Actualité africaine et internationale
La Commission de la CEDEAO à travers la Direction de la libre circulation du Département du commerce, des douanes et de la libre circulation a organisé le 9 septembre dernier, une réunion virtuelle d'évaluation des besoins d'une (1) journée pour les femmes dans le développement. La réunion a été convoquée pour identifier les domaines d'intervention, les lacunes, les défis et les besoins des réseaux de femmes dans le développement (WID) dans le cadre du Programme régional d'appui à la coopération transfrontalière de la CEDEAO (ECBCSP) 2021-2025 et de la CEDEAO transfrontalière.
Le Fonds de Coopération, de Libre Circulation et de Migration (CBC-FMM) récemment adopté par les Ministres de la CEDEAO en charge de la coopération transfrontalière et entériné par le Conseil des Ministres de la CEDEAO lors de sa réunion de janvier 2021. L’ECBCSP est un programme de développement multisectoriel qui vise à renforcer la coopération entre les populations, les États et les marchés pour accélérer et approfondir l'intégration régionale par le bas. Il travaille avec les collectivités locales des régions frontalières pour assurer la cohésion sociale, la construction régionale et le développement durable. Il soutient les initiatives conjointes de développement socio-économique et intègre le genre dans ses actions.
La réunion régionale a réuni plus de 73 participants issus de tous les États membres de la CEDEAO et des représentants de la Commission de la CEDEAO.
Dans son discours d'ouverture, M. Tei Konzi, le Commissaire au Commerce, aux Douanes et à la Libre Circulation de la CEDEAO a chaleureusement souhaité la bienvenue à tous les participants à cette importante réunion et a félicité tous les acteurs pour leurs efforts visant à faire avancer le programme d'intégration régionale de la CEDEAO. Il a rappelé à tous qu'une partie des objectifs de l'ECBCSP comprend le renforcement de la coopération transfrontalière et la consolidation de la paix, de la stabilité et du développement et le soutien à la mise en œuvre de projets communautaires locaux à vocation économique. M. Tei Konzi a déclaré que cette réunion d'évaluation a été organisée pour identifier et documenter les besoins des femmes dans les régions transfrontalières afin d'éclairer le soutien à la mise en œuvre de projets de développement du genre à travers les frontières.
Madame Bolanle Adetoun, Directrice du Centre de Développement du Genre de la CEDEAO, dans sa remarque, a exprimé sa satisfaction devant l'énorme participation des acteurs nationaux et locaux à la réunion virtuelle visant à renforcer le soutien aux Femmes dans le développement. Elle a souligné la nécessité d’un pour les femmes dans les actions de développement, en particulier dans le domaine du commerce et de la libre circulation pour le développement durable avant de mentionner que dans le domaine du commerce transfrontalier dans la région, environ 70% du volume sont faits par les femmes, ce qui en fait un facteur critique dans le discours et l'action de développement. Elle a estimé que le commerce transfrontalier effectué par les femmes fournit des moyens de subsistance à de nombreuses familles dans les communautés frontalières et que des efforts importants devraient être déployés pour soutenir ces initiatives de développement de la coopération transfrontalière afin de promouvoir l'intégration régionale, en particulier à travers la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Madame Bolanle Adetoun a noté que relever les défis et les contraintes auxquels sont confrontées les femmes commerçantes dans les communautés frontalières contribuera grandement à promouvoir la stabilité économique et le développement dans la CEDEAO.
La réunion a suscité des échanges intéressants sur les interventions locales et les besoins des femmes dans le développement au-delà des frontières. Elle s'est terminée par des décisions et recommandations communes qui serviront de base pour identifier et apporter un soutien aux projets de développement des femmes dans les zones transfrontalières de la CEDEAO.
Source : Département de la communication de la Commission de la CEDEAO
15 septembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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Selon le HCR, le nombre des personnes déracinées a été multiplié par dix depuis 2013, passant de 217.000 à un niveau alarmant de 2,1 millions fin 2021.
Le Sahel central particulièrement affecté
Le nombre de réfugiés dans les pays du Sahel central, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, s’élève désormais à 410.000. La majorité des réfugiés de la région ont fui les violences au Mali, théâtre d’un conflit qui a débuté en janvier 2012, explique l’agence onusienne.
En 2021, une recrudescence d’attaques violentes dans toute la région a entraîné le déplacement de près de 500.000 personnes. Cela sans compter les chiffres du mois de décembre 2021 qui ne sont pas encore connus.
Six personnes déplacées sur dix dans le Sahel sont désormais des Burkinabès
Les groupes armés auraient mené plus de 800 attaques meurtrières l’année dernière, selon les estimations des organisations partenaires. Ces violences ont entrainé le déracinement de quelque 450.000 personnes dans leur pays et forcé 36.000 autres à fuir dans un pays voisin.
Rien qu’au Burkina Faso, le nombre total de déplacés internes est passé à plus de 1,5 million à la fin de 2021. Six personnes déplacées sur dix dans le Sahel sont désormais des Burkinabès.
Au Niger, le nombre de personnes déplacées dans les régions de Tillabéri et Tahoua a augmenté de 53% au cours des 12 derniers mois. Au Mali voisin, plus de 400.000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, soit une augmentation de 30% par rapport à l’année précédente.
Les facteurs du déplacement
Dans le même temps, la situation humanitaire au Burkina Faso, au Mali et au Niger se détériore rapidement dans un contexte de crises sur plusieurs fronts.
L’insécurité en est le principal moteur, aggravée par l’extrême pauvreté, la pandémie de Covid-19 et l’aggravation des effets de la crise climatique, les températures dans la région augmentant 1,5 fois plus vite que la moyenne mondiale.
Les femmes et les enfants sont souvent les plus touchés et sont exposés à une extrême vulnérabilité et à la menace de la violence sexuelle et sexiste.
Les communautés d’accueil ont continué à faire preuve de résilience et de solidarité en accueillant les familles déplacées, malgré le peu de ressources dont elles disposent. Les gouvernements ont aussi fait preuve d’un engagement sans faille pour aider les personnes déplacées, mais ils sont confrontés à une pression croissante.
Les humanitaires en ligne de mire
Le HCR et ses partenaires humanitaires sont confrontés à des difficultés croissantes pour accéder aux personnes dans le besoin et leur fournir une assistance et une protection vitales. Les humanitaires continuent d’être confrontés à des agressions sur les routes, à des embuscades et à des vols de voitures.
L’agence onusienne appelle la communauté internationale « à prendre des mesures fortes et à ne ménager aucun effort pour soutenir les pays du Sahel central en vue de rétablir la paix, la stabilité et le développement dont la région a besoin de toute urgence ».
En réponse à la crise actuelle, le HCR coordonne les efforts conjoints des agences des Nations Unies et des ONG pour fournir des abris d’urgence, gérer les sites de déplacement et fournir des services de protection vitaux, y compris la lutte contre la violence sexiste et l’amélioration de l’accès aux documents d’état civil.
