Mais, contrairement à la plupart des responsables communaux, le maire Balla a eu la noblesse de rendre lui-même le tablier juste au moment où les conseillers s’apprêtaient à engager les débats sur la motion de défiance. De l’aveu de certains conseillers, le maire a attendu jusqu’à ce que les autres questions inscrites à l’ordre du jour soient épuisées. C’est le moment qu’il a choisi pour s’adresser solennellement à son conseil, n’hésitant même pas à reconnaître que le conseil était dans son droit de demander des comptes au Maire.
Mais certains observateurs affirment que l’attitude du maire ayant consisté à éviter le débat sur sa destitution n’est pas démocratique ; car gérer c’est aussi accepter de rendre des comptes ; c’est accepter de soumettre ses idées à la critique. De ce point de vue, la démission du maire avant même les débats prouve que celui-ci se reproche quelque chose ou tout au moins qu’il ne souhaiterait pas que certaines choses soient dévoilées par les conseillers frondeurs. En tout cas, nombreux sont ceux qui estiment qu’il aurait dû se défendre et prouver le caractère erroné ou fantaisiste des accusations dont il fait l’objet. Ce faisant, il laverait son honneur avant de rendre sa démission, s’il le souhaite toujours.
Depuis quelques temps, les maires de la région de Maradi font face à une vague de contestation sans précédent. Pour un oui ou un non, les conseillers s’irritent et menacent leur exécutif. Il semble qu’une certaine lassitude se soit emparée des conseillers du fait des interminables prorogations de mandat. Cela fait environ 6 ans que les maires sont en place et beaucoup n’hésitent pas à reconnaître avec Machiavel qu’ « un long règne fait oublier les nobles raisons de son avènement ».
Garba Boureyma
20 août 2017
Source : La Nation