des plantes, dont nos ‘’magori’’ et autres tradi-thérapeutes détiennent les secrets. Aujourd’hui encore, à l’épreuve des faits, la médecine traditionnelle reste et demeure un volet incontournable du dispositif médical.

En prenant le cas précis du paludisme, les anciens se souviennent que la médecine traditionnelle a été toujours à la hauteur du défi pour traiter cette maladie (et tant d’autres encore), efficacement et sans la moindre complication, à coups de décoctions d’herbes et d’arbustes. Le kinkéliba en est un exemple assez illustratif. Mais, il a suffi que les industries pharmaceutiques modernes s’en mêlent pour proposer des produits plus sophistiqués (donc plus chers et rentables avec des retombées comptées en espèces sonnantes et trébuchantes), pour provoquer une sorte de ‘’radicalisation’’ du fameux plasmodium falciparum, le germe du palu. Et voilà qu’il semble résister à tous les traitements indiqués. De sorte que, de nos jours, quand les moustiques vous sucent le sang pour vous refiler le paludisme, c’est au tour des cliniques et des pharmacies de vous sucer le gousset jusqu’au dernier franc. Ce qui met cette maladie quasi-endémique au centre d’un gigantesque et florissant business. 

Autrement, l’on ne peut pas expliquer la cause de toute cette hargne et ces hostilités à l’encontre de certains grands chercheurs en pharmacologie estimant que, pour traiter le paludisme efficacement et à moindres frais, il faille simplement promouvoir le recours à l’Artemisia annua. Il se trouve en effet que la molécule de cette plante miracle, l’artémisinine, est unanimement reconnue comme étant la plus efficace contre cette maladie qui s’affiche comme des plus grands problèmes de santé publique en Afrique. En dépit du fait que l’efficacité de cette plante contre le palu ait été clairement avérée, il est à chaque fois demandé à tous ceux qui pensent qu’il faut orienter les patients vers son utilisation à grande échelle de  fermer leur ‘’grande gueule’’, comme ce fut le cas avec le Professeur Didier Raoul pour avoir osé dire qu’il suffisait de quelques comprimés de Nivaquine pour guérir de la Covid-19.

Aujourd’hui, beaucoup d’observateurs restent sceptiques sur l’efficacité des médicaments estampillés des grandes marques des multinationales pharmaceutiques pour traiter certaines maladies. Et ce n’est pas un hasard si les autorités sanitaires ont finalement jugé utile de se tourner vers les secrets de la médecine traditionnelle dans l’espoir de relever le défi contre la pandémie du coronavirus.

Que dire, sinon que notre pharmacopée traditionnelle des temps immémoriaux, ses herboristes ‘’magori’’, ‘’boka’’ et ‘’zima’’ ainsi que ses mixtures et autres breuvages qui permettent de guérir de tant de maux, ont encore des beaux jours devant eux.

 Assane Soumana(onep)

03 septembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

En ce stade de la saison d’hivernage, le supplice des populations nigériennes, ce n’est pas seulement le calvaire lié aux inondations et autres intempéries, mais c’est aussi et surtout les misères des attaques des nuées de moustiques qui envahissent la cité en y disséminant la maladie du paludisme. Ces derniers temps, le paludisme est sur toutes les lèvres. Et il suffit de faire un tour au niveau de nos centres de santé pour mesurerer l’ampleur du désastre. Presque tous nos dispensaires, cliniques et hôpitaux ne désemplissent point de patients fébriles, grelottant d’accès de fièvre aiguë.

Au moins là, l’ennemi public est bien connu et identifié: le fameux anophèle, cette femelle ‘’sorcière’’ du moustique ! Insaisissable et agaçant, ce petit insecte quasi-invisible constitue en lui seul un véritable problème de santé publique en Afrique. En plus du fait que ses piqûres sont douloureuses, l’anophèle dissémine un peu partout des agents pathogènes susceptibles de développer le paludisme ou malaria, ainsi que d’autres maladies bactériennes comme la fièvre jaune. Avec tous ces effets nuisibles, il ne serait pas de trop  de classer sa redoutable trompe au répertoire des ‘’armes non conventionnelles de destruction massive’’.

Dire que le Programme de lutte contre le Paludisme a voulu anticiper sur la saison en mettant à disposition des moustiquaires pour les femmes enceintes et des médicaments dans des formations sanitaires pour faciliter la prise en charge des cas simples et sévères, ainsi qu’à travers des actions de sensibilisation. Aussi, ayant mesuré la gravité de la situation à Niamey, les autorités de la ville s’apprêtent à engager une vaste opération ‘’musclée’’ de démoustication pour débarrasser les quartiers de la capitale de la menace de cette bestiole tueuse !

Mais, le combat est loin d’être gagné d’avance. En effet, on constate que, ces dernières années, les moustiques ont sournoisement développé des moyens de résistance aux médicaments, jadis très efficaces dans le traitement du paludisme. Désormais, il faut s’armer d’autres médicaments de pointe, de nouveaux protocoles de traitement et surtout se mettre sous sérum, de longues journées durant, pour guérir du paludisme qui tend à devenir une maladie endémique.

La résistance s’étend aussi aux insecticides sur lesquels nous comptons gagner le combat. C’est comme si, au fil des années, les moustiques ont élaboré des ‘’stratégies’’ pour contourner les moyens de prévention développé par l’homme pour se préserver contre eux et la maladie qu’ils propagent. Ainsi, quand vous les bombardez à coups d’insecticide, ils trouvent les moyens d’en neutraliser les effets. Et  si vous vous barricadez derrière les filets de votre moustiquaire ou sous le ventilateur, il y a toujours parmi eux de fins stratèges pour vous atteindre, en volant à rase-motte ou en rampant sur le drap. Des actes dignes de banditisme de grands chemins!...

Assane Soumana(onep)  

27 août 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Mais enfin, que veulent-ils, ces barbares qui tuent sans logique ni discernement ! Qui sont-ils, sont-ils vraiment de la race des humains, sont-ils réellement comme nous des descendants d’Adam et d’Eve ? Des questions, parmi tant d’autres que se pose l’opinion générale !… Et ces interrogations trouvent tout leur sens au regard du degré des violences à la limite de la sauvagerie, mais aussi de l’absurdité, qui entourent ces attaques terroristes aveugles perpétrées, ces derniers temps, au Niger et chez nos voisins, au Burkina Faso et au Mali.

Les récents événements qui dominent l’actualité sur le front sécuritaire attestent de la gravité de la situation dans la zone dite des ‘’trois frontières’’.  Ainsi, le lundi 16 août 2021, 37 citoyens civils (hommes, femmes, enfants et vieillards) du village de Darey Dey, dans la zone de Banibangou (région de Tillabéri), ont été froidement abattus et quatre (4) autres ont été blessés, alors que ces victimes vaquaient paisiblement à leurs occupations quotidiennes de travaux champêtres.  C’est d’ailleurs la deuxième attaque du genre perpétrée contre les habitants de ce même village en moins d’un mois, la première ayant fait une dizaine de morts. Et à chaque fois, les assaillants ont lâchement fui pour se fondre dans la nature, sans le moindre remords, mais les mains souillées de sang d’innocents !…

Quelques jours auparavant, le dimanche 08 août 2021, au Mali, ce sont plus de 50 civils qui ont été tués dans des attaques simultanées contre trois villages, dans la région de Gao. De l’autre côté de la frontière, au Burkina Faso, l’ombre de la mort a encore plané, mercredi dernier, dans la localité de Gorgadji (province du Soum) dans la région où 47 personnes, dont 30 civils, 14 soldats et trois Volontaires pour la Défense de la Patrie, ont été tués. Mais là, le crime n’est pas resté totalement impuni car 58 terroristes y ont laissé leur peau et de nombreux autres ont été blessés avant que la ‘’meute de lycaons’’, ne prenne la fuite.

Absurdité et ignominie,  quand ces colonnes de ‘’motards de la mort’’ armés jusqu’aux dents prennent délibérément pour cible des populations civiles innocentes, désarmées et sans défense ! Sauvagerie et folie, quand ces lugubres hommes en armes tapis dans la verdure vont jusqu’à surprendre des paisibles paysans dans leurs champs et tirer sur eux sans sommation jusqu’à ce que mort s’en suive, à l’heure où ces derniers trimaient pour arracher à la terre de maigres produits de leur subsistance !

Finalement, même la lancinante question qui revient sur toutes les lèvres, celle de savoir ce que veulent les terroristes reste sans réponse. Car en plus du fait que ces gens n’ont rien revendiqué à personne, ils agissent royalement en contre-courant de la cause et des principes sacro-saints de l’Islam qu’ils prétendent vouloir défendre. Car, nulle part, l’Islam, cette religion de paix et de tolérance, n’a recommandé ou sacré la mise à mort d’une personne par une autre, qui plus est, des musulmans innocents.

Assane Soumana(onep)

20 août  2021
Source : http://www.lesahel.org/

 

Entre 120 et 144 mm de pluie, et voilà toute la ville de Niamey transformée en une énorme éponge imbibée d’eau. En effet, la forte pluie qui s’est abattue sur la capitale, dans la nuit du 10 au 11 Août 2021, a littéralement plongé la ville dans le chaos. Les images qui ont déferlé sur les réseaux sociaux attestent de la désolation des victimes traquées par les eaux jusque dans leur dernier retranchement, avec des maisons remplies d’eau telles des piscines. Dans les rues de la capitale, les images ne sont pas non plus belles à voir : des rues baignant dans des lacs aussi vastes que le Tanganyika, des routes submergées et démolies par des eaux furieuses, des ouvrages d’assainissement (dont le grand collecteur de Gountou Yéna) saccagés, des maisons et des murs effondrés, des voitures piégées, etc. Pire, il a même été enregistré cinq (5) cas de morts d’homme !

Au regard de toutes ces scènes de désolation, les habitants de la capitale, notamment ceux résidant dans les quartiers ou les zones à risque d’inondations sont désormais sur le qui-vive. Et, aujourd’hui, pour flanquer une belle frousse à la plupart des Niaméens, on ne peut pas faire pire que de  leur annoncer l’imminence d’une ‘’forte pluie’’ évoluant en direction de la région du fleuve.

Devant cette réalité criarde qui atteste de l’insuffisance (souvent l’absence) des infrastructures d’assainissement des eaux dans la plupart des quartiers de Niamey –notre belle capitale !-, il y a lieu de revoir la copie. Il revient ainsi aux autorités compétentes (mairies et ministères concernés), toutes interpellées sur la question, de prendre à bras le corps cet épineux problème lié à la récurrence des inondations.

Il s’agit de s’asseoir autour d’une table pour dégager des pistes de solutions pouvant permettre d’aboutir à des solutions durables en vue d’une meilleure canalisation des eaux de ruissellement et mettre ainsi les habitants des zones à risques à l’abri de tout désagrément. Et quiconque sait d’office que ce sempiternel problème des inondations ne saurait se résoudre autrement que par la construction d’ouvrages d’assainissement adéquats, aussi bien en quantité qu’en qualité. Pour ça, il faudra certes une volonté politique farouche et la mobilisation de moyens financiers colossaux, mais le jeu en vaut la chandelle. Car, il y va de la quiétude et de la sécurité des citoyens.

Pour leur part, nos ingénieurs dans le domaine, doivent faire preuve de leur ‘’incroyable génie’’ dans la conception et la construction des ouvrages durables. Ils doivent surtout tenir compte des effets dévastateurs du changement climatique qui, apparemment, ne sont pour reculer. Aussi, il leur revient d’anticiper en construisant des collecteurs, caniveaux, avaloirs, et autres ouvrages plutôt appropriés à même de supporter la pression des eaux des fortes pluies et de les canaliser sans dommages pour nos villes.

Assane Soumana(onep)

13 août  2021
Source : http://www.lesahel.org/

Depuis mercredi dernier, les candidats aux examens du Baccalauréat, session 2021, se creusent les méninges en affrontant les différentes épreuves. Autrement dit, l’heure de vérité a sonné. Il  se trouve que, cette année, ce face-à-face avec les épreuves se présente à eux dans un contexte particulier dominé par le ferme engagement des autorités de tutelle à jouer la carte de la crédibilité et de l’équité des examens. Aussi, en plus des dispositions pratiques prises par les responsables en charge de l’organisation pour faire en sorte que ces sessions ne soient entachées d’aucune irrégularité, la Haute Autorité à la Lutte Contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA), pour sa part, veille aux grains en déployant sur le terrain toute une armada d’agents ayant pour mission de garder un œil acéré et omniprésent sur tout le processus, jusqu’à la proclamation des résultats.

Pour instaurer et maintenir la rigueur dans le contrôle, tout le monde est d’accord ! Cependant, il ne faudrait pas perdre aussi l’autre côté de la chose pouvant apparaitre comme un revers de la médaille. En effet, le danger qu’on pourrait craindre, c’est que toute cette pression sur les candidats et de leurs examinateurs (surveillants et correcteurs des épreuves) ne se traduise pas par d’autres effets insoupçonnés, préjudiciables aux candidats. Par exemple, on n’est pas sans savoir que même pour certains candidats (même les brillants !), cette atmosphère ambiante de solennité pesante, à travers le va-et-vient intempestif de l’autorité que représentent ces ‘’hommes  en gilet’’, peut-être source de panique, donc d’un échec annoncé.

Idem pour les correcteurs qui, devant toute cette pression, pourraient sombrer dans une irrésistible crainte d’être fichés comme étant des insidieux ‘’distributeurs’’ de notes gracieuses. Pour ces derniers, plutôt soucieux de ne être soupçonnés ou accusés d’un quelconque ‘’délit de complaisance’’, la tentation est forte d’en rajouter à la rigueur en  serrant trop la…note ! L’enjeu étant de s’en laver les mains, certains seraient tentés de coincer les candidats. Ce sont là des aléas qui pourraient piper le jeu au détriment des candidats. Il faudrait donc en tenir compte en veillant aussi sur la crédibilité de certaines notes trop sévères.

Mais enfin, pour ceux des candidats qui se sont bien préparés l’échéance en trimant jour et nuit sur leurs livres et cahiers, cette atmosphère surchauffée de rigueur apparait comme un gage de réussite. Ce qui n’est pas tout à fait le cas de ceux qui, comme la cigale, ont passé toute l’année à chanter, à danser et à parlementer au sein des ‘’fadas’’, loin des livres et des cahiers. Ces derniers, une fois devant les épreuves, se retrouvent seuls face à leur destin. Car le fameux ‘’tuyau’’ sur lequel certains candidats pouvaient compter à une certaine époque, ne sera plus d’aucun secours pour eux. Le temps de la fraude est révolu, et désormais les postulants au précieux parchemin ne doivent plus compter que sur ce qu’ils ont enregistré et sauvegardé dans leur propre... ‘’disque dur’’.

Bonne chance à tous les candidats !

Assane Soumana(onep)

06 août  2021
Source : http://www.lesahel.org/

 

Décidément, on ne sait plus comment faire, ni à quel saint se vouer, pour être à l’abri du risque de se voir dépouillé de ses biens en se déplaçant dans les rues de Niamey. Tu marches à pied, tu es à la merci des coupe-jarrets aux yeux de hibou tapis dans l’ombre dans les coins obscurs de certains quartiers, sinon de ces jeunes spécialisés du vol à l’arraché. Tu empruntes un taxi, tu peux très facilement tomber dans la…nasse d’un de ces taximen indélicats qui usera de mille et une astuces pour te voler ton fric ou quelques biens précieux.

Tout récemment une bonne dame en a fait l’amère expérience. En effet, ayant emprunté un taxi pour se rendre quelque part vers Koira Kano, la cliente du taxi a été surprise de voir le taximan s’arrêter en cours de chemin pour lui signifier que finalement il ne peut pas aller à la destination indiquée, et que par conséquent elle doit descendre pour chercher un autre taxi. Et pour sortir du taxi, la cliente a dû passer par mille gesticulations pour ouvrir la portière, la poignée de l’intérieur étant cassée. Et, au moment où elle se débattait pour ouvrir la portière, un jeune homme assis sur le siège arrière du taxi (le complice du conducteur) n’eût aucun mal à soutirer le téléphone portable flambant neuf du sac de l’infortunée cliente.  Mais la pauvre ne s’en rendra compte que tard, quand le taxi a déjà disparu dans la nature. Un autre client qui a connu la même mésaventure, toujours avec la même tactique de vol, s’est vu dépossédé de la modique somme de 80.000 FCFA. 

Que dire, sinon que le milieu des taxis a été infiltré par une nouvelle race de faux taximen qui excellent dans le vol à la tire, voire dans le brigandage. Aujourd’hui, dans cette immense forêt des taxis qui pullulent dans les rues de Niamey, se cachent des taxis dangereux. Un phénomène qui, en toute évidence, peut porter attente à la crédibilité des taximen.

Et c’est à juste titre d’ailleurs qu’un responsable du syndicat des conducteurs de taxi qui s’exprimait sur les ondes d’une radio de la place, en juin 2020, n’est pas passé par quatre chemins pour demander aux autorités compétentes de prendre des mesures draconiennes contre ces ‘’faux taximen’’ qui ‘’gâtent le nom’’ de leur corporation. Estimant que les conducteurs de taxi ne doivent pas payer les pots cassés de cette crise de confiance naissante entre les clients et eux, il a demandé que des investigations sérieuses soient menées en vue de séparer les bons grains de l’ivraie.

En attendant, le syndicat des conducteurs de taxi conseille aux usagers d’observer un certain nombre de règles de vigilance pour éviter de tomber dans le piège sordide des ‘’taximen-gangsters’’. Ainsi, les clients doivent éviter de prendre des taxis ne portant pas de numéro de portière (ou l’insigne de tête de taxi) et les taxis dont les portières ne s’ouvrent pas de l’intérieur, mais aussi ils doivent éviter d’être placés entre deux gaillards qui pourraient être des potentiels voleurs, complices du conducteur.

Par Assane Soumana

30 juillet  2021
Source : http://www.lesahel.org/ 

La Tabaski est venue, puis elle est passée laissant derrière elle une traînée d’effluve de viande sautée, mais aussi de lassitude pour les pères de famille qui ont dû vider le fonds de leur ‘’gibecière’’ pour faire face aux dépenses liées à la fête. En effet, pour en arriver là, ces derniers ont dû se soumettre à un tout un lot de sacrifices pour s’offrir un bon…sacrifice d’Abraham ! Il leur a d’abord fallu débourser les fonds nécessaires aux préparatifs de la fête, en termes de frais d’achat d’habits de fête et autres ingrédients entrant dans le cadre de l’assaisonnement du repas de fête et de la grillade du méchoui. Mais, en vérité, comparée à la dépense essentielle qui est l’achat du mouton de tabaski, tous ces frais ne relèvent que de simples détails.

Il se trouve que, cette année, la fête du mouton s’est présentée aux fidèles, en l’occurrence les salariés, à une date quelque peu alambiquée. En effet, à la date du 20 juillet, nous sommes très loin des salaires de fin juin, et à quelques encablures de l’échéance des salaires du mois en cours. Il a fallu donc pour beaucoup adopter le système D (D, comme débrouillardise !..) pour faire face à tout le cortège de dépenses incompressibles liées à la fête. Mais les vendeurs de moutons, eux, n’en ont que cure ! Ils ont persisté et signé en maintenant la pression de la surenchère, tant ils étaient sûrs que, bon an mal an, les pères de famille allaient ‘’sortir l’argent’’. Même s’il leur faudra plonger la main dans un trou abritant un… cobra royal en furie !

Il en fut ainsi et, en fin de compte, chacun a pu se doter du précieux animal au prix de ses moyens. Avant tout, parlant du sacrifice d’Abraham, il est clairement écrit que ‘’les œuvres ne valent que par l’intention qui les motive’’. Aussi, les gens ont désormais compris que la Tabaski n’a rien d’une compétition où il faut faire étalage de sa fortune en exhibant aux yeux des voisins tout un troupeau de gros et beaux béliers, encore moins une occasion pour constituer une réserve de viande sautée en vue de jouer au goinfre, des semaines ou le mois durant.

Et finalement la fête fut belle. Car, force est de constater que le jour de la fête, les rues de Niamey étaient gaies, avec en toile de fond des foyers de grillade de moutons bien dodus en broches dans toutes les rues et ruelles, avec les effluves des méchouis se répandant dans tous les quartiers. Mais enfin, quelle aubaine pour les enfants qui, eux, ont trouvé là une bonne occasion de se régaler ! Tout au long de la journée de la fête, on les a vus se démenant dans tous les sens autour du bûcher, brochette de viande dans une main, bouteille de jus de fruit dans l’autre. Les morceaux de viande de premier choix aussitôt grillés, aussitôt engloutis, on passe au méchoui. Et le lendemain matin, place à la distribution de la viande aux parents, amis, voisins, aux mendiants faisant le porte-à-porte, le gros sac en bandoulière à la quête de la viande grillée. En un mot, la fête de tabaski, c’est festin pour tous !...

Assane Soumana

23 juillet  2021
Source : http://www.lesahel.org/

L'air du temps : Tabaski, ou le mouton de tous les défis

Mouton par-ci, mouton par-là ! C’est dans l’air du temps…A une semaine de la fête de Tabaski, le mouton est au centre de toutes les préoccupations pour les pères de famille. Tout se passe comme si en toute chose, les gens jouent à se compliquer la vie. Car, si on s’en tenait aux critères prescrits par l’islam au chapitre du sacrifice d’Abraham, il apparait clairement que l’Islam a bien voulu nous mettre à l’abri de certaines exagérations qu’on observe autour du choix du mouton qu’on veut toujours plus gros, donc plus coûteux.

En effet, selon les préceptes de l’islam, les conditions essentielles imposées aux fidèles, c’est que la bête soit exempte d’un certain nombre de défauts apparents, à savoir : ne pas être borgne, ne pas être boiteuse ou visiblement malade, avoir l’âge minimum obligatoire de six mois pour le mouton, d’un an pour la chèvre, de deux ans pour la vache et de cinq ans pour le chameau. D’ailleurs, on pourrait même se passer de cette cristallisation outrancière portée sur le mouton.  Car, il est permis aux musulmans de faire un sacrifice collectif pour ce qui est du gros bétail, à raison d’un chameau ou une vache pour sept personnes.

Mais, en dépit de toutes ces facilités, non seulement le mouton reste au cœur de tous les défis : il faut trouver à tous prix, souvent même par des voies défiant les règles et les principes simples de la morale islamique. Tant et si bien que, à observer de près, on pourrait se demander si certains sacrifices pourraient être bien exaucés, au regard des méthodes peu orthodoxes d’acquisition du mouton ainsi que des sources des moyens financiers utilisés. Car, pour y parvenir, il y en a qui ne reculent devant aucun obstacle. Et même si l’argent se trouve dans un trou habité par un cobra royal, ils trouveraient le moyen d’y plonger la main pour s’en procurer. Vol, arnaque, endettement abusif, tout passe !... Plus grave est le cas de certains qui assimilent la taille et le nombre des moutons sacrifiés à un simple challenge pour faire la différence avec le voisin.

Toujours est-il qu’à l’heure actuelle, même pour les pères de famille ayant ‘’béliers en enclos’’, le poids du stress est loin d’être apaisé. Il reste un autre enjeu de taille : celui de pouvoir garder l’animal en lieu sûr jusqu’au jour ‘’J’’ de la fête. Et c’est une équation à plusieurs inconnues !  Car, il faut rester vigilant et se prêter au jeu du chat et de la souris avec les voleurs invétérés qui, à l’approche de la fête de tabaski, jettent leur dévolu sur le ‘’précieux mouton’’. 

Assane Soumana(onep)

24 juillet 2020
Source : http://www.lesahel.org/

Il y a à peine un mois de cela, dans cette même rubrique, nous tirions la sonnette d’alarme sur le réel danger que représentent les crâneries des jeunes chauffards au volant de ces grosses cylindrées qu’ils appellent ‘’Merco’’ ou ‘’Benz’’. On a tous vu ces chauffards, pour la plupart de petits enfants, roulant à tombeaux ouverts et au mépris de toutes les règles de la prudence, dans les rues et les ruelles de la capitale.  Si vous avez déjà été témoin, ne serait-ce qu’une seule fois, du rodéo infernal auquel s’adonnent les conducteurs de ces bolides lancés comme des fusées dans un concert de vrombissements de moteur et de pétarades, alors vous avez une idée claire du péril qu’il y a en la demeure.

L’on a prévenu et d’autres voies se sont élevées dans les quartiers pour désapprouver, mais rien n’y fit. Non seulement le phénomène du ‘’jeu de la mort’’ continue à Niamey, mais aussi il fait de nouveaux émules en s’étendant aux plus petits qui n’ont même pas l’âge de toucher au volant. Et même la police de la circulation routière, censée combattre ce phénomène, semble désemparée et dépassée face aux agissements des jeunes, tout aussi insouciants qu’arrogants.

Et voilà que, mercredi passé, l’irréparable se produisit quelque part vers le quartier Sonuci. Un enfant au volant d’une de ces furieuses ‘’Benz’’ perdit le contrôle de la voiture et fonça sur un groupe de personnes en percutant d’emblée six d’entre elles. Le bilan de ce tragique accident qui n’a pas fini de faire le buzz sur les réseaux sociaux se chiffre à deux morts sur le champ et quatre blessés graves. Et pour exprimer son ras-le-bol, la foule a vite fait de saccager ‘’l’arme du crime’’ que représente la voiture en la mettant en charpies. C’est assurément la tragédie de trop ! Car, avant cet accident mortel, bien d’autres du genre ont été enregistrés à Niamey. Pire, dans la plupart des cas, les crimes sont restés impunis pour des raisons diverses.

A vrai dire, ce comportement irrédentiste de ces jeunes chauffards, que certains n’hésitent pas à surnommer ‘’enfants gâtés’’, n’est autre que la conséquence directe d’une fuite de responsabilité de la part de certains parents face à leur devoir impérieux de bien éduquer leurs enfants en tâchant de les orienter vers le droit chemin. Ainsi, sous prétexte de chouchouter leurs fils, on leur offre les clés d’une luxuriante et puissante voiture comme pour les inviter à aller frimer dans les rues de Niamey, sans mesurer tout le poids des responsabilités que cela implique en termes de danger pour l’enfant lui-même, et pour les autres.

Fort de l’adage selon lequel ‘’qui aime bien châtie bien’’, nous invitons certains parents à revoir leur copie en se disant qu’on peut bien aimer et mignoter son fils sans le ‘’gâter’’, au vrai sens du mot. Car, ce qu’ils semblent ignorer, c’est qu’un beau cadeau de papa ou de maman peut devenir un pire cauchemar, une vraie ‘’machine à tuer’’, pouvant conduire le ‘’petit prince’’ directement en prison, ou carrément …à alahara !  Dieu nous-en garde !...

Assane Soumana

16 juillet  2021
Source : http://www.lesahel.org/

C’est dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu que le Président Mohamed Bazoum a pris les rênes du pouvoir. En effet, lorsque, le 2 avril 2021, alors que se déroulait la cérémonie de son investiture à la magistrature suprême du pays, les Nigériens n’étaient pas  encore sortis de la vive émotion suscitée par les cruelles attaques terroristes perpétrées, quelques jours auparavant, au courant du mois de mars, dans certaines localités du pays avec leur cortège de morts et de désolation.

La mémoire collective des Nigériens était encore meurtrie par les tragédies survenues à Tchomabangou et à Zaroumdareye (région de Tillabéri) où plus de 100 civils sont tombés sous les balles assassines des terroristes, dans la zone de Banibangou ; etégalement où 58 innocents ont été sélectionnés, puis froidement abattus. Dans la zone de Tillia (région de Tahoua), ce sont près de 140 innocents qui ont été sauvagement tués et plusieurs troupeaux de bétail emportés. A Toumour (région de Diffa)  28 personnes ont trouvé la mort. 

Dans les régions de Tillabéri, Diffa, Tahoua et Maradi, la situation sécuritaire était assez délétère avec des attaques par-ci, des enlèvements de personnes et des vols de troupeaux de bétail par-là, sans compter les incessantes exactions perpétrées sur des villages entiers contraints de payer l’impôt aux groupes armés non étatiques.

Devant cette situation somme toute préoccupante, le Président fraichement investi à la magistrature suprême du pays s’est senti en devoir de redonner confiance aux communautés fortement ébranlées par cette crise sécuritaire aigüe. Il fallait restaurer l’autorité de l’Etat dans toutes les zones désertées par les populations et assurer qu’elles peuvent vivre et travailler en toute tranquillité dans le terroir à un moment où la campagne agricole commençait à s’installer. Pour ce faire, il faut plus que des mots et des intentions, mais plutôt des actions musclées et probantes. Ce qui fut fait avec la mobilisation sur tous les fronts des forces de défense et de sécurité, plus que jamais déterminées à s’imposer face aux assauts des groupes terroristes. Pour les zones en passe de devenir le terrain de prédilection pour les assaillants, la réponse s’est traduite par des déploiements massifs et permanents des forces de défense et de sécurité.

Le ton du nouveau revirement dans la lutte contre le terrorisme a été donné dans la région de Tillabéri confrontée, depuis 2017, à une insécurité permanente du fait des attaques terroristes récurrentes menées par des bandits armés. Dans cette région, à la mi-mai 2021, face aux attaques et aux menaces répétées des groupes terroristes, plus de 12.000 personnes, des habitants de plusieurs villages de l’Anzourou, ont été forcées de quitter leur terroir pour se replier sur la ville de Tillabéri et autres localités environnantes. Réagissant sur le vif à cette crise humanitaire ainsi créée, le Président de la République a fermement instruit les autorités compétentes concernées en vue, d’abord de mettre en place un dispositif d’assistance aux populations déplacées, puis de prendre des dispositions urgentes pour restaurer l’autorité de l’Etat dans toute la zone de l’Anzourou en vue de créer les conditions d’un retour rapide des déplacés dans leurs villages respectifs. C’est ainsi que des patrouilles opérationnelles ont été mobilisées pour sillonner tous les villages et y sécuriser les personnes et leurs biens.

A ce titre, une mission composée du ministre de la Défense Nationale et de son homologue de l’Intérieur et de la Décentralisation a été dépêchée sur place à Tillabéri, le 18 mai 2021, en vue d’échanger avec les déplacés sur les mesures qui s’imposaient pour leur retour au bercail. C’est dans cette optique que, le 20 mai 2021, le gouvernement a amorcé le retour des déplacés de l’Anzourou dans leurs villages, sous haute escorte militaire, à la grande satisfaction des populations concernées, des ressortissants de la région, ainsi que de l’ensemble des Nigériens.

Pour témoigner de leur satisfaction, les ressortissants de l’Anzourou résidant à l’extérieur ont dépêché une forte délégation de leurs représentants venant du Togo, du Bénin et du Ghana. Cette délégation a tenu à se rendre jusqu’au Palais présidentiel pour adresser de vive voix leurs remerciements et leur reconnaissance au Président Mohamed Bazoum. «Le Chef de l’Etat s’est beaucoup investi pour résoudre ce problème des déplacés des villages du canton d’Anzourou. (…). Nous avons suivi de près les efforts fournis par le gouvernement pour le retour des déplacés dans leurs villages respectifs. Nous avons remercié le Chef de l’Etat pour sa promptitude.  Nous avons compris qu’il maîtrise bien notre zone et la situation le préoccupe beaucoup», a déclaré le porte-parole de la délégation. Ce même message de reconnaissance à l’endroit du Président de la République a été réitéré par la délégation au cours d’une audience que lui a accordée le Président de l’Assemblée nationale, SE Seini Oumarou.