Des ressources limitées et une demande très élevée
Le HCR continue de travailler en coordination avec les autorités et d’autres partenaires afin d’assurer la réponse humanitaire la plus efficace possible pour répondre aux besoins des réfugiés, des déplacés internes et des communautés d’accueil du Sahel, et ce malgré de nombreux défis.
Face à des ressources limitées et à une demande très élevée, le HCR appelle à un soutien accru qui permettrait de sauver des vies et de remédier aux vulnérabilités.
En 2021, plus d’un tiers des besoins financiers du HCR pour le Sahel central n’ont pas été satisfaits. Pour organiser une réponse efficace en 2022 au Burkina Faso, au Niger et au Mali, le HCR a besoin de 307 millions de dollars.
15 janvier 2022
Source : https://news.un.org/fr/story/2022/01/1112292
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Début 2020, le Pentagone avait annoncé la réduction de sa présence militaire au Sahel. Si la participation directe des forces américaines y est limitée, leur rôle est cependant déterminant dans le soutien logistique et le renseignement.
Les Etats-Unis vont s’engager davantage dans la sécurité au Sahel. L’annonce a été faite en début de semaine par la directrice chargée du renseignement, la contre-amirale Heidi Berg (photo) du Commandement américain pour l’Afrique, Africom. Cette déclaration fait suite à une visite de travail qu’elle a effectuée au Sénégal et au Mali.
Au cours de cette visite, l’officier général de la marine américaine s’est entretenu avec les responsables des différentes opérations pilotées par la France au sahel. « Nous allons continuer à apporter notre soutien et établir des partenariats au Sahel avec nos partenaires européens et africains pour combattre l’extrémisme violent », a-t-elle déclaré.
Au Niger, la présence de forces américaines au sol a été significativement réduite après l’embuscade de Tongo-Tongo qui a coûté la vie à 4 militaires américains et fait deux blessés, rappelle Niamey et les 2 jours.
Toutefois, le commandement des Etats-Unis pour l’Afrique dispose de bases de lancement de drones de renseignements à Niamey et Agadez. A Dirkou, localité située à l’extrême nord du pays dans le département de Bilma, la CIA a établi une base aérienne d’où peuvent être lancés des drones armés de type Reapers.
Rappelons que l’Etat islamique au grand Sahara, l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest et le groupe Boko-Haram figurent sur la liste des organisations terroristes extrêmement dangereuses élaborée par les Etats-Unis.
Mawulolo Ahlijah
01 mai 2021
Source : https://www.agenceecofin.com/
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Le Sahel est une région devenue instable avec les aléas climatiques et les caprices d’une nature incapable de répondre aux besoins alimentaires et en eau des populations qu’une avancée du désert est en train d’éprouver. Cet ensemble géographique, pour autant, n’est pas un espace pauvre car naturellement doté de richesses immenses que certains analystes estiment d’ailleurs sous-estimées pour mieux comprendre les enjeux des crises qu’il vit aujourd’hui et les convoitises dont il est l’objet de la part de puissances étrangères qui y sont revenues pour se battre plus pour leurs intérêts que pour les intérêts des population de cet espace qui, à l’instar d’autres parties du continent, notamment du centre, est un scandale écologique.
A l’origine, il y avait les crises environnementales…
Le Sahel, depuis des décennies fait face à des perturbations climatiques qui ont profondément modifié la stabilité des saisons telles qu’on les a connues dans cet espace car désormais personne ne peut délimiter temporairement les saisons devenues aléatoires, incertaines. Cela fait des années que cet espace a connu des sécheresses cycliques qui ont profondément marqué et changé la vie des populations, somme toute résiliente, obligées d’adopter de nouvelles stratégies d’adaptation, ou par la mobilité, l’exode, la migration ou en réorientant leurs activités économiques quand l’agriculture et l’élevage qui en constituent les plus importantes sont tributaires des aléas climatiques qui ont drastiquement affecté la production agricole et décimé les cheptels. Or, les différents gouvernements qui se sont succédé n’ont pas été capables de mettre en place des politiques courageuses, pour prévenir les situations difficiles auxquelles les exposent ces faits nouveaux, inconfortables. Et depuis, certains clichés sont associés à la représentation de cet espace qu’on voit toujours à travers ces images de mendiants qui tendent partout dans les rues les mains et la sébile, ces animaux amaigris si ce n’est des ossements d’animaux que la sécheresse a détruit, des enfants gravement squelettiques, souvent au ventre ballonné, malades et mourants. C’est ainsi que, famine, misère sont associées au nom et à l’image fabriquée du Sahel. Mais, d’autres facteurs sont venus aggraver cette situation.
La mauvaise gouvernance….
L’autre problème qui a précipité le Sahel dans le chaos est la mauvaise gouvernance que l’on peut relever dans presque tous les pays de cet espace et ce depuis la décennie 90 où, sous le prétexte d’une démocratie – importée elle aussi – on en fit hypocritement l’option pour mieux gérer les Etats, dans la rigueur et la transparence, dans la justice et la responsabilité. Dans presque tous les pays de l’Afrique de l’Ouest, et donc au-delà du Sahel, la démocratie est dévoyée, les élections truquées pour imposer aux peuples des dirigeants peu aimés, plus pour avoir des gouvernants plus acquis à la cause de la force impériale que des peuples dont ils sont censés défendre les intérêts. On observe sur cet espace depuis des années un certain recul démocratique et un divorce entre les dirigeants et les peuples, et même, face aux déceptions, un dégoût des peuples vis-à-vis de la politique et de la démocratie si bien que souvent, des peuples sont amenés à préférer l’exception à cette piètre démocratie que des intellectuels souvent sans éthique imposent à un peuple que l’ère post-conférences nationales avait fait rêver de renouveau. L’Afrique n’a jamais été aussi mal gouvernée que sous cette démocratie qui a donné à une race de politiciens rapaces qui s’en est servi à légaliser le vol, le pillage et les détournements massifs, au nom de majorités tout aussi volées que les fortunes amassées, illicites.
Par une telle gouvernance, et les injustices qui s’en sont suivies, l’on a provoqué des frustrations et des colères, mais aussi les conditions de révoltes sociales auxquelles, aucun des Etats ne saura résister. Avec une école à la dérive, une jeunesse abandonnée à elle-même, sans perspectives, noyée dans le chômage, l’on ne peut que s’attendre à des explosions sociales qui pousseront, comme dans le contexte français en 1789, à de grands chamboulements qui vont disloquer la société et provoquer une refondation d’une société promise à un nouvel ordre. C’est sans doute pour cela que l’ancien président français, Feu Jacques Chirac en visite au Niger, sous Tandja Mamadou, s’inquiétait pour le Niger lorsque, traversant la ville, partout, il ne voit que des jeunes et des enfants qui venaient l’accueillir, exprimant ses appréhensions pour l’avenir du pays, lorsque, dans les regards profonds et absents des enfants, les politiques ne réussiront pas à répondre à cette nombreuse jeunesse qui arrive qu’il peut même assimiler à une bombe sociale qui pourrait, demain, exploser. Les malaises qui se vivent aujourd’hui au Sahel ont aussi leurs racines dans cette donne politique de laquelle l’on tient pourtant très peu compte. On comprend que certains, pour leurs intérêts mesquins, s’en servent à abuser de la misère et de l’ignorance des nôtres en important sur l’espace sahélien un terrorisme qui ne pose officiellement, pour justifier sa violence, aucune revendication, ni politique ni religieuse.
