Telles sont les conclusions du Conseil des ministres ressorties dans le communiqué officiel. Pourquoi seuls les conseillers de Niamey ne sont pas reconduits comme tous les autres du reste du pays ? L’exécutif ne donne pas d’explications. En fait, il n’en a pas. Et n’en a cure, d’ailleurs ! Le Président Issoufou ne veut plus voir des lumanistes trôner au sommet des Conseils municipaux de la capitale, il faut qu’ils s’en aillent point barre !

Avant les élections de 2016 déjà, son parti politique, le PNDS-Tarayya, a fait de la conquête électorale de Niamey une priorité. L’entreprise, malgré les moyens colossaux déployés, s’est vite avérée « mission impossible ». La preuve est venue des résultats des présidentielles et législatives où le MODEN FA Lumana africa s’est imposé. Dès lors, organiser des élections locales dans ces conditions s’avère permettre au parti de Hama Amadou de prouver sa suprématie électorale dans la région qui abrite le palais présidentiel.

Mais le président Issoufou Mahamadou n’étant pas du genre à abandonner ses objectifs avant de les atteindre, change son fusil d’épaule. Il a « patienté » et « supporté » pendant toute une année la promiscuité avec les maires Lumana dans les odeurs nauséabondes de Niamey, ça suffit ! Son deuxième mandat bien assis et les élections de 2021 approchant à grand-pas, il vise à la manière du tireur d’élite et … « boom ! » le Conseil de ville est foudroyé dans son entièreté. Avec les conseillers Lumana, ceux des alliés et du parti au pouvoir dont le maire du 3e Arrondissement sont « sacrifiés » pour la bonne cause. Sacré Issoufou !

L’ambition du président de la République de reprendre Niamey ne date pas d’aujourd’hui. Au lendemain de la rupture d’alliance entre le MODEN FA Lumana et le PNDS-Tarayya, le Président du Conseil de ville de l’époque Oumarou Moumouni Dogari militant et farouche partisan de Hama Amadou fut le premier à subir les représailles de la Renaissance. Il fut révoqué sans autre forme de procès.

Désormais l’on comprend les véritables motivations de la colère (simulée ?) du président de la République de sa visite de terrain au marché Djamadjé le jeudi 13 juillet 2017. A l’occasion, Issoufou Mahamadou avait déclaré « j’ai l’impression qu’il y’a une insouciance, une indifférence des responsables locaux. » Sur le feu de l’action, tout le monde avait pensé que le chef de l’État voulait la « tête » du Président du Conseil de ville Assane Seydou du parti AMEN-AMIN de Ladan Tchiana, ministre des Mines de son état. Mais à la lumière du dernier Conseil des ministres l’on sait que les raisons de cette visite sont ailleurs que dans l’insalubrité, légendaire, d’ailleurs, de Niamey. En vérité, le Président Issoufou voulait simplement se donner les moyens moraux pour se débarrasser des maires Lumana qui pullulent dans les Arrondissements communaux de sa capitale. Quatre jeudi plus tard, il a atteint son objectif sans que personne ne s’en émeuve. C’est aussi ça, l’empreinte de la Renaissance : que la volonté du chef soit faite, peu importe comment !

17 août 2017
Source : L' Eclosion