Protection des populations : les forces armées assurent…

Il y a lieu de constater qu’après avoir perdu la face contre la détermination et la puissance des forces militaires engagées sur le terrain, les pseudo-djihadistes, ou ce qu’il en reste, ont lâchement décidé de se tourner contre des proies faciles que sont les paisibles populations civiles. Aussi, les forces militaires déployées dans la région de Tillabéri, voire dans toute la zone des trois frontières mirent en place une nouvelle stratégie consistant à aller au contact des groupes  terroristes au lieu d’attendre pour subir leurs assauts. Et depuis lors, des actions musclées ont été rondement menées par nos forces et celles de l’opération ‘’Takuba’’, toujours sur pied de guerre dans la zone. Le résultat de cette ‘’chasse aux terroristes’’ s’est traduit par la neutralisation de plusieurs terroristes, la destruction de centaines de leurs motos et la saisie (ou destruction) d’un impressionnant arsenal de guerre. 

Le coup  décisif a été surtout porté contre les forces du mal par l’opération, dénommée Taanli (alliance en langue Gourmantché). En effet, au cours de cette opération conjointe menées par les armées du Niger et du Burkina Faso, plus de 100 terroristes ont été neutralisés, des lots d’armements récupérés ou détruits, ainsi qu’une centaine de motos et de véhicules détruits. Les unités engagées, soutenues par les forces aériennes, ont mené des opérations de reconnaissance, de bouclage, de fouille et de ratissage, notamment dans les localités de Téra et Torodi au Niger, et de Dori, Mansila et Diapaga au Burkina Faso.

Dans la région de Diffa, depuis pratiquement 2015, la population ne pouvait plus dormir sur ses lauriers. Dans cette zone longtemps meurtrie par une insécurité devenue quasi-endémique, les activités d’agriculture, d’élevage et de pêche, jadis florissantes tout au long de la Komadougou et du Lac Tchad, tournent au ralenti. Mais, ces derniers temps, l’on assiste à un revirement spectaculaire de la situation qui a commencé à s’améliorer avec une réelle reprise du contrôle par les forces de défense et de sécurité sur le front de la lutte contre Boko Haram. C’est ainsi que, le vendredi 28 mai 2021, une attaque perpétrée contre la ville de Diffa par des combattants de Boko Haram à bord d'une vingtaine de véhicules a été vaillamment repoussée par les forces terrestres et aériennes de l’armée nigérienne appuyée par la Force multidimensionnelle mixte. Cette attaque, la troisième attaque enregistrée dans la région de Diffa pendant les mois d’avril et de mai 2021, marquera le début de la descente aux enfers pour les combattants de Boko Haram.

Série de revers pour les combattants de Boko Haram

Les habitants de la ville de Diffa ont suivi en direct le déroulement des affrontements ardus, ce jour où une colonne de plusieurs dizaines de véhicules bizarres bardés d’hommes en arme a pris position aux portes de leur cité vers 15h00. La réaction des Forces de défense et de sécurité (FDS) sera rapide et à la hauteur de l’affront. C’est ainsi qu’à coups de tirs nourris, l’attaque a été énergiquement repoussée par nos vaillantes forces qui ont infligé de lourdes pertes à l’ennemi. En effet, dans leur débâcle, les terroristes ont abandonné derrière eux plusieurs corps de leurs combattants, des véhicules, des armements et autres matériels détruits ou saisis.

Idem pour l’attaque du 22 juin 2021 à Bosso au cours de laquelle les assaillants ont été très facilement mis en déroute. La derrière en date a été l’attaque perpétrée, le 29 juin 2021, par des combattants de Boko Haram à bord de dix véhicules qui ont tendu une embuscade à un élément militaire sur l’axe Diffa-Mainé Soroa. Cette attaque a été mise en échec grâce à la vaillance des forces terrestres et aériennes de la Force multinationale mixte (FMM) avec un bilan lourd de 13 terroristes tués, et d’importants matériels détruits ou saisis, le reste des assaillants ayant pris la fuite.

Avec toute cette série de victoires sur l’ennemi, l’on peut désormais envisager l’avenir avec plus d’espoir. Revigoré par ces événements  le Président de la République, SEM. Mohamed Bazoum, a pris la décision tout aussi courageuse que salvatrice de lancer les opérations de retour des populations déplacées dans leurs villages respectifs. La première vague a commencé le 22 juin 2021 et elle concerne près de 6000 personnes représentant près de 2000 ménages du village de Baroua. On a vu ces émouvantes images d’un long convoi de camions militaires remplis de vivres et de passagers lancés en direction de la localité de Baroua, désertée par ses habitants depuis le 30 octobre 2015. S’ajoutent aussi les populations de 18 autres villages ayant emboîté le pas à leurs frères de Baroua en regagnant leur cadre de vie.

Par ce geste salué par le Niger tout entier, le Président Mohamed Bazoum venait de mettre un point d’honneur dans sa promesse de campagne relative au retour des populations déplacées dans leur terroir: Et, pour rassurer et redonner davantage de confiance aux populations de la région de Diffa et galvaniser le moral des troupes, le Président de la République a récemment effectué une visite de portée historique dans le Manga, qui l’a conduit jusqu’à Baroua où il est parti s’enquérir des conditions de réinstallation des anciens déplacés dans ce village resté désert depuis six longues années.

Par Assane Soumana(onep)

12 juillet  2021
Source : http://www.lesahel.org/

Où sont donc passées toute la force et la puissance de nos valeurs authentiques africaines fondées sur le culte de la bravoure et du patriotisme, elles-mêmes tirant souvent leurs sources de l’intarissable ‘’science africaine’’  faite de mystères et de mysticisme ? Avec tous les traumatismes et les angoisses qui absorbent nos esprits face aux atrocités des attaques terroristes à travers nos pays du Sahel, cette question est plus que jamais dans…l’air du temps.

Aujourd’hui, nombreux sont les observateurs qui se retournent vers le passé pour interroger l’histoire, notre histoire à nous ! Et le rétroviseur de l’histoire, fidèlement, nous renverra les reflets de ce qui nous étions vraiment, d’où nous, et de ce que nous sommes.

A nous, Nigériens, le rétroviseur fera défiler le film de la valeureuse armée Haoussa du Damagaram qui, en 1898, s’opposa farouchement à l’avancée de la colonne expéditionnaire, après avoir exterminé la mission Cazemajou ; de ces guerriers Songhaïs, descendants d’Askia Mohamed, qui se sont courageusement soulevés, en 1906, contre des postes français aux bords du fleuve Niger ; de ces cavaliers Djerma conduits par le féroce Issa Korombé qui anéantirent les prétentions des guerriers toucouleurs tentant de se tailler un empire en plein Niger ; de ces chameliers Kel-Gress, ces troupes de Fihroun, de Kaoucen et de Tegama, qui infligèrent de rudes défaites aux colonisateurs, les obligeant à replier dans un Fort; de ces vaillantes populations Toubou du Manga qui ne firent jamais allégeance aux forces d’occupation, etc.

Aux cousins et amis du Mali, le rétroviseur leur rappellera qu’ils sont les authentiques et dignes descendants de toute une génération de grandes figures guerrières de la trempe de Da Monzon Diarra de Ségou, de Soundiata Keita, de Sonni Ali Ber, du téméraire Bakari Dian Koné, de Soumaoro Kanté, grand sorcier roi de Sosso, de Silâmaka Ardo, vaillant guerrier peulh de Macina, etc.

A nos frères du Burkina Faso, descendants de Yennenga, mère mythique du peuple mossi et du puissant roi et magicien Moro Naba Kouda, le rétroviseur projettera quelques épisodes de la révolte des ancêtres du pays Lobi et du Sahel qui mirent à mal l’administration coloniale ; de la révolte qui, en 1915-1916, embrasa tout l’ouest du pays Bobo jusqu’à Koudougou et Bamako, ainsi que du soulèvement de ces habitants de douze villages de la boucle de la Volta qui, en 1915, prirent les armes contre le pouvoir colonial en jurant de ne les déposer qu’après son départ définitif, etc..

Nous n’étions pas là pour voir et grandir de ces hauts faits, mais les historiens et leurs livres nous les ont enseignés. Aussi, en ces moments cruciaux de crise sécuritaire, il nous revient de nous ressourcer dans ce passé glorieux, mais parfois douloureux, à travers lequel nos ancêtres ont fait l’essentiel en nous léguant de belles leçons de courage pour faire face à l’ennemi, qui qu’il soit et d’où qu’il vienne.

Assane Soumana(onep)

02 juillet  2021
Source : http://www.lesahel.org/

Ces dernières années, le Niger a toujours su conserver sa place de ‘’bon dernier’’ dans le classement OMS des pays d’Afrique à haute consommation d’alcool. A priori, pour un pays à forte dominance musulmane comme le nôtre, la nouvelle est plutôt réconfortante. Mais, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Car, cette faible densité d’ivrognes et autres patentés adeptes de Bacchus, révèle malheureusement une autre réalité plus grave : les ravages des produits stupéfiants chez les jeunes dans nos villes et villages ! Un tel phénomène, vous-en convenez, mérite une grande attention. Car, comparé aux produits stupéfiants et psychotropes, les boissons alcoolisées sont plutôt avenantes. Les drogues, ça ruine l’âme et met l’esprit en orbite sur une mystérieuse planète : l’univers de la folie et de la violence gratuite. 

La réalité est là, à force de se shooter de toutes sortes de drogues, nombre de nos jeunes à la fleur de l’âge ne sont plus que des épaves humaines ambulantes. Dans certains quartiers de Niamey, les signes de ce phénomène sont perceptibles à tout bout de champ, avec des jeunes complètement ‘’givrés’’ qui jonchent les rues.

Vivant en marge de la société, ces derniers se shootent à la paille (une autre appellation du chanvre indien dans le milieu des accros). Ça, c’est pour les plus défoncés…S’y ajoute aussi la grande masse des consommateurs de l’ombre. Et de nos jours, en plus des gares et des places des marchés, la consommation de la drogue n’épargne plus les milieux scolaires où des jeunes arrivent (on ne sait comment) à s’approvisionner en produits stupéfiants. Et, l’effet du mimétisme faisant le sale boulot, de plus en plus de jeunes scolaires se laissent entrainer dans la consommation de la drogue. D’où d’ailleurs cette montée fulgurante des crimes et autres actes de violence observée, ces dernières années, dans nos centres urbains.

La situation est encore pire dans nos villages et hameaux. Là, chanvre indien, Tramol et autres comprimés aux noms assez évocateurs, tout passe !... Consommés quotidiennement à coups de plaquettes entières, ces produits disposent aujourd’hui de leur petit monde de consommateurs invétérés et de dérèglés ! Il semble même que, dans nos villages, ces drogues sont en passe de devenir le véritable ‘’ carburant’’ pour les paysans pour affronter les rudes travaux champêtres. Même les femmes ne sont pas épargnées par le fléau. Comme pour être sur la même longueur d’onde que les hommes pétillants de force face à la hilaire et à la daba, elles aussi se ‘’carburent’’ aux comprimés pour expédier les pénibles travaux ménagers.

Voilà un domaine dans lequel les autorités compétentes doivent redoubler d’efforts pour endiguer cette descente aux enfers des jeunes. Il y va du sort de notre société toute entière qui n’a pas envie de se ‘’zombiser’’ au fil des années. 

Assane Soumana(onep)

25 juin 2021
Source : http://www.lesahel.org/


Ces derniers jours, les échos qui nous parviennent des différents fronts de la lutte contre le terrorisme sont tout aussi bons que réconfortants. En effet, depuis quelques jours, les armées du Niger, du Burkina Faso, et du Mali, soutenues par des forces alliées de la France et du Tchad, ont déclenché une traque sans trêve ni répit contre les pseudo-djihadistes qui écument la zone dite des ‘’trois frontières’’.

En effet, du côté nigérien, suite aux attaques perpétrées contre les populations de l’Anzourou qui n’ont pas eu d’autre choix que de déserter la zone avant d’être reconduites dans leurs terres d’attache par des contingents de l’armée, il ne fait plus bon vivre pour les terroristes. Car, déterminée à assurer la protection des civils, l’armée s’est déployée dans toute la contrée, abattant l’ennemi de la main implacable de la revanche.

Pourchassés, les ténébreux ‘’tueurs à moto’’ qui, il y a quelque jours encore, semaient la mort et la désolation en tirant sur des civils dans la région de Tillabéri, ont dû abandonner dans leur fuite, femmes, enfants, armes et motos pour se fondre dans la nature. Des dizaines de motos ont été brûlées et un impressionnant arsenal de guerre a été saisi. Traqués de tous les côtés, les assoiffés de sang subissent le triste sort d’une hyène devenue aveugle au milieu de la jungle !...

Car, de l’autre côté de la frontière, les forces burkinabè déployées dans la zone les attendent de pied ferme. En effet, depuis la lâche et tragique attaque de Solhan ayant fait près de 140  civils morts, l’armée burkinabè s’est lancée aux trousses des assaillants, la rage de vaincre au ventre. Les opérations systématiques de bouclage et de fouille ont permis de tuer une dizaine de terroristes, de saisir des armes et de détruire des véhicules et des motos appartenant aux terroristes.

Du côté de la frontière malienne, le terrain est encore parsemé d’embûches pour les ‘’motards fous’’. Les armées maliennes, nigériennes et les forces alliées veillent efficacement aux grains. Le mardi 15 juin, lors d’un accrochage avec un détachement de l’armée nigérienne opérant en collaboration avec les français, plus d’une dizaine de terroristes ont été neutralisés. Quelques jours auparavant, coup sur coup, un cadre » du groupe Etat islamique au grand Sahara (EIGS) a été arrêté, tandis qu’un autre cadre d’Aqmi au Mali, celui-là même qui s’est rendu coupable du rapt et de l’assassinat de deux journalistes de RFI en 2013, tombait sous les balles de l’armée française.

De l’autre côté, à l’extrême est du Niger, les Forces Armées Nigériennes alignent des victoires foudroyantes contre les barbares de Borko Haram, au grand soulagement des populations du Manga qui ont vu des chasseurs et des hélicoptères balayer le ciel pour cracher le feu sur des combattants de Boko Haram venus attaquer la localité de Diffa. Traqués comme des lapins et encerclés de tous les côtés, l’heure a sonné pour les terroristes de payer de leur vie le prix de leur incurie.

Assane Soumana(onep)

18 juin 2021
Source : http://www.lesahel.org/

On avait cru qu’avec la décision prise, en février 2020, par le président de la Délégation Spéciale de la Ville de Niamey, visant à interdire la pratique du drift sur toute l’étendue du territoire de la Communauté urbaine de Niamey, les parties de drift allaient définitivement tomber dans les oubliettes à Niamey. En effet, cette retentissante mesure, qui faisait suite à un accident malheureux ayant ému tout Niamey pour avoir causé la mort tragique de deux collégiens à la devanture de leur établissement, avait été vivement saluée par les habitants de la ville qui n’en pouvaient plus de voir tant d’accidents et de morts causés par ces véhicules ‘’furieux’’. 

Mais, espérer qu’il aurait suffi d’une simple décision pour mettre fin à une telle pratique, c’est mal connaître les jeunes d’aujourd’hui. Non seulement, ça continue de ‘’drifter’’ dans les rues de tous les  quartiers de Niamey, mais aussi ce ‘’jeu de la mort’’ continue de faire de nouveaux adeptes dans les milieux des jeunes. La nouvelle trouvaille, c’est de se procurer une marque de véhicule rompue à la tâche : la ‘’Merco’’ pour les uns, le ‘’Benz’’ pour les autres ! Vous avez sans doute remarqué, ces derniers temps, la valse infernale de ces ‘’monstres’’ lancés comme des fusées, en pleine circulation, dans un tonitruant concert de vrombissements de moteur et de pétarades. 

Si vous avez déjà rencontré ces bolides en plein rodéo, c’est que vous avez pu constater que, pour la plupart des cas, elles roulent sans plaque d’immatriculation, surtout les week-ends. Et ce n’est pas par pur hasard ! Il semble que ça fait partie des dernières trouvailles des jeunes endimanchés, décidés à faire le maximum de fracas dans la circulation sans être jamais inquiétés par la police en cas de refus d’obtempérer. Et si ce n’était encore que cela…Mais le pire, c’est que la véritable motivation de ces jeunes circulant au volant de ces véhicules sans plaque d’immatriculation, c’est qu’en cas d’accident (même mortel !), ils ont la possibilité de fuir et de disparaitre dans la nature. Car, la voiture ne portant aucun numéro d’identification, c’est ni vu ni connu…

Au regard de toutes ces réalités qui se traduisent par un climat d’insécurité permanente qui plane dans les rues de la ville, les autorités municipales doivent trouver les moyens d’empêcher la pratique du drift sur no voies publiques. Par exemple, des opérateurs privés pourront créer des espaces spéciaux payants où les amoureux de ce sport de glisse pourront exercer leurs talents et faire monter leur taux d’adrénaline, sans effrayer, blesser ni tuer personne !

Assane Soumana(onep)

11 juin 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Sur la rive droite du fleuve Niger, les quartiers Nogaré, Lamordé, Zarmagandeye, Karadjé, Nordiré, Gaweye, etc. Et de l’autre côté, à la rive gauche, Saga, Liboré, N’Dounga, plusieurs villages riverains ainsi que les vastes étendues de rizières. Tout ce grand ensemble représentant les environs du fleuve Niger, sur des kilomètres à la ronde baignant dans eaux du fleuve Niger qui a quitté les limites de son lit habituel pour dégouliner de toutes parts. Vous parlez d’inondations, un véritable déluge sur fond de désolation !...

Ce décor cauchemardesque n’est autre que la représentation typique du désastre qui sévissait à Niamey au courant du mois d’août 2020.  Cela fait environ dix mois, mais les sinistrés, eux, se rappellent encore, car les souvenirs des traumatismes endurés restent toujours vivaces dans leur esprit. Surtout en ces débuts de la campagne d’hivernage où tous ceux qui ont vécu le calvaire de ces inondations se demandent déjà de quoi sera faite cette saison qui s’annonce.

Les autorités compétentes non plus n’ont pas oublié. Fraichement venues aux affaires, elles se sont empressées de mettre les petits plats dans les grands pour prévenir, et épargner les habitants des quartiers à risque d’inondation, un scénario catastrophe similaire à celle de la campagne précédente. On a vu le Président de la République, himself, se déplacer pour se rendre sur les chantiers de reconstruction et de renforcement des digues à la base du désastre de l’année passée. On a ensuite vu le Premier ministre réunir autour de lui les membres du Comité d’orientation du mécanisme de réponse immédiate aux situations de catastrophe, à l’effet de réfléchir sur les dispositions prises pour prévenir, sinon mieux gérer, d’éventuelles inondations.

On a également vu le tout nouveau président du Conseil de ville de Niamey, se démener dans tous les sens dans les cinq arrondissements communaux de la capitale, scrutant les quartiers à risque et y cibler des actions d’urgence à entreprendre au plus vite pour prévenir les inondations. Et depuis quelques jours les pelleteuses et les tractopelles sont à l’œuvre dans différentes zones de la ville pour creuser des tracées de canalisation des eaux de ruissellement. Dans les artères de la ville des agents de la voirie se déploient partout pour curer les caniveaux. Bref, rien n’est laissé au hasard !

Pour le reste, à Niamey et dans les autres villes du pays, il revient aux habitants des quartiers à haut risque d’inondation de mesurer l’ampleur du danger qui les guette. A défaut de quitter les zones potentiellement inondables, ils pourront s’organiser en comité de vigilance, comme c’est le cas au quartier SONUCI Nord, pour mener des actions de veille citoyennes en vue d’aider les autorités compétentes…à les aider !

Par Assane Soumana(onep)

04 juin 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Il est des erreurs et des expériences douloureuses dont on sort finalement grandi pour peu qu’on sache bien les gérer et en tirer les meilleures leçons. C’est le cas des récents incidents malheureux survenus en Côte d’Ivoire où il a suffi d’un simple fake-news pour semer le chaos et la désolation dans les rues d’Abobo, Yopougon et autres quartiers d’Abidjan avec la traque des ressortissants nigériens.

Aujourd’hui, on peut se réjouir de constater que l’incident est clos, et de la plus belle manière ! S’inspirant du proverbe disant que ‘’l'expérience s'achète chèrement, mais c'est la seule école qui puisse instruire les sots’’, les deux parties ont sagement privilégié la voie du pardon, tandis que l’auteure du fake-news de la discorde, elle, a été sévèrement punie par la loi en écopant de 5 ans de prison ferme avec une amende de 2 millions de FCFA. Une bonne leçon pour tous ceux qui seront tentés de semer le désordre et la zizanie dans la cité à coups de fake-news sur les réseaux sociaux !...

Mieux encore, ces incidents tragiques ont finalement été un véritable ‘’réactif’’ pour ressouder davantage les liens de fraternité entre ivoiriens et nigériens. Ainsi, les deux parties se sont excusées, puis elles se sont retrouvées à travers des plaisantes et copieuses ‘’parties de garba’’ pour sceller le retour de la paix et de la cohésion. Autrement dit, «excusez la fille qui, par manque d'expérience, a brisé son canari », comme dit un proverbe Baoulé.

A bien d’égards, cette expérience douloureuse est tout de même porteuse de bonnes leçons. Parce qu’il est aisé de parier que, désormais, tous ceux qui, à l’image de cette infortunée ivoirienne, seront animés par l’envie démoniaque de manipuler l’opinion en balançant des fausses informations via les réseaux sociaux remueront au moins deux fois la langue dans leur bouche avant de lancer leurs messages malsains. Et si malgré tout, il s’en trouvera quelques aventureux pour le faire, les autres usagers qui écouteront leurs messages, eux, s’empêcheront d’agir à la va-vite avant de vérifier les informations véhiculées. Autrement dit, le mensonge et la zizanie ne passeront plus !...

Assane Soumana(onep)

28 mai 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Décidément, la bêtise humaine est sans limite. Il a suffi d’un simple fake-news, une vidéo bêtement remise au jour et sortie de son contexte, pour réveiller les démons de la violence dans les rues d’Abidjan. Le coup d’envoi de ce qu’on peut appeler ‘’la chasse aux nigériens’’ est parti du quartier Abobo, fief des ténébreux ‘’microbes’’, ces jeunes loubards à la machette facile, pour se répandre dans d’autres quartiers d’Abidjan, comme Yopougon, Angré, Riviera 2, Anono, ainsi dans d’autres villes comme Anyama et Daloa, etc.

La personne (une dame, semble-t-il) qui a pris sur elle la responsabilité de s’adonner à la mauvaise manipulation de cette monstrueuse vidéo est sans doute une adepte de…Lucifer ! Comme diraient les Ivoiriens, ‘’Dieu est Grand, mais le diable n’est pas petit’’. En soutenant, à tort, mais mordicus que les bourreaux qu’on voit sur la vidéo en question sont des soldats nigériens et que leurs victimes ne sont autres que des ressortissants ivoiriens lancés sur les routes de l’émigration via le Sahara nigérien, cette dame était manifestement animée d’une volonté diabolique de livrer les ressortissants nigériens vivant en Côte d’Ivoire à la vindicte populaire. Et voilà, elle a semé la zizanie avec les graines de la haine et de la xénophobie et elle a récolté la violence aveugle.

Le temps d’une folie vengeresse, avant de réaliser que nous sommes dans le scénario d’un gros mensonge, comme on en trouve à foison sur les réseaux sociaux, le mal est déjà fait : plusieurs nigériens grièvement blessés et d’importants biens matériels vandalisés ou détruits ! Sans compter les immenses traumatismes…

Ces actes sont d’une gravité inouïe ! D’autant plus que ça se passe en Côte d’Ivoire, le pays de Feu Félix Houphouët-boigny. Ce dernier, c’est le cas de le rappeler, a eu le mérite de bâtir la Nation ivoirienne sur le piédestal de la paix, de la fraternité et de la solidarité entre les ivoiriens eux-mêmes, mais également avec les autres fils d’Afrique. Inspiré par le grand rêve panafricaniste de son époque, et profondément imbibé et respectueux des valeurs de la légendaire hospitalité africaine qui veut que l’étranger soit toujours traité et adulé comme un roi, le Père fondateur de la Côte d’Ivoire a su faire de son pays cette paisible terre d’accueil devenue la destination de choix pour les ressortissants des pays d’Afrique. Avec toute cette flambée de violence contre la communauté nigérienne, en cette journée fatidique du mercredi 19 mai 2021, on peut être sûr que ‘’le Vieux’’ s’est mille fois retourné dans sa tombe, tant ces exactions trahissent sa mémoire, lui qui a toujours été soucieux d’inculquer au peuple ivoirien des valeurs et des idéaux qui placent la paix et la fraternité entre les hommes au-dessus de tout. 

Quel gâchis ! Entre Ivoiriens et Nigériens, cela n’aurait jamais pu arriver. Car, en vérité, les deux peuples partagent la même aspiration à vivre ensemble dans la paix. Ce qui fait qu’en Côte d’Ivoire, tout comme au Niger, ils ont toujours vécu en parfaite symbiose, dans la fraternité et le respect mutuel.

Assane Soumana(onep)

21 mai 2021
Source : http://www.lesahel.org/

L'air du temps : Ecrire ‘’Ecole’’ en lettres de noblesse (article publié le 23 septembre 2020)é

Le lundi 19 septembre dernier, les élèves des Lycées et Complexes d’Enseignement Secondaire (C.E.S) ont repris le chemin de l’école dans un contexte marqué par un regain d’espoir fondé sur la bonne organisation des derniers examens de fin d’année. Oui, l’école nigérienne doit retrouver ses lettres de noblesse après les décennies perdues ayant enfoncé toute l’institution dans une marée de dysfonctionnements. Les conséquences sont incalculables. Elles ont pour noms la baisse de niveau des élèves, la faillite de certaines valeurs qui jadis faisaient toute la valeur de l’école nigérienne avec notamment le phénomène de la fraude aux examens et autres manigances qui rompent avec les règles de la saine compétition entre les élèves.

Aujourd’hui, avec les nouvelles mesures prises pour rétablir la chaine de crédibilité soumise à rudes épreuves tout au long des années sombres du système éducatif nigérien, tous les acteurs intervenant dans le domaine éducatif semblent avoir bien compris que l’école est trop sérieuse pour être un haut lieu de mercantiliste béat et de supercherie. Car, c’est le lieu où on doit apprendre le savoir et forger son destin de cadre compétent et imbibé des valeurs qui font la grandeur de tout un peuple, de tout un pays ! Voilà pourquoi nous devons, tous ensemble, œuvrer en faveur de la création d’un cadre scolaire plus sain, plus paisible et, surtout, plus compétitif.

Ainsi seulement, nous pouvons définitivement tourner le dos aux tergiversations et autres comportements ayant gravement entamé la crédibilité de notre système éducatif. Pour notre bonheur à tous, nous devons davantage sauvegarder et capitaliser les acquis accumulés ces dernières années sur la voie de la revalorisation de notre école. Il s’agit de persévérer dans la consolidation de ce climat de sérénité retrouvée. La finalité de tous ces efforts étant l’instauration d’un système éducatif propice à la hausse du niveau des élèves, ces derniers doivent cesser de se pavaner dans la cour avec un air d’effronterie, les cheveux hirsutes, le pantalon surbaissé, et les écouteurs aux oreilles. Car, quand sonnera l’heure des examens, seul le travail payera.

Assane Soumana(onep)

14 mai 2021,
article publié le 23 septembre 2016
Source : http://lesahel.org/

Le mois du Ramadan tire inexorablement vers sa fin. Aussi, au moment où l’on amorce la dernière semaine du mois béni, l’heure n’est plus au temps où on peut passer des heures à n’écouter que sa soif ou à se lamenter de la virulence de la chaleur. Car, en fait, à ce stade-là, il y a encore chaleur dans chaleur !… Il se trouve que nous sommes déjà entrés dans une phase très critique pour les pères de famille déroutés par la surchauffe des dépenses liées aux préparatifs de la fête de l’Aïd el-fitr.

Une autre aubaine pour les commerçants ! C’est surtout le cas pour ceux d’entre eux qui excellent dans la vente des effets vestimentaires, de condiments, et de volaille, pour qui ces derniers instants qui précédent la fête tant attendue correspond à une période de traite. Aussi, la joie affichée par les spéculateurs aux dents longues n’a d’égale que la désolation des clients éberlués par la boulimie financière des commerçants.

Aubaine également pour les voleurs et autres amateurs de rapine qui trouvent là l’occasion de reprendre du service sur ces marchés bondés de clients. Ne dit-on pas que l’occasion fait le larron ? Mais la grande curiosité à ce niveau, c’est l’avènement des femmes voleuses dont le mode opératoire consiste généralement à camoufler les objets volés dans leur hidjab, cet habit de connotation plutôt religieuses. Le phénomène est tel que, sur les places de nos marchés, certaines dames en hidjab constituent une véritable terreur noire pour les vendeurs d’objets précieux. Nous en voulons pour preuve toutes ces vidéos circulant sur les réseaux sociaux qui montrent des actes de vol perpétrés par des femmes voilées. Une des plus célèbres, c’est cette vidéo filmée dans une boutique de vente de bazin au Grand marché de Niamey, qui met en scène une jeune dame couverte de hidjab ayant réussi à soutirer subtilement le sac d’une cliente avant de se fondre dans la nature. Le feuilleton s’est poursuivi dès le lendemain, avec l’épisode de la capture de la jeune dame qui,  à en juger par certains de ses propos, opère au sein d’un réseau piloté par une ‘’cheffe de gang’’ masquée sous la peau d’une sainte nitouche.

Le climat est tout aussi tendu dans les ateliers de couture, de coiffure et des tresseuses. L’ambiance tantôt affairée, tantôt délétère, avec des clients qui menacent, d’autres qui se plaignent sans cesse.

Assane Soumana(onep)

07 mai 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Cette année, le jeûne du Ramadan n’a vraiment rien d’une sinécure pour les fidèles musulmans. En effet, au Niger et dans les autres pays de la bande sahélienne, il intervient dans une période particulièrement chaude, aux mois d’Avril et de Mai. Dire qu’il n’y a aucun signe de répit à l’horizon, sachant que pour les deux dernières décades de ce mois sacré, les services de la météorologie nationale prévoient une grimpée du mercure, avec des journées encore plus torrides et cuisantes que celles endurées par les jeûneurs durant la première décade.  Autant dire que ça va chauffer ! Au sens propre comme au figuré…

Il est vrai qu’en tant que sahéliens nous sommes habitués à souffrir le martyr en supportant les dards incandescents du soleil, cependant l’équation devient plus difficile à gérer quand il s’agit d’allier le jeûne et la chaleur. Aussi, la situation est telle que certains jeûneurs sont réduits au grabat en restant campés dans leur maison, voire dans  leur lit, toute la journée durant. D’aucuns en font trop en ne pointant le nez dehors que tard l’après-midi, à l’instant tant attendu de l’appel du muezzin annonçant l’heure de la rupture du jeûne. On en trouve même qui, faute d’avoir froid aux yeux, ne se gênent pas pour s’asperger d’aux fraiche pour se faire refroidir le …radiateur !

Plus chanceux sont ceux qui peuvent se prémunir contre la chaleur en s’offrant le luxe de se prélasser sous l’air frais du ventilateur ou de l’humidificateur, même si à certaines heures critiques, l’air ventilé est aussi agressif que les rayons solaires. Pour les plus privilégiés, c’est l’air conditionné du Split. Un immense plaisir certes, mais qui ne sera que de courte durée, car à la fin du mois, quand la Nigelec présentera la lourde facture à payer, ce sera à leur tour de transpirer à grosses gouttes. Mais il faut également compter avec le calvaire des coupures intempestives d’électricité qui viennent aussi s’en mêler rendant la situation bien plus compliquée pour la communauté des jeûneurs.