Un terrorisme importé pour recoloniser ?
Le terrorisme, n’est-il pas un autre moyen de détourner l’Afrique de ses enjeux de développement, de ses priorités et donc de ses vrais combats pour la distraire dans cette guerre imposée dont elle aurait pu se passer pour canaliser ses efforts et ses moyens dans le redressement des économies, dans l’intégration des peuples et des économies, dans la consolidation des unités nationales et, plus idéalement, de l’unité africaine avortée depuis la mort de l’OUA ?
Ceux qui, depuis quelques années, venaient de loin, notamment d’Afghanistan, de Syrie, pour semer le désordre au Sahel, après l’effondrement de l’Etat libyen par les Occidentaux qui s’y engageaient plus pour leurs intérêts que pour la démocratie qu’ils prétendaient y apporter, ont-ils des raisons qui peuvent justifier les tragédies qu’ils imposent aux populations sahéliennes ? L’on avait appris à un moment que Bazoum Mohamed entamait des négociations avec les terroristes qu’il recevait, selon ses propres aveux au palais de la présidence, consentant même à libérer certains de leurs prisonniers pour aider à la paix, mais peut-il avoir le courage de dire aux Nigériens les raisons d’une telle initiative et surtout, les revendications posées pour lesquelles, il consentait à négocier avec des gens qui ont les mains tachetés de sang quand, il ne peut pas avoir les mêmes élégances avec d’autres – des adversaires politiques en l’occurrence – qui ont pourtant fait le choix d’inscrire leur combat, à visages découverts, dans le champ politique avec les moyens que leur donnent les textes de la République ? Faut-il donc tuer pour se faire entendre dans nos démocraties ? La question est tragique mais, hélas, pertinente.
Cette autre épreuve imposée au Sahel, ne vise, peut-on le comprendre, qu’à mettre en retard le Sahel dont on peut prendre le prétexte de courir à son secours, mais plus pour légitimer l’occupation militaire de ses territoires, pour poursuivre la mission inachevée de l’exploitation du continent que pour le sauver du terrorisme et de ses violences. C’est d’autant vrai qu’aujourd’hui l’on sait les potentialités minières – avec notamment des métaux rares et précieux – dont regorge ce vaste espace visiblement pauvre mais potentiellement riche pour nourrir tant de convoitises avec des puissances attirées par les mêmes richesses quand elles peuvent en manquer cruellement, se servant de dirigeants peu patriotes, investis plus pour le combat de la France pour faire mal au continent. L’on sait, que pendant des siècles de gloire, cette partie du continent regorgeait d’or, presqu’à surface de terre et toute cette partie du continent de ce qu’on appelle aujourd’hui la bande des trois frontières jusqu’à la Gold-Coast, le Ghana actuel, étaient riche en or et les souverains de l’époque, à l’image de Soumangourou Kanté, quand ils partaient à la Mecque se déplaçaient avec des quantités énormes d’or, si bien que pendant leur séjour le prix de l’or ne valait plus que celui de cacahouète. Quelle quantité, le colonisateur pouvait-il alors avoir convoyée dans un tel contexte sur son territoire pour se faire des réserves inépuisables, et avoir les avances par lesquelles, aujourd’hui, il nous méprise et continue de nous exploiter ? De grands textes historiques le disent mais, à dessein, cette part de l’Histoire, a été cachée pour que les Africains n’aient pas conscience de leurs atouts et de leurs richesses et ce afin que, l’idée qui les détruit intérieurement et selon laquelle on leur fait croire qu’ils sont pauvres et qu’ils sont appelés à le demeurer comme s’ils seraient frappés de malédiction, puisse s’incruster dans leur esprit et dans leur mémoire violée. Si les Africains ne se battent pas pour défendre le peu qui reste de leurs ressources pillées pour construire leur avenir et l’avenir des générations futures, alors ce continent n’aura pas d’avenir. C’est cela l’enjeu. La lutte, la dernière qui reste aux Africains à mener.
Ce qui est grave est de voir une certaine jeunesse, hier aux avant-postes des luttes sociales et politiques, comme certains de leurs aînés tapis aujourd’hui dans les organisations syndicales qu’ils animaient en d’autres temps pour servir des agendas politiques connus de tous. Comment comprendre aujourd’hui, alors que l’heure est grave, ces silences troublants d’une USN qui a trahi son héritage et ses combats, qui a trahi aussi une jeunesse et ses rêves ? Où sont toutes ces centrales qui, sous Tandja, pour des incidences financières desquelles elles ne parlent que peu aujourd’hui, prêtes alors à remuer ciel et terre pour menacer le gouvernement de l’époque ? Aujourd’hui, chacun sait qui est chacun pour que personne ne vienne gruger un autre. Il y en a qui n’ont plus aucun combat à mener dans le pays. Ils savent qu’ils se sont compromis et qu’ils ne peuvent plus avoir la confiance perdue des Nigériens.
Lorsque, nous l’avons souvent noté, Samuel Laurent, dans son essai, Sahelistan, voit, pour ce Sahel riche et victime de ses richesses le même sort qu’a connu l’Afghanistan aux mains des occidentaux incapables de gagner les guerres dont ils prennent prétexte pour aller s’y battre avec leurs soldats et leurs armes qui trouvent là des terrains d’expérimentation notamment pour celles qui n’ont pas encore servi dans les conflits armés depuis qu’elles avaient été conçues. La guerre sert donc cet enjeu de ses potentialités qui ont en filigrane, des enjeux géostratégiques lorsqu’on sait que ces richesses sont indispensables pour les progrès de la technologie, de la modernité nouvelle qui met de nos jours les puissances du monde en compétition, avec l’entrée en scène, des pays émergeants qui gênent leur hégémonie.
Comme on le voit, le problème du Sahel est profond et l’on ne saurait le limiter à une affaire de coopération, de relations partenariales. C’est encore et toujours les mêmes rapports de forces qui régissent les relations Nord-Sud pour lesquelles, l’on est aujourd’hui condamné à comprendre la lutte des peuples, aspirant enfin, à avoir le contrôle de leurs destinées et de leurs richesses.
C’est un rendez-vous de l’Histoire que l’on ne saurait manquer au risque de disparaitre.
