Avec ces départs, de surcroît, celui de l’ex-député Djaffarou Moumouni Kalilou, ce sont des ‘’belles plumes’’ que le MODEN Lumana/Africa vient de perdre dans son deuxième grand fief, c’est-à-dire Niamey. Pire, Goudel, l’un des grands bastions de la coordination Lumana du 1er arrondissement communal de la capitale qui est démantelé. D’autant que la famille Moumouni Kalilou dit Kanguèye contrôlerait cette entité électorale depuis fort longtemps. Ce serait dans ce même Goudel, autour du père (Moumouni Kalilou dit Kanguèye) que la Convention Démocratique et Sociale (CDS Rahama) de l’ancien Président de la République, Mahamane Ousmane, a signé la seule et unique ‘’députation’’ de son existence à Niamey.

Revenons aux vraies motivations autour de ce départ pour faire remarquer que la tension au sein de la coordination de Niamey couvait depuis 2014 avec la guerre de positionnement des clans Lumana de la capitale en vue du contrôle de la structure régionale, avec d’un côté, Soumana Sanda et de l’autre Seini Yacouba dit Mereda. Mais bien avant, on avait assisté à une espèce de ‘’drôle de guerre’’ politique entre la famille Kalilou Kanguèye (celle de Djaffarou Moumouni Kalilou) et Soumana Sanda au sortir des élections locales de 2011 pour le contrôle de la commune Niamey I. Dans les archives de la coordination Lumana du 1er arrondissement de Niamey, on a retrouvé d’ailleurs, une plainte du père de Djaffarou datant de l’entame de la 1ère mandature de la 7ème République reprochant au coordonnateur régional d’avoir ‘’tordu le cou’’ à la procédure de désignation des conseillers municipaux élus au titre du MODEN/FA dudit arrondissement au profit des ‘’siens’’ parmi lesquels, le maire Boubacar Hamadou considéré comme un pion de Soumana Sanda. Faut-il justement croire que la démission de Djaffarou Moumouni Kalilou du parti de l’opposant Hama Amadou a un lien avec la dissolution des conseils municipaux de Niamey par le gouvernement ? Autrement dit, est-ce qu’il y a eu un deal politique autour de ce départ ? En termes plus clairs, Djaffarou Moumouni Kalilou a-t-il obtenu, comme cela se raconte dans les salons Lumana de la capitale, la promesse de se voir attribuer la présidence de la délégation spéciale du 1er arrondissement de la capitale ? Les prochains jours nous édifieront. L’un dans l’autre, c’est un gros coup de massue qui vient d’être, une fois de plus, administré au parti de Hama Amadou. Il y a là un signe de manœuvre du principal parti de la Majorité présidentielle, à savoir le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya). Autre indice que le parti de Bazoum Mohamed est passé à Goudel, l’annonce de l’adhésion de Djaffarou Moumouni Kalilou aux idéaux socialistes. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, un qui ne va pas bien dormir sur ses lauriers, les jours à venir, c’est bien l’honorable député Soumana Sanda qui, fait face, non seulement, à une terrible adversité interne autour du contrôle de la coordination Lumana de Niamey, mais aussi, au ‘’croustillant’’ enjeu de la succession de Hama Amadou à la tête du Parti. « A Niamey, il est indéboulonnable du directoire régional Lumana », nous confie un observateur politique, qui d’un rire sarcastique ajoute : « Si on lui montre des misères, il peut aussi s’en aller ». S’en aller où ? Gros point d’interrogation.

Oumarou Kané  

21 août 2017
Source : La Nation