Acculés jusque dans leur dernier retranchement, les suppliciés de la canicule ne savent plus à quel saint se vouer. Presque toutes les activités économiques tournent au ralenti. Car, seuls quelques rares jeûneurs audacieux se hasardent à braver les hostilités du soleil en restant toujours actifs à leur poste de travail au bureau, dans les ateliers, sur les chantiers, etc.

Ceci expliquant cela, on comprend aisément pourquoi à certaines heures de la journée, les rues de Niamey sont quasiment dessertes, chacun ayant  réussi à se terrer dans un abri plus commode en attendant que le soleil se désarme. Ainsi va le mois du Ramadan dans la zone sahélienne. Pourvu que cette différence soit prise en compte à l’heure de la grande rétribution.

Assane Soumana

30 avril 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Depuis le mardi 20 avril dernier, c’est une inextinguible amertume qui étreint le cœur de beaucoup d’africains suite à l’annonce de la disparition subite du Président Idriss Déby Itno, tombé sur le champ d’honneur en défendant, l’arme à la main, l’intégrité de son pays et l’inviolabilité de ses institutions. A vrai dire, la disparition de Déby n’a pas endeuillé que le Tchad, l’homme étant accepté par tous comme étant un de ces rares dignes fils de l’Afrique. A coup sûr, l’ombre du Maréchal du Tchad continuera de planer dans les salles au cours des Sommets et autres rencontres de haut niveau regroupant les dirigeants de la sous-région, voire du continent. Et ils seront nombreux les africains, jeunes et vieux, qui regretteront longtemps encore la perte de cet homme d'État très attentif aux problèmes qui assaillent les populations de sa patrie, des pays voisins, voire du continent.

Connu pour son rôle de Chef de guerre endurci et de leader de la lutte contre l’insécurité et le terrorisme, son principal cheval de bataille, le Président Déby n’hésitait pas à engager ses troupes dans les plus grandes batailles pour porter l’estocade à l’ennemi partout en Afrique, quand la situation devient très cruciale. C’est ainsi que, au Tchad tout comme dans d’autres pays de la sous-région, des contingents tchadiens ont été déployés pour combattre et défaire les groupes terroristes les plus redoutés. Car, pour ce ‘’grand maître de guerre’’, la préservation de l’intégrité de nos Etats (le Tchad et ses voisins) ne doit souffrir d’aucune faiblesse. Pour ce Chef militaire, et combattant jusqu’au bout des ongles, la paix ne se négocie pas, mais s’arrache par l’épreuve de force.

Depuis 1990 qu’il dirige aux destinées du Tchad en alignant des victoires contre différents groupes rebelles qui lui sont hostiles, il a fini par se forger la renommée d’un vrai Commandant en Chef, toujours aux premières lignes des combats pour la dignité. Et toutes les factions rebelles qui s’y sont frottées au fil des années l’ont appris à leurs dépens.

Par sa détermination à combattre (et à vaincre) les forces du mal, Déby a su prouver aux yeux du monde que, dans son cas, les vertus de la bravoure et de la témérité n’ont rien d’un mythe. Même les circonstances fâcheuses de sa mort tragique constituent en soi une épopée digne d’être relayée à la postérité. Et l’histoire retiendra que Déby fut l’un des rares Chefs d’Etat à descendre jusque sur le théâtre des opérations militaires pour y livrer combat. L’histoire n’oubliera pas non plus de noter que toute sa vie, il l’a vécue en guerrier, et qu’il est mort dignement, en vrai chef de guerre ! Tel était son destin. Il se plaisait à le dire et à le répéter lui-même. Car, ce triste sort, ‘’Déby le téméraire’’ l’acceptait d’un grand cœur…

Assane Soumana

 23 avril 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Nous ne sommes qu’à la première semaine du mois de Ramadan et, déjà, le décor est tout planté pour nous édifier sur certaines spécificités de ce mois béni que les fidèles musulmans s’efforcent d’honorer avec détermination. Instants de ferveur religieuse par excellence, le mois de Ramadan est assurément le mois de l’absolution et de la tempérance. En effet, dans cette atmosphère ambiante de piété générale, les cœurs et les esprits s’apaisent, se cristallisant plutôt sur la caution des longues journées de privation.

Si sur le plan de la foi, la tendance est globalement appréciable. Seul problème, tout cet étalage de piété n’a guère entamé la boulimie de certains commerçant et revendeurs qui ne peuvent résister à la tentation de faire le maximum de bénéfices à la faveur de la ‘’traite du ramadan’’.

Profitant de la manne de la grande consommation des différents ingrédients devant garnir la table des fidèles jeûneurs, certains commerçants véreux, aux dents plus longues que la portée de leur foi, vont jusqu’à oublier qu’ils portent le carême. Ainsi, usant de toutes sortes d’arguties, ils arrivent à créer les conditions d’une surenchère artificielle sur les prix de certains produits de grande consommation dont les céréales, les légumes, les fruits, la viande, la volaille, les condiments, etc.

De sorte que, tout jeûneur désireux de voir sa table exagérément garnie de toutes sortes de mets et de friandises devra alors payer, cash et très cher, le prix de leur…gourmandise !

Un petit tour au niveau des étals de vente de fruits, de légumes, et de viande et autres condiments, et vous vous ferez une idée plus claire sur la cause de ce désarroi perceptible chez bon nombre de fidèles lorsque que, le soir, ils regagnent la maison avec un maigre sachet noir sobrement rempli. Et ce masque opaque qu’ils affichent sur le visage n’est pas nullement le fait de la faim et de la soif, mais surtout l’expression de l’amertume ressentie face aux indélicatesses des spéculateurs de tout poil, très peu soucieux du pouvoir d’achat des citoyens.

Pourtant, les prescriptions coraniques sont très claires, à propos des sanctions prévues contre les auteurs de la surenchère. Mais tout semble dire que, entre la foi et la fortune, certains vendeurs ont déjà fait le choix : celui de s’en mettre plein les poches !

Assane Soumana

16 avril 2021
Source : http://www.lesahel.org/

l'air du temps : Sans ‘’sucre’’ ni enthousiasmeA quelques jours de l’avènement du mois béni du Ramadan, tous les chemins mènent aux magasins de vente de sucre. Comme de coutume, ce produit est un ingrédient au rendez-vous sur la table du jeûneur, aux heures de la rupture du jeûne. Quotidiennement, le précieux petit carreau blanc sera sollicité pour  accompagner la bouillie, les jus, les thés, les tisanes et autres cocktails agrémentant la table du jeûneur, à l’heure de la rupture. Tout ceci fait que, actuellement, le sucre passe pour être le produit le plus recherché, revendiqué, souvent carrément…quémandé !

En effet, au nom d’une certaine pratique désormais largement répandue et fortement enracinée dans la vie des Nigériens, les plus nantis se voient en devoir de distribuer du sucre, à coups de cartons et de tonnes, à ceux qui ne disposent pas d’assez de moyens pour s’en procurer. Dans un élan de générosité volontaire (ou obligatoire), chacun tente d’honorer ses engagements, à la hauteur de ses moyens. Une situation qui, en toute évidence, met le précieux carreau à la douceur intense au centre d’une forte spéculation sur le marché local.

Dans ce mouvement de distribution de sucre à grande échelle, les cartons circulent dans tous les sens. Par unité ou par cargaison entière, ils vont du gendre à la belle famille, du fiancé aux parents de la bien-aimée, d’un ami à un autre, du patron aux fidèles collaborateurs,  du service vers les agents, mais aussi du plus nanti vers les parents, amis et connaissances. La chaine de solidarité fonctionne à plein régime ! Et dans un cas, comme dans l’autre, le cadeau de sucre est un geste qui permet de consolider les acquis relationnels. Preuve d’amour, reconnaissance de fidélité, ou simple opération de charme ?

Quoi qu’il soit, l’enjeu est de taille. Aussi, entre les filles désireuses d’obtenir le geste tant attendu du bien-aimé, et les garçons, qui tentent à tous prix d’esquiver le coup (le coût !) du sucre, les manœuvres prennent souvent le ton du cruel jeu du chat et de la souris. Dans certains cas, le verdict est sans appel : envoyer le sucre à la belle famille ou disparaître à jamais !...

Assane Soumana

09 avril 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Alors que l’émotion restait encore bouillante dans le cœur des Nigériens à la suite de la cruelle attaque perpétrée, le lundi 15 mars 2021, dans la zone de Banibangou (région de Tillabéri) où 58 innocents ont été sélectionnés, puis froidement abattus, une autre tragédie encore plus poignante survint, la même semaine le dimanche 21 mars dernier, dans la zone de Tillia, dans la région de Tahoua. Là aussi, l’ombre de la mort a plané dans le ciel de la contrée, plongeant ainsi le Niger entier dans une profonde consternation doublée d’indignation.

En effet, les faits tels qu’ils se sont déroulés dans les vastes terres arides de la zone Tillia dépassent l’entendement : alors que les paisibles éleveurs vaquaient à leurs occupations en toute quiétude, une horde de motards armés jusqu’aux dents, tels ces ténébreux personnages qu’on voit dans les films de la série ‘’Mad Max’’, surgit de nulle part en assombrissant l’horizon, tant ils étaient nombreux et hargneux. La suite, on la connait ! Tirant sur tout ce qui bouge, les assaillants prirent les nomades sans défense dans leur viseur, les abattant lâchement et sans faire de quartier entre les adultes, les enfants et les vieillards. Ils ont osé le faire dans plusieurs campements nomades, dans les localités d’Intazayene, de Woursanat et de Bakorat. Le bilan officiel donne 137 morts et plusieurs troupeaux de bétail emportés (d’autres sources parlent de plus de 200 morts). Quoi qu’il en soit, ce fut un vrai massacre. Un carnage de plus !…

La question que tout le monde se pose aujourd’hui, c’est de savoir quelle est la motivation profonde de ces terroristes qui, ces derniers temps, ont décidé de tourner leurs armes contre les populations civiles. Deux choses l’une : soit, les pseudo-djihadistes, après s’être heurtés à la bravoure et à la puissance de feu de nos vaillantes forces de défense et de sécurité, ont décidé de se tourner vers les civils qui sont des cibles plus faciles ; soit, ils se sont transformés en vulgaires bandits dont la seule motivation est de tuer les paysans et les nomades pour s’accaparer de leurs biens. L’attaque de Tillia, à l’issue de laquelle plusieurs milliers de têtes de bétail ont été emportés, tend à prouver une telle hypothèse.

Mais l’on peut aussi soupçonner quelques velléités de prospection de nouveaux espaces de prédilection dans un contexte où la zone dite des ‘’trois frontières’’ est en passe de devenir une citadelle imprenable, avec le déploiement massif des forces du G5 Sahel soutenues par le ‘’féroce’’ contingent tchadien qui vient de s’installer dans la zone de Téra. Dans un cas, comme dans l’autre, ces récents actes de barbarie perpétrés contre des civils sans défense, résonnent comme des actes de désespoir. Et, parce que ce sont des civils innocents qui périssent, ces actes ignobles ne feront que conduire ces ‘’zombies’’ vers une fin rapide et inexorable de leur aventure.

Assane Soumana

26 mars 2021
Source : http://www.lesahel.org/

L’air du temps : Le hic avec le fric…

Qui a déjà dit que le fric, c’est chic ? De nos jours, avec tous les effets néfastes de l’emprise du goût prononcé pour l’argent sur les rapports entre les gens, on peut bien en douter. Dans la vie quotidienne des citadins, le pouvoir de l’argent a pris une telle ampleur qu’il a corrompu presque toutes les valeurs sociales. En effet, le moindre service rendu au prochain se paie, rubis sur ongle, en pièces ou en billets de banque. Même les plus petits enfants n’en sont pas épargnés. Aussi, vous envoyez un enfant vous acheter quelque chose chez le boutiquier d’à côté, le chérubin trouvera le moyen de vous le faire payer. Et certains ne se gêneront pas pour vous rétorquer : ‘’tana chan may..’’, autrement dit ‘’ça consomme du carburant’’, comme pour dire que l’énergie fournie doit être compensée. Vous sollicitez un groupe de gamins en train de jouer pour vous donner un coup de main pour pousser votre vieille guimbarde qui refuse de démarrer, ils te colleront une facture dans le genre ‘’vous nous payez combien ?’’.

De simple moyen d’échanges commerciaux, l’argent est devenu, par ces temps qui courent, une véritable fin en soi. C’est, on peut dire, la chose la plus convoitée. Tant et si bien que ces coupures de papiers à l’odeur forte et ces petites pièces rondes sont en passe de ruiner les rapports humains. Désormais, c’est l’argent qui régule les liens de parenté, d’amitié, et même l’atmosphère du foyer conjugal. C’est encore l’argent qui détermine le rang social, qui vous donne droit aux honneurs, et qui sert de clé pour vous ouvrir toutes les portes. Et voilà pourquoi tout le monde se lance, dans un moment d’ensemble, dans une sordide ruée vers la fortune.

Le hic avec le fric, c’est que son irrésistible tentation sur les hommes se traduit par un bouleversement total de nos valeurs sociales essentielles, en l’occurrence la solidarité et la générosité qui caractérisaient nos sociétés ancestrales. Ainsi, il y en a qui ne reculent plus, et ils sont nombreux, devant les moyens de se faire beaucoup d’argent ! Et quand on arrive à en amasser à profusion, il faut trouver les moyens de le mettre à l’abri du regard et de la convoitise des envieux. Ce qui est une autre paire de manches…Car, ceci expliquant cela, à la ‘’boulimie financière’’ des uns, est venue se greffer l’audace des escrocs et autres malfrats de tous genres tapis dans l’ombre, prompts à vous dépouiller de votre fortune.

Aussi, à cause de cette forte emprise que l’argent exerce sur les hommes, la confiance n’est plus de ce monde. Devant toute cette force corruptrice que le fameux billet de banque exerce sur l’humanité, on peut regretter les temps immémoriaux du fameux cauris africain ou même du troc qui avaient caractérisé toute la noblesse des échanges commerciaux.

Assane Soumana

05 mars 2021
Source : http://www.lesahel.org/

On l’a dit et répété à maintes reprises : rien, absolument rien !, ne vaut mieux que la paix dans un pays ! Cette semaine, avec tous les accès de troubles qui secouent les quartiers de la capitale après la proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle, les Niaméens mesurent toute la portée et la pertinence de cette assertion.  Il se trouve que depuis mardi dernier, l’atmosphère est devenue exécrable, voire irrespirable, à Niamey. Non pas seulement du fait des relents du gaz lacrymogène et des bouées de fumée noire des pneus brulés qui se répandent dans presque tous les quartiers, mais surtout à cause du spectre de la crainte et de l’insécurité qui plane sur la tête de tout un chacun.

En effet, dans presque tous les quartiers périphériques, des hordes de bambins armés de pneus usés, de bâtons, de cailloux et autres projectiles, sèment le désordre et la terreur. A travers des scènes de ‘’guerre des pierres’’ dignes de l’intifada à la palestinienne, ils jouent au chat et à la souris avec les forces de l’ordre en brûlant des pneus sur les carrefours et au milieu des boulevards, endommageant ainsi les infrastructures routières chèrement acquises. S’y ajoutent aussi ces interminables échauffourées se traduisant par le caillassage, à coups de bâtons et de pluie de projectiles, de véhicules et de bâtiments, aussi bien administratifs que privés. C’est dire à quel point la quiétude sociale est gravement ébranlée dans cette paisible cité qu’est Niamey.

Et voilà qu’aujourd’hui, à cause de ces manifestations intempestives, les rues de Niamey ne sont plus sûres. Pour les automobilistes qui doivent aller d’un point à l’autre de la ville, le parcours prend le ton d’un voyage incertain, avec tout le risque de tomber sur des bandes de jeunes qui n’hésiteront pas à démolir votre voiture ou carrément à l’incendier. Dans cette atmosphère étouffante de peur qui règne sur la ville, certains n’ont pas d’autre choix que de se terrer à la maison. Et ceux qui doivent sortir malgré eux prennent d’abord la précaution d’appeler des amis se trouvant dans d’autres quartiers pour s’informer sur les zones à risque. Pour les Niaméens habitués à vivre dans la tranquillité et la paix, ce phénomène du ‘’règne de la terreur’’ n’a que trop duré. Aussi, partout, dans les mosquées et les maisons, les Nigériens prient sans cesse pour un  retour rapide à l’apaisement.

Devant la gravité de l’heure, il revient ainsi aux forces politiques en présence de trouver, pendant qu’il est temps, les solutions idoines pour baisser le ton et privilégier la concertation et le recours aux moyens légaux permettant d’estomper cette crise postélectorale qui bouillonne. Car, quoi qu’il en soit, toute crise peut se résoudre autrement que par la violence.

Voilà pourquoi, au nom de tous nos concitoyens, nous appelons l’ensemble de la classe politique à un ultime sursaut de patriotisme et de responsabilité, pour éviter de plonger notre pays dans une impasse politique pouvant dégénérer en une véritable source de malheurs et de souffrances pour ce peuple nigérien épris de paix. Puisse cet appel être entendu…

Assane Soumana

26 février 2021
Source : http://www.lesahel.org/

L’air du temps : Saisir le vrai sens d’une élection

Après les péripéties ayant marqué la campagne pour le 2ème tour de la Présidentielle, avec en toile de fond les meetings, les déclarations enflammées et autres empoignades verbales animées et entretenues par les boutefeux qui ont joué, toute la campagne durant, à empester l’atmosphère sur les réseaux sociaux, les électeurs nigériens iront aux urnes, dimanche prochain, pour départager les deux challengers engagés dans la course au siège présidentiel.

Au terme donc de cette campagne tumultueuse, l’heure est venue de ranger de côté les chicanes et les rancœurs pour laisser le peuple faire son devoir de départager les deux candidats. Ainsi, dimanche prochain, quand les bureaux de vote s’ouvriront devant les longues files d’électeurs, chacun doit se départir de tout acte ou comportement qui rompent avec les règles sacro-saintes d’une élection. Pour ce faire, il faudra saisir le vrai sens d’une élection, à savoir faire confiance au peuple souverain en le laissant faire son choix, dans la quiétude et en toute liberté. Il faut surtout savoir et accepter que, dans une élection, il y a forcément un perdant et un gagnant. Vouloir nier ou refuser cette évidence, c’est agir à contre-courant des règles et principes purement démocratiques.

Voilà pourquoi, à partir de là, il nous revient le devoir de reléguer aux oubliettes toutes les contradictions et les fâcheries ayant dominé la campagne électorale pour laisser les électeurs exercer leur devoir citoyen en votant dans le calme et la sérénité. Il est vrai que cette élection toute particulière, le défi pour les deux camps est tellement de taille qu’on peut craindre que l’enjeu ne tue le jeu: celui de la démocratie! Mais, une fois de plus, nous pouvons compter sur le peuple nigérien qui, parce que profondément imbibé des valeurs de fraternité, de paix et de solidarité, saura éviter de tomber dans le piège des troubles post-électoraux.

Pour relever le défi d’une élection apaisée, tous les acteurs politiques, des responsables jusqu’aux militants de base, sont appelés à privilégier les valeurs de la tolérance et du fair-play. Aussi, quelle qu’en soit la circonstance, préservons la paix et comportons-nous en citoyens modèles ! En effet, la paix, c’est assurément notre bien le plus précieux ; et une fois qu’on la perd, on finira par tout perdre : la sécurité, la richesse, la dignité, tout !...

Assane Soumana

19 février 2021
Source : http://www.lesahel.org/

L’air du temps : Sous l’emprise du virtuel…

On me reprochera peut-être de vouloir vivre au passé. Mais, avec les nouvelles technologies, les choses vont tellement vite qu’elles ont littéralement ‘’virussé’’ et transformé notre système traditionnel du vivre-ensemble. A titre illustratif, prenons le cas de la chaleur des rapports humains qui étaient très vivaces au sein des sociétés africaines. On se rendait visite à domicile, on passait des heures à parlementer, on fraternisait, bref, il y avait du contact.

Vous vous rappelez sans doute de cette époque où les amis se rencardaient à la place publique, dans les fadas, et autres cercles de causerie pour s’amuser, échanger, se taquiner, rigoler, bref, se distraire ! Cette vieille tradition, qui s’était beaucoup illustrée à travers notamment les groupes d’amis qui pullulaient dans les quartiers, au sein de nos villes et villages, avait tout pour plaire et faire le bonheur des jeunes filles et garçons.

C’était le temps des petits clubs d’amitié (ou d’affinité) entre jeunes filles et garçons qui entretenaient une ambiance particulière dans les quartiers. Il y avait aussi le dada des ‘’ghettos’’ très animés, avec la théière qui bouillonne en permanence, le boucan de la musique servie à fond la caisse, les longues parties de jeu de belote, le tout agrémenté de discussions interminables au ton tantôt plaisant, tantôt orageux, etc. Ces clubs de loisirs étaient des cadres propices pour donner aux jeunes des espaces de plein épanouissement. Mais tout ça, c’était une époque…

De nos jours, ces temps sont révolus. L’internet et les réseaux sociaux ont déjà fini de tourner la page des rapports humains directs et chaleureux. Leur apparition a gravement impacté les modes de vie au sein de notre communauté. Aujourd’hui, même quand, d’aventure, il arrive à des amis de se retrouver en groupe au sein de la fada, il leur manquera toujours cette chaleur humaine tant  recherchée.

En effet, que constate-t-on ? Dans les fadas et autres cercles de causerie des jeunes, voire même des adultes, vous verrez certes des gens assis ensemble, mais en réalité aucun d’entre eux n’est réellement pas là. Vous constaterez plutôt que c’est le silence absolu, chacun étant accroché à son smartphone pour échanger avec d’autres interlocuteurs se trouvant à mille lieues de là. Pour d’autres, c’est le moment idéal pour visionner des vidéos ou écouter toute une litanie de messages vocaux alignés dans les différents groupes WhatsApp. D’autres encore préfèrent sacrifier ces instants censés être de retrouvailles entre camarades pour engager des discussions avec d’autres personnes se trouvant aux quatre coins du monde, mais réunies par le biais de la petite ‘’boîte magique’’ au sein des tumultueux groupes WhatsApp. Conséquence, les rencontres entre amis dégénèrent en de véritables rendez-vous ratés.

Que dire, sinon que les nouvelles technologies et les réseaux sociaux ont déjà gravement démoli les rapports humains, tels qu’on les appréciait par le passé. Et cette brèche béante, qui a gravement altéré notre tissu social, fait que désormais, nous sommes ensemble, mais séparément…

Assane Soumana(onep)

12 février 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Finalement, l’accalmie (du moins son semblant) qui a régné après la proclamation des résultats du premier tour de l’élection présidentielle n’aura été que d’une très courte durée. Avec l’ouverture de la campagne pour le second tour de la présidentielle les vieux démons de la controverse ont commencé à se manifester. Et, depuis mercredi dernier, avec les déclarations annonçant les alliances en faveur de l’un ou l’autre des deux candidats, l’atmosphère s’est littéralement embrasée avec des messages incendiaires distillés sur les réseaux sociaux.

L’intolérance est à son comble surtout sur WhatsApp et Facebook où les débats sont de plus en plus enflammés. Le moindre ‘’vocal’’ ou post en faveur d’un candidat soulève des répliques et des réactions épidermiques de la part de supporters du candidat d’en face, avec à la clé des salves d’injures et autres critiques acerbes à l’encontre de l’auteur même du post et de leader politique qu’il défend. C’est comme si certains concitoyens se sont trouvés une nouvelle vocation ‘’d’insulteurs publics’’ invétérés. Ces derniers qui semblent avoir érigé le langage de l’injure comme seul mode d’expression, déballent tout de suite leur dictionnaire de ‘’gros mots’’ pour proférer vertement et publiquement des insultes à l’encontre d’autres personnes, pour peu qu’elles ne soient pas en phase avec elles sur un sujet donné.

Et il est déplorable de constater que cet infâme phénomène, qui jusque-là se limitait aux plus jeunes, s’est désormais étendu à certains adultes politiquement engagés. Tandis que les uns se répandent dans les groupes WhatsApp pour ‘’régler leurs comptes’’ aux adversaires politiques à coups de messages vocaux, les autres investissent les groupes Facebook pour bafouer l’honneur de certains acteurs politiques en postant des photos, vidéos ou messages, les uns plus grossiers et blessants que les autres.

Les choses sont telles que, aujourd’hui, plus personne n’est à l’abri de la virulence des diatribes. Ainsi au grès des humeurs des uns et de la déception des autres, des personnalités publiques, des leaders politiques, des chefs traditionnels, des leaders religieux, et autres Nigériens Lamda sont violemment vilipendés et humiliés sans la moindre retenue.

La question, c’est quel héritage voudrions-nous laisser aux générations à venir en termes d’éducation ? L’éducation qui allie l’arrogance et le reniement du respect dû aux autres et surtout plus aux ainés ? Celle qui promeut l’intolérance, l’impudence, bref, l’animosité les uns à l’égard des autres ? Nous estimons que non ! D’où l’impérieuse nécessité de baisser le ton des débats, tout en raffinant notre langage.

Etant entendu et bien compris que nous ne sommes pas obligés d’avoir tous la même opinion sur tout, chacun se doit de faire l’effort de tolérer celle des autres, quitte à défendre nos avis et visions avec des idées et des arguments soutenus, et non pas par des insultes crues et béotiennes.

Assane Soumana(onep)

05 février 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Mardi dernier, les habitants de Niamey se sont réveillés en sursaut le matin pour se heurter aux réalités cruelles des multiples facettes de l’insécurité au sein de la capitale. Il s’agit de ces images insoutenables montrant un homme du quartier Aéroport salement blessé à l’oreille et à la main par un jeune homme présenté comme étant l’auteur du ‘’massacre’’ de la victime. Sur la vidéo, l’agresseur indexé par la foule comme étant le tristement célèbre ‘’Maï Adda’’ ou ‘’l’homme à la machette’’. Celui-ci était entouré d’une foule d’hommes et de femmes qui le couvraient d’injures et de récriminations. On pouvait entendre des voix s’élever dans la foule pour lancer des ouf de soulagement. D’autres encore plus sceptiques se demandent s’il s’agit du vrai ‘’Maï Adda’’ ou d’un autre délinquant de son genre.

En effet, il se raconte au quartier Aéroport que le vrai ‘’Maï Adda’’, c’est ce mystérieux criminel  habillé en noir de la tête aux pieds et armé de coupe-coupe qui, depuis quelques années, s’est rendu célèbre dans l’art de s’introduire nuitamment dans les domiciles, pour y semer le malheur. Jetant son dévolu sur les femmes sans défense, généralement en l’absence du mari, il use de la violence brute pour violer les femmes. Son animosité est sans commune, car à la moindre résistance, il n’hésite pas à frapper ses proies à coups de machette. Ses agissements sont tellement terrifiants que les paisibles citoyens des quartiers Aéroport, Niamey 2000 et Talladjé vivent constamment dans la terreur.

Pire, certains commencent à redouter que, depuis quelques années qu’il opère sans être mis hors d’état de nuire, il a fini par faire des émules. En effet, les actes d’agression (ou même de simple bagarre) avec usage d’armes blanches sont devenues monnaie courante dans ces quartiers-là. De tels actes nous rappellent le phénomène des ‘’microbes’’ qui, il y a quelques années de cela, rendaient la vie difficile aux habitants d’Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Aussi, devant cette atmosphère ambiante d’insécurité qui plane au-dessus de leur tête, les habitants des quartiers à risque, à défaut de pouvoir s’organiser, doivent faire appel au secours des forces de sécurité. C’est dire qu’ils sont interpellés sur l’impérieux devoir qui leur incombe de bien collaborer avec la police nationale, toujours à pied d’œuvre pour éradiquer le spectre de l’insécurité urbaine. Sachant qu’il y a des indices qui ne trompent pas, ils se doivent de dénoncer tout individu ou agissement suspect pouvant permettre de démanteler ces cruels bandits.

Assane Soumana

29 janvier 2021
Source : http://www.lesahel.org/

 L’air du temps : Plus d’éclairage contre l’insécurité urbaine

Il est certes vrai que, ces dernières années, des efforts remarquables ont été faits dans le domaine de l’éclairage public au sein de la capitale à la faveur des réalisations du Programme Niamey Nyala, avec des nouveaux boulevards et autres places stratégiques équipés de lampadaires solaires et suffisamment éclairés. Mais, pour faire briller toutes les rues et ruelles de l’immense ville de Niamey, il faut une œuvre de longue haleine, voire tout un travail de Titan ; ce à quoi nous invitons avec véhémence les autorités en charge de la gestion des affaires de la cité. Car, aujourd’hui encore, vue d’un avion par un vol de nuit, Niamey n’a pas encore atteint ce taux de luminescence qui se dégage de certaines grandes villes d’Afrique.

Pour les usagers, en l’occurrence les piétions, une fois la nuit tombée, aller du Rond-point Justice jusqu’à la Place de la Concertation, en passant par la devanture de l’Hôtel de ville et la Place du Petit marché, est synonyme d’un véritable parcours du combattant. Raison ? Le risque d’insécurité qui plane du fait de l’obscurité pesante qui règne sur cet itinéraire ! Le même scenario se présente pour les piétons qui doivent emprunter, la nuit, toutes les autres voies allant du même Rond-point de la Justice vers toutes les destinations. Et dire que là, nous sommes en plein centre-ville de la capitale !... Que dire alors de la situation dans les autres coins et recoins de la Communauté Urbaine de Niamey ? Dans la plupart des quartiers, les lampadaires, même si elles existent, ne fonctionnent plus normalement, plongeant les rues dans une totale obscurité une fois la nuit tombée. Dans beaucoup d’autres quartiers, l’obscurité est quasiment totale.

Dans ce domaine, comme dans tant d’autres, l’on a toujours tendance à faire porter le chapeau des fautes ou manquements aux seules autorités municipales. Tomber de telles accusations faciles, c’est oublier le rôle et les devoirs qui incombent aux citoyens qui ont un grand rôle à jouer dans la vie de la cité. Ainsi, en matière d’éclairage, en attendant les faisceaux fluorescents des lampadaires, les domiciles et les établissements publics et privés peuvent apporter une bonne part de contribution dans l’éclairage des quartiers. Il suffit que les gens fassent l’effort d’installer, à la devanture de sa résidence ou son établissement, ne serait-ce que deux ou trois ampoules pouvant éclairer les rues et les ruelles avoisinantes. Et pourquoi pas des caméras pour dissuader, sinon épingler, les éventuels visiteurs indésirables !

Une telle initiative, en plus d’apporter un peu d’éclat dans les quartiers, sera d’une importance capitale en matière de lutte contre l’insécurité, avec tous ces ténébreux personnages au regard gluant qui rôdent dans les coins obscurs, prêts à exploiter la moindre occasion pour agresser les passants qui sont traumatisés, blessés (souvent même tués) et dépouillés de leurs biens.