A bon entendeur…
ISAK
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Récemment, en visite officielle au Gabon, le président ivoirien, Alassane Ouattara, aurait laissé entendre que c’est leur corps défendant que lui et ses pairs de l’UEMOA et de la CEDEAO ont infligé des sanctions au Mali. Cela s’apparent à des regrets. Pourtant rien ne les obligeait à en arriver à de tels extrêmes. N’eût été l’obligation de faire plaisir à la France. Oubliant les immenses services que les Maliens ont rendu à ses hommes lors de la crise qui a secoué la Côte d’Ivoire. Apparemment les intérêts ont primé sur les relations familiales. Le groupe ethnique auquel appartient le président ivoirien parle la même langue que les Bambaras du Mali. il ne serait pas superflu de rappeler que le président Ouattara est arrivé au pouvoir après un conflit qui a opposé l’Armée ivoirienne et des rebelles dont il était le principal bailleur de fonds. Cette guerre n’a pas permis à son pays d’organiser des élections durant un mandat entier. Ni la CEDEAO, ni la France n’ont rien dit. Au terme des élections organisées, la Cour Constitutionnelle, dont les arrêts sont sans cesse brandis pour légitimer, en Afrique, les hold-up électoraux, avait déclaré Laurent Gbagbo vainqueur. La contestation du camp Ouattara a servi de prétexte à l’Armée française de perpétrer un coup d’état dans un pays indépendant. Le même scénario étai-il en préparation au Mali ? A moins que des élections bâclées et contestées ne permettent la partition du Mali pour rendre l’Azaouad redevable à la France qui s’appropriera des immenses réserves de pétrole et de gaz qui se trouvent sur les trois frontières Mali- Algérie- Mauritanie. D’où certainement l’instance pour l’organisation d’élections au Mali en février prochain. Le refus, selon la France et ses valets, l’impossibilité, selon les colonels de Bamako, d’organiser des élections dans un aussi court délai serait à la base du courroux des chefs d’Etat des organisations sous régionales. Pourtant la jurisprudence existe. Le cas libyen est là. Des élections devaient se tenir le 24 décembre dernier. Elles n’ont pas eu lieu et personne n’a infligé des sanctions à ce pays. et pourtant ce pays n’est pas parvenu, depuis 2011, à organiser des consultations électorales. Le cas malien est beaucoup plus simple. Les assises nationales de la refondation ont proposé une transition de six mois à cinq ans. Si nos chefs d’Etats avaient à coeur la résolution de résoudre la crise au Mali, des négociations sincères auraient pu mener.
Au lieu de cela, les présidents fondateurs se sont fâchés et ont ignoré les conséquences de ces sanctions pour leur pays et populations. Aujourd’hui, c’est l’effet boomerang, le retour du bâton. Ils se disqualifient pour les prochaines négociations. Ils étaient d’ailleurs disqualifiés depuis fort longtemps.
Modibo
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La semaine africaine a été initiée dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de l’Afrique, le 25 mai. Ce jour célèbre la commémoration de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) le 25 mai 1963 à Addis-Abeba, en Ethiopie sous le parrainage du négus Haïlé Sélassié.
Durant une semaine, le groupe Afrique de l’UNESCO, à travers différentes activités et festivités mettent en valeur la richesse du patrimoine et de la diversité culturelle africaine et prônent le rapprochement entre les peuples. Expositions, conférences, projections de films, gastronomie et bien d’autres activités vous attendent à la maison de l’UNESCO pour la semaine africaine.
Que faire pendant la semaine africaine
SEMAINE AFRICAINE DE L’UNESCO – EDITION 2022
Placée Sous le Haut Patronage de S.E.M Alassane OUATTARA,
Président de la République de Côte d’Ivoire
23, 24, 25 mai 2022
CALENDRIER DE LA SEMAINE AFRICAINE -EDITION 2022
23 MAI 2022 |
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ACTIVITES |
HEURE |
SALLE |
Expositions Art, Artisanat, Afrique et Diaspora |
09 : 00 – 18 : 00 |
Salle Miro / Salle des Pas perdus / Hall Segur |
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Salon des Auteur(e)s Africain(e)s |
09 : 00 – 18 : 00 |
Salle des Actes / Foyer/ Salle 4 |
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Cérémonie d’ouverture |
10 : 00 – 13 : 00 |
Hall Ségur |
Arrivée des invités |
10 : 00 – 10 : 55 |
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Arrivée de M. Xing Qu, Directeur Général Adjoint de l’UNESCO, du Répresentant du Parrain, des VIP |
10 : 55 – 11 : 00 |
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Discours de la Présidente du Comité d’organisation |
11 : 00 – 11 : 10 |
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Discours du President du Groupe Afrique |
11 : 10 – 11 : 20 |
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Discours de M. Xing Qu, Directeur Général Adjoint de l’UNESCO |
11 : 20 – 11 : 30 |
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Discours du Représentant de S.E.M. Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire |
11 : 30 – 12 : 00 |
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Visite des stands |
12 : 00 – 13 : 00 |
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Cocktail déjeûnatoire |
13 : 00 – 15 : 00 |
Hall Segur |
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Conférences |
15 : 00 – 18 : 00 |
Salle 11 |
Conférence inaugurale animée par Wilfrid Lauriano Do Rego, Président du Conseil de surveillance -KPMG France, Coordonnateur Conseil Présidentiel pour l’Afrique – Elysée sur « Autosuffisance, résilience et developpement économique de l’Afrique » suivies d’un panel sur la transformation des matières premières |
15 : 00 – 16 : 40
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Débat |
16 : 45 – 18 : 00 |
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Pot d’honneur |
18 : 00 – 19 : 00 |
Hall Segur |
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24 MAI 2022 |
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ACTIVITES |
HEURE |
SALLE |
Expositions Art, Artisanat, Afrique et Diaspora |
09 : 00 – 18 : 00 |
Salle Miro / Salle des Pas perdus / Hall Segur |
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Salon des Auteur(e)s Africain(e)s |
09 : 00 – 18 : 00 |
Salle des Actes / Foyer/ Salle 9 |
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Cinéma |
10 : 00 – 13 : 00 |
Salle 11 |
Projection de documentaires et films autour du patrimoine culturel africain suivie des tables rondes sur « la sauvegarde d’Abou Simbel et les temples de Nubie » |
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Cocktail déjeûnatoire africain |
13 : 00 – 15 : 00 |
Hall Ségur / Jardin japonais |
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Conférence sur l’apport culturel et civilisationnel de l’Afrique au nouveau monde suivie de témoignages d’Africains de la diaspora sur leur vécu, introduite par Mme Françoise REMARCK, Ministre de la Culture et de la Francophonie |
15 : 00 – 18 : 00 |
Salle 11 |
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Afterwork |
18 : 00 – 19 : 00 |
Foyer |
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25 MAI 2022 |
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ACTIVITES |
HEURE |
SALLE |
Expositions Art, Artisanat, Afrique et Diaspora |
09 : 00 – 18 : 00 |
Salle Miro / Salle des Pas perdus / Hall Ségur |
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Salon des Auteur(e)s Africain(e)s |
09 : 00 – 12 : 00 |
Salle des Actes / Foyer/ Salle 4 |
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Ouverture de l’Afrique sur le monde |
10 : 00 – 16h : 00 |
Hall Ségur |
Forum des échanges culturels Gastronomie, danses, arts, artisanats |
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Cocktail déjeunatoire « saveurs du monde » |
13 : 00 – 15 : 00 |
Hall Ségur |
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Soirée de gala |
18 : 00 – 21 : 00 |
Salle 1 |
Mot du President du Groupe Afrique |
18 : 00 – 18 : 05 |
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Mot de la Directrice générale |
18 : 05 – 18 : 10 |
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Mot du Répresentant du Président de la République de Côte d’Ivoire |
18 : 10 – 18 : 20 |
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Début de la soirée |
18 : 15 – 21 : 00 |
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Les relations avec la France se sont détériorées les cinq dernières années sur le continent où s’est développé un sentiment anti-français qui a gravement écorné l’image de la France sur le continent et surtout au Sahel où, depuis quelques années, la France s’est engagée militairement pour, dit-elle, combattre aux côtés des forces nationales contre le terrorisme. Et depuis quelques jours, au-delà des opinions nationales, c’est avec les autorités d’un pays – le Mali en l’occurrence – que la tension monte, les deux pays vivant la crise la plus grave de leurs relations, étalée au grand jour, avec des responsables qui, usant de médias interposés, se lancent des pics, dans le mépris souvent des convenances diplomatiques et des règles de la bienséance, notamment chez le partenaire français irrité de ce que sa ʺpupilleʺ devenue arrogante s’émancipe de son influence pour tenir à son égard un discours qui le défi, lui tenant des vérités qui fâchent. Pourtant, ces réactions à l’égard de la France ne sont que légitimes et normales quand, après plus de soixante années d’indépendance même donnée gentiment, la France est incapable de revoir l’état de son partenariat pour, face à des contextes nouveaux, refonder ces relations sur des bases qui cachent mieux la nature prédatrice de sa présence sur le continent.
