Sous les apparences d'une traque contre la corruption, le pouvoir se livre en réalité à un exercice de colmatage visant à dissimuler les grosses brèches qu'ils ont eux-mêmes causées dans les caisses de l'Etat. Aujourd'hui, au Niger, après plus de cinq (5) ans de gouvernance opaque, le mot corruption rime avec la gestion du pouvoir actuel. La prévarication et la prédation des deniers publics sont devenues le sport de prédilection du régime d'Issoufou Mahamadou. Pour payer les salaires, les fins de mois sont une période de pseudo chasse aux détourneurs de deniers publics. C'était le cas le mois dernier avec l'affaire dite des conteneurs de la SORAZ. Pour ce mois de janvier, la Renaissance a sorti des ''dossiers'' concernant, entre autres, la gestion du ministère du Plan, le barrage de Kandadji, l'OPVN et d'autres entités étatiques. Des fonctionnaires, ainsi que des opérateurs économiques, sont pourchassés relativement à ces dossiers. Nous n'aurons rien à redire si la traque est faite de façon juste, sans parti pris, et en toute équité. Sauf que tel n'est pas le cas. Pour preuve, des personnalités impliquées dans des scandales financiers jouissent toujours d'une insolente liberté. Mieux, certains de ces messieurs sont même récompensés par le chef de l'Etat en personne. C'est le cas de l'ancien DG de la douane, aujourd'hui conseiller avec rang de ministre à la présidence de la République. Cette politique de " deux poids deux mesures " nous rappelle également le cas de l'ex DG de l'OPVN, actuellement ministre du commerce, à qui on reprocherait plus d'avoir " palpé " 40 millions de manière irrégulière. Toujours dans la catégorie des personnalités ayant échappé à la justice, nous avons Sala Mahamadou Habi, actuel ministre de la ville et de la salubrité, épinglé dans l'affaire dite du " riz japonais " du temps où il occupait le portefeuille du commerce sous le régime de Tandja Mamadou. On peut aisément aussi citer les noms d'Albadé Abouba et Ben Omar qui ont vu leur immunité parlementaire levée en 2012, aujourd'hui sous l'aile protectrice d'Issoufou Mahamadou. Avec, cerise sur le gâteau, un " honorable " député, connu de tous pour son implication dans un vaste réseau de trafic de drogue. Voyez-vous, ces personnalités ne sont pas inquiétées parce qu'elles se sont arrimées à la Renaissance. Etre aux côtés d'Issoufou Mahamadou est un triste et coupable privilège qui vous confère impunité et récompense. A l'instar de ces centaines de parvenus et autres nouveaux riches fabriqués de toutes pièces par le régime, en un temps éclair. Des personnalités tellement nanties que même leurs enfants seraient détenteurs de comptes bancaires garnis de manière scandaleuse. On se rappelle ce qu'avait dit Nouhou Arzika à propos de la " milliardaire " de fille de Bazoum Mohamed. Décidément, nous vivons le printemps de grands bandits à cols blancs. Le Niger est entre les mains d'une clique d'hommes et de femmes guidés par leur seule réalisation personnelle. Le peuple attendra, dans la misère et la désolation noire, avant de voir le bout du tunnel.

Alpha

29 janvier 2017
Source : Le Courrier