Assane Soumana

22 janvier 2021
Source : http://www.lesahel.org/

L’air du temps : Le cousinage à ses plus beaux jours

«Si mes cousins continuent de m’embêter pour cette histoire de Zarma terroristes, je jure que je vais vider Issa Béri pour le déverser dans la vallée fossile de la Tarka ! ». Telle fut la réaction du Général Mahamadou Abou Tarka en réponse aux récriminations sans fin de ses cousins Zarma-Songhoy, suite au tollé soulevé par une insidieuse manipulation faite de l’extrait du discours qu’il a prononcé, le week-end dernier lors d’un forum à Ouallam, et tendant à lui faire dire que ses cousins sont des terroristes. Vite dit, bien dit !

La réplique est venue de Professeur Moumouni Farmo, depuis le Canada : « Dans Issa Béri, il y a Harakoye Dikko, la Peulh, mère des Tourou de toutes les ethnies : Mahama Sourgou, le Targui, Tchiray, Mala, le Songhay, Dongo, le Bella, Manda, le Haoussa, Musé, le Gourmantché, Farambarou Koda, de Ménaka, pour ne citer que ceux-là. Ils n'accepteront pas que Tarka prive leur mère de sa demeure. Et puis, dans Issa Béri, il y a d'autres gardiens des lieux qui effraient : bagña, l'hippopotame, et karey-tchi, le crocodile », prévient Pr Farmo, sur sa page Facebook.

A son tour, et toujours en réponse au cousin Touareg, un autre ‘’petit chef songhoy’’, Moumouni Hamidou, connu comme étant un invétéré ‘’égratigneur’’ de cousins, renchérit en écrivant sur sa page : « Merci cousin de nous redonner le sourire et de rappeler aux Nigériens l'importance (du cousinage), cet acquis capital que nous ont légué nos coutumes pour la régulation des tensions sociales. Nous sommes tous des cousins les uns des autres !».

Le thé et la viande de bouc (dont raffolent les cousins Touareg) ont fait leurs effets : l’incident est clos ! Et le rire et la raillerie prirent aussitôt le dessus sur la colère, estompant ainsi la bourrasque des protestations. Oui, le Niger c’est ça ! Le dynamisme et la puissance du brassage entre les différents groupes ethnolinguistiques sont tels que tout le pays n’est plus qu’une seule et même famille.

Le Général Abou Tarka le sait bien, et en bon stratège, le ‘’buveur de lait de chamelle’’ a su réguler la tension à sa façon en menaçant de vider carrément les eaux du Issa Béri (le fleuve Niger) pour les répandre plus loin, dans la vallée de la Tarka. Pour les cousins des rives du Djoliba, patentés ‘’mangeurs de Kiéraou’’, la menace est sérieuse ! Car, on se demande bien comment un certain Hamido, qui a passé toute sa vie à ramer sur sa pirogue allant d’un bout à l’autre du fleuve pour pêcher des poissons et couper du ‘’bourgou’’, pourrait survivre à une telle punition. A moins de nouer un nouveau pacte de solidarité avec les cousins du Zarmaganda et se reconvertir en ‘’mangeur de criquet’’. Sinon se contenter des silures des eaux boueuses de la Sirba, du Gorouol et du Goroubi, à défaut des succulents poissons frais charriés par le fleuve. Résilience oblige…

Voilà une histoire qui vient remettre à l’ordre du jour toute l’importance, voire la nécessité, de  relancer les manifestations de la  Semaine de la parenté à plaisanterie, un rendez-vous du fou-rire et de la raillerie entre cousins, attendu de tous leurs vœux par les Nigériens.

Assane Soumana

15 janvier 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Alors que l’opinion nationale est encore sous le choc de la vive émotion suscitée par le massacre, dans la nuit du 12 au 13 décembre 2020, de paisibles habitants du village de Toumour, dans le Manga, les barbares païens des temps modernes ont récidivé en versant encore le sang de citoyens nigériens innocents et sans défense. C’est ainsi qu’à l’autre bout du pays, dans le Zarmaganda (Région de Tillabéri), le samedi 02 janvier dernier a été une journée funeste et cruelle à Tchambangou et à Zaroumdareye, villages ayant été assaillis, au petit matin, par une horde de motards assoiffés de sang et armés jusqu’aux dents avec, au cœur, le seul souffle de la mort.

Comme ils l’ont fait à Toumour dans le Manga, les terroristes ont une fois de plus osé (trop osé !) en signant leur forfaiture du sang chaud des civils tombés sous leurs balles assassines. A Toumour, les ‘’zombies’’ ont tué 28 personnes et blessé une centaine d’autres. A Tchambangou et à Zaroumdareye, ils ont tué 100 personnes et blessé beaucoup d’autres. En moins d’un mois, le sinistre décompte fait ressortir 128 civils innocents abattus, brûlés ou noyés. S’y ajoutent les centaines de blessés et des survivants traumatisés. Assez grave et tragique pour émouvoir tout le Niger, et au-delà, le reste du monde. Tandis que, partout au Niger, les populations restent encore profondément meurtries devant ces massacres de civils innocents, les messages de vive et ferme condamnation émanant de plusieurs pays amis et frères du Niger continuent de fuser.

La question que tout le monde se pose, c’est : pourquoi ? Pourquoi des individus qui prétendent agir au nom et sous le couvert de l’islam, cette religion qui prône la paix et l’amour du prochain, s’adonnent-ils à cette folie meurtrière en décimant gratuitement, et avec tant de hargne, des personnes innocentes et sans moyen de défense ? En réalité, rien, absolument rien, ni même personne, ne peut justifier une telle barbarie !

Sauf à dire que, ne pouvant plus tenir face à la puissance de feu des forces militaires déployées sur le terrain et qui, depuis quelques mois, sont lancées à ses trousses, l’hydre terroriste a décidé de se tourner désespérément vers des cibles plus faciles que sont les populations civiles. D’où cette escalade de tuerie à l’aveuglette d’hommes, de femmes, de vieillards et d’enfants.

Toujours est-il qu’à travers ces attaques sanglantes, c’est un message qu’ils envoient au monde : celui de la violence totale et gratuite. Et maintenant, le temps est venu de leur parler le seul langage qu’ils puissent comprendre : celui de la guerre ! Car, en toute évidence, le Niger, ses voisins et même le reste du monde ne sauraient se contenter d’assister impassibles à cette ignoble croisade meurtrière, au risque de répandre le chaos, ici et partout.

Assane Soumana

08 janvier 2021
Source : http://www.lesahel.org/

C’est vraiment une très belle initiative, cette innovation de la Commission ‘’Exposés et thé-débats’’ de l’Union des Etudiants à l’Université de Niamey (UENUN), consistant à inviter les différents candidats à l’élection présidentielle sur la place du campus universitaire de Niamey en vue de créer un cadre d’échanges entre ceux qui ambitionnent de diriger notre pays et la jeunesse nigérienne, à travers le monde estudiantin.

Si pour les candidats c’est là un bon podium pour ‘’soutenir leur thèse’’ en tentant de convaincre, en plus des étudiants, tous les Nigériens sur le réalisme de leur vision et la pertinence de leurs ambitions pour le Niger, pour les étudiants c’est plus profond en termes d’incidences.

D’abord, un tel exercice, en plus de donner une bonne opportunité aux étudiants de goûter aux ‘’délices’’ de se défouler, un tant soit peu, sur des dirigeants politiques, est en fait un cadre de formation, un véritable cours magistral de sciences politiques !

Mieux, c’est un cadre idéal aux étudiants pour se départir des critiques stériles et poser les vrais problèmes qui assaillent l’ensemble de la jeunesse nigérienne et aborder des sujets cruciaux de la vie de notre nation avec les candidats, mais surtout avec celui d’entre eux qui aura l’honneur d’être le futur Président de la République. Mieux, ce face-à-face avec les hommes politiques constitue un véritable réceptacle d’idées nouvelles qui pourraient stimuler un certain éveil de conscience pour nombre de jeunes pour les amener à être plus attentifs aux questions se rapportant à l’animation du débat démocratique et à la vie politique nationale.

Ceci est d’autant plus important qu’il participe à l’éducation civique et politique de la jeune génération. Surtout par ces temps de campagne politique où les jeunes sont enclins à se ruer vers les réseaux  sociaux pour s’adonner à leur jeu favori consistant à répandre les fake-news à forte dose d’intox, à vilipender les gens, voire à s’insulter copieusement entre eux, par candidats ou partis politiques interposés.

Toujours est-il que du côté du campus universitaire, à la faveur de ces soirées de débat avec les candidats, la Place Amadou Boubacar a retrouvé son atmosphère d’antan, avec ses discussions chaudes et ses envolées oratoires entrecoupées du fameux ‘’ordre camarade !...’’ lancé à tue-tête pour rappeler à l’ordre les camarades ‘’confusionnistes’’. En effet, cette place, jadis haut lieu de la cogitation et de la confrontation des idées, servaient de cadre aux longues nuits des Assemblées Générales, au cours desquelles les avis et les arguments fusaient et s’entrechoquaient jusqu’à aboutir aux décisions finales. Mais, en réalité, c’était généralement pour aboutir à des mots d’ordre de grève…  Ordre camarades !...

Assane Soumana

04 décembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/    

Ces derniers temps, avec le froid qui s’abat sur notre pays, les rues de Niamey deviennent quasi-désertes la nuit. Une situation favorable pour le retour en force de l’insécurité dans nos villes. Car, en temps de froid, les indésirables visiteurs de nuit au regard gluant, eux, n’ont pas du tout …froid aux yeux !

Déjà que les petits voleurs de bouteilles de gaz, de marmites et autres ustensiles de ménage entreposés dans les cours des concessions semblent avoir repris de l’activité. Même si, en fait de banditisme, le vol de marmite peut être assimilé à un forfait mineur, la recrudescence d’un tel phénomène est un élément à prendre au sérieux car pouvant annoncer le pire scénario du retour des gangs organisés excellant dans les cas de vol en réunion et par effraction.

Parmi ces malfrats qui inspirent une certaine crainte figurent les bandes des jeunes motocyclistes à la machette opérant dans les rues sombres à la recherche des proies faciles. Jetant particulièrement leur dévolu sur les conducteurs des deux roues circulant dans des rues isolées, ces agresseurs opérant à moto et généralement à deux pistent leur ‘’proie’’ et, au moment opportun, lui assènent de violents coups de coupe-coupe pour le déséquilibrer, puis s’emparer de sa moto avant de se fondre dans la nature.

Même si, il est vrai, que les forces de l’ordre et de sécurité sont toujours à la manœuvre pour veiller sur notre sécurité, notamment à  travers des patrouilles nocturnes qui font la ronde dans tous les quartiers de la capitale, il y a toujours lieu de rappeler que la vigilance doit être plus que jamais de mise.

Aussi, il n’est jamais de trop de rappeler que la sécurité doit être l’affaire de tout le monde et que l’efficacité des actions des forces de défense et de sécurité dépend en grande partie du niveau de la collaboration des paisibles citoyens.

Dans ce cas de figure, collaborer avec la police n’a rien d’un acte de mouchardage ou de poltronnerie. Il  s’agit d’aider la police à nous aider à vivre en toute sécurité. La moindre petite piste  ne doit être négligée pour aider les FDS à remplir avec efficacité leur difficile mission de sécurisation des personnes et de leurs biens. Ainsi, dénoncer des activités suspectes, même d’un voisin, d’une connaissance ou même d’un ami, doit être un réflexe pour tout citoyen modèle. Ainsi, seulement les malfrats seront mis hors d’état de nuire au grand bonheur des paisibles citoyens, qui pourront enfin dormir sur leurs lauriers en toute tranquillité.

Assane Soumana

27 novembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/    

L'air du temps : Après les récoltes, la bombance

Depuis près d’un mois, les agriculteurs ont oublié le dur labeur des travaux champêtres. Les récoltes sont finies et les fruits des moissons sont engrangés en lieux sûrs, dans les greniers sur piloris et autres dépôts de conservation de céréales, de denrées légumineuses et même des bottes de foin, etc.

Après plus de quatre mois consacrés au labour des champs, les paysans peuvent enfin jouir des bénéfices de leur abnégation. C’est maintenant le temps du bon vivre et de la bombance. Les jours du marché hebdomadaire, la fête devient plus grandiose avec des soirées chaudes. Mieux, la solidarité et l’hospitalité africaines sont à leurs plus beaux jours. Mariage, baptême, soirées culturelles, randonnées et compétitions inter-villages, bref, tout est prétexte pour faire la fête ! D’où le phénomène du gaspillage des produits des récoltes.

Car, pour s’offrir ces chaudes nuits d’escapade au cœur de l’ambiance, nos laborieux paysans sont amenés à vendre, voire dilapider, une bonne partie de leurs récoltes de mil, haricot, arachide, sorgho, sésame et autres denrées. Pour certains ‘’sarkin noma’’, c’est l’heure de convoler en justes noces pour s’offrir le confort d’une première, 2ème ou 3ème épouse. Tout ceci fait la bonne affaire pour les spéculateurs véreux, toujours en embuscade, prêts à sauter sur l’occasion pour acheter les stocks à vils prix, dans l’espoir de les revendre à des prix exorbitants aux mêmes paysans, trois mois après, pendant la période de soudure. 

Jadis, les manifestations culturelles étaient exclusivement agrémentées de rythmes de l’agaïta et du ganga dans le Manga et le Damagaram ; du ‘’douma’’ dans le Gobir-Katsina ; du ‘’dondon’’ et du ‘’kountché-harey’’ dans le Boboye, Fakara et Zigui ; de ‘’bitti-harey’’ dans le Zarmaganda ; du goumbé dans la région du fleuve ;  du tendé et de l’akazam dans l’Ader et l’Aïr, etc.

Mais de nos jours, rien de tout de cela ! La musique moderne a fini par supplanter nos rythmes authentiques du terroir, même dans nos lointains hameaux. Et c’est avec le fameux ‘’boomer’’ et la musique moderne que se fait le show au village. Quitte à traumatiser les plus anciens qui, en plus de ne rien comprendre de ces pas de danse endiablée, ne supportent pas ces sons cahoteux distillés par les hauts parleurs. Ah oui, le monde change…

Assane Soumana (Onep)

20 novembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/   

Dans plusieurs pays de la sous-région ouest-africaine, le climat est dominé actuellement, voire depuis des mois, par l’ambiance plutôt électrique des échéances électorales. Malheureusement, une fois de plus, une certaine tradition qui veut qu’en Afrique, les élections soient synonymes de contestation, de violence et de souffrances, a été respectée. En effet, les deux premiers scrutins ayant ouvert le bal, à savoir les présidentielles en Guinée Conakry et en Côte d’Ivoire, n’ont pas été les bons exemples pour rassurer tous ceux qui vivent dans la crainte de la survenance de violences post-électorales. Dans ces deux pays, les élections ont très vite basculé pour dégénérer en  scènes de violence, avec des dizaines de morts et d’innombrables blessés. Aujourd’hui encore, l’atmosphère reste tendue et ces deux pays qui n’ont pas encore fini d’enterrer des morts et de panser les blessures.

Chez nous au Niger, la crainte règne. Au lieu d’affûter leurs armes (comme programme politique) pour s’engager dans des compétitions électorales propres et saines, les états-majors des formations politiques préfèrent plutôt épuiser leurs énergies dans d’interminables querelles de clochers. Aujourd’hui, avant même la validation de la liste des candidats, l’atmosphère est devenue torride avec l’ébullition des antagonismes politiques sur fond de bataille juridique ardue entre certains ‘’candidats à la candidature’’ pour la présidentielle.

Face à la montée des tons, aggravée par les invectives et autres ‘’agitations haineuses’’ impliquant les militants des camps politiques opposés, le Comité des Sages a jugé utile de sortie médiatique, mardi dernier, à l’effet d’inviter ‘’l’ensemble des citoyens à créer un climat d’apaisement dans l’intérêt supérieur du Niger’’.  Oui, nous devons faire preuve de retenue et nous inspirer de l’exemple de notre proche voisin, le Burkina Faso, où depuis des semaines, la campagne pour la présidentielle 22 novembre 2020 bat son plein dans la quiétude totale, sans la moindre ombre d’angoisse.

Au Niger, comme ailleurs dans le continent, l’heure est venue de rompre avec ce fameux mythe des ‘’élections qui précèdent les violences sanglantes" dont l’on s’acharne à coller à l’Afrique. Pour ce faire, il suffit simplement de faire preuve de responsabilité vis-à-vis de son pays et de son peuple, mais aussi de privilégier le dialogue comme seul moyen de règlement des différends politiques. Car, l’exercice du jeu politique n’a pas pour vocation de semer la terreur et la souffrance des enfants du peuple, mais plutôt de les conduire vers des lendemains meilleurs.

Assane Soumana(onep)

13 novembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/   

L'air du temps : Comme en Afrique…

Décidément, on aurait tout vue dans cette élection présidentielle américaine 2020 pleine de rebondissements ! Après une campagne électorale enflammée à haute résonnance d’attaques frontales et de tacles, nous voilà plongés dans un long suspense. En effet, depuis mercredi matin, aux quatre coins du monde, les regards restent braqués vers le Pays de l’Oncle Sam où se poursuivent les dépouillements des bulletins de vote, sur fond de challenge serré entre le candidat républicain Donald Trump et le démocrate Joe Biden.  Un derby plutôt…renversant !

Alors que, dès le top du départ, il était déjà distancé en nombre de grands électeurs, le candidat Trump restait plutôt optimiste jusqu’à mardi soir, allant jusqu’à annoncer pompeusement sa victoire certaine. Mais le triomphalisme du camp républicain ne sera que de courte durée. En effet, la tendance se renversa aussitôt, mercredi, pour évoluer en faveur de Joe Biden en grimpant, coup sur coup, jusqu’à 264 grands électeurs, à seulement moins de 6 points des 270 requis pour accéder au prestigieux Bureau ovale. Pour le candidat Trump, le compteur n’a bougé que d’un iota, évoluant de 213 à 214.

En très mauvaise posture, le candidat Trump, toujours égal à lui-même, ne tarda pas à sortir le grand jeu en criant au ‘’vol’’, à la ‘’fraude’’ et à la ‘’corruption’’. "Un petit groupe de personnes très tristes essaient de priver les électeurs américains de leurs droits, de nous voler la victoire et nous ne l'accepterons pas", a-t-il lancé. Des "propos outrageux, sans précédents et incorrects", rétorqua le candidat Joe Biden. Trop peu pour arrêter le très bouillant Trump !

Incriminant le vote par courrier qui a mobilisé plus de 100 millions d’électeurs, il mit aussitôt en branle la stratégie du pire scénario en multipliant les recours pour stopper les dépouillements et obtenir un recomptage des voix dans le Wisconsin et la Pennsylvanie. Pourtant, en 2016, c’est le même Trump qui s’était farouchement opposé au recomptage des voix dans le Wisconsin suite à une requête de la candidate écologiste. « C’est une grosse arnaque ! », avait tout de suite crié Trump

On en est donc là, à se chamailler au détour d’une élection dans ce pays frappé du label de ‘’grande démocratie’’. Et tout semble dire qu’on est bien parti pour une crise post-électorale inextricable en plein cœur de ce grand sanctuaire de la démocratie que sont les USA. Au demeurant, tous les ingrédients de la crise post-électorale sont déjà réunis à travers les actes de violence perpétrés ici et là par les pro-Trump en guise de protestation.

Dans cette présidentielle 2020, tout se passe comme si, à force d’observer et de condamner les dérives et les crises, qui sont la véritable ‘’marque déposée’’ des élections, tel que ça se passe sous nos tropiques, certains acteurs politiques ont fini par en être contaminés. Comme dirait l’autre, l’Afrique commence à faire des émules…

Assane Soumana(onep)


06 novembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/   

L'air du temps : Du respect des passages protégés des piétons

Avec la reprise des cours dans les écoles, la question de la problématique de la circulation des piétons refait surface à Niamey. Tenez, rien que mercredi matin, me rendant au service en empruntant le boulevard Tanimoune, un spectacle inouï s’est présenté à nos yeux, peu avant 8 heures, avec des élèves et des petits écoliers, tous pressés de traverser les deux voies du boulevard pour ne pas accuser du retard. Aux environs du CEG 25, des groupes d’élèves attendaient en bordure de la route, guettant la moindre opportunité pour traverser tout en prenant soin de ne pas se faire faucher par une voiture ou une moto.

L’attente étant souvent très longue pour ces élèves obnubilés par le souci d’aller en classe à l’heure, certains d’entre eux se résolvent à forcer le passage en engageant une course périlleuse au milieu des voitures et des motos roulant à vive allure. Les moins intrépides d’entre eux prennent leur mal en patience en attendant qu’un automobiliste plus courtois songe à s’arrêter pour leur céder le passage. Malheureusement, les  automobilistes ne comprennent la règle élémentaire  selon laquelle, dans la circulation, le piéton est roi, du simple fait que c’est lui plus faible. En tout cas, très rares sont ceux d’entre eux qui daignent marquer l’arrêt pour laisser passer les piétons. Et souvent, même leur céder le passage peut être fatal pour les piétons, car un autre automobiliste ou motocycliste peu soucieux peu débouler sans égard pour les surprendre en plein milieu de la route.

Même avec les derniers feux optiques mis en place au niveau des croisements des voies, la plupart des conducteurs, du haut de leur 4x4, ont tendance à bafouer allègrement le signal de passage des droits des piétons. De même, les panneaux de signalisation dressés sur poteau que les marquages blancs au sol, sont simplement ignorés et violés par les automobilistes au grand dam des piétons. Pourtant, les règles de bonne conduite imposent qu’à l'approche d'un passage piéton, les automobilistes doivent ralentir afin que, lorsqu’un piéton s'apprête à traverser, ils puissent s'arrêter systématiquement devant les marquages au sol.

En violant ces règles, les conducteurs feignent d’ignorer que les piétons, qu’en des égards qu’ils  méritent, les piétons ont aussi droit à la priorité de passage et que chacun doit se faire l’obligeance de respecter. Franchement, des efforts doivent être faits pour nous sortir de cette logique de loi de la jungle qui a toujours caractérisé les rapports entre les automobilistes, les motocyclistes, les cyclistes et les piétons en matière de circulation routière au sein de la capitale. Aussi, les uns et les autres doivent surtout faire attention aux différents points de passage des élèves et écoliers aux heures de la descente.

Assane Soumana(onep)

30 octobre 2020

Source : http://www.lesahel.org/  

L'air du temps : Le 3ème mandat qui embrase !

L’année 2020 est en train de tirer à sa fin avec le renouvellement des plus hautes autorités par le truchement des élections générales dans plusieurs pays de l’espace CEDEAO. Cet exercice quinquennal toujours très attendu par la classe politique de ces pays et par les citoyens, cristallise leur attention. A priori, on pourrait penser que puisque les différentes Constitutions de ces pays prévoient le mode de renouvellement de ces autorités, cela se fera sans encombre. Mais dans la pratique, la réalité est tout autre. En Guinée et en Côte d’ivoire par exemple, on assiste depuis quelque temps à une véritable levée de bouclier des opposants à ces deux régimes. Alassane Dramane Ouattara et Alpha Condé au terme de leurs deuxièmes mandats consécutifs ont tous décidé de briguer contre vents et marées un troisième mandat jugé anticonstitutionnel par leurs adversaires politiques.

Et depuis lors, c’est le branle-bas de combat. En Guinée, les manifestations du Front National de Défense de la Constitution (FNDC) ont laissé la place à de nouvelles manifestations plus violentes, celles de l’UFDG de Ceillou Dalhein Diallo, qui conteste en plus de la tentative de Alpha Condé de briguer un troisième mandat, les résultats qualifiés de «tronqués»  de l’élection présidentielle de dimanche dernier que la CENI guinéenne est en train de rendre public. Des manifestations qui ont fait à la date d’hier plus d’une dizaine de morts dont deux policiers ainsi que de nombreux blessés. La crise postélectorale est même en train de gagner du terrain en s’étendant dans plusieurs villes de l’intérieur de la Guinée avec comme corollaire des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. A l’allure où les événements évoluent actuellement à Conakry, nul ne peut présager de l’issue de cette crise.

Mais il n’y a pas qu’en Guinée où le 3ème mandat pose problème. En Côte d’ivoire où l’élection présidentielle est prévue pour le 31 octobre prochain, la bataille fait déjà rage entre partisans et adversaires du 3ème mandat. Là encore, on a dénombré plusieurs morts dans des manifestations violentes qui ont émaillé le pays depuis l’annonce de la candidature d’ADO. Et plus on s’approche de l’échéance du 31 octobre, les passions se déchainent davantage plongeant le pays dans l’incertitude. La CEDEAO qui en pareille circonstance devrait intervenir pour contenir les passions des uns et des autres, semble ne pas trouver la bonne formule susceptible de ramener la paix et la sérénité dans ces deux pays.

Au vu de ces inextricables situations dans lesquelles se trouvent empêtrés ces deux pays de la sous région, on mesure toute la portée de la décision maintes fois renouvelée du Président de la République Issoufou Mahamadou, de ne pas briguer un 3ème mandat. Ce faisant, il montre à la face du monde qu’il est un vrai démocrate soucieux du respect de la loi fondamentale, de la paix et de la quiétude de son pays. Toute chose qui a manqué sous d’autres cieux et qui les amène vers des rivages inconnus.

Oumarou Moussa(onep)

23 octobre 2020

Source : http://www.lesahel.org/  

L'air du temps / Rentrée scolaire : les parents au banc des épreuves

Les élèves des cycles primaires et secondaires ont repris les chemins de l’école, hier, sur toute l’étendue du territoire national. Si pour les écoliers et élèves, la rentrée scolaire est dominée par la joie des retrouvailles entre camarades, pour les parents cette échéance correspond à toute une séries d’épreuves, dont certaines qui s’étendent sur toute la durée de l’année scolaire.

Parce qu’ils se sont mis la corde au cou en privilégiant gaillardement l’école privée au détriment du secteur public (en tout cas en milieu urbain), les pères de famille doivent en payer les frais. D’où toute la charge de stress et de crispation qui entoure, pour eux, les préparatifs de la rentrée scolaire. Il leur faut ainsi faire face aux dépenses tout aussi exorbitantes qu’incontournables liées aux frais de scolarisation de leurs progénitures, sans compter les charges relatives à l’achat de l’uniforme et des beaux habits d’apparat pour le jour ‘’J’’ de la rentrée. Et dès le premier jour, ils reviennent avec la longue liste des fournitures scolaires à acheter et au plus vite.

Et ce n’est pas fini ! Dans beaucoup de cas, il faut aussi songer à fournir un moyen de déplacement pour les plus grands inscrits dans des établissements sis à l’autre bout de la ville. Dans le moindre des cas, cet impératif conduit à l’achat d’une moto. Pour certains, c’est carrément une voiture qu’il faut. Avec à la clé une dotation en carburant, toute l’année durant. Autrement, il faut se plier à la rude loi de la corvée quotidienne constant à déposer les élèves chacun à son école, puis de refaire le même trajet pour le retour à la maison à la descente des classes. 

La situation parait plus compliquée pour plusieurs familles de la capitale ayant enduré les conséquences des dégâts causés par les inondations, allant jusqu’à pousser des habitants de quartiers entiers à élire domicile dans les écoles. Pour ces familles ayant quitté leurs habitations, la rentrée scolaire comporte encore plus d’enjeux.  Hélas, les exigences de l’éducation des enfants ignorent les pesanteurs du moment. Car, si les écoles publiques mises à la disposition des élèves peuvent atténuer les charges des parents, les responsables des établissements privés, qui accueillent une bonne partie des effectifs, eux, ne font guère de cadeau. Aussi, pour donner une chance à sa progéniture de fréquenter dans ces écoles, il n’y a qu’une chose à faire : vider le fond de sa…gibecière, pour payer les frais de scolarité !

Finalement, le seul motif de consolation pour papa et maman, c’est que désormais, ils peuvent accéder à la télécommande de la télévision pour capter les chaines et les émissions de leur choix, pendant que le petit ‘’boss’’ ayant imposé, durant les vacances, son joug sur le reste de la famille en confisquant la télécommande, lui, se retrouve le nez plongé dans les livres et cahiers.

Assane Soumana

16 octobre 2020

Source : http://www.lesahel.org/  

L'air du temps : Le civisme, ou la carte du citoyen modèle

Le civisme ! Voilà un mot très couramment utilisé, mais dont on fait très peu cas à travers nos comportements quotidiens. A moins que, quelque part, l’on n’ait pas une claire perception du contenu. Aussi, importe-t-il de rappeler à ceux qui l’ignorent encore que le civisme consiste tout simplement à toujours cultiver dans nos actes et comportements de tous les jours une réelle conscience de ses devoirs envers la société. En français facile, le civisme se résume à l'affirmation individuelle d'une certaine conscience politique qui place les égards dus au pays, ses lois et ses valeurs, au-dessus de toute chose. Etre civique ou patriote, c’est être soucieux, en toute circonstance, de jouer la carte du citoyen modèle, en faisant en sorte que, dans toutes nos actions, l’intérêt général l’emporte sur les intérêts particuliers.

C’est en cela que l’essayiste français Hervé Edwy Plenel  a pu dire que « le civisme constitue alors la vertu socio-politique de l’éthique. Il requiert solidarité et responsabilité. Si le civisme s’étiole, la démocratie s’étiole ». Ainsi compris, le civisme s’impose comme cette valeur primordiale, c’est cette essence dont se nourrit toute nation pour forger, consolider et exalter sa grandeur. Le respect de son pays, des autres qui y vivent, ainsi que de la chose publique, telle est la règle d’or du citoyen modèle !

Mais que constate-t-on dans les faits chez nous au Niger ? Il  est vrai que lors des récentes inondations à Niamey et dans certaines villes de notre pays beaucoup de compatriotes se sont illustrés par leur engagement civique en apportant aide et compassion aux sinistrés, mais cela correspond à l’exception de la règle. Car, beaucoup d’autres exemples sont là pour attester du fait qu’il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir sur la voie du raffermissement d’une véritable conscience civique. Surtout avec cette nouvelle génération de citoyens plus enclins à revendiquer des droits et des libertés qu’à se soucier d’honorer leurs obligations vis-à-vis du pays et des autres. S’y ajoute l’insouciance avec laquelle certains (beaucoup !) de nos compatriotes traitent les biens publics. Aujourd’hui encore, il suffit d’une petite saute d’humeur pour que certains manifestants se mettent à saccager les infrastructures publiques chèrement acquises. Pire, usant et abusant des plateformes faciles que leur offrent les réseaux sociaux, certains citoyens n’hésitent pas à débiter des déclarations propres à démolir tous les fondements de notre Nation et  de son unité. Ne parlons même pas des incessants échanges d’invectives et autres dérives malsaines qui frisent la négation du civisme à l’état pur.

Aussi, au moment où le Niger s’achemine vers les élections générales, avec tout ce que cela implique en termes de prise de position partisane et de contradiction,  il est bon et utile de rappeler à tous et à chacun de ne jamais oublier l’ultime responsabilité qu’il leur incombe de préserver le Niger et ses intérêts, ainsi que ceux de son peuple qui aspire, d’abord et avant tout, à la paix et au développement. Que ce message soit entendu ! Car, a dit Nelson Mandela, cette grande figure africaine, « la liberté sans le civisme, la liberté sans la capacité de vivre en paix, n’est absolument pas la vraie liberté ! ».