Un sommet pour repenser les relations avec l’Afrique ?
Le 28ème sommet Afrique-France qui s’est tenu ce vendredi 08 octobre en France, à Montpellier, dans le format, est une nouveauté. Réunissant habituellement, autour du président français, les chefs d’Etat africains, ce sommet, pour une première fois, change la démarche, ignore les dirigeants africains, pour inviter à leur place les acteurs de la société civile africaine. Mais cela n’est pas sans poser des interrogations. En effet, s’interrogeant sur l’absence des chefs d’Etat africains à ce sommet, Nadot, un député français, se demande « si Emmanuel Macron se prend pour le président des Africains ». Comme quoi, l’opinion française même s’agace du comportement de leur France en Afrique, ne pouvant comprendre pourquoi la France veut-elle choisir pour les Africains comme si, frappés de malédiction, ils seraient incapables de choisir par eux-mêmes et pour eux-mêmes. Cette infantilisation de l’Afrique et de leurs dirigeants de saurait continuer.
Officiellement, cette démarche novatrice vise à écouter mieux les peuples pour savoir ce que l’Afrique attend de la France et donc, conséquemment, le sommet vise à redéfinir ces relations avec le continent. Mais la France, on le sait, a plus d’une flèche à son arc et c’est pour cette raison que nombre d’acteurs doutent de cette intention d’Emmanuel Macron qui, sous son règne, a conduit ces relations, à un niveau exécrable qui répugne les peuples. Est-ce donc pour renverser la tendance que le président français a choisi cette rencontre avec la société civile quand on sait que depuis quelques années, c’est normalement cette société civile qui ne s’embarrasse pas de dire à la France des vérités qui gênent ?
Faut-il croire à une mise en scène ?
Pour certains observateurs, ce n’est qu’une diversion cette mise en scène orchestrée à Montpellier avec des jeunes dont beaucoup peuvent enfin, sans emprunter les voies de la clandestinité, aller en France dans le confort, car si tant est que la France a besoin de changer, elle n’a pas besoin de ce détail qui ne veut absolument rien dire tant qu’elle peut continuer à copiner avec des dirigeants impopulaires, mal élus, corrompus. On est d’autant plus sceptique que ceux qui ont eu le privilège du voyage de Montpellier, ne sont pas représentatifs des sociétés civiles pour porter devant le chef d’Etat français les véritables préoccupations des peuples du continent. Les visages que l’on a vus-là n’ont pas rassuré l’opinion africaine. Comment ne pas se poser cette question quand par exemple pour le cas du Mali où, même avec une activiste qui, sans complexe, a bousculé le président Macron par son intervention trop agressive, l’on découvre sur les réseaux sociaux un communiqué du CNJ relatif à la présence de la jeunesse au compte du Mali au sommet Afrique-France à Montpellier. Qui a pu donc choisir dans les pays ceux qui doivent partir ? Est-ce les gouvernements des pays invités ? Si c’est le cas, sans doute qu’il aurait fallu mieux inviter les chefs d’Etat eux-mêmes car les dirigeants ne peuvent pas pousser les acteurs qui leur sont hostiles et qui peuvent dire tout le mal de leur gouvernance décriée. Cela semble malheureusement être vrai pour le cas du Niger où c’est un « jeune » issu d’une certaine bureaucratie associative vivant dans les antichambres du pouvoir et de ses conforts qui a été envoyé, presque sans avoir un message à porter devant Macron, se contentant de faire des selfies ainsi que l’en accablent les réseaux sociaux irrités de le voir faire des photos à partager sans doute pour dire autour de lui qu’il est en France, au grand sommet de Macron. Mais encore, ceux qui sont partis, est-ce le choix des sociétés civiles elles-mêmes ? Il n’est que difficile de le croire quand on peut voir la qualité de ceux qui sont envoyés et dont certains, se contentant du tourisme dont ils ont l’avantage par un tel voyage, ne peuvent avoir une voix pour se faire entendre et faire entendre les préoccupations de leurs peuples. Pourquoi ne peut-on pas voir là Maikoul Zodi, Ali Idrisa, Bana Ibrahim, Samira Sabou, Tchangari, Nouhou Arzika, Kaocen Maiga (qui se trouverait même en France) et tant d’autres ? Mais est-ce encore le choix des ambassades de France dans les pays invités ? Celles-ci qui n’agissent qu’en concertation avec les autorités des pays dans lesquels elles sont accréditées et qui connaissent pourtant bien les grandes voix de la société civile dans nos pays, pourraient, pour ne pas offusquer leurs interlocuteurs dans le pays, faire le choix qui leur convient. Pour autant, il faut reconnaitre que l’initiative est tout à fait louable et espérer que demain, on en tiendra compte pour opérer des choix qui conduisent en France de vrais acteurs de la société civile qui peuvent dire, tout ce qui ne va pas dans les pays, d’un point de vue de la gestion démocratique, de la gouvernance économique, de l’état des droits des humains entre autres.