Assane Soumana(onep)

09 octobre 2020

Source : http://www.lesahel.org/

L'air du temps : Ces escrocs des temps modernes…

Un message mail sur un contact bizarre m’annonçant, congratulations à l’appui, que je venais de gagner une superbe Land Rover sortie d’usine, à l’issue d’un concours organisé depuis Londres pour gratifier les ‘’meilleurs journalistes africains’’, où moi et deux journalistes (un Sénégalais et un Burkinabé) avaient été retenus par le jury comme étant les lauréats. Avec tout le goût que j’ai pour cette marque de voiture, je pouvais tout de suite me mettre à rêver. Mais, me disant que pour gagner à un concours, il faut y avoir participé, je me suis très vite ravisé. Surtout quand, par un second mail, l’inconnu commença à me parler de ‘’dispositions pratiques’’ à prendre pour l’envoi du joyau. Là, ça sent déjà l’arnaque…Très gentiment, je lui répondis que de la somptueuse, je lui en fais cadeau. Ayant compris que j’ai bien compris son coup, le sombre individu cessa définitivement de m’importuner. 

Il faut dire que par ces temps qui courent, des escrocs de tous acabits ont décidé de faire fortune en tirant profit de la crédulité des honnêtes citoyens. On se rappelle encore  à Niamey de fumeux coup réussi, en 2018 ici même à Niamey, par l’intriguant Richard James Bola et sa bande de larrons en col blanc, qui après s’être faits passer pour des spécialistes du trading de crypto-monnaie, ont réussi à extorquer très facilement des centaines de millions de FCFA à une flopée de victimes jusque-là inconsolables.

Aujourd’hui encore, le risque est toujours grand de tomber dans les pièges de ces escrocs des temps modernes. Surtout ces nouvelles technologies de l’information dont des esprits malintentionnés usent et abusent pour ruiner les gens naïfs. Pour se faire de l’argent facile, les arnaqueurs du Net sont prêts à  tout et leurs astuces sont souvent imparables. Il y a par exemple les spécialistes du ‘’phishing’’ ou la ‘’pêche aux victimes’’ consistant à expédier des courriels frauduleux invitant les correspondants à saisir leurs informations personnelles, souvent par le biais de formulaire à remplir, la finalité étant de récupérer les mots de passe ou les coordonnées bancaires.

S’y ajoutent les ‘’scammeurs’’ qui se présentent généralement comme étant en possession d’une grosse fortune qu’ils désirent transférer avec votre complicité, avec à la clé une offre généreuse de vous donner un pourcentage sur cette somme.  En réalité, au finish, ils vous soutireront beaucoup d'argent avant de disparaitre dans la nature. Déjà, un peu partout en Afrique (même au Niger) beaucoup de personnes à l’esprit crédule sont tombées dans la trappe de ces méchants escrocs. 

Dans un cas comme dans l’autre, s’il vous arrive de recevoir un message du genre, gardez votre calme et cessez de vous faire des illusions. Sinon, au bout du processus, il ne vous restera plus que vos yeux pour verser de chaudes larmes de crocodile. Car, vous auriez déjà perdu toute votre fortune !...

Assane Soumana(onep)

02 octobre 2020

Source : http://www.lesahel.org/  

Image d'illustration
Image d'illustration

Encore un buzz mettant en scène des cas de vols filmés ! A peine une dizaine de jours après la scabreuse affaire de vol à l’arraché perpétrée contre une dame, au quartier Koubia, et dont le film de la scène captée sur tous les angles par des caméras d’une habitation avoisinante a fait le tour des réseaux sociaux, c’est au tour d’autres crapuleux de remuer le cœur des Niaméens : deux scènes impliquant un même et seul homme dont la seule occupation sur terre est de faire le tour des parkings à travers la ville de Niamey pour y  subtiliser des motos.

Sur la première vidéo, qui circule sur les réseaux sociaux depuis mardi dernier, on voit le sombre monsieur faire des va-et-vient, le téléphone à la tempe, à la devanture d’un service de la place où se trouvaient garées des motos. Des coups d’œil fugitifs par-ci et par-là, puis il s’assoit sur une des motos, et d’un magistral coup de pied et de main, il fracassa l’antivol bloquant les guidons avant d’enfourcher la bécane et de disparaitre illico presto du champ de la caméra. Le tour est joué, moto volée !

Sur une deuxième vidéo filmée sur un autre parking, on voit le même monsieur débarquer et, ciblant une moto, il usa de la même manœuvre pour s’en emparer sans coup férir. Mais certainement pas dans le genre ‘’ni vu ni connu’’ !...

Les caméras installées ici et là au sein de la capitale, au niveau des espaces publics, des services et des domaines privés et des habitations continuent de tourner, et elles sont en train de nous émerveiller sur leur grande utilité en matière de lutte contre le banditisme. S’il est vrai que cet usage outrancier qui est fait des images de scènes de crime ou de délit captées par les caméras à travers les réseaux sociaux peut constituer une entrave au bon déroulement des enquêtes policières diligentées pour traquer les auteurs, il n’en est pas moins vrai qu’il peut aussi permettre d’anéantir les capacités de nuisance des malfrats dont les visages sont exhibés sur la place publique sur ton de ‘’tonassiri’’. 

Dans tous les cas, l’expérience de ces vidéos mettant en scène des cas de vol qui circulent nous conforte dans le fait qu’il faut multiplier les caméras un peu partout dans nos villes, comme c’est déjà le cas partout en Europe où des milliers de cameras qui balaient les coins et recoins des villes. C’est là une idée qui mérite d’être mûrie pour mettre les TIC au service de la lutte contre le banditisme urbain.

Assane Soumana(onep)

25 septembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/   

Le buzz de la semaine, c’est inéluctablement ces images choc qui montrent deux jeunes gens à moto agressant à coups de couteau, en plein jour et en pleine ville de Niamey, une paisible dame sans défense. Sur ces images captées fortuitement par les caméras d’un immeuble à la devanture duquel se déroulaient les faits, on mesure toute la cruauté de ce jeune homme qui bondissait sur la victime en brandissant un long couteau de charcuterie avec lequel il tenta à plusieurs reprises de poignarder la pauvre dame.

Réagissant de façon instinctive, elle eût la baraka de pouvoir esquiver un coup décisif, avant que le bandit n’arrive à lui arracher son sac à main, puis de prendre la poudre d’escampette, avec à ses trousses, la victime qui semblait n’avoir plus rien à perdre. Ces images, qui montrent toute la barbarie qui entoure les actes d’agression portant sur le vol à l’arraché, ont tout naturellement ému toute l’opinion nationale.

Pourtant, dans cette même rubrique, dès au mois de mai 2020, nous attirions l’attention des uns et des autres sur l’ampleur que prenait le phénomène du vol à l’arraché à Niamey. Et, bien avant, aux mois de mars et de septembre 2019, toujours dans ‘’L’air du temps’’, nous lancions un vibrant cri d’alarme sur les agissements dangereux de ces jeunes gens armés de couteau ou de coupe-coupe qui excellent dans l’art d’agresser les paisibles citoyens en leur arrachant violemment leurs biens (sac, porte-monnaie, bijoux, téléphone portable, tablette, etc.).

Aujourd’hui, ces images de l’agression perpétrée au quartier Koubia viennent nous révéler au grand jour la cruelle réalité que nous redoutons : celle de savoir que le fléau du banditisme gagne du terrain au sein de notre jeunesse qui semble avoir succombé à la tentation du gain facile.  Ces images ont tout pour nous faire frémir de peur. En effet, elles attestent non seulement du fait que les auteurs de ces actes de banditisme sont de plus en plus audacieux, mais surtout qu’ils peuvent ‘’frapper’’ à tout moment et à chaque coin de rue au sein de la capitale. Le pire, c’est que ces galopins au regard gluant se font de plus en plus violents.

Nous osons espérer que ces images serviront de facteur déclencheur pour mobiliser toutes les forces de sécurité dans une chasse sans merci contre ces jeunes délinquants. Et, comme ce fut le cas avec les fameux ‘’microbes’’ ayant semé la terreur à Abidjan (et qui ne sont plus qu’un triste souvenir), la racaille sera vaincue. Pour ça, il suffit d’intensifier les contrôles contre ces jeunes à moto opérant dans les rues sombres de Niamey, en y ajoutant les fouilles corporelles, histoire de dénicher les armes qu’ils cachent sous les vêtements. Les autorités compétentes doivent y veiller en faisant un défi à relever, absolument !...

Assane Soumana(onep)

18 septembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/  

Nogaré, Lamordé, Zarmagandeye, Karadjé, Nordiré, Gaweye, EMIG, CHU, AGHRYMET. Bref, presque tous les quartiers de Harobanda, sur la rive droite du fleuve Niger. De l’autre côté, à la rive gauche, Saga, Liboré, N’Dounga et plusieurs villages riverains, auxquels il faut ajouter ces grandes étendues de rizières qui prospéraient sur les deux rives du fleuve Niger. Toutes ces zones d’habitations, institutions universitaires et périmètres des aménagements hydro-agricoles, brusquement engloutis par des eaux dégoulinant de toutes parts! Et vous parlez d’inondations… Non, c’est un véritable tsunami qui s’est abattu sur les rives du fleuve Niger.

Il est vrai que depuis le mois de juillet où a été déclenchée l’alerte rouge, le combat contre l’avancée des eaux a été acharnée : des monticules de sacs bourrés de sable dressés en guise de protection de fortune, des chargements de latérite déversés pour ériger des barricades, des tractopelles et autres gros engins mobilisés pour endiguer les eaux rebelles, etc.   Mais, il y a eu cette pluie torrentielle qui s’est abattue sur Niamey et la région du fleuve, dans la nuit du 05 au 06 septembre 2020. Ce fut la goutte d’eau de plus qui fit déborder le vase ! Dès le lendemain matin, des images stupéfiantes filmées au niveau des deux points de rupture de la digue de protection sise à la hauteur de Lamordé, avec des tonnes d’eau dégoulinant du fleuve pour se déverser en direction des habitations, commencèrent à faire le buzz sur les réseaux. En peu de temps qu’il n’en fallait, Lamordé, Karadjé, Nordiré, et autres quartiers voisins furent littéralement submergés.

Mais la descente aux enfers ne faisait que commencer. Car dès le lendemain, d’autres images du genre, mais encore plus frémissantes, nous sont venues de Saga et de N’Dounga, sur l’autre rive du fleuve, où les digues ont cédé sous la pression des eaux à un moment où le niveau de la cote a grimpé jusqu’à 690 cm, pour une cote d’alerte rouge fixée à 620 cm. Après cette succession de ruptures des digues censées séquestrer les eaux du fleuve dans leur lit habituel, le cataclysme était imparable. En l’espace de 24 heures, le monde a basculé sur les rives du ‘’gentil’’ Djoliba qui, jusque-là, affichait la mine merveilleuse d’un… long fleuve tranquille ! Et, comme pour témoigner de leur férocité, les eaux qui étaient toujours claires et limpides, ont viré au rouge et à l’opaque.

Aujourd’hui, que d’interrogations ! Pour les causes, on les connait : les pluies torrentielles enregistrées cette année et le phénomène de l’ensablement du fleuve sont les principaux ingrédients de ce cocktail explosif. Dans tous les cas, nous sommes désormais assez avertis sur le fait que la guerre entre l’homme et la nature (dont parlait tout récemment le Président de la République) est désormais ouverte. Et comme l’a prouvé le fleuve dans ce face-à-face, force reste toujours à la nature. Sans coup férir, le fleuve a gagné la bataille. Mais on peut lui reprocher de s’en être pris à ses proches riverains qui lui ont toujours voué fidélité et sympathie. A moins qu’il ne leur reproche d’être auteurs ou complices du mal endémique dont il souffre atrocement : celui de l’ensablement avancé.

Assane Soumana(onep)

11 septembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/ 

L'air du temps : 2020, l’histoire retiendra…

Sans nul doute, l’Année 2020 et les événements qui la caractérisent seront inscrits, rubis sur ongle, dans les pages phares des livres d’histoire qui viendront à être édités dans un futur proche. Et l’on ne manquera pas de mentionner que, pour le cas précis des pays du Sahel (Niger, Burkina Faso, Mali), le début de l’année 2020 a été dominé par une flambée d’attaques terroristes avec leur cortège de morts et  de désolation. C’est le temps des nouveaux barbares, ces ‘’hommes sans visage’’ à la gâchette facile qui, mus par le seul désir de semer la mort et la désolation, parcourent la brousse et la campagne en tirant sur tout ce qui bouge.

Vint ensuite la vibrante ‘’alerte coronavirus’’ qui marque le début d’autres incertitudes. La Covid-19, avec toute la panique qu’elle a répandue aux quatre coins du monde, a littéralement tétanisé l’humanité. C’est une paralysie générale de la vie sur terre qui s’installa avec des avions ‘’confinés’’ au sol, des frontières, des marchés et des lieux de culte fermés, des réjouissances et autres attroupements de foules interdits, etc. Aussi, l’histoire retiendra que cette Année 2020 a été celle du confinement, de la bavette, du lavage de mains au gel hydro-alcoolique, et autres nouveaux dadas imposés par la crainte de contracter le fameux virus.

Et comme si cela ne suffisait pas, la saison d’hivernage, censée inspirer le bonheur et la joie (après la pluie, le beau temps, dit-on) n’a pas tardé, elle aussi, à afficher un visage plutôt… calamiteux ! C’est ainsi que, depuis le mois de juin, ce même ciel qu’on a toujours imploré afin qu’il nous gratifie d’une ‘’saison féconde’’ est devenu la source d’un stress incommensurable. En effet, comme pour ‘’vider sa jarre’’ par-dessus nos têtes, en lieu et place de bonnes pluies bienfaisantes, on a eu droit à une succession de pluies torrentielles, toujours plus dévastatrices les unes que les autres.

Déjà, à la date du 30 août 2020, le bilan des dégâts enregistrés au niveau national faisait ressortir environ 32.500 ménages sinistrés, 281.000 personnes sinistrées, 26.300 maisons effondrées, 51 décès et 5.516 ha de terres de cultures inondés. Pour sûr, il sera écrit dans les prochains livres de notre histoire contemporaine, que 2020 aura été, aussi bien pour le cas du Niger que d’autres pays voisins, ‘’l’Année des grandes inondations’’. La situation est telle que, ces derniers jours, tous les regards sont rivés vers le ciel. Et c’est à peine si les gens ne l’implorent pas de fermer sa …jarre !

On ne sait pas encore ce que nous réserve le dernier tournant avant de fermer les pages sombres de cette année-là, mais quoi qu’il en soit, (pour parler comme nos frères ivoiriens) nous disons : 2020, pardon ! Pardon dey !...

Assane Soumana(onep)

 04 septembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/

Qu’est-ce qui se passe donc au pays de l’Oncle Sam ? Bien malin qui pourra nous dire avec exactitude ce qui se passe dans la tête de ces policiers hargneux mus par une envie inextinguible de tirer à tout-va sur des afro-américains, comme sur des…gibiers ! A peine trois mois seulement après le meurtre barbare de George Floyd, étouffé sous les genoux d’un sinistre policier blanc, et qui en plus d’avoir embrasé toute l’Amérique, a ému le monde entier dans un tonnerre de condamnations, voilà qu’un autre policier vient de récidiver, dimanche 23 août dernier à Kenosha (Etat de Wisconsin) en levant son arme contre un autre homme noir, Jacob Blake, puis d’appuyer sept fois sur la gâchette en visant dans le dos, et à bout portant !... Criblée de balles, la victime se trouve actuellement entre vie et trépas dans un lit d’hôpital. Cette horrible scène, qui a été filmée et partagée par un témoin, a donné le résultat qu’on sait : soulèvement général de la communauté noire sortie pour exprimer son ras-le-bol face à la persistance de la violence policière contre les siens. C’est dans ce contexte que, mercredi dernier, à son tour, un adolescent blanc a pu  se munir d’un fusil pour faire feu sur la foule de manifestants, faisant deux morts et des blessés.

Cette flambée de crimes, au relent fortement raciste, perpétrés contre les  noirs, nous montre toute la pertinence du film ‘’The Hate U Give’’ ou  ‘’La haine qu’on donne’’, sorti en 2018, à travers lequel le réalisateur George Tillman JR. a voulu attirer l’attention du monde entier sur les réalités à l’état pur des violences racistes qui dominent désormais le vécu quotidien de la communauté noire américaine. Et dans la vie réelle, comme dans ce film, tout se passe comme si les agissements de ces policiers prompts à dégainer et à tirer sur les noirs portent en eux le germe d’une irrésistible haine qu’il faut forcément donner à l’autre, sachant bien que ‘’la haine appelle la haine’’. Autrement, rien ne pourrait expliquer la répétition de la série noire de bavures policières qui, à chaque fois, déclenchent des protestations et des émeutes géantes. 

J’ai encore en mémoire cette scène pathétique du film ‘’The Hate U Give’’ où la jeune fille, Starr Carter (actrice principale), un mégaphone à la main, s’adressait aux policiers au moment même où ces derniers chargeaient, avec une rare violence, une foule de manifestants venus réclamer justice pour Khalil, un jeune noir qui venait d’être sauvagement abattu par des policiers.  « On a beau parler, on a beau hurler ; mais ils (les policiers) refusent de nous entendre! (…) Combien de morts il va falloir avant de vous compreniez ? », leur disait-elle. Mais cette voix frêle appelant à la raison, ils ne pouvaient pas l’entendre…

Aujourd’hui, la question que tout le monde se pose aux quatre coins du monde, c’est de savoir quand et comment cette effusion de sang va-t-elle s’estomper? Hélas, à en juger par des déclarations musclées émaillant des discours entrant dans le cadre la campagne électorale en cours aux USA, et qui tendent à encourager la rigueur et la force à l’encontre des manifestants noirs, on réalise bien que certains acteurs politiques n’ont pas encore compris l’importance de briser de sitôt le cycle infernal de la violence raciale.

Assane Soumana(onep)

 28 août 2020
Source : http://www.lesahel.org/

L'air du temps : Les lois implacables de Dame natureDécidément, les prévisionnistes des questions climatiques ne se sont pas trompés en prévenant le monde que des bouleversements inhérents aux conséquences des variations climatiques sont déjà à nos portes. En effet, comme on peut le constater ces dernières années, les bouleversements des données climatiques dépassent tous les pronostics faits par les experts en la matière.

Par exemple, l’on constate que dans les pays de la bande sahélienne, la saison pluvieuse tarde toujours à s’installer, mais quand ça commence à pleuvoir, ce sont de véritables déluges qui s’abattent sur ces zones habituellement très peu arrosées. C’est d’ailleurs ce que nous vivons, depuis quelques jours, dans notre pays où, pratiquement, une forte pluie annonce une autre encore plus forte et dévastatrice. Aujourd’hui, tous les regards sont rivés vers le ciel comme pour l’implorer à observer, un tant soit peu, de répit. Déjà de graves inondations sont enregistrées dans presque toutes les régions de notre pays, dont les cas les plus graves dans la région de Maradi où les eaux du Goulbi sont largement sorties de leur lit, submergeant des habitations et des hectares de champs de culture. Dans la région du fleuve, en plus des villages et hameaux inondés par les pluies diluviennes, les experts, qui redoutent la menace réelle inhérente à la montée exceptionnelle des eaux du fleuve Niger et de ses affluents, ont déjà recommandé, en début de semaine, le déguerpissement pur et simple des populations riveraines.

Toutes choses qui montrent que, de nos jours, tous les ingrédients de l’effet ‘’boule de neige’’ des variations climatiques sont là, sous nos yeux. Ce sont notamment tous ces phénomènes exceptionnels se traduisant par ce cortège d’inondations enregistré ces dernières années un peu partout en Afrique en étendant la menace jusque dans les zones les plus arides, comme par exemple celle des pays du Sahel, et Agadez au Niger. Ce sont également ces vagues de canicule qui, en ces moments mêmes s’abattent sur certains pays d’Europe (la France par exemple), où elles engendrent tant de souffrances et de lamentations.

C’est dire à quel point Dame nature est très rebelle et que ses lois sont implacables.

Assane Soumana(onep)

14 août 2020
Source : http://www.lesahel.org/

aimage d'illustrationLa Nationale N°1 entièrement submergée et impraticable, depuis lundi dernier, aux environs de Margou (Boboye) ; des quartiers entiers baignant dans la flotte à Zinder, hier jeudi, après le passage d’une pluie diluvienne ; débordement du Goulbi à Maradi, inondant les habitations et d’immenses hectares de champs de cultures ; déchainement des eaux dans la région de Tahoua où les eaux de ruissellement de l’Ader-Doutchi-Maggia ont inondé la ville de Doguéraoua ; des koris féroces et bourdonnants emportant tout sur leur passage et obligeant les voyageurs à rebrousser chemin dans la région d’Agadez ; et un peu partout au Niger, des routes et des  ponts coupés, des cultures englouties et des maisons effondrées, etc. Et, aujourd’hui à Niamey, au regard de toutes ces scènes de déluge nous venant de l’intérieur du pays, les habitants de quartiers comme Saga, Bassora, Koira Kano Nord, Bobiel, ainsi que ceux des zones riveraines du fleuve Niger sont sur le qui-vive, la peur au ventre.

Nous aurions bien voulu que, ne serait-ce que pour cette fois, les experts du PRSEASS-2020 ayant annoncé pour cette campagne en cours, que les quantités de pluies attendues sur la bande sahélienne présageaient des risques réels d’inondations, n’eussent guère raison. Hélas, le danger est déjà là ! Avec tous ces phénomènes météorologiques exceptionnellement furieux, et leur cortège de désastres et de désolation, l’on est bien en droit de craindre que la nature ne se soit déchainée contre l’humanité. Oui, le Président de la République avait bien raison de parler, récemment à Agadez, de ‘’guerre entre l’homme et la nature’’ ! Et ce rapport d’antagonisme n’est pas forcément à l’avantage de l’homme. Déjà, les bouleversements inhérents aux changements climatiques se traduisant par des inondations et autres catastrophes naturelles récurrentes sont là pour nous convaincre de la gravité de la situation. Devant tous ces signaux forts qui attestent de la puissance de la nature sur l’humanité, et avant que le ciel ne nous tombe sur la tête, il nous revient de faire preuve d’anticipation en ménageant (et en aménageant) l’environnement. 

L'air du temps : Tabaski, ou le mouton de tous les défisMouton par-ci, mouton par-là ! C’est dans l’air du temps…A une semaine de la fête de Tabaski, le mouton est au centre de toutes les préoccupations pour les pères de famille. Tout se passe comme si en toute chose, les gens jouent à se compliquer la vie. Car, si on s’en tenait aux critères prescrits par l’islam au chapitre du sacrifice d’Abraham, il apparait clairement que l’Islam a bien voulu nous mettre à l’abri de certaines exagérations qu’on observe autour du choix du mouton qu’on veut toujours plus gros, donc plus coûteux.

En effet, selon les préceptes de l’islam, les conditions essentielles imposées aux fidèles, c’est que la bête soit exempte d’un certain nombre de défauts apparents, à savoir : ne pas être borgne, ne pas être boiteuse ou visiblement malade, avoir l’âge minimum obligatoire de six mois pour le mouton, d’un an pour la chèvre, de deux ans pour la vache et de cinq ans pour le chameau. D’ailleurs, on pourrait même se passer de cette cristallisation outrancière portée sur le mouton.  Car, il est permis aux musulmans de faire un sacrifice collectif pour ce qui est du gros bétail, à raison d’un chameau ou une vache pour sept personnes.

Mais, en dépit de toutes ces facilités, non seulement le mouton reste au cœur de tous les défis : il faut trouver à tous prix, souvent même par des voies défiant les règles et les principes simples de la morale islamique. Tant et si bien que, à observer de près, on pourrait se demander si certains sacrifices pourraient être bien exaucés, au regard des méthodes peu orthodoxes d’acquisition du mouton ainsi que des sources des moyens financiers utilisés. Car, pour y parvenir, il y en a qui ne reculent devant aucun obstacle. Et même si l’argent se trouve dans un trou habité par un cobra royal, ils trouveraient le moyen d’y plonger la main pour s’en procurer. Vol, arnaque, endettement abusif, tout passe !... Plus grave est le cas de certains qui assimilent la taille et le nombre des moutons sacrifiés à un simple challenge pour faire la différence avec le voisin.

L'air du temps : Dans l’expectative des examens de fin d’annéeA l’heure où l’on s’achemine vers la période des examens de fin d’année scolaire, le temps devient lourd et l’horizon se rétrécit de plus en plus pour les candidats. C’est surtout vrai pour les prétendants au BEPC et au Baccalauréat, par ces temps, noyés dans les pesanteurs de l’expectative. Car, comme dirait l’autre, pour ces derniers l’heure de vérité a déjà sonné. Pour les plus ‘’carriéristes’’ des candidats, c’est-à-dire ceux-là qui ont passé des nuits blanches à bûcher leurs cours et à s’entrainer en groupe de travail, la délivrance sur les copies d’examen s’annonce moins angoissante. En revanche, pour ceux qui, comme la cigale de La Fontaine, ont passé toute l’année à fumer la ‘’chicha’’ et à se trémousser aux airs endiablés du rap dans les ‘’fadas’’ et autres coins chauds, l’inquiétude règne. Seuls face à leur destin, ces derniers, une fois devant les épreuves, passeront de longues heures à méditer sur leur sort. Surtout que l’ère du fameux ‘’tuyau’’ et de la fraude est désormais révolue dans notre pays. C’est dire qu’il faut redoubler d’effort et apprendre à  ne  compter que sur soi-même et sur son intellect.

Les passants qui arpentent la rue longeant la devanture de l’Hôtel de ville de Niamey, ont brusquement la berlue ! Ils sont déboussolés par le grand vide qui s’est créé par la chute de ce grand caïlcédrat trônant majestueusement en ces lieux, sans doute, depuis près d’un siècle. Hélas, les rafales de vent ayant balayé la capitale au cours de la nuit de mardi à mercredi derniers ont eu raison du géant centenaire qui surplombe la célèbre Place Petit marché de Niamey qui abritait le non moins fameux marché ‘’Habou Ganda’’. Cet arbre, comme tous ses autres congénères qui restent encore débout, en plus de faire partie intégrante du décor plantant la façade de la Mairie, sont tout un symbole pour la ville de Niamey.

Ayant sans doute vu le jour à la faveur du plan d'aménagement urbain de la capitale mis en œuvre, de mars 1902 à juillet 1903, par le premier Commandant de cercle de Niamey, le capitaine Salaman, ces grands caïlcédrats font aujourd’hui office des grands témoins de l'histoire de notre capitale. Dressés en bordure de la voie principale (sans doute une des toutes premières à Niamey) allant du Petit Marché jusqu’au Ministère des Finances, ces arbres ont vu défiler le temps, et avec lui, des hommes et des événements ayant marqué la vie à Niamey.

Ces arbres historiques (voire mystiques) s’élevant dans le ciel, souvent à de plus de 20 m de haut, étaient réputés pour être des véritables forteresses. Mais de nos jours, après plus d’un siècle d’existence, ils sont devenus des ‘’géants aux pieds d’argile’’. La preuve qu’il a suffi d’une simple rafale de vent pour étaler lourdement au sol le gigantesque d’entre eux, celui-là même qui offrait un abri sûr aux petits vendeurs de feuilles de kinkeliba et autres ambulants.

eDes amis qui se rencardent dans une fada, au jardin ou tout autre cercle de causerie dans l’intention de se distraire, à travers des échanges, des taquineries et des rigolades sans fin, on en trouve tous les jours et presque partout. Une tradition sans doute héritée de la dynamique des anciens groupes d’amis qui, jadis, faisaient le bonheur des jeunes dans presque tous les quartiers de Niamey.

On se rappelle de ces clubs d’amitié (ou d’affinité) entre jeunes filles et garçons qui, jusqu’aux années 90, entretenaient l’ambiance particulière dans les quartiers. Ces ‘’ghettos’’, que sont les points de rencontre de ces groupes, étaient des plus animés, avec la théière qui bouillonne en permanence, le boucan de la musique servie à fond la caisse, les parties de belote, et souvent les discussions interminables au ton tantôt plaisant, tantôt orageux, etc. En plus des solides liens d’amitié et de solidarité qu’ils contribuaient à renforcer, ces clubs étaient des cadres de loisirs qui offraient aux jeunes des espaces propices à leur plein épanouissement. Mais, comme dirait l’autre, c’était une époque…

De nos jours, rien ne se passe plus comme avant. L’internet et les réseaux sociaux ont fait leur apparition, et la vie et les loisirs des jeunes en sont gravement impactés. Plus de place à ces ‘’spectacles’’ de chaudes, mais plaisantes, séances de causerie entre amis. Ils ont beau se retrouver ensemble dans leurs fadas, les jeunes d’aujourd’hui ne goûteront guère à cette chaleur humaine intense qu’avaient connue leurs devanciers.

L'air du temps : Ces ‘’taximen-gangsters’’ qui hantent les rues de NiameyDécidément, les choses se compliquent en matière de banditisme à Niamey. En plus des jeunes qui deviennent de plus en plus actifs et audacieux dans le vol à l’arraché, dépouillant à tout bout de champ les paisibles citoyens de leurs biens, le monde des taxis vient aussi en rajouter. En effet, tout semble prouver qu’un nouveau genre de vol perpétré par des faux taximen est en train de faire son apparition au sein de notre capitale. Les ‘’taximen-gangsters’’ (appelons-les ainsi !) hantent les rues de Niamey. Ces derniers temps, plusieurs cas de vol commis par des conducteurs de taxi contre les usagers ont été enregistrés.

Cette situation nous révèle que, dans cette immense forêt des taxis qui pullulent dans les rues de Niamey, se cachent des taxis dangereux conduits, tantôt par des vrais faux taximen, tantôt par des vrais taximen aux intentions malveillantes à l’égard des clients. Dans tous les cas, le danger est là : on court le risque de se faire dépouiller ou carrément agresser en empruntant un taxi à certaines heures de la nuit, ou à tout moment, quand c’est dans des quartiers isolés.

La manœuvre consiste généralement à conduire le client dans un coin obscur de la ville pour le dépouiller de ses biens sous la menace d’une arme blanche. Une autre tactique très connue, c’est d’opérer en bande en faisant toujours en sorte que le client (qui n’est autre qu’une proie), se retrouve coincé au milieu entre deux complices du taximan, ainsi ces derniers pourront lui faire aisément les poches au cours du trajet. Et le plus souvent, une fois le forfait commis, le taximan trouve un prétexte pour déposer le client à mi-chemin en lui proposant de chercher un autre taxi sans rien payer.

L'air du temps : Floyd, cet autre martyr…Finalement, la notoriété est la digne fille du destin. C’est ce que nous apprend le cas de George Floyd, cet afro-américain qui, durant tous ses 46 ans de vie paisible, est resté caché dans son petit coin dans un austère quartier de Minneapolis, dans l’anonymat total. Jusqu’à cette date fatidique du lundi 25 mai 2020 où, aux environs de 20 heures, sa vie bascula brusquement en prenant un tournant tragique qui le propulsa au rang des grandes figures du combat pour l’affirmation des droits et libertés des afro-américains aux USA. Pour en arriver là, il lui a fallu subir le supplice de neuf longues minutes de l’étranglement, le cou coincé sous le genou d’un policier hargneux, avant de sombrer dans le trépas.

La scène, qui a été filmée et publiée sur Facebook Live par une passante, est proprement imbuvable. En effet, pendant près de dix minutes, on voit George Floyd cruellement plaqué au sol sur le ventre par un policier, l’immobilisant avec un genou appuyé sur le cou. Tandis que le supplicié se plaint en lançant qu’il n’arrive plus à respirer, son bourreau, lui, continue de l’étouffer encore plus fort en pesant de tout son poids sur son cou, jusqu’à le plonger dans un coma de non-retour à la vie.

Comme on pouvait s’y attendre, ces images de cette scène de mise à mort en direct d’un homme, sur le simple soupçon d’usage de faux billet, ont eu l’effet d’une bombe à fragmentation dont la déflagration a retenti aux quatre coins du monde, en soulevant un immense tollé de colère et de désapprobation. Le détonateur de la vague de protestation a été déclenché par le mouvement Black Lives Matter (La vie des Noirs compte) qui a soulevé des manifestations géantes ayant bouleversé toutes les villes américaines, jusqu’aux portes de la Maison Blanche. Le message des manifestants est clair : trop, c’est trop ! Etre Noir aux Etats-Unis ne devrait pas être une condamnation à mort !...

Décidément, les jeunes malfaiteurs à moto qui excellent dans le vol à l’arraché n’en démordent pas à Niamey. Il y a quelques mois déjà, un vibrant cri l’alarme qui a été lancé face à la fréquence des cas de vol à l’arraché à Niamey, perpétrés par des jeunes gens opérant au moyen des deux roues. A l’époque, le phénomène n’était qu’à ses débuts et il se limitait à certains quartiers de la capitale, comme Bobiel et dans la zone de la Francophonie. Mais force est de constater que plus on avance, plus le phénomène prend de l’ampleur, cela au grand dam des honnêtes citoyens de la capitale qui vivent sous la peur bleue de se voir agressés et dépouillés de leur téléphone portable ou de leur sac, à chaque instant et à tout coin de rue. Car, ces derniers jours, l’on a enregistré beaucoup de cas de vol à l’arraché et à différents autres quartiers de la ville de Niamey, à savoir Niamey 2000, Sonuci, Banifandou ; bref, un peu partout à Niamey.

Même si cette brusque recrudescence des cas de vol à l’arraché pourrait être aux besoins financiers liés à la célébration de la fête de Ramadan, il y a lieu de déplorer cet état de fait nous révélant qu’une frange de notre jeunesse a décidé de prospérer aux détriment des autres, et en semant la terreur et la désolation dans les quartiers. Ces actes attestent du fait que le fléau du banditisme gagne du terrain au sein de notre jeunesse, apparemment piquée à vif par le virus de cette tentation maladive du gain facile.

Conséquence, il est difficile de circuler dans une quelconque rue de Niamey en possession d’un objet précieux, comme par exemple le smartphone ou un sac à main (surtout pour les femmes), sans ressentir cette crainte dévorante d’être pris pour cible par des jeunes voyous tapis dans l’ombre, prêts à vous agresser.

Et non seulement les auteurs de ces actes de banditisme sont de plus en plus audacieux, mais surtout ils gagnent du terrain en gangrénant tous les quartiers de la capitale. Pire, les larrons au regard gluant n’épargnent personne et se font de plus en plus violents. En effet, dans certains cas, ils opèrent, toujours à moto, munis d’un couteau ou carrément d’une machette qu’ils utilisent pour menacer, voir violenter leurs victimes afin de les obliger à lâcher prise.

 aDemain, plaise à Dieu, la communauté musulmane célèbrera la fête de l’Aïd-El fitr marquant la fin du mois béni de Ramadan. Commencera la ritournelle des Barka da Salla ! Kayéssi !, Bonne fête, etc... Oui, il y aura de quoi se féliciter. Car, le parcours aura été long et tenace. Notamment pour certains ‘’cousins’’ dont il est inutile de préciser le nom ici, tant il est vrai que tout le monde connait leur légendaire gourmandise, la partie n’a pas été des plus aisées. Ainsi, après un mois de diète, de piété et de privation, les fidèles musulmans pourront afin aspirer à l’immense plaisir de manger, de boire et même de siroter du thé ou du café à longueur de la journée.

Tout au long de ce mois béni de grande dévotion, le monde, comme on le dit souvent, a un peu ‘’soufflé’’ au rythme de l’accalmie, avec des journées monotones et des nuits de recueillement au niveau des mosquées. Les ‘’bouches-fusils’’ et les ‘’langues fourchues’’ s’étant tues, la vie sur terre a été, le temps d’un mois de totale absolution, ce long fleuve tranquille dont rêve l’humanité.

Hélas, cette atmosphère ‘’bon enfant’’ relève du domaine de l’éphémère ! Car avec la fête de l’Aïd El-fitr et son cortège de dépenses aussi fantaisistes qu’excessives, que de discorde, de déceptions et de déconvenues au sein de certains couples et foyers.

Et quand passera la fête et sa tempête dépensière, la réalité s’affiche dans toute sa rigueur. Pour certains, il faut revenir sur ses pas pour tenter de recoller les morceaux brisés de la confiance soumise à rudes épreuves.

Et quand les vieux démons se réveilleront de leur long sommeil, la nature reprendra son droit et les masques tomberont. Alors, de plus en plus, les mosquées se videront de ces fidèles qui, pendant tout le mois béni du ramadan, prenaient d’assaut les lieux de culte, les bistrots et autres lieux de loisirs regagneront en ambiance. Et au fur et à mesure, l’on renouera avec les actes de filouterie, d’arnaque et d’autres pratiques peu recommandables. Bref, la vie reprendra son cours normal…

Assane Soumana(onep)

22 mai 2020
Source : http://www.lesahel.org/

L'air du temps : Une fête sans la joie…Image d'illustration Au moment où on s’achemine vers la fin du mois béni du Ramadan, l’enthousiasme des jeûneurs, qui se sont armés de foi pour effectuer un parcours sans faute en s’efforçant d’observer le carême avec abnégation, s’oppose au regret des spécialistes du ‘’carême buissonnière’’. Il s’agit de ceux-là qui, invoquant des raisons plus ou moins avérées, et usant par mille subterfuges, ont réussi à se soustraire à l’épreuve d’un mois de privation.

Pour les plus assidus des fidèles, le mois s’est déroulé au rythme du calendrier, en suivant décade après décade, jour après jour, et heure après heure, le temps qui s’égrène. Mais au niveau actuel où l’on entre de plain-pied dans les tourbillons des préparatifs de la fête de Ramadan, plus le temps de compter. Car, d’autres défis plus urgents s’affichent au cadran du compteur, notamment pour les pères de famille qui doivent affronter les dépenses incompressibles qui leur sont généralement imposées. Et pour tout compliquer, les protagonistes sont difficilement négociables quand il s’agit de débloquer les frais du repas de fête et ceux nécessaires pour l’achat des habits de fête pour les bambins.

Mais, il se trouve que, en toute vraisemblance, pour cette Année 2020, rien ne doit se passer comme d’habitude, dans un monde littéralement ligoté et traumatisé par la pandémie du Covid-19. Après avoir passé les deux premières décades du mois béni du Ramadan sous un régime de couvre-feu et de confinement, les Nigériens ont appris à réguler leur mode et train de vie, en tâchant de mieux ‘’gérer’’ leurs extravagances.

A temps normal, en amorçant le virage d’entrée dans la dernière décade du mois de Ramadan, l’on plonge directement dans l’ambiance enivrante du branle-bas général des préparatifs de la fête avec l’affluence des familles (pères, femmes et enfants) dans les marchés, devant les boutiques et autres rayons, mais aussi des jeunes filles inondant les ateliers de couture et de coiffure et autres officines de beauté.

l'air du temps : Sans ‘’sucre’’ ni enthousiasmeUn Ramadan dans le calme et en toute simplicité. Il va sans dire que le contexte particulier de crise sanitaire planétaire, dominée par l’expansion de la pandémie du Covid-19, allait peser de toutes ses pesanteurs sur le déroulement du Ramadan 2020. En temps normal, le Ramadan rime avec ferveur et accès de piété sur fond d’affluence générale vers les mosquées. C’est aussi l’occasion pour renouer avec les dépenses ostentatoires attisées par certaines pratiques qui frisent le zèle et la démesure.

C’est le cas par exemple du phénomène du cadeau du sucre, qui au fil des années, était en passe de devenir une véritable institution. C’est ainsi qu’on assiste à une remarquable valse des cartons de sucre distribués à tours de bras, allant tout naturellement des foyers les plus nantis vers les plus pauvres. La solidarité africaine joue pleinement son rôle.

Mais dans certains cas, ce jeu de la solidarité prend le ton de ‘’générosité obligatoire’’. En effet, s’inscrivant au départ dans le cadre des gestes de bonne volonté, le cadeau du sucre s’est hissé au rang des pures obligations, devenant du coup l’objet d’un véritable casse-tête pour certains. C’est surtout le cas quand cette pratique se joue entre les jeunes filles et garçons. Aussi, entre les filles, désireuses d’obtenir le geste tant attendu du bien-aimé, et les garçons, qui tentent à tous prix d’esquiver le coup (le coût !) du sucre, les manœuvres prennent souvent le ton du cruel jeu du chat et de la souris.

Pour cette édition 2020, Covid-19 oblige, l’heure n’est pas à l’enthousiasme et l’extravagance dans l’observance de ces pratiques ruineuses tendant à transformer le mois du ramadan en une période des folles dépenses.

Aujourd’hui, alors que les fidèles abordent la seconde moitié de ce mois béni, on a presque déjà tourné la page des réclamations du cadeau sucre pour s’inscrire dans la perspective des enjeux liés aux préparatifs de la fête de Ramadan. Et même là, c’est sans grandes ambitions…

En réalité, le constat qui se dégage, c’est que tout le monde a compris que ce Ramadan-là ne saurait être comme tous les autres au regard des vicissitudes du moment, avec tout ce cortège de stress, d’inquiétudes et d’interrogations qui nous absorbent en traversant cette zone de hautes turbulences et d’angoisse générées par la pandémie du coronavirus. La situation est telle que, pour nombre d’âmes qui vivent sur terre, tous les grands projets sont reportés, voire annulés, le seul défi étant finalement de sortir vivant de cette singulière année 2020.

Assane Soumana(onep)

08 mai 2020
Source : http://www.lesahel.org/

Le coronavirus et notre’’ grand ami’’ le Soleil…Alerte générale à Niamey, mercredi dernier, aux environs de 14 heures ! « Un cas suspect de coronavirus à l'hôpital général de référence de Niamey. Service des urgences fermé personne ne sort...», annonçait un message publié sur le mur d’un internaute. Parti de Facebook, le message a enflé à la vitesse de la lumière en se répercutant sur les autres réseaux sociaux, à savoir WhatsApp, le ‘’volcanique’’, les sites web, twitter, etc. Relayée et partagée à coups de simples clics magiques, la ‘’mauvaise nouvelle’’ s’est répandue dans toute la ville de Niamey, et sans doute dans tout le pays.

Fort heureusement, la rumeur n’aura été que d’une très courte durée. En effet, la réaction des responsables de l’Hôpital Général de référence a été prompte et elle a vite fait de démentir l’information. En effet un communiqué de presse dûment signé par le Directeur général dudit hôpital, souligne ceci : « L’Hôpital général de référence dément l’information selon laquelle ses portes seraient fermées et ses services désertés en raison d’un cas ‘’suspect’’ d’un patient souffrant de coronavirus », informe le communiqué ! Sur les réseaux sociaux, ce démenti et le ouf de soulagement qui s’en est suivi, firent le même effet que l’annonce du départ, dissipant subitement la bourrasque. Plus de peur que de mal…

Mais cet incident a été surtout une occasion de jauger la réaction des Nigériens face à cette éventualité. Et il en est ressorti que la surprise des gens était plus grande que la crainte suscitée dans le reste monde par le fameux virus. En Asie et en Europe, la peur du COR-19 a eu pour effet d’obliger des millions de gens à rester chez eux confinés, d’imposer le port du masque pour ceux qui sont obligés de sortir de chez eux, de décréter la fermeture des écoles et l’annulation des grandes rencontres, voire même de paralyser littéralement le secteur des transports aériens avec plusieurs dessertes suspendues et des avions cloués au sol, etc.

Du reste, a-t-on vraiment à avoir peur du Coronavirus dans un pays sahélien comme le nôtre ? En effet, selon les spécialistes, l’agent vecteur du coronavirus est un virus ‘’dji-izé’’ qui ne pourrait s’épanouir que dans un environnement de fraicheur, un monde où la nature est plus clémente. Car, selon les spécialistes, le fameux virus ne tiendra pas une seule minute dans une atmosphère ambiante où le mercure grimpe au-dessus de 27° C.

Décidément, le phénomène de l’encombrement des rues est en passe de demeurer un des plus grands casse-tête pour les autorités municipales de Niamey. Hier seulement, le Maire central de la Ville de Niamey a dû, une fois de plus, et sans doute à corps défendant, retrousser ses manches et brandir ses biceps pour dégager manu militari les kiosques et les innombrables charrettes à bras qui paralysent la circulation dans le centre-ville de la capitale. Cette énième opération de déguerpissement des stands anarchiquement installés aux abords des rues était attendue de tous leurs vœux par les usagers las de souffrir le martyr en empruntant certains tronçons devenus de véritables goulots d’étranglement.

Le cas le plus criard (disons même irritant !) est celui du tronçon allant du rond-point Maourey vers l’ancienne Place du Petit marché. Sur ce tronçon, qui est pourtant un passage obligé pour beaucoup d’automobilistes et de motocyclistes, certains ‘’grands commerçants’’ y tenant boutique et autres exploitants de stands improvisés, visiblement indomptables et multirécidivistes, imposent leur loi implacable aux usagers de la route en occupant de tous les côtés, une bonne partie de la chaussée. Comme si la situation n’était pas déjà assez compliquée, les charretiers ambulants qui pullulent au niveau de ces points névralgiques de la ville viennent en rajouter au calvaire des usagers. De sorte que, mine de rien, vous pouvez mettre 20 à 30 mn pour franchir les 200 mètres du tronçon impacté.

Idem du côté des abords du Grand marché où les mêmes détenteurs de kiosques et de hangars de fortune se coalisent avec la horde des charretiers pour rendre la vie difficile aux usagers de la voie. Même à pied, le parcours prend l’allure d’un véritable parcours du combattant ! Le calvaire en ces lieux est tel que beaucoup de potentiels clients se contentent de se tourner vers d’autres centres commerciaux périphériques, plus accessibles, pour faire leurs emplettes.

Même si elle est tombée à la faveur d’une circonstance malheureuse, à savoir cet accident tragique survenu le vendredi 21 févier 2020 et qui s’est soldé par la mort subite de deux collégiens et une blessure grave pour un autre, la décision du président de la Délégation Spéciale de la Ville de Niamey, interdisant la pratique du drift au sein du territoire de la Communauté urbaine de Niamey, mérite d’être saluée. Elle répond ainsi, à juste titre, au cri de cœur de la section lycéenne demandant à mettre un ‘’coup de freins’’ magistral aux parties de drift au niveau des établissements scolaires de la capitale.

Si cette décision était rigoureusement appliquée, elle permettra de sauver des vies humaines. En effet, ce ‘’jeu de la mort’’ a déjà occasionné la mort de plusieurs autres jeunes à la fleur de l’âge à Niamey. Les habitants des quartiers Koira Kano, Koubiya, Sonuci, Francophonie, Ryad, véritable zone de prédilection par excellence des drifteurs invétérés, eux ne se font pas raconter, tant ils vivent au quotidien les désastres de ces manœuvres dangereuses exécutées à coups de volant époustouflants par des jeunes chauffards.

Pour ceux qui l’ignorent encore, le drift, c’est ce sport périlleux de cascade qui fait des manœuvres de dérapage de l’automobile un art à part entière. Cet art, dont les origines remontent au Japon, s’est répandu un peu partout dans le monde, et il est l’apanage d’hommes et de femmes qui se sont fait une certaine réputation de l’art de dompter la voiture à travers des scènes de dérapage spectaculaires. Mais, si dans les pays occidentaux et certains pays des émirats arabes, le drift est un sport homologué se pratiquant sur des circuits spécifiques consacrés à cet effet, chez nous au Niger, il se pratique de façon plutôt anarchique dans les rues, les quartiers, et surtout aux devantures des écoles. D’où tout le danger qui l’entoure, aussi bien pour les conducteurs eux-mêmes que pour tous ceux qui évoluent dans leur environnement immédiat. Pour mesurer le haut niveau d’imprudence lié à ces manœuvres endiablées, il faut voir ces jeunes exécutant des slaloms géants, des zigzags pompeux, des dérapages et autres embardées spectaculaires, suivis de retournées de type ‘’virage américain’’ à vous donner le tournis. Frayeur et adrénaline garanties !

Lair du temps : Humanisme où es-tu ?Image d'illustrationNotre société est-elle en train d’évoluer vers l’effondrement de certaines de ses valeurs cardinales ? Hélas, sans vouloir l’affirmer, nous pouvons le craindre ! Jadis, le culte voué aux valeurs de solidarité et d’humanisme a permis à nos ancêtres et, même dans un passé proche, à nos parents, de surmonter des dures épreuves de la vie. Quand un malheur touchait une personne, une famille ou un village, aussitôt la dynamique de la solidarité et de l’humanisme se mettait en branle pour apporter secours, aide et compassion aux personnes affectées.

Mais que constate-t-on de nos jours ? Ça saute à l’œil que l’indifférence et l’insensibilité ont pris le pas sur ces valeurs cardinales de notre société. Ce qui se traduit par une somme de comportements préjudiciables au triomphe des règles et des principes moraux qui veulent que l’être humain soit toujours traité avec plus d’humanisme.

Cette faillite des valeurs d'humanisme et de solidarité s’affiche quotidiennement à nos yeux à travers certaines scènes tragiques au cours desquelles ce qui doit inspirer la pitié, l’assistance et la compassion se limite à éveiller la curiosité des passants. Prenons par exemple le cas des accidents de la circulation. Le problème, ce n’est pas tant la fréquence des accidents dans les rues de Niamey, mais la façon dont les témoins de ces scènes assistent aux sinistres. Ainsi il est fréquent de voir une personne accidentée gisant dans son sang en bon milieu de la chaussée, et tout autour d’elle, une nuée de curieux mus par le seul souci de voir pour ‘’ne pas se le faire raconter’’.

Souvent, c’est avec une réelle délectation que certains passants assistent à ces scènes cruelles, sans jamais songer à porter la moindre assistance aux blessés. Certains témoins au ‘’cœur sec’’, tels des paparazzis, se précipitent pour déployer leur téléphone portable et se mettre à filmer la scène du sinistre, au mépris du devoir qui leur incombe de respecter l’intégrité morale et le droit à l’image des victimes. Pour les plus audacieux, c’est l’occasion idéale de jouer aux ‘’croque-mort’’ en prenant des images en mode selfie, histoire de prouver qu’ils étaient bien là quand tout se passait. Et, en peu de temps qu’il n’en fallait, les images (souvent atroces) de l’accident font le tour des réseaux sociaux.

sCe vendredi 14 février promet d’être une journée très palpitante. Du moins dans le cœur des jeunes filles et garçons qui seront plongés dans les frénésies de la célébration de la Saint-Valentin, communément appelée ‘’fête des amoureux’’.

Chez nous au Niger, comme un peu partout au monde, nos jeunes frères et sœurs ne lésineront par sur les moyens pour effectuer, à la hauteur (voire au-delà) de leurs moyens, ce ‘’pèlerinage’’ au sanctuaire du flirt et de l’affection. C’est l’occasion de prouver son degré d’engagement et d’amour à l’endroit de l’âme sœur tant convoitée. Avant, quand les choses marchaient bien, les cadeaux-surprises allaient dans les deux sens, du garçon à la ‘’doudou’’, et de la fille au ‘’bébé’’. Mais, de nos jours, force est de constater que rien ne se passe plus comme avant. Au fil du temps, le dé a été nettement pipé et, désormais, les gestes sont plus attendus de la part des garçons, les filles se contentant d’encaisser les colis bien emballés et enjolivés.

Aussi, pour ceux qui, toute l’année, ont monté la garde pour monopoliser le cœur de la ‘’belle perle’’ du quartier, la fête prend l’allure d’un vrai défi. C’est le moment de faire ses preuves pour adoucir le cœur de la joyeuse ‘’Valentine’’. Et comme le précieux cadeau coûte son pesant d’or (surtout de billets de banque), il faudra alors vider la tirelire. Et comme pour tout compliquer, les bouquets de fleurs et autres beaux poèmes bien stylés ne sont plus d’actualité pour atteindre le cœur des jeunes filles. Ces dernières sont plus sensibles aux emballages contenant des objets de valeur (chocolat, robe, bijoux, téléphone Android de grande marque, IPad, tablette et autres gadgets électroniques) qu’au verbiage creux d’un poème, souvent tiré par les cheveux.

Hélas, pour certains soupirants mal-aimés, la déception et la désillusion guettent ! En effet, parce qu’elle célèbre justement l’amour (le vrai !), cette fête est donc l’ultime occasion pour démêler le bon grain de l’ivraie. Aussi, n’est-il pas rare de voir certains tourtereaux débordant de passion aller à la recherche de leur ‘’souffle de vie’’, cadeau emballé à la main, pour finalement se heurter à la cruelle réalité : l’âme sœur tant adulée s’est déjà envolée aux bras d’un autre oiseau... Ainsi va la St-Valentin : accès de passion pour les uns, et profonde déception pour les autres.

Assane Soumana(onep)

14 février 2020
Source : http://www.lesahel.org/

L'air du temps : Ces belles histoires du cousinageLe cousinage, c’est vraiment plaisant ! Au Niger, le répertoire des histoires et railleries entre cousins est bien garni. Des anecdotes, on en trouve des plus belles et des très cocasses. Comme celle-là qui met en scène ce vieux muezzin Bagobiri (oui, on en trouve !...) qui, se rendant à la mosquée à l’aube pour l’appel de la prière, a été soumis à une rude épreuve de course-poursuite devant un de ces bourricots espiègles qui courrait vers lui dans la pénombre. En effet, Bagobiri lui était déjà hanté par la peur d’une méchante hyène qui rôdait autour du village où elle avait pris la fâcheuse habitude de perpétrer des attaques éclair contre les petits ruminants. L’histoire raconte que ce jour-là, notre ‘’Bagobiri Imam’’, très effarouché et exténué, n’a guère appelé les fidèles pour la prière du Fajr.

Ou encore cette histoire mille fois racontée, amplifiée et enrichie en milieu Djerma à propos de ce Touareg qui, poussé par la curiosité, est venu se pencher à la margelle d’un de ces profonds puits du Zigui (région de Dosso), histoire d’en mesurer la profondeur. Le ‘’karambani’’ de Aghaly tourna au drame quand sa gibecière contenant toute sa fortune glissa de la poche supérieure de son boubou pour dégringoler vers le fond inaccessible du puits. Tétanisé et désemparé, le malin Aghaly, réalisant qu’il venait de perdre son argent à jamais, se mit à crier : ‘’saddakâ ! …saddakâ !…’’. Comme pour dire que, cet argent perdu, il en faisait aumône à la veuve et à l’orphelin, dans l’espoir que Dieu le lui vaudra en ce bas monde ou dans l’au-delà. Mais qui est dupe !…

Et celle-là encore qui met en exergue le caractère bouillonnant de Maïga. L’anecdote raconte qu’un jour, Maiga monta subitement et sans raison sur ses grands chevaux en menaçant de récupérer le lopin de terre qu’il avait prêté à l’enseignant du village, un cousin Bagobiri. Après maintes supplications restées vaines, sa propre épouse, une cousine du Zarmaganda, a dû échafauder un plan béton en complicité avec un autre cousin touareg, qui devait se déguiser en génie pour dissuader l’impétueux Maïga. C’est ainsi qu’il fut pourchassé du champ en litige par le ‘’méchant génie’’. L’ayant pourchassé jusque dans sa cour, le prétendu génie demanda à sa femme Leyanna de lui dire son nom. Et quand elle prononça Leyhana, le ‘’génie’’ répondit qu’elle a réellement de la chance car étant l’homonyme de sa belle-mère. A son tour, notre désormais dégonflé Maiga, qui s’est entre temps déguisé en femme, affirma qu’il s’appelait également Leyhanna. Epargné, il jura aussi de renoncer à son projet de retrait du champ à son cousin Magobiri. Le feuilleton définitivement clos !…

Assane Soumana, DG Onep Mais que se passe-t-il donc ? Comme si nous nous trompons d’ennemi, ces derniers temps, à cause peut-être de la gravité de la situation sur le plan sécuritaire, le torchon brûle dans nos rapports entre nous-mêmes Nigériens. Quel diable a pu nous piquer pour que nous manquions de vigilance jusqu’à jouer le jeu de nos vrais ennemis qui ne sont autres que les groupes terroristes qui nous attaquent et tuent lâchement et injustement nos frères, aussi bien militaires que civils ? Il est sincèrement incompréhensible de voir que, dans ce contexte précis, nous soyons-là à nous chamailler jusqu’à nous invectiver sur des détails. C’est là, une insulte grave à nos valeurs, en l’occurrence la culture de la fibre patriotique, mais aussi de la courtoisie les uns à l’égard des autres !

Usant et abusant des réseaux sociaux, certains concitoyens, qui semblent avoir érigé le langage de l’injure comme seul mode d’expression, ne ratent la moindre occasion pour proférer vertement et publiquement des insultes à l’encontre d’autres personnes avec lesquelles ils ne sont pas en phase sur un sujet quelconque. Pire, cet infâme phénomène, qui jusque-là se limitait aux plus jeunes, s’est désormais étendu au monde des adultes avec l’expansion de WhatsApp, devenu un véritable outil de subversion et de démolition des valeurs traditionnelles et morales chères à notre société.

C’est comme si une vague de violence et d’incivilité doublée de grossièreté s’était installée dans nos moeurs en gangrenant tous les compartiments de notre société. Les choses sont telles que plus personne n’est à l’abri de la hargne vindicative des ‘’insulteurs publics’’ invétérés. Au gré des humeurs, des personnalités publiques, des leaders politiques, des chefs traditionnels, des leaders religieux, et autres Nigériens Lamda sont violemment vilipendés et humiliés à coups d’injures. Le dernier feuilleton en date, assurément le plus improbable, a mis aux prises des marabouts qui en sont arrivés à s’insulter crûment via WhatsApp, au mépris de tous les préceptes de l’Islam.

L'air du temps : Débout, nous resterons !Inatès, puis Chinagodar. Souvenirs implacables des heures sombres de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Ces derniers temps, les cœurs des Nigériens sont lourds et profondément meurtris par l’amertume de la perte de nos frères militaires tombés sur le champ d’honneur en défendant dignement la patrie. Mais n’oublions jamais ce proverbe qui dit que "quand la vie vous donne une centaine de raisons de pleurer, montrez-lui que vous avez mille raisons de sourire ».

Certes nous avons perdu des batailles, et beaucoup de nos frères soldats, mais ces pertes en vies humaines ne resteront certainement pas vaines, et même impunies. Car, nous le savons tous, l’échec, ce n’est pas tant de tomber ; mais de ne pas se relever avec courage. Au Niger, nous nous relèverons, et nous resterons débout ! Tant il est vrai que notre Nation, parce que fondée sur le solide piédestal de l’unité, de l’honneur et de la dignité, ne fléchira point sous le joug démoniaque des forces du mal.

Aussi, et nous-en sommes pleinement persuadés, de ces sombres moments du doute et de la désolation jailliront les lueurs d’espoir pour des lendemains radieux. Cette conviction, nous la tenons du simple fait que toutes les sagesses du monde, ainsi l’histoire et les religions, nous enseignent que jamais, en fin de compte, le mal ne triomphera sur le bien, et l’injustice ne vaincra pas la justice.

Une autre bonne raison d’espérer, c’est que tirant les leçons des derniers revers subis sur le terrain, les autorités compétentes ont décidé de passer à la vitesse supérieure en prenant des mesures à la hauteur du défi. C’est ainsi que des hommes, dont le dynamisme et la notoriété inspirent beaucoup confiance, ont été placés à la tête de la haute hiérarchie militaire ; de quoi remonter le moral des troupes et galvaniser leur détermination à vaincre l’ennemi, comme elles ont déjà eu à le faire sur plusieurs théâtres d’opération.

L'air du temps : Débout, nous resterons !Inatès, puis Chinagodar. Souvenirs implacables des heures sombres de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Ces derniers temps, les cœurs des Nigériens sont lourds et profondément meurtris par l’amertume de la perte de nos frères militaires tombés sur le champ d’honneur en défendant dignement la patrie. Mais n’oublions jamais ce proverbe qui dit que "quand la vie vous donne une centaine de raisons de pleurer, montrez-lui que vous avez mille raisons de sourire ».

Certes nous avons perdu des batailles, et beaucoup de nos frères soldats, mais ces pertes en vies humaines ne resteront certainement pas vaines, et même impunies. Car, nous le savons tous, l’échec, ce n’est pas tant de tomber ; mais de ne pas se relever avec courage. Au Niger, nous nous relèverons, et nous resterons débout ! Tant il est vrai que notre Nation, parce que fondée sur le solide piédestal de l’unité, de l’honneur et de la dignité, ne fléchira point sous le joug démoniaque des forces du mal.

Aussi, et nous-en sommes pleinement persuadés, de ces sombres moments du doute et de la désolation jailliront les lueurs d’espoir pour des lendemains radieux. Cette conviction, nous la tenons du simple fait que toutes les sagesses du monde, ainsi l’histoire et les religions, nous enseignent que jamais, en fin de compte, le mal ne triomphera sur le bien, et l’injustice ne vaincra pas la justice.

Une autre bonne raison d’espérer, c’est que tirant les leçons des derniers revers subis sur le terrain, les autorités compétentes ont décidé de passer à la vitesse supérieure en prenant des mesures à la hauteur du défi. C’est ainsi que des hommes, dont le dynamisme et la notoriété inspirent beaucoup confiance, ont été placés à la tête de la haute hiérarchie militaire ; de quoi remonter le moral des troupes et galvaniser leur détermination à vaincre l’ennemi, comme elles ont déjà eu à le faire sur plusieurs théâtres d’opération.

Une chose est de disposer d’infrastructures routières ultra-modernes, une autre est de savoir (pire, de bien vouloir) s’en servir à bon escient pour se faciliter la vie ! Cette leçon, nous la tenons du constat qui se révèle quotidiennement à nos yeux en circulant sur les grandes artères de la ville de Niamey. En effet, on pouvait espérer qu’avec toutes les commodités dont sont dotées les nouvelles routes récemment construites à Niamey, certaines difficultés seraient à jamais résolues. Ce n’est hélas pas le cas !

En prenant par exemple le cas précis de la circulation des piétons, tout semble montrer qu’en dépit du dispositif mis en place pour la réguler (donc la faciliter), avec notamment les traits blancs matérialisant les points de passage prioritaire des piétons, les choses n’ont fait que s’aggraver. Il se trouve que les conducteurs des véhicules et engins, profitant allégrement du confort de ces routes, roulent à tombeaux ouverts en ignorant royalement le respect des points de passage piétons spécialement conçus pour donner une certaine priorité aux piétons qui traversent la chaussée. Aujourd’hui, très rares sont les conducteurs qui respectent cette réglementation pourtant bien inscrite dans le code de la route, au même titre que les panneaux de Stop et autres passages protégés.

Cette situation qui s’apparente à une réelle confiscation du droit des piétons doit cesser. Ailleurs, dans plusieurs pays, les piétons sont rois dans la circulation. Les automobilistes leur facilitent le passage en marquant l’arrêt pour leur permettre de traverser la chaussée en toute sécurité. Et dans ces pays, la violation du respect des passages piéton sont assimilés à une ‘’tentative d’assassinat’’ contre les autres usagers. Ici, à Niamey, le piéton qui ose s’aventurer en milieu de la chaussée au nom du respect dû aux points de passage piéton est un candidat au suicide : un taximan ou un autre automobiliste pressé aurait vite fait de l’écrabouiller, sinon de l’invectiver, sans se demander s’il est dans ses droits.