Des débats houleux et francs…
Il faut quand même saluer ce courage chez le président français qui, après Ouagadougou, peut aujourd’hui, dans une ville française, rencontrer une certaine jeunesse africaine pour avoir un échange direct avec elle, presque sans tabou, sachant tous les risques d’une telle initiative quand aujourd’hui, cette jeunesse qui en marre d’une certaine politique française sur le continent, pourrait sortir de la courtoisie des traditions pour tenir à son endroit un discours décomplexé, vexatoire. Ainsi qu’on peut le prévoir ou le craindre, les débats avaient été houleux, passionnés et l’on peut au moins reconnaitre le sang-froid du président français à contenir tant de reproches faites à l’endroit de la France et de sa façon de gérer ses relations avec le continent. Il a alors été question du soutien de la France à des autocrates, à des dictateurs et surtout son immixtion dans les élections africaines pour imposer des dirigeants qui, comme ceux issus d’un coup d’Etat qu’il dénonce, pourraient ne pas avoir de légitimité, mais couverts d’une légalité fragile que leur donnent des élections bancales, contestables. Emmanuel Macron a eu une certaine écoute pour ceux qui lui dit ces vérités que l’on peut entendre partout sur le continent. Peut-être a-t-il tiré les leçons de ce parcours avec le continent pour comprendre enfin qu’il y a à revoir ces relations, à les repenser pour qu’elles répondent mieux aux attentes des deux peuples. C’est du moins ce que l’on peut penser quand on considère les réactions du président français notamment lorsqu’il parle, pour répondre à ses interlocuteurs, d’« investissement solidaire » et « d’accompagnement », non d’aide. De ce point de vue, la rencontre est sans doute à saluer et à perpétuer. La meilleure de la France, est d’aider les Africains à s’approprier leur démocratie pour que leurs dirigeants ne leur imposent pas la démocratie de leur choix.
Rêver d’un nouveau départ dans la relation France-Afrique ?
Peut-on espérer un changement de paradigme dans les relations France-Afrique par la tenue de ce sommet Afrique-France qui rompt avec les traditions pour choisir, au lieu des dirigeants, les acteurs sociaux ? C’est la forme qui a changé, peut-être pas le contenu et il y a de bonnes raisons de douter. Des intellectuels français, doutent aussi. C’est le cas de Sébastien NADOT, Député de la République française qui a réagi à la tenue du sommet de Montpellier. Comme nous l’écrivions plus haut, doutant de la représentativité de ceux qui sont invités en France, il s’interroge ; « Où est la jeunesse africaine qui combat pour la liberté et la démocratie ? Où sont les représentants des diasporas soucieux de démocratie pour leurs pays d’origine ? ». On ne les voit pas. Peut-être ont-ils été à dessein soigneusement écartés de la grande messe pour ne pas entendre d’autres vérités plus blessantes. Et le Député poursuit en se disant que : Ceux qui ont à coeur la démocratie pour leurs pays et attendent de la France une aide sincère en la matière n’ont pas été invités par Emmanuel Macron, car trop bruyants, pas assez dociles pour lui à n’en pas douter ». On comprend qu’on ne puisse voir là que ceux qui partent pour le selfie des balades et des foules. Enfin, pour les nôtres.
Les débats, peuvent relever tous les observateurs, avaient été francs et riches, mais en tenir compte demain, dans la gestion des relations décriées, reste le pari difficile à gagner, demeure tout le problème car, ils sont nombreux à ne pas croire que la France puisse être capable d’opérer des changements dans ce domaine, déterminée à garder une « Afrique utile » dans son giron afin de sauvegarder les intérêts que l’on sait. C’est, du reste, pourquoi certains croient à une mise en scène, à un certain folklore dont la France est coutumière pour endormir les consciences et faire croire qu’elle serait prête à changer, comme c’en est le cas pour le franc CFA qu’elle ne peut toujours pas libérer malgré ses professions de foi.
Ce sommet, n’est qu’un bluff, dès lors qu’on n’a pas vu, la vraie société civile qu’on aurait aimé voir là. C’est en cela peut-être, comme le pense le député français, qu’il faut voir en cette rencontre mise en scène une volonté d’entrer en campagne pour soigner son image auprès des opinions françaises et africaines surtout quand on sait que c’est sous son mandat que le sentiment anti-français s’est davantage développé sur le continent. Ainsi, dira Nadot, « Il est vrai qu’à moins d’un an des élections présidentielles françaises, il aurait été inconfortable pour Emmanuel Macron de s’afficher aux côtés de dictateurs africains, qui bénéficient pourtant du soutien complaisant et intéressé de la diplomatie française ». Certains visages de chefs d’Etat devenus encombrants, s’ils venaient à faire du selfie avec lui pourraient, au regard de leur réputation, lui ruinée son image et ce à quelques pas de la présidentielle qui risque d’être âprement disputée malgré les divisions qui affaiblissent tant la Droite que la Gauche, incapables toutes de rassemblement et de consensus autour d’un candidat fédérateur.
Les Africains ont donc raison de douter. Le sommet de Montpellier est une parodie. C’est pourquoi, la société civile ne doit pas se laisser corrompre par les conforts des voyages en France pour croire à la lutte, le seul moyen de se battre pour la dignité des peuples qui doivent comprendre la responsabilité qu’ils ont à se prendre en charge.
On ne peut plus jouer avec la conscience des peuples qui aspirent à la dignité et à la responsabilité, à la liberté et à la grandeur.
WAZ zA
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Elu en mars 2012 à la tête de l'état du Sénégal. Macky SALL, successeur de Me Abdoulaye WADE a toujours promis aux sénégalais qu'il ne ferait que deux mandats présidentiels.
Il ne fera pas comme son prédécesseur qui voulait briguer un troisième mandat. Ce, avec le projet de loi du quart élisant du président Wade, mis sur la table de l'hémicycle, le 23 juin 2011. Cependant, M. SALL semble avoir oublié ses mots.
Le limogeage de Moustapha Diakhaté, Sory Kaba et enfin Me Moussa Diop ces temps-ci, qui s'opposent à son 3e mandat, lors de la prochaine élection présidentielle de 2024, conforte cette pensée. Mais, en voulant imposer les sénégalais sa candidature, lors des prochaines joutes électorales, Président SALL risque de mettre le pays dans un état d'instabilité totale.
La population qui n'a jamais accepté qu'un président ait trois mandats consécutifs pourrait se révolter. Le pays connaîtra, on ne le souhaite pas, la guerre civile. Ses partisans voudront de sa candidature, alors que l'opposition et une bonne partie de nos concitoyens exigeront un changement.
Notre pays sera exposé, ouvert à tous les problèmes, que ce soit les trafiquants de drogue, le banditisme, le terrorismé Outre les affrontements, Macky SALL met en jeu la survie de son parti, APR. Qui voudra des hommes politiques, des dirigeants qui ne respectent pas leurs promesses.