Ça a gravement grelotté, presque toute la journée d’hier jeudi, à Niamey. Et pourtant, les Niaméens pouvaient s’estimer heureux par rapport au reste du pays. En effet, la capitale était une des localités les plus chaudes du Niger, avec 16 degré au thermomètre. Le mercure, qui a commencé à dévaler depuis quelques jours, a littéralement dégringolé au cours de la journée d’hier pour tomber à 5° à Dirkou, 7° à Agadez, 8° à Tahoua, 9° à Zinder, 10° à Maradi, etc. Avec cette vague de froid glacial, aggravée par le souffle de violents courants d’air, on peut dire qu’il ne fait pas bon vivre, ces derniers temps, dans les villes et villages du Niger. En vrais Sahéliens traditionnellement habitués à vivre tout le reste de l’année sous 45° C à l’ombre, il y a bien de quoi se lamenter en criant à l’austérité des intempéries. La situation est surtout critique la nuit où, à 22 heures déjà, les rues sont quasiment désertes même au cœur de la capitale. Même les quelques rares noctambules qui circulent encore sont transits de froid.

Et le matin, au réveil, le supplice est intenable, surtout pour les élèves et les travailleurs qui doivent se réveiller très tôt pour prendre une douche froide avant de prendre le chemin de l’école pour les premiers, et du service pour les seconds. Aussi, on est littéralement ‘’givré’’ devant l’image de tous ces petits anges grelotant de froid sur le chemin de l’école, avec souvent pour seule protection la légère tenue scolaire. Il semble que c’est la rigueur observée au sein des établissements sur le port de la tenue qui leur impose un tel calvaire. Pourtant, nul n’ignore les effets néfastes du froid chez ces êtres si fragiles.

Il n’empêche que les plaintes et les jérémiades viennent surtout des adultes et des plus vieux. Ceux-là mêmes qui s’entourent de tous les soins pour se prémunir contre les intempéries. Ainsi, pour certains d’entre eux, c’est l’occasion de dépoussiérer et d’enfiler la veste restée aux débarras toute l’année, pour se pavaner en ville aux allures de ‘’L’homme de Bordeaux’’, ce fameux personnage de la pièce de la Troupe Yazi Dogo dont tout le Niger a entendu parler. En tout cas, tout passe : blouson, écharpe, bonnet, turban et autres vêtements lourds. Il n’empêche que, pour beaucoup de gens, les dégâts occasionnés par le froid restent immuables : toussotements sans fin, larmoiements, lèvres desséchées et fendillées, peau rugueuse, pieds lézardés, et une frimousse de… poisson frit !

Assane Soumana ONEPTristesse, indignation, colère (surtout colère !)… Tels sont les sentiments qui animent l’ensemble des Nigériens en apprenant le bilan sordide de l’attaque meurtrière perpétrée contre le poste avancé d’Inatès par des assaillants lourdement armés, venus à bord de plusieurs colonnes de véhicules 4×4, de blindés et de motos, dans la soirée du mardi 10 décembre 2019. Oui, le Niger est en deuil ! Le Président de la République a dû interrompre son séjour à Assouan (Egypte) pour regagner le bercail. Et  derrière lui, le peuple nigérien, plus que jamais soudé, reste consterné mais débout pour apporter son soutien indéfectible à nos braves FDS, honorer la mémoire des soldats tombés sur le champ d’honneur, et exprimer sa sincère et profonde compassion aux familles endeuillées.

En vérité, aucun vocable n’est de trop pour qualifier cette attaque lâche et ignoble contre le camp d’Inatès.  Pour mener cet assaut, les forces du mal de tous les groupes en présence dans la bande sahélo-saharienne ont senti le besoin de se coaliser pour donner l’assaut.  Certes, ils ont ôté la vie à ces braves soldats, mais ils n’ont guère réussi à leur entamer leur dignité. Les échos du déroulement des combats attestent de la bravoure avec laquelle nos FDS se sont défendues.

En effet, en dépit de la puissance de feu qui s’abattait sur eux, le Commandant Inoutab  et ses hommes ne se sont pas laissé faire. Ils ont même porté l’estocade à l’ennemi en terrassant des dizaines d’entre eux. On parle d’une soixantaine, et peut-être même beaucoup plus, quand on sait que généralement ces lascars repartent avec leurs cadavres pour des raisons de propagande. Mis en difficulté, l’ennemi, qui avait pourtant conçu un plan d’attaque pour ne faire de nos hommes qu’une bouchée, n’ont pas eu d’autre choix, malgré l’avantage de l’effet de surprise et de leur puissance de feu, que de recourir à des actions kamikazes.

Entre fuir où rester pour défendre leur position au péril  de leur vie, nos braves soldats ont opté le combat et l’honneur militaire, alors que la situation était critique avec des hordes de terroristes déboulant de toutes parts et tirant à boulets rouges sur toutes les positions. Au bout de 3 heures de combat, nombreux d’entre eux sont tombés les armes à la main, en défendant l’honneur de notre armée et la dignité du Niger et de son peuple. Morts pour la patrie, les enfants du Niger prieront toujours pour vous et ne vous oublieront jamais !

Des images horribles !... Dans une vidéo abjecte filmée et mise en ligne sur les réseaux sociaux par les terroristes, on peut voir, disséminés un peu partout dans une brousse herbacée, les corps de miliaires d’un pays voisin tombés sur le champ d’honneur, suite à une embuscade lâchement préparée et perpétrée contre eux par les forces du mal. Si beaucoup de gens ont eu le loisir de visionner l’intégralité de cette vidéo, et même de la partager, les âmes sensibles et les personnes averties sur le sens de ce document, elles l’ont zappée et supprimée de leur appareil.

Ceci pour dire que dans cette guerre asymétrique que nos pays du Sahel engagés sur la ligne de front (Mali, Burkina Faso et Niger) face aux groupes terroristes, un aspect très important, disons même très délicat, semble échapper à la vigilance et à la compréhension d’un grand nombre de nos concitoyens. Il s’agit de l’impact dévastateur de la communication et de la propagande dans une guerre. Tout se passe comme si certains honnêtes citoyens ignorent que la guerre ne se limite pas qu’aux combats sanglants que nos vaillantes FDS et les lâches terroristes assoiffés de sang se livrent sur le théâtre des opérations.

Non, cette guerre se déroule aussi sur le plan psychologique, et nous y sommes tous impliqués !... Autant, sinon plus déterminante que le fracas des armes, la guerre psychologique se joue sur le terrain de la communication et la propagande, qui sont des éléments clés à ne pas négliger. Cela est d’autant prouvé que, lors des deux grandes guerres ayant ébranlé le monde entier le siècle dernier, des Ministères entiers ont été créés pour mener une action ardue de communication et de propagande, pour tantôt saper le moral des troupes d’en face ou embobiner l’opinion publique avec des fausses victoires remportées sur l’ennemi.

Malheureusement, par simple insouciance ou par ignorance, beaucoup de gens négligent cet aspect pourtant crucial de la chose. Les groupes terroristes, eux, semblent avoir mesuré l’importance de la propagande de guerre. C’est pourquoi ces derniers temps, ils inondent les réseaux sociaux (WhatsApp surtout) avec des vidéos mettant en scène des images de leurs courtes victoires sur les vaillants soldats engagés pour la bonne cause.

Notre pays le Niger est classé comme étant le ‘’bon’’ dernier pays d’Afrique en matière de consommation d’alcool, selon un rapport récemment rendu public par l’organisation Mondiale de la santé (OMS). Classement plutôt honorable !... Car cela signifie que nous sommes le premier dans le classement des pays où on compte moins d’adeptes de Bacchus. Tant mieux !...

Cependant, ce faible taux d’ivrognerie ne doit pas détourner nos esprits d’une autre réalité plus alarmante. Il s’agit du phénomène de la consommation abusive des produits stupéfiants qui continue de faire des ravages chez les jeunes, dans nos villes tout comme dans nos villages. En effet, combien sont-ils de nos jours ces jeunes à la fleur de l’âge qui ne sont plus que des épaves humaines ambulantes qui déambulent dans nos rues, sans savoir où ils vont parce que n’ayant plus vraiment la tête sur les épaules? A Niamey, les signes de ce phénomène sont perceptibles presque dans tous les quartiers avec des jeunes complètement paumés qui jonchent les rues.

Vivant en marge de la société, ils se rencardent généralement dans certaines zones sombres de la ville où ils se shootent à la paille (une autre appellation du chanvre indien dans le milieu des accros). Ça, c’est pour les plus défoncés…S’y ajoute aussi la grande masse des consommateurs de l’ombre. Hélas, en plus des gares et des places des marchés, la drogue n’a non plus épargné les milieux scolaires où des jeunes arrivent (on ne sait comment) à s’approvisionner en produits stupéfiants. Et, l’effet de mimétisme aidant, de plus en plus de jeunes scolaires se laissent entrainer dans la consommation de la drogue.

Dans nos villages, la situation est encore pire. Chanvre indien, Tramol et autres comprimés aux effets hallucinogènes avérés, tout passe !... Consommés quotidiennement à coups de plaquettes entières, ces médicaments disposent aujourd’hui de leur petit monde de consommateurs invétérés et…dérèglés !

Quand on dit que ‘’femme n’a pas pitié de la vie’’, certains ne comprennent pas tout de suite. Pourtant, à Niamey, les bombances dans lesquelles excellent nos sœurs à l’occasion des réjouissances de mariage et de baptême suffisent à elles seules pour nous permettre d’en faire une claire perception. Pour frimer à l’occasion de ces cérémonies, les filles font feu de tout bois. C’est ainsi qu’elles ont inventé l’uniforme de mariage, elles y ont ajouté celle du baptême, puis autres tenues que chacune doit s’efforcer d’avoir pour certaines étapes précises de ces réjouissances. Et, mine de rien, pour un mariage ‘’digne de ce nom’’, les filles vous porteront pas moins de trois habits différents, les uns toujours plus coûteux que les autres : le pagne d’uniforme ouvert au ‘’grand public’’, le fameux bazin, avec les modèles comme ‘’Miel’’, ‘’Belle dame’’ et que sais-je encore, généralement porté au cours de la partie d’animation assurée par un orchestre, mais aussi la superbe tenue de soirée pour le cocktail de mariage. D’accord, c’est bien ! Mais, vu sous l’angle des dépenses superflues que tout cela implique, c’est vraiment…outrancier !

Tout cela pour frimer et épater les autres invités. S’y ajoutent les artifices et les manières. Passe encore l’extravagance du Make-up appliqué pour se faire un autre visage plus rayonnant. Et comme ces rencontres prennent souvent l’allure d’un véritable concours de beauté et de moyens matériels, la différence se joue au niveau de la démarche, de la manière particulière de porter le sac à main de grande marque, les lunettes de charme, et surtout les clés de la voiture, de façon à ce que les marques soient bien visibles, etc.

Imge d'illustrationImage d'illustrationLa polygamie. Voilà encore un autre sujet qui fâche !...Et, au risque de prendre des coups de pilon sur la tête, nous jugeons utile de relancer le débat sur la question. Loin de nous l’idée de vouloir braver les regards incandescents, ou autres réactions épidermiques et acariâtres de quelques dames foncièrement remontées contre la pratique de la polygamie. Le fait est que la question s’impose à tous points de vue comme un sujet incontournable dans le débat portant sur les faits sociaux majeurs de notre époque.

D’abord, les hommes en situation de monogamie pourront-ils rester impassibles face aux multiples railleries qui leur sont faites à longueur de journée ? En effet, nous sommes dans un environnement où l’imagination populaire caricature le mari-monogame comme cet ‘’homme faible’’ surnommé ‘’mizin hadjia’’ qui, jamais au grand jamais, n’osera pas hausser la voix pour parler de mariage en présence de ‘’ouarguida’’. S’y ajoutent les autres moqueries qui assimilent carrément la vie du mari monogame à une somme de souffrances et de grisaille. Il existe même des vidéos et autres messages vocaux et écrits véhiculés via les réseaux sociaux pour amplifier ces railleries.

Un autre argument qui plaide en faveur de la pratique de la polygamie, c’est le fait que la religion musulmane, ainsi que nos traditions et coutumes s’accordent à promouvoir la pratique de la polygamie comme une alternative crédible pour accéder à une vie comblée. Mais la raison de taille demeure de nos jours le verdict des données démographiques qui révèlent que les femmes sont largement plus nombreuses que les hommes, une situation qui met d’office un grand nombre de nos sœurs sur la liste d’attente des candidates au mariage.

Du reste, le débat fait fureur presque un peu partout en Afrique. Les uns adorent, les autres s’enragent rien qu’à en entendre parler ! Mais en Erythrée, le gouvernement a tranché sur la question : ‘’tous les hommes devront marier au moins deux femmes, et l’homme s’y opposant pourrait purger une peine d’emprisonnement à vie avec travaux forcés’’. Et surtout, gare à la femme qui y trouverait à redire ! Elle pourrait aussi encourir une peine d’emprisonnement.

C’est dans l’air du temps, et tout le monde semble aimer ! Ces derniers temps, il règne une lénifiante atmosphère d’apaisement sur le front politique national. Oui, il était prévisible qu’après tant d’empoignades verbales sur fond d’accusations mutuelles, depuis des années, les acteurs politiques allaient un jour se raviser pour, en fin de compte, ne privilégier que l’intérêt général des Nigériens. Aussi, en réponse à l’appel du président du Conseil national de dialogue politique, les leaders des différentes forces politiques nationales se sont retrouvés, le 20 octobre 2019, cette fois-ci sur un podium bien dégagé, pour parler de paix, d’apaisement et d’intérêt national.

Il était grand temps ! Car, les Nigériens, dans leur grande majorité, sont depuis belle lurette lassés d’assister à ces incessantes querelles de clochers, souvent avec un fort relent de politique politicienne, auxquels se livrent les acteurs politiques nationaux. Il donc était temps de s’arrêter net pour baisser le ton, refroidir les foyers de tensions, s’écouter et se comprendre !

Pour y parvenir, il suffisait de se demander, en fin de compte, où se trouve l’intérêt national ? A elle seule la réponse à cette question suffit pour nous prouver que le retour au dialogue se pose en termes d’impératif catégorique. Cet impératif, notre classe politique a bien fini par le comprendre et l’accepter. C’est tout à son honneur, et c’est tant mieux pour nous tous !

Car nul besoin de rappeler aux uns et autres que d’importants défis, tout aussi urgents que cuisants, continuent d’assaillir notre pays. Et pour nous donner une réelle chance de relever ces défis, nous n’avons pas d’autre choix que de cesser de nous chamailler pour former une union sacrée. Prenons, ne serait-ce que l’exemple du défi sécuritaire. Là, l’ennemi commun est bien connu : ce sont ces terroristes sans foi ni loi qui menacent de démolir jusqu’aux fondements même de la nation. Ces derniers, quand ils tirent sans discernement sur leurs cibles, ou quand ils les égorgent, ne tiennent pas compte de leur coloration politique.

Une chose est de disposer d’infrastructures routières ultra-modernes, une autre est de savoir (pire, de bien vouloir) s’en servir à bon escient pour se faciliter la vie ! Cette leçon, nous la tenons du constat qui se révèle quotidiennement à nos yeux en circulant sur les grandes artères de la ville de Niamey. En effet, on pouvait espérer qu’avec toutes les commodités dont sont dotées les nouvelles routes récemment construites à Niamey, certaines difficultés seraient à jamais résolues. Ce n’est hélas pas le cas !

En prenant par exemple le cas précis de la circulation des piétons, tout semble montrer qu’en dépit du dispositif mis en place pour la réguler (donc la faciliter), avec notamment les traits blancs matérialisant les points de passage prioritaire des piétons, les choses n’ont fait que s’aggraver. Il se trouve que les conducteurs des véhicules et engins, profitant allégrement du confort de ces routes, roulent à tombeaux ouverts en ignorant royalement le respect des points de passage piétons spécialement conçus pour donner une certaine priorité aux piétons qui traversent la chaussée. Aujourd’hui, très rares sont les conducteurs qui respectent cette réglementation pourtant bien inscrite dans le code de la route, au même titre que les panneaux de Stop et autres passages protégés.

Cette situation qui s’apparente à une réelle confiscation du droit des piétons doit cesser. Ailleurs, dans plusieurs pays, les piétons sont rois dans la circulation. Les automobilistes leur facilitent le passage en marquant l’arrêt pour leur permettre de traverser la chaussée en toute sécurité. Et dans ces pays, la violation du respect des passages piéton sont assimilés à une ‘’tentative d’assassinat’’ contre les autres usagers. Ici, à Niamey, le piéton qui ose s’aventurer en milieu de la chaussée au nom du respect dû aux points de passage piéton est un candidat au suicide : un taximan ou autre automobiliste pressé aurait vite fait de l’écrabouiller, sinon de l’invectiver, sans se demander s’il est dans ses droits.

Il fait bon vivre dans nos villages et hameaux, en cette période de récoltes des produits agricoles. Après des mois de dur labeur aux travaux champêtres, l’heure est venue pour les cultivateurs de goûter à la saveur des fruits de leur abnégation. Mais cette bombance se paye cash en termes de gaspillage des produits des récoltes. Une bonne affaire pour les spéculateurs véreux et aux dents longues qui se mettent en embuscade prêts à acheter les stocks à vils prix.

En effet, pour faire face aux dépenses liées à ces manifestations festives, nos laborieux paysans sont amenés à vendre une bonne partie de leurs récoltes de mil, de haricot, d’arachide de sorgho et autres denrées. C’est l’occasion pour certains ‘’sarkin noma’’ de convoler en justes noces pour s’offrir une 2ème ou 3ème épouse. Ce qui souvent met à mal l’harmonie dans la famille, les autres membres assimilant les dépenses liées aux réjouissances du mariage à une dilapidation de biens communs. Et surtout, gare à celui des fils ou des femmes qui oserait hausser la voix pour s’opposer au projet ruineux du ‘’vieux père’’ !...

Pour les jeunes, c’est la saison des grandes réjouissances de mariage et autres manifestations culturelles et sportives. La solidarité et l’hospitalité africaines sont à leurs plus beaux jours. Et surtout, c’est le moment du boom et du grand divertissement. Le soir, la place publique du village retrouve toute son intensité en termes d’animation. Des randonnées inter-village sont organisées à longueur des journées et cela pendant des semaines. Les jeunes affluent de tous les villages voisins, pour des soirées de détente au cours desquelles on rivalise de talent en chant et en danse.

Jadis, ces soirées culturelles étaient agrémentées par des parties de chant et de danse aux rythmes du terroir. C’était l’époque des chaudes nuits d’escapade au cœur de l’ambiance, avec des filles et des garçons chantant et dansant à la place publique du village, et des attroupements des jeunes prétendants rôdant autour, à la recherche de l’âme sœur.

Vous avez sans doute remarqué avec quel enthousiasme les usagers des réseaux sociaux se précipitent, ces derniers jours, pour se relayer ce message attribué au Ministère de la Santé Publique relatif à un numéro vert pour recevoir les plaintes des usagers des hôpitaux publics. Hélas, c’est un fake-news de plus ! A moins que ce message ne soit destiné aux usagers d’un autre pays, il pourrait être le fait d’un compatriote qui souhaiterait, ainsi faisant, appeler de tous ses vœux la création d’une telle initiative. Car, de source digne de foi, ce message n’émane pas des services du Ministère nigérien de la Santé Publique.

Quoi qu’il en soit, ce court message, en plus de susciter une bonne dose d’espoir chez beaucoup d’usagers de nos centres médicaux, nous replonge dans le débat sur la problématique de l’accueil en milieu sanitaire. Le problème de la ‘’froideur’’ de l’accueil réservé aux citoyens en détresse évacués vers nos hôpitaux est réalité criarde. Et chacun a eu à en faire l’amère expérience.

Les femmes qui sont appelées à fréquenter régulièrement ces centres pour les consultations pré et néo-natales ainsi que les consultations infantiles, vous en diront des histoires, et des très édifiantes ! Il semblerait même que certaines porteuses de la respectable blouse blanche ont réussi à se faire une certaine réputation en la matière. La situation est telle qu’aujourd’hui, pour certaines femmes, aller faire ses consultations s’apparente à une épreuve aussi rude que celle de la délivrance. En tout cas, tous les ingrédients du stress et du désagrément y sont: insouciance, désinvolture, menace, aversion, etc. Un seul mot mal placé et vous voilà pris à partie par un agent qui vous accuse férocement de vouloir lui apprendre son métier. Pire, cela pourrait être un bon prétexte pour tourner le dos au malade, histoire de ‘’corriger’’ l’ingérence de l’accompagnant.

De nos jours, nous sommes submergés à longueur de journée, par un afflux d’informations de tous genres partagées d’un interlocuteur à un autre, pour s’étendre à de milliers, voire de millions d’autres correspondants. De sorte que, aussitôt qu’une information au relent sensationnel est ’’balancée’’ sur les réseaux sociaux, elle enfle inéluctablement pour faire le buzz des jours et des semaines durant. Mais rien de mal à cela ! Car, quoi de plus bon que d’accéder aux échos du monde entier, dans un mouchoir de poche emballé dans un smartphone ?

Le hic, c’est que dans la quasi-majorité, ces infos sont dominées par les fake-news. Il s’agit de ces beaux mensonges cousus de tout fil, bien arrangés souvent illustrés d’images tantôt montées ou piquées quelque part, des mots ronflants, des lieux désignés, des personnes incriminées, le tout pour rendre une histoire vraisemblable, mais véritablement fausse sur toute la ligne.

Autant dire que certaines personnes tapies derrière l’écran de leur ordinateur ou de leur smartphone, se sont trouvé une nouvelle vocation dans le mensonge. Leur spécialité, c’est la divulgation des rumeurs les plus folles, voire insensées jusqu’à la limite de l’interdit. La question qui s’impose, est la suivante : qu’est-ce qui fait donc courir cette nouvelle race de falsificateurs de l’info qui crèvent les écrans sur les réseaux sociaux ? Pourquoi, diantre !, des gens surgis de nulle part, n’ayant ni la vocation ni l’obligation, encore moins les qualités requises, s’improvisent-ils en ‘’faiseurs d’événements’’ pour abreuver l’opinion publique de fausses informations, disons de toutes sortes de broderies de mensonges ?

A Bobiel, ils rôdent dans les couloirs obscurs ; au Complexe, ils sévissent sans scrupule ; dans la zone de la Francophonie, ils répandent la terreur ; bref, partout à Niamey, ils hantent la vie des honnêtes et paisibles citoyens. Ils, ce sont ces jeunes gens qui excellent dans le vol à l’arraché. Il y a quelques mois, après un cri l’alerte qui a été donné sur la fréquence des cas de vol à l’arraché dans les rues de la capitale, les forces de défense et de sécurité avaient durci le ton en menant une traque sans merci contre ces délinquants qui écument les rues de notre capitale dans l’espoir de prospérer par le vol et autres actes délictueux.

Devant la permanence, l’omniprésence et surtout la fermeté des patrouilleurs déployés un peu partout dans la ville de Niamey, les malfrats n’ont pas eu d’autre choix que de déserter les rues de la ville. Cependant, tout semble démontrer, avec ce qu’on vit ces derniers temps, que la trêve n’aura été que d’une courte durée. Les motards arracheurs de téléphones portables et de sacs à main sont encore ressortis de leur trou, et déjà plusieurs personnes agressées l’ont appris à leurs dépens.

Aujourd’hui, il est difficile, voire impossible, de circuler dans presque un quelconque quartier de Niamey avec un objet précieux, comme par exemple le smartphone, sans être la cible de jeunes voyous tapis dans l’ombre prêts à vous sauter dessus pour l’arracher avec violence. Non seulement les auteurs de ces actes de banditisme sont de plus en plus audacieux, mais surtout ils gagnent du terrain en gangrénant tous les quartiers de la capitale. Pire, les larrons au regard gluant n’épargnent personne et se font de plus en plus violents. En effet, dans certains cas, ils opèrent, toujours à moto, munis d’une machette cachée sous la chemise qu’ils utilisent pour sabrer leurs victimes, et dérober leurs biens.

L'air du temps / Ecole nigérienne : retour aux fondamentauxImage d'illustrationLe lundi 16 septembre dernier, les élèves des Lycées ont repris le chemin de l’école sur une note particulière d’espoir de regain de crédibilité et de sérénité. En effet, après les décennies perdues ayant profondément enfoncé l’école nigérienne dans une marée de dysfonctionnements, l’institution doit remonter la pente jusqu’à retrouver ses belles lettres de noblesse. Lentement, mais sûrement !... Car, il est vrai, les conséquences de ces décennies difficiles, au cours desquelles l’école nigérienne a sombré dans toutes sortes de travers, continuent encore de plomber les efforts de relance du secteur. Elles ont pour noms la baisse de niveau des élèves, la faillite de certaines valeurs qui jadis faisaient toute la valeur de l’école nigérienne avec notamment le phénomène de la fraude aux examens et autres manigances qui rompent avec les règles de la saine compétition entre les élèves.

Aujourd’hui, avec les nouvelles mesures prises pour rétablir la chaine de crédibilité dans le système éducatif nigérien, tous les acteurs intervenant dans le domaine éducatif semblent avoir bien compris que l’école est trop sérieuse pour être un haut lieu de pratiques mercantilistes et de supercherie. Car, c’est le lieu où on doit apprendre le savoir et forger son destin de cadre compétent et imbibé des valeurs de loyauté et de probité qui font la grandeur de tout un peuple, de tout un pays ! Voilà pourquoi nous devons, tous ensemble, revenir aux fondamentaux de l’éducation en vue de créer les conditions d’un cadre scolaire plus sain, plus paisible et, surtout, plus compétitif.

Ainsi seulement, nous pouvons définitivement tourner le dos aux tergiversations et autres comportements ayant gravement entamé la crédibilité de notre système éducatif. Pour notre bonheur à tous, nous devons davantage sauvegarder et capitaliser les acquis accumulés ces dernières années sur la voie de la revalorisation de notre école. Il s’agit de persévérer dans la restauration d’un climat idoine pour le retour de la sérénité et de l’ardeur au travail. La finalité de tous ces efforts étant l’instauration d’un système éducatif propice à l’amorce d’une hausse du niveau des élèves, ces derniers doivent cesser de se pavaner dans la cour avec un air d’effronterie, les cheveux hirsutes, le pantalon surbaissé, et les écouteurs aux oreilles. Car, quand sonnera l’heure des examens, seul le travail payera.

Assane Soumana

20 septembre 2019
Source : http://www.lesahel.org/

Afrique-sud-AfriqueLa chronique de la semaine reste dominée en Afrique par la vague de condamnations contre le regain de violences xénophobes ayant éclaté en ce début du mois de septembre, avec pour cibles les immigrés africains accusés par les natifs de la ‘’Nation-arc-en ciel’’ de leur voler le travail. C’est ainsi que les émeutiers sont sortis armés de machettes et autres armes de destruction dans les rues de Johannesburg et de Pretoria en jetant leur dévolu sur les immigrés venus des autres pays d’Afrique. Tandis que les moins chanceux ont été battus à mort, d’autres se sont sortis avec de graves blessures. S’y ajoutent les scènes de pillage de leurs magasins et domiciles, mais aussi les incendies des véhicules. Devant la gravité des faits entourant cette flambée de colère à l’encontre des ressortissants étrangers, notamment ceux de l’Afrique noire, et vu que les jeunes sud-africains n’y sont pas à leur premier coup, les réactions ont commencé à fuser de tous les coins du continent. Au Nigeria, un des pays qui comptent le plus grand nombre de ressortissants vivant en Afrique du Sud, un appel au boycott a été lancé contre les entreprises sud-africaines, près de ses 600 ressortissants ont été rapatriés au bercail.

Les faits, en effet sont graves ! Cela d’autant plus qu’ils se déroulent au pays de Nelson Mandela, leader charismatique de la lutte contre l’apartheid, également chantre de la non-violence. C’est dire, que 25 ans seulement après la fin de l’apartheid, cette jeunesse sud-africaine en furie ignore tout de l’engagement inconditionnel dont l’Afrique toute entière, de ses dirigeants jusqu’à sa jeunesse, a consenti en faveur du mouvement de libération conduit par l’ANC de Nelson Mandela et ses amis. Toutes ces cruautés contre les émigrés africains prouvent que ces jeunes émeutiers, ces enfants des townships, ont déjà tout oublié du large soutien et des énormes sacrifices que l’Afrique et ses fils ont consentis pour aider l’Afrique du Sud à devenir le pays riche et industrialisé qu’il est aujourd’hui.

On a souvent reproché aux Nigériens de manquer d’enthousiasme quand il s’agit de célébrer les mérites de nos vedettes nationales. Pourtant, dans presque tous les domaines de la vie, nous avons au Niger des hommes et des femmes de grands talents qui méritent certains égards de la part de leur public. Hélas, en règle générale, nos artistes, sportifs, journalistes et autres sont plus honorés à l’extérieur que dans leur propre pays.

En sport, même notre médaillé olympique Issoufou Alfaga attire des regards plus passionnés ailleurs qu’ici même au Niger. En musique moderne, des grandes stars comme Bambino, Idi Sarki, Safiath, Denké-Denké, MDM Crew, Alradik et autres jeunes talents, soulèvent plus de foule à l’extérieur que chez eux, au Niger. Des exemples foisonnent encore dans d’autres domaines.

Il est vrai que j’ai toujours été de ceux qui déplorent cette timidité que le public nigérien affiche à l’endroit de nos stars et autres célébrités nationales. Mais aujourd’hui, à la lumière du spectacle démentiel que les fans de DJ Arafat ont offert à la face du monde suite au décès de la star du coupé-décalé, je me suis fait une autre idée. Je me dis que, si c’est cela être ‘’trop fan’’ de quelqu’un, alors nos stars doivent se consoler de ce déficit d’attention à leur égard.

Décrier certaines pratiques liées au phénomène de la mendicité dans une société comme la nôtre où l’islam et l’esprit de solidarité commandent l’humanisme et la générosité, est un exercice difficile. Pour la simple raison que des voix vont vite s’élever pour vous taxer d’être l’adepte d’une vision anti-sociale, égoïste, voire contraire aux valeurs de l’islam. Pourtant, en matière de mendicité, il existe des pratiques tordues qui font recettes à Niamey, et qui méritent d’être bien décriées, voire interdites. Ce ne sont pas les exemples par trop illustratifs de cet état de fait qui font défaut.

Vous avez certainement eu à faire, au moins une fois, à ce mendiant, un gaillard bien en forme et sans le moindre signe de handicap, officiant aux environs de la Place du Petit Marché. Celui-là ne manque pas de toupet dans la manière d’aborder les passants. J’en ai fait moi-même l’amère expérience ! En effet, un jour où je me suis arrêté à la Station-service sise en face du Score, j’eus la malchance de trouver sur mon chemin cet homme bien portant, la cinquantaine bien sonnée, et qui aspire envers et contre tout à faire une carrière bien remplie et très alléchante dans la mendicité. S’affichant gaillardement devant moi, il me tendit la main en lançant : ‘’saddaka !’’.

L’approche était tellement inélégante qu’à un certain moment, j’ai cru qu’il s’agissait d’une agression. En fait, nous n’en étions pas très loin. ‘’Irkoye ma dongonandi’’, lui ai-je répondu, comme pour lui dire gentiment que je n’ai rien à lui offrir. Visiblement irrité par cette réponse, notre mendiant d’un autre genre adopta un air farouche en m’assénant une de ces cinglantes remontrances : « donc vous, les gens de Niamey là, vous ne connaissez que le pouvoir de l’argent, et non celui du Bon Dieu qui vous donné l’argent, wala ? Tô, on verra ça dans l’autre monde !… ».

Devant une telle imposture, je n’ai pas eu d’autre choix que de lui suggérer que, tout gaillard et si bien portant qu’il, il ferait mieux d’aller chercher un vrai travail au lieu de venir agresser les gens. Ce à quoi il me rétorqua qu’être mendiant, c’est aussi un métier.

Et voilà tout le problème ! Il se trouve qu’à Niamey, des gens bien portant, parce que obnubilés par le goût du gain facile, ont décidé de vivre et de s’enrichir sur le dos des autres personnes qui, elles, triment quotidiennement au travail pour gagner leur pitance. Sachant qu’aucune société qui aspire au progrès ne saurait cautionner la fainéantise d’une bonne partie de ses bras valides, la récente mesure des autorités de la Ville de Niamey visant à interdire certaines formes de mendicité qui frisent l’arnaque mérite d’être encouragée et soutenue.

Assane Soumana

02 septembre 2019
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L'air du temps : ‘’Party kaouyawa’’ ou le retour aux sourcesImage d'illustrationLà, ça commence vraiment à bien faire ! Vous avez sans doute remarqué qu’à Niamey, et peut-être même dans les autres villes du Niger, les jeunes filles ont dégoté une nouvelle trouvaille, cette fois-ci très plaisante et moins coûteuse, pour agrémenter les réjouissances de mariage. Nous parlons ici de cette nouvelle partie de détente dénommée ‘’party kaouyawa’’ où la ‘’partie (ou le jeu) des villageoises’’.

Cette pratique consiste, pour les amies de la jeune mariée à organiser, à la veille du mariage, une belle fête au cours de laquelle elles s’habillent, chantent et dansent en style typiquement villageois. Chacune s’habillant selon son identité ethnique ou son inspiration, les jeunes filles offrent un spectacle très coloré d’un Niger en miniature, avec les modes vestimentaires et les maquillages de presque tous les groupes ethniques du pays. Avec ces habits et les maquillages traditionnels, vous aurez du mal à reconnaitre votre propre fille. Et pour chanter et danser, les jeunes filles n’ont pas besoin de dépenser gros en faisant appel aux services d’un orchestre ou de joueurs de tam-tam. Il leur suffit de taper dans de gros bidons vides et de taper des mains, comme ça se passe à la place publique du village, pour créer une belle ambiance. Prises d’une certaine euphorie, elles exécutent des pas experts de danse traditionnelle, sans trêve ni répit jusqu’à épuiser leurs énergies.

Il est vraiment heureux de constater que cette même jeunesse citadine, qui est déjà partie trop loin dans l’acculturation en adoptant des pratiques aux antipodes de nos traditions culturelles, ait pris conscience par elle-même de la nécessité de faire un retour aux sources. Car, cette mode de ‘’party kaouyawa’’ actuellement très en vogue à Niamey n’est rien d’autre que l’expression d’une volonté manifeste de nos jeunes sœurs de s’investir en faveur de la préservation, la promotion et la valorisation des valeurs traditionnelles très riches que nous ont léguées les ancêtres.

Lorsque, mercredi dernier, le Président de la Délégation Spéciale de la ville de Niamey abordait, sur un ton particulier, la lancinante question de l’assainissement au sein de la capitale, d’aucuns n’ont sans doute pas mesuré la portée et les contours de cet épineux problème. Ces derniers n’ont pas compris qu’en soulignant la nécessité d’imposer à tous et à chacun un certain nombre de comportements favorables à un meilleur assainissement de notre cadre de vie, il parlait surtout de l’amélioration de nos conditions sanitaires.

Et pourtant, l’exemple est là sous nos yeux. Nous sommes en pleine saison d’hivernage et les conséquences des problèmes liés à l’assainissement au sein de la ville s’affichent avec acuité. Il s’agit du fort taux de prévalence du paludisme qui tend à devenir de plus en plus une maladie endémique. Aujourd’hui, nos dispensaires, cliniques et hôpitaux ne désemplissent point de patients grelottant des excès de fièvre et autres malaises connexes liés au paludisme. Les moustiques qui prospèrent dans les tas d’immondices qui s’amoncèlent dans chaque coin de nos quartiers sévissent partout assénant des coups de trompe assassins aux paisibles citoyens acculés jusque dans leur lit. L’anophèle, cette sorcière ‘’distributrice ambulante’’ du vecteur du paludisme, est devenue une menace réelle pour notre santé à tous. En plus de ses piqûres douloureuses, l’anophèle véhicule toutes sortes d’agents pathogènes susceptibles de développer le paludisme ou la malaria, ainsi que d’autres maladies bactériennes comme la fièvre jaune. Avec tous ces effets nuisibles, il ne serait pas de trop de classer sa méchante trompe au répertoire des ‘’armes non conventionnelles de destruction massive’’, qu’il faut à tout prix bannir de notre environnement immédiat.

Hélas, force est de reconnaitre que le combat est loin d’être gagné d’avance. En effet, on constate que, ces dernières années, les moustiques ont sournoisement développé des moyens de résistance aux traitements. Ceci expliquerait pourquoi les agents pathogènes résistent beaucoup aux médicaments comme la chloroquine et autres comprimés, jadis très efficaces pour le traitement du paludisme. Désormais, il faut s’armer d’autres médicaments de pointe, ou se brancher au sérum à longueur de journées pour espérer guérir du paludisme.

On aurait tout vu à Niamey ! Mercredi dernier seulement, un collègue a aiguisé très finement sa plume pour décrier par un vibrant ‘’coup-de-gueule’’, le comportement ahurissant d’un conducteur qui, parce que ne voulant pas attendre dans la file de véhicules affluant vers le Rond-point Eglise, exécuta une manœuvre insolite sous le regard médusé des témoins. L’homme qui était au volant d’une de ces grosses voitures de type 4x4 dénommées ‘’Haraye Bane’’ n’a pas hésité à quitter la voie secondaire pour regagner la voie express, ceci en ‘’sautant’’ par-dessus la rambarde séparant les deux routes. Evidemment, dans sa vile manœuvre, les pneus de la V8 endommagèrent sérieusement les rebords en pavés, avant de s’éclipser en trombe dans un concert de crissements des pneus. Arrogance et incivisme !....

Hier matin, au Rond-point Maourey, un autre chauffard en a fait mieux… En pire ! Ce dernier s’est illustré en déboulant, d’on ne sait où, pour semer le désastre et la destruction au sein du carrefour récemment rénové et brillant de mille charmes. Dans sa course effrénée, son véhicule s’emballa en rasant littéralement sur son passage deux panneaux de signalisation, avant de s’immobiliser sur les bordures de la route. Le conducteur qui, selon les témoins de la scène, était dans un ‘’certain état’’, en a encore rajouté en voulant tenir tête aux agents de la circulation en faction sur les lieux. Ces derniers n’ont eu d’autre choix que de l’embarquer.

Et que dire de tous ces luxueux et scintillants lampadaires qui illuminent nos grands carrefours, et qui sont quotidiennement aplatis par des chauffards insouciants, comme si on était dans un simple jeu de démolition ?

L'air du temps : Après les belles routes, les caniveauxAvec les énormes réalisations dont la ville de Niamey a bénéficié ces dernières années sur le plan des infrastructures routières, on peut aujourd’hui dire, alhamdou lillahi ! En effet, avec ses projets d’aménagement et de bitumage de 70 kilomètres de voirie dans la ville de Niamey, ses trois échangeurs (Mali Béro, Rond-point des Martyrs et Diori Hamani) et leurs nombreuses et somptueuses voies d’accès, le Programme Niamey Nyala a déjà esquissé un pas de géant dans l’œuvre combien exaltante de modernisation de la ville de Niamey.

Et voilà qu’à la faveur du Sommet de l’UA-2019, sont venues s’ajouter ces rutilantes routes de la voie express qui, de l’aéroport jusqu’au Rond-point Justice, ont permis de faire une avancée décisive sur le plan des infrastructures routières au sein de notre capitale.

Et que dire du 3ème pont dénommé ‘’Pont Général Seyni Kountché’’ en construction, viendra ensuite boucler la boucle en reliant les rives du fleuve Niger, plus bas, entre Goudel et le quartier des Ambassades. Avec tout ça, ce n’est pas ‘’trop parler’’ que de dire que Niamey est une ville vraiment comblée, côté routes.

Ce pari étant gagné, un autre défi de taille attend nos autorités, aussi bien politiques que municipales, à savoir la réalisation des infrastructures d’assainissement dans les nouveaux quartiers de la capitale. En effet, avec le développement exponentiel de la ville qui déborde désormais de tous les côtés, le problème du manque d’ouvrages d’assainissement se pose avec acuité dans presque tous les nouveaux quartiers. Il se trouve que, même certains de ces quartiers portant le statut de ZAC ‘’Zone aménagée pour cadres’’ n’ont pas été viabilisés.

La conséquence de cette situation se traduit par un véritable calvaire pour les habitants de ces quartiers où chaque saison des pluies apporte son lot de désolation et de stress du fait de la menace permanente des inondations. Ne parlons même pas des désagréments liés à la stagnation des eaux qui, en plus des difficultés de circulation dans ces quartiers, constituent une source réelle de risques sanitaires graves. C’est notamment le cas dans des quartiers comme Koira Kano Nord, Bassora, Banizoumbou 2, Niamey 2000, etc.

La situation est tellement préoccupante que nous pouvons assurer, qu’en prenant à bras le corps ce problème des infrastructures d’assainissement dans ces quartiers, les décideurs et les responsables municipaux gagneraient, et à coup sûr, davantage le cœur des Niaméens !

Assane Soumana (Onep)

26 juillet 2019 
Source : http://www.lesahel.org/

L'air du temps : Manier la carotte et le bâtonImage d'illustration (La voie express de Niamey) Entre autres domaines dans lesquels le Niger a fait des prouesses à la faveur des préparatifs du Sommet de l’UA-2019, c’est incontestablement celui de l’assainissement. En effet, telles ces femmes coquettes du village qui se réveillent très tôt le matin pour balayer leur cour et les coins de leur maison, Niamey s’est levée sur ses deux pieds alertes pour faire sa toilette en prélude à l’événement. Il s’agissait pour la capitale de se faire une de ces beautés de rêve en vue de séduire tous ces visiteurs venus des quatre coins du continent.

Pari gagné ! Les hôtes ont découvert la ‘’dame coquette’’ et ils ont succombé sous ses charmes. La surprise et l’émerveillement étaient surtout de mise pour ceux d’entre eux qui la connaissaient auparavant avec ses rues lépreuses, ses façades lézardées et sa mine patibulaire, et qui la découvrent aujourd’hui sous un décor plutôt enchanté et radieux.

Et pourtant, le pari de hisser Niamey dans le cercle des villes propres et modernes n’avait rien d’une sinécure. Ceci est le résultat d’un travail acharné. En effet, la Mairie a mobilisé ses troupes de balayeurs pour astiquer les rues et les recoins de la ville. S’y sont ajoutés des femmes et des jeunes de bonne volonté qui se sont lancés dans la bataille contre l’insalubrité en organisant des séances de salubrité publique. Et en peu de temps qu’il n’en fallait, Niamey a affiché sa face radieuse.

Voilà une autre formidable expérience que nous avons le devoir de capitaliser pour relever le défi de la salubrité, aussi bien Niamey que dans les autres villes du Niger. La propreté d’une ville doit être une œuvre quotidienne à poursuivre, sans trêve ni répit. Et pour soutenir ces efforts collectifs, des mesures ne seraient pas de trop.

Finalement l’organisation du Sommet de l’UA-19 a été l’histoire d’un franc succès pour notre pays, le Niger ! En effet, en plus du fait que l’histoire retiendra que le Niger est le point d’un nouveau départ pour l’Afrique, avec le lancement de l’opérationnalisation de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf) qui vient consolider les racines de l’unité africaine, notre pays a su démontrer qu’il peut relever les défis.

On a déjà tout dit et redit sur la très bonne organisation des deux sommets et des réunions parallèles, sur l’importance et la brillance des infrastructures modernes dont la ville de Niamey a été dotée, sur la chaleur de l’accueil que les Nigériens ont réservé à leurs hôtes, sur la saine et bonne couverture médiatique de l’évènement, mais aussi et surtout sur le défi relevé sur le plan sécuritaire.

Sur le plan de la sécurité, l’on a pu noter l’efficacité du dispositif massif et permanent des forces de sécurité déployées, partout dans et aux alentours de la ville de Niamey. Ainsi, à quelques semaines du Sommet, tous les compartiments de la vaste ville de Niamey étaient occupés par les forces de défense et de sécurité. Devant cette démonstration de force des agents chargés de veiller sur la quiétude et la sécurité des paisibles citoyens, les bandes organisées et autres gangsters armés de coupe-coupe, se sont carrément éclipsés des rues de la capitale.

Malheureusement, depuis bientôt deux jours, après la levée de camp des patrouilleurs, on assiste à un retour en force des bandits de grand chemin. Le plus inquiétant dans tout cela, c’est l’apparition d’une nouvelle forme de banditisme avec la multiplication des braquages à main armée. C’est ainsi que dans l’espace de 24 heures, on déplore deux cas audacieux de braquage, l’un le mercredi soir au quartier Plateau et le second, hier matin en plein centre-ville, aux environs de la maternité Gazoby. Dans les deux cas, les victimes qui, apparemment portaient de grosses sommes d’argent sur elles, se sont retrouvées avec une blessure par balle à la jambe. D’aucuns parlent de plusieurs autres cas d’agressions similaires qui restent à être vérifiés.

BoubeDepuis quelques jours, l’aéroport international ne désemplit pas. Alors même que nous ne sommes pas encore entrés dans la phase du ballet aérien de l’arrivée des différents Chefs d’Etat et de gouvernement des 52 autres pays d’Afrique qui viendront honorer notre pays de leur présence au Sommet de l’Union Africaine, l’ambiance est déjà hautement fascinante. En effet, les délégations ont commencé à affluer vers le Niger, qui pour prendre part au grand rendez-vous du sommet, qui pour assister aux autres activités connexes organisées en prélude ou en marge du Sommet.

C’est dire que pendant tout le temps que dureront les activités liées au Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement, Niamey arborera, avec honneur et dignité, sa belle robe de «capitale de l’Afrique». Ce sera l’occasion pour l’ensemble de nos sœurs et frères Nigériens de donner à la célèbre expression ‘’hospitalité africaine’’ tout son sens et sa vitalité. Car, comme l’a si bien dit le Président de l’Assemblée Nationale dans son discours de clôture de la dernière session, « chez nous l’étranger est une bénédiction, on lui donne ce que l’on a de meilleur ».

Pour ce faire, nous n’avons aucun brin de doute que le pari sera gagné. Au Niger, nous avons cette renommée de la courtoisie sahélienne, et surtout ce sourire légendaire avec lequel nous avons toujours su captiver l’admiration de nos visiteurs et, ce sourire-là, nos hôtes du Sommet le rencontreront dans chaque coin de rue, dans les marchés, les places publiques et au détour de toutes les réunions.

Dans ce registre, il est tout à fait reluisant de constater que pour permettre à nos frères et sœurs venus du reste du continent de bien connaitre le Niger, tout en rompant avec l’ennui des longues discussions en réunion ou en panels, des espaces récréatifs ont été aménagés par la Ville de Niamey dans les cinq communes de la capitale. Ces espaces serviront à coup sûr de points de retrouvailles entre les fils du continent, pour mieux se connaitre et tisser des liens d’amitié et de fraternité. Comme l’a recommandé le Maire Central de la ville de Niamey en procédant au lancement de ces soirées culturelles, agissons dans le sens de donner envie à nos hôtes de rester à Niamey, sinon qu’ils repartent en ayant en tête de bons souvenirs de leur séjour au Niger.

Assane Soumana (ONEP)

05 juillet 2019 
Source : http://www.lesahel.org/

IA quelques jours de l’événement tant attendu à Niamey, à savoir le rendez-vous de l’UA-Niamey 2019, les choses bougent bien, et très vite, au sein de la capitale. Tandis que des grandes infrastructures comme le nouvel aéroport international Diori Hamani, les deux hôtels flambant neuf, le Radisson Blu et le Noom Hôtel, exhibent leurs charmes aux yeux des visiteurs, les autres chantiers tournent H24 pour la finalisation des ouvrages. C’est le cas de la voie express où les ouvriers s’activent à mettre en place les dernières commodités. Ailleurs, sur d’autres sites, les comités et sous-comités travaillent d’arrache-pied pour les derniers réglages de l’organisation des rencontres et manifestations connexes.

Sur le plan de l’assainissement, Niamey est en train de faire sa toilette pour réserver un accueil des grands jours aux hôtes du sommet. Ainsi, des séances de salubrité publique mobilisent des forêts de balais, de pelles et de râteaux, le tout pour rendre les rues de la capitale propre comme un sou neuf. Le résultat de toute cette ébauche d’efforts est là pour nous persuader du fait que quand on veut, on peut ! Car, à la grande satisfaction des Nigériens, Niamey affiche une mine plutôt radieuse.

Le pari de hisser notre capitale au rang des villes propres et modernes ne s’annonçait pas comme une sinécure, mais aujourd’hui, force est de constater qu’un grand pas a été franchi. Le temps des préparatifs d’un sommet, Niamey a connu une très grande métamorphose pour devenir cette vitrine dont les Nigériens ont toujours rêvé.

Pour notre part, nous pensons qu’il ne s’agira plus de baisser le bras pour attendre un autre grand rendez-vous de portée internationale. La propreté d’une ville doit être une œuvre quotidienne sans escale ni répit. Aussi, ce résultat auquel nous sommes parvenus en faisant de Niamey cette ville qui brille de mille et un attraits doit, en plus d’être capitalisé, être inscrit dans un programme de longue durée.

 Le problème de la circulation routière reste toujours d’actualité à Niamey. Pourtant, on a cru qu’avec la mise en place, ces dernières années, de toutes ces infrastructures routières aux quatre coins de la ville, le cuisant problème de l’engorgement des routes serait sensiblement résorbé et que la fréquence des accidents de la circulation irait à la baisse. Hélas, l’insouciance et la pagaille règnent et, avec elles, le calvaire des embouteillages et le drame des accidents. Saurait-il en être autrement dans cette jungle de la circulation routière à Niamey où l’indiscipline et la désinvolture l’emportent royalement sur le respect des règles ?

La preuve la plus criarde nous est donnée avec l’ouverture à la circulation, ces derniers jours, de la nouvelle voie expresse reliant le quartier aéroport et le centre-ville de la capitale. Pour mesurer le degré de l’embrouillamini et des pratiques inciviques qui règnent sur cette nouvelle infrastructure, pourtant conçue pour faciliter les choses pour les usagers, faites-y un petit tour. Vous en reviendrez complétement estomaqué avec à la clé la proéminence d’un vilain goitre de la colère, au bas du cou. Car, là, l’insouciance des usagers et sans limite !

Profitant du fait que les panneaux et autres insignes devant réguler la circulation sur cette nouvelle infrastructure routière en phase de finalisation ne soient pas encore mis en place, les usagers n’en font qu’à leur tête. Les gens circulent dans tous les sens sans se soucier des complications que cette façon de faire peut engendrer sur la fluidité du trafic. C’est ainsi que, pour des voies conçues pour la circulation à sens unique, vous verrez des motos, vélos, camions, et autres automobiles de tous usages se disputant un passage sur des chaussées rétrécies. Et voilà l’impasse et le désordre ! La palme d’or de l’incurie et de l’inconséquence revient tout naturel à ces folles voitures dénommées ‘’faba-faba’’, qui toujours pressées pour en fin de compte n’aller nulle part, vous foncent dessus devant et derrière sans se soucier d’éviter le moindre contact.

Assane-Soumana-ONEP.jpgM. Assane SoumanaA la veille de la célébration de l’Aïd El Fitr ou fête de Ramadan, au moment même où les gens étaient mobilisés pour les préparatifs de l’événement tant attendu par les fidèles musulmans, la chronique a été dominée à Niamey par une alerte rouge annonçant l’éventualité d’une série d’attentats terroristes à certains points de la ville de Niamey et alentours. En effet, des messages invitant notamment les ressortissants de certains pays à une plus grande prudence ont fait le buzz sur les réseaux sociaux. Et ces messages ont été corroborés par le démantèlement, le samedi 1er juin au quartier Aéroport, d’un groupe de terroristes, pris avec leurs lugubres équipements qu’ils envisageaient d’utiliser pour semer la terreur sur la capitale.

L’intention des terroristes était claire : gâcher la fête en plongeant notre paisible capitale dans le désastre, le désarroi et la panique. Mais le coup de la frayeur n’a pas marché. Ces soi-disant djihadistes ignorent que Dieu, Le Tout Puissant, le Grand Protecteur, couvre de sa divine malédiction tout celui dont le sombre dessein vise à maltraiter et à effrayer des innocents, de surcroit des fidèles musulmans qui viennent de l’honorer d’un mois entier de pleine dévotion et de privation, au nom de la foi. C’est aussi sans compter le professionnalisme et la perspicacité de nos braves forces de défense et de sécurité engagées sur tous les fronts pour mettre les paisibles populations à l’abri de toute épreuve douloureuse. Les services en charge des renseignements ont fait leur boulot, et les ‘’gros bras’’ se sont déployés à temps pour s’abattre lourdement sur ceux-là qui envisageaient d’effrayer les gens à travers leur projet, tout aussi lâche que sinistre.

Devant un tel scénario, on pouvait croire que les Niaméens allaient très facilement céder à la panique générale pour se terrer chez eux, abandonnant ainsi l’enthousiasme des préparatifs de la fête. Rien n’y fit! Aussi, en dépit de la menace terroriste qui planait sur la ville, les habitants de la capitale ont continué à vaguer à leurs occupations quotidiennes, et surtout à maintenir cette ambiance flamboyante qui caractérise les célébrations des grandes fêtes musulmanes. On a pu constater que durant tous les trois jours qui précédaient la fête, les marchés n’ont guère désempli, que les rues étaient bondées de monde, que le trafic routier était littéralement paralysé avec des scènes d’embouteillage monstre un peu partout, bref, que la fièvre de la fête était si forte qu’elle a dissipé et anéanti la peur et la fraudeur dans le cœur des Niaméens. Comme dirait l’autre, même pas peur !...

eEn principe mardi prochain, si Dieu le veut, la communauté musulmane de notre pays célébrera dans la plus grande communion, la fête de l’aïd el-fitr ou fête du Ramadan. Dans cette perspective, les espaces marchands de Niamey ont déjà renoué avec cette ambiance hyper affairée qui précède les grandes fêtes. L’affluence est tout aussi vivace au niveau des ateliers de couture, des salons de coiffure et de Make-up, ainsi que chez les tresseuses traditionnelles.

Mais pour chaque réjouissance, il y a ses revers ! Ainsi, cette atmosphère enchantée de reprise de brusque reprise de la vie est quelque peu gâchée par les déboires et les déconvenues qui surviennent entre vendeurs et acheteurs, entre les couturiers et leurs clientes. S’y ajoutent aussi les actions néfastes des bandes de maraudeurs aux yeux ronds comme de billes, qui rôdent autour et dans les couloirs des marchés et des foires. L’occasion qui faisant le larron, les bandes reprennent du service sur ces marchés bondés de clients.

Il y a surtout ce malsain climat de discorde et de suspicion qui s’installe au sein de certains couples, mais également entre les jeunes filles et les garçons à propos des frais des habits de fête. Instants de doute et d’anxiété pour tous les jeunes prétendants qui sont interpellés pour faire la preuve de leur sincérité doublée de générosité à l’égard de leur bien-aimée. Et voilà les brouilles et les regrets ! Dans un tel contexte, certains garçons vont jusqu’à échafauder des stratégies pour ne pas honorer leurs engagements à l’égard de celles qui les ont toujours témoigné leur fidélité. Une des stratégies consiste à prendre leurs distances dès l’approche du mois de Ramadan pour ne pas avoir à supporter l’ardoise du sucre et des habits de fête, quitte à réapparaitre quelques semaines après la fête de Ramadan. D’aucuns n’hésitent pas à user de mille stratagèmes pour créer un conflit sans base réelle entre eux et leurs copines pour ne pas avoir à supporter les frais du coûteux Bazin. D’autres jouent carrément aux abonnés absents durant toute cette période de haute sollicitation financière, quitte à réapparaitre avec des mots bien choisis pouvant toucher le cœur chagriné et sec comme caillou de leur… ‘’bébéizo’’.

Assane Soumana(onep)

31 mai 2019 
Source : http://lesahel.org/

 

rJour ‘’J’’ moins 28 ; - 27 ;… -11 ; -10 ; -9, etc. Le compte à rebours est en marche, nous conduisant dans le dernier virage du mois béni de Ramadan. Les jours s’écoulent les uns après les autres au fil du temps, au rythme des millions de chapelets quotidiennement égrenés par les fidèles en pleine dévotion. Pour beaucoup de jeûneurs, ça se joue au chronomètre. Il s’agit de ceux-là qui ont cette manie de garder l’œil toujours rivé sur le calendrier pour un laborieux décompte des jours de jeûne validés et de ceux qu’il leur reste à affronter.

Idem pour les journées où le même chronomètre continue de faire son travail pour servir ces ‘’aiguilleurs’’ du temps suspendus au cadran de leur montre pour compter les heures, voire les minutes, qui les séparent de l’instant prodigieux de la rupture du jeûne.

Et comme on le sait, en termes d’humeur le mois de ramadan se compose de l’engouement de départ à la première décade, de la souffrance endurée au cours de la 2ème décade, puis de la frénésie des préparatifs de la fête de l’Aïd-el-fitr ou fête du ramadan, qui caractérise la troisième décade.

C’est dire avec quel degré d’enthousiasme les fidèles abordent cette dernière décade de ce mois béni. Quel bonheur pour ces derniers de s’être armés de foi et de courage pour effectuer un parcours sans faute en bravant, tout au long du mois, le goût amer de la soif, de la faim et de bien d’autres privations !

Priere Ramadan Niger 001Image d'illustrationVous l’avez sans doute déjà remarqué : depuis quelques jours, par la grâce du mois béni du Ramadan, beaucoup de choses ont changé dans notre environnement immédiat. En effet, la ferveur religieuse, sur fond de réserve et de privation, étant de mise, c’est toute une vie nouvelle qui s’offre à nous durant tout ce mois. Observez un peu le spectacle autour de vous et vous noterez des signes révélateurs de grandes mutations comportementales des uns et des autres.

Les premiers signes apparaissent aux heures de prière où on observe une ruée des fidèles vers les mosquées. Ainsi, ces lieux de culte, dont la plupart restent clairsemés pendant presque tout le reste de l’année sont pris d’assaut par des vagues de prieurs pressés. Pour être sûr de se frayer une place au sein de la mosquée du quartier, alors il faudra désormais se lever tôt. Il se passe en effet qu’en cette période de grande dévotion, on ne distingue plus les prieurs assidus de ceux-là qui ne fréquentent les mosquées qu’au gré des circonstances.

Ignorant que « l’habit ne fait pas le moine, ces ‘’nouveaux venus’’ des maisons de Dieu, arborent boubou et gandoura et bonnet comme pour faire sensation. Ensuite on se précipite pour prendre place dans les premières rangées des fidèles, reléguant ainsi, les habitués des lieux, derrière, sinon carrément à l’extérieur de la mosquée. Face à la démesure de certains fidèles en herbe, les vrais ‘’rats’’ de mosquée n’ont d’autre choix que de garder patience jusqu’à la fin Ramadan.

Que dire du comportement de certains jeûneurs qui passent le plus clair de la journée à cracher par-ci par-là, histoire sans doute de montrer aux autres qu’ils observent assidûment le jeûne du Ramadan? Mais ces derniers n’en font même pas assez devant les invétérés mastiqueurs de cure-dent. Il s’agit de ces jeûneurs qui, pour afficher leur degré de dévotion à qui voudrait le savoir, usent à longueur de journée le fameux cure-dent, dans certains cas, une branche d’arbre à part entière. Comme si la dévotion se mesurait à la taille du cure-dent!...

L'air du temps : Le bon sucre fait les bons amis...En ce début du mois béni du Ramadan, pas une phrase une rencontre, une causerie, ou même une salutation sans que le mot ‘’sucre’’ ne revienne au détour d’une phrase. Vous saluez un cousin, un ami, une connaissance, une fille, c’est l’occasion de vous réclamer son cadeau de sucre. Autant dire que le ‘’petit carreau blanc’’, tout en attisant les convoitises, exalte la légendaire solidarité africaine. Comme de coutume, ce produit est un ingrédient au rendez-vous de presque tous les menus durant tout le mois de jeûne. Quotidiennement, le précieux petit carreau blanc sera utilisé pour accompagner la bouillie, les jus, les thés, les tisanes et autres cocktails agrémentant la table du jeûneur, à l’heure de la rupture.

Tout ceci fait que, actuellement, le sucre passe pour être le produit le plus recherché, revendiqué, voire carrément…quémandé ! En effet, au nom d’une certaine pratique désormais largement répandue et fortement enracinée dans la vie des Nigériens, les plus fortunés se voient de fait en devoir de distribuer du sucre à ceux qui ne disposent pas du moyens de s’en procurer. Dans un élan de générosité volontaire (ou obligatoire), chacun tente d’honorer ses engagements, à la hauteur de ses moyens. Une situation qui, en toute évidence, met le précieux carreau à la douceur intense au centre d’une forte spéculation sur le marché local.

Ramadan 2019 NigerA la veille de l’avènement du mois du Ramadan, les commerçants spéculateurs sont aux aguets pour guetter les moindres prétextes et opportunités pour renouer avec la surenchère. On a beau dénoncé et décrié cette pratique consistant à utiliser le mois saint du Ramadan pour amasser trop de bénéfices en provoquant une flambée mécanique des prix sur le marché. Déjà, on parle de la montée en flèche du prix du lait, dont le sac est allé de 40.000 F à 50.000 F chez certains grossistes. Comme on le sait, le mois du Ramadan correspond, aussi curieux que cela puisse paraître, à une période de surconsommation de certains produits alimentaires. Ainsi, pour des produits comme le sucre, les céréales, les produits laitiers, l’huile alimentaire, la volaille, la viande, les condiments et autres fruits et légumes, la demande se fait pressante et très forte sur le marché.

Et, comme l’occasion faisant le larron, les commerçants véreux aux dents longues ne se gênent guère pour entretenir de vastes spéculations autour de ces produits, la finalité étant de toujours faire grimper les prix. La tactique est connue, elle consiste généralement à créer sciemment une pénurie des produits, puis le tour est joué.

Le phénomène est tellement réel qu’à chaque fois, à la veille de l’avènement du Ramadan, les autorités compétentes prennent soin de convoquer les commerçants pour leur demander ‘’à cause de Dieu’’, de ne pas céder à la boulimie de la surenchère. Hélas, passant outre les décisions prises par les autorités et les supplications des oulémas, les spéculateurs sans foi ni loi n’en font qu’à leur tête. Sachant que la spéculation est un acte fortement interdit par l’Islam, nos irréductibles ‘’chasseurs de riba’’ déroulent leur triste jeu, avec le jeûne…’’à la bouche’’. Dire qu’à l’appel du muezzin, ces derniers sont les premiers à envahir les mosquées pour se placer au premier rang des fidèles…