Des hommes politique qui prêts à mettre le feu dans leur pays en violant impunément la Constitution
Fanta Diallo Ba-Senegal7
12 septembre 2020
Source : https://www.sen360.sn/
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Cela fait de longues décennies, depuis Bourguiba, depuis N’Nkrumah, depuis Lumumba, depuis Kadhafi, que l’on chante l’Unité Africaine, sans y parvenir, pire sans trouver la voie pour au moins poser des jalons que les générations montantes pourront consolider pour mener à bon port le chantier titanesque de ce qui s’est mué en Union Africaine (UA). L’Afrique ainsi que la colonisation l’avait minutieusement mis en place, est faite de contradictions multiples, de rejet immense de l’autre si bien qu’il est devenu impossible de construire le moindre consensus même sur des questions dont l’intérêt ne fait l’ombre d’aucun doute. Comment par exemple, ne pas comprendre que les africains de la CEDEAO ne soit pas capables de s’entendre à aller, dans la même démarche, à une monnaie unique qui pourra mieux les libérer et faire en sorte qu’ils aient une maîtrise de leurs économiques et de leurs croissances ? Comment comprendre, alors que certains pensent qu’il faut aller sans la France dans un tel projet, d’autres à l’image d’Alassane Dramane Ouattara, s’y opposent pour croire que sans la France, l’on ne saurait entrevoir une nouvelle monnaie unique sans que ce ne soit sous l’administration d’une France paternaliste. ganisations sous-régionales ne fonctionne à merveille et pour cause, aucune d’elle ne peut fonctionner avec les fonds que ses membres pourraient consentir pour ses ambitions, toutes, allant vers des partenaires extérieurs pour trouver les moyens de leur fonctionnement. Il y a même souvent des pays qui ne paient pas leurs cotes parts. C’est dans cette Afrique géographiquement divisée, racialement peut-on dire, avec sa partie Nord essentiellement composée de peuples arabes à peau claire qui ont, les premiers, introduit l’esclavage sur le continent et qui, en plus d’une identité raciale qu’on pourrait confondre à celle des peuples d’Europe et d’une proximité géographique avec l’Europe, souvent a eu vis-à-vis de l’autre Afrique, un regard racial complexé.
Le racisme arabe vis-à-vis des Noirs est pourtant une réalité bien connue et bien ancienne. Combien d’Africains en ont souffert et souffrent encore de ce regard dédaigneux qu’on a encore sur leur peau que l’on voudrait voir comme une tare détestable.
C’est ainsi qu’en Tunisie, comme pour ameuter le peuple d’en bas, un discours qui vient du sommet de l’Etat, a été servi pour réveiller ces réflexes identitaires et rallumer les racismes enfouis dans une société qui avait pourtant appris à converser avec l’autre Afrique, développant ainsi ici et là, de bonnes relations avec bien de pays. La déclaration du président tunisien a provoqué une telle onde de choc dans son opinion autant que sur le continent que l’on a cru que Kaid Saied, est désaxé, hors du monde pour tenir un tel discours décalé de son époque. Voudrait-il manipuler un certain identitarisme désuet qui prônerait un purisme arabe, pour ne pas dire tunisien qu’il voudrait préserver d’un métissage biologique qui viendrait ternir son arabité revendiquée ?
En tout cas, depuis que le président tunisien a eu un tel discours, les haines se sont déchaînées, et il y a eu un déferlement de violences exercées sur les composantes noires étrangères du pays. Certaines vidéos partagées sur les réseaux sociaux révèlent la traque à l’homme noir où on voit des immigrés pourchassés comme des bêtes. De telles images ont ému l’opinion et fait douter de ce Saied. Certains migrants rapatriés par les autorités de leur pays n’hésitent même pas à qualifier «la Tunisie [de] prison à ciel ouvert», le pays, depuis des jours, étant devenu pour les non nationaux noirs, invivables, et même invisible pour ne pas s’exposer à la haine raciale, raciste.
Incompréhension et indignation…
Partout, l’on ne peut entendre que de l’incompréhension et de l’indignation de la part de tunisiens, d’autres Africains qui crient à la dérive raciste de la part d’un dirigeant qui, pour avoir échoué, et pour se trouver en face de colères dans son pays, voudrait détourner son opinion sur un tel problème Aujourd’hui, aucune des orqu’il peut artificiellement créer pour faire oublier la cible réelle de tant de colères qui n’est autre que son pouvoir de plus en plus impopulaire.
En Tunisie d’abord…
Il ne faut donc pas faire l’amalgame. Il ne faut pas croire que parce que le président Saied a pu parler d’une certaine façon des autres Africains se trouvant dans son pays, que tous les tunisiens pensent comme lui. Ceux qui, ameutés pour agir comme ils l’ont fait pour brutaliser des immigrés dans le pays, n’ont certainement pas trop réfléchi à ce qu’un discours politique d’une telle facture, n’en est pas un et qu’il cache mal le désarroi d’un homme qui se sait désormais mal-aimé dans son peuple pour chercher des boucs émissaires qui ne peuvent être que les Nègres, appelés alors injustement à payer pour ses échecs. Sur le site d’Africanews l’on apprend que dans le pays, «Des ONG ont dénoncé mercredi un discours «raciste et haineux » du président tunisien Kais Saied après sa violente charge contre les migrants originaires d’Afrique subsaharienne, qu’il a présentés comme une menace démographique pour son pays». Un tel discours que seule une extrême droite française peut porter en certaines époques, ne peut pas s’entendre sur un continent où les peuples ont appris à échanger et à se parler, à vivre l’un chez l’autre et viceversa, ce dans le respect des lois de chacun. Pourquoi donc ce discours vénéneux vient-il blesser des relations séculaires de fraternité que des dirigeants, depuis des décennies, ont tissées et raffermies pour renrendre possible la marche de l’Afrique vers son unité ? Cette Afrique, peut-elle comprendre que sa richesse réside aussi en sa diversité ?
On ne peut donc qu’offusquer d’entendre chez Africanews, que «Lors d’une réunion, il a tenu des propos très durs sur l’arrivée de «hordes de migrants clandestins» et insisté sur »la nécessité de mettre rapidement fin» à cette immigration ». Sans doute que la Tunisie mérite mieux qu’un tel discours et l’on ne peut que se réjouir que dans le pays même où il est proféré, il soit l’objet d’un vaste rejet. Une manifestation organisée par une des puissantes centrales syndicales du pays soutenue par plusieurs organisations, est assez révélatrice de ce malaise dans le pays et de ce que dans le pays, il y a de nombreux tunisiens et organisations tunisiennes, qui en avaient été indignés pour ne pas se retrouver dans un tel discours.
Kais Saied est d’ailleurs allé trop loin dans son appréciation quand il affirme que la migration de Subsahariens dans son pays «relevait d’une »entreprise criminelle ourdie à l’orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie», afin qu’elle soit considérée comme un pays «africain seulement» et estomper son caractère «arabo-musulman»». Croitil, dans ce monde ouvert, être capable de mettre l’arabité à l’abri du métissage, de ce mélange biologique que rien, ne peut aujourd’hui contrarier parce que les hommes, pour décider d’être ensemble, de générer une espèce, ne se rencontrent pas qu’en Tunisie ? Que pourra-t-il faire de ces nombreux tunisiens et tunisiennes qui vivent ailleurs, loin de leur patrie, rencontrant d’autres peuples ?
Le site du journal Le Point témoigne de ce dépit d’organisations tunisiennes qui s’opposent à ce regard raciste de la Tunisie, du moins de Saied, témoignant que «Dans un communiqué conjoint, 18 autres ONG et associations, dont la Ligue Tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) ont exprimé leur «solidarité pleine et inconditionnelle avec les migrants subsahariens et leurs défenseurs», estimant que le discours du président Saied rappelait «l’époque des camps d’extermination nazis de la Seconde Guerre mondiale»».
Comme on peut le voir, le président tunisien, s’est mis à dos de son peuple, isolé dans une Tunisie africaine, qui sait que, de toute façon, malgré la blancheur de ses habitants, sa Tunisie n’est pas pour autant pure ; elle n’est ni européenne, mais bien africaine. Même blanche.
A l’extérieur, on peut entendre les voix d’organisations ou d’associations sous-régionales ou continentales qui expriment la même incompréhension. Celle la plus vive et la plus audible est venue de l’Union Africaine qui avait obligé le gouvernement tunisien à réagir pour expliquer l’inexplicable. Refusant de verser dans la polémique qu’on voudrait lui imposer, l’UA est restée sur sa position : un tel discours n’est pas acceptable dans l’Afrique d’aujourd’hui. Et l’Afrique découvre ses fragilités… Les confidences des migrants interrogés, forcés à se mettre dans la rue quand on doit les chasser de leurs habitations, et même quand ils ne sont que des étudiants, ont choqué. Les cris de détresse pour tous les gouvernements sérieux, y compris ceux qui sont en guerre et qu’on prétend être en difficulté, n’ont donné d’autres choix que d’intervenir vite pour rapatrier leurs ressortissants bloqués dans le pays de Kais Saied. La Guinée, le Mali, la Côte d’Ivoire, pour ce citer que ces exemples, ont affrété des avions pour ramener dans le pays leurs concitoyens. En Côte d’Ivoire, le gouvernement a mis en place des fonds de soutien pour accueillir ceux qui venaient si brutalement dans le pays.
Au Niger, on attend. Le gouvernement nous imposant ce débat inutile, de ce que les nigériens n’auraient pas ou auraient été affectés, victimes de l’acharnement de certains tunisiens.
En Côte d’Ivoire, cette femme a ces mots qui rassurent : «la Grande est notre joie de retrouver notre patrie».
A.I
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L’Afrique, qui réceptionne déjà des produits toxiques au rebut venus d’ailleurs, deviendra-t-elle en plus « la poubelle du monde » des déchets plastiques ? A l’assemblée de l’ONU pour l’environnement qui s’ouvre lundi 28 février à Nairobi, les pays du continent tenteront de s’unir pour l’éviter.
D’Antananarivo à Dakar, en passant par Nairobi ou Conakry, les capitales africaines sont souillées par d’immenses décharges à ciel ouvert où les déchets plastiques se comptent par milliers de tonnes, dégageant des odeurs pestilentielles, des fumées et particules toxiques : au péril de leur vie, hommes, femmes et enfants parmi les plus pauvres viennent y chercher de quoi survivre au quotidien.
Les déchets plastiques polluent aussi les océans et les zones rurales, y menaçant la faune, la flore et les hommes. « Ces sachets [en plastique] sont de vrais assassins, remarque Hama Abdoulaye, un berger nigérien vivant près de Niamey. Ils tuent nos animaux à petit feu lorsqu’ils broutent l’herbe mêlée aux plastiques. »
En raison d’une collecte des déchets déficiente et du manque d’usines de recyclage, « les déchets plastiques augmentent en Afrique », note un récent rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), ce qui constitue « une menace significative pour l’environnement et les économies du continent ».
« Les déchets des pays industrialisés »
Quelque 300 millions de tonnes de déchets plastiques sont produites chaque année dans le monde, dont 11 millions finissent dans les océans mais, selon l’ONU, « le manque de statistiques » concernant l’Afrique « est un obstacle majeur ». « Il n’y a pas de doute, si rien n’est fait dans quelques années, l’Afrique va être une véritable poubelle des sacs et déchets plastiques », estime Ousmane Danbadji, dirigeant de l’ONG Réseau nigérien pour l’eau et l’assainissement.
La décision en 2018 de la Chine d’interdire l’importation des déchets plastiques, suivie par d’autres pays asiatiques comme les Philippines et la Malaisie, fait craindre que les pays riches ne se tournent vers le continent africain pour s’en débarrasser.
Ils le font déjà pour d’autres produits et matériaux dangereux tels que les batteries ou les composants électriques et électroniques usagés, en particulier au Ghana et au Nigeria. « Le risque est grand de voir tous les déchets des pays industrialisés déversés ici chez nous en Afrique », craint Yves Ikobo, président de l’ONG congolaise Planète verte RDC.
A Nairobi, les pays africains essaieront de parvenir à une position commune sur l’interdiction d’importer des déchets plastiques sur le continent, en vue de pourparlers pour un accord international contre la pollution du plastique.
Manque d’engagement des Etats
La plupart des Etats d’Afrique subsaharienne se sont progressivement dotés depuis le début des années 2000 de législations interdisant « la production, l’importation, la commercialisation, l’utilisation et le stockage des sachets et des emballages en plastique » qui ne sont le plus souvent pas ou mal appliquées.
« Soucieuse de concilier la poursuite des activités économiques avec la protection de l’environnement », une note de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) adressée à l’AFP précise qu’elle est « en train de finaliser un projet de règlement portant sur l’harmonisation des règles » nationales. Cependant, les Etats membres « n’ont pas encore convenu (…) d’une échéance pour l’importation des plastiques ».
« Il y a un manque d’engagement de nombreux Etats en Afrique », affirme John Gakwavu, responsable d’une ONG rwandaise de défense de l’environnement, sentiment partagé par Ousmane Danbadji : « Nous ne pouvons rien faire contre la prolifération [des déchets plastiques], car les politiques ne s’engagent pas véritablement dans la lutte. »
Un manque d’engagement en partie lié à l’impact économique et social du secteur du plastique qui crée de l’emploi dans plusieurs pays, dont l’Afrique du Sud, puissance du continent, où il fait travailler quelque 65 000 personnes. Barbara Creecy, ministre sud-africaine de l’environnement, a récemment déclaré que tout accord international doit prendre en compte « les responsabilités différenciées et les capacités respectives » de chacun « à la lumière des circonstances nationales ».
Difficulté de faire bloc
« Je ne pense pas que les pays africains prendront une position exactement commune » à Nairobi, estime Nhlanhla Sibisi de Greenpeace Afrique, basé à Johannesburg. « Des pays comme l’Afrique du Sud qui a déjà une industrie du plastique bien en place » mettront en avant « la création d’emploi », mais aussi sa contribution « au fisc ». Un argument de poids dans un pays où 65 % des jeunes sont au chômage.
« Il sera très difficile que nos pays fassent bloc pour interdire l’entrée des déchets », estime Yves Ikobo, car « c’est aussi, pour eux, l’entrée de fonds, de capitaux. D’où l’importance pour nous de continuer à faire pression pour qu’on ne sacrifie pas l’avenir du continent ».
Richard Kainika, secrétaire général de l’Association des recycleurs de déchets du Kenya, assure de son côté « ne pas avoir de problème » avec l’importation en Afrique de déchets plastiques initialement « bien triés et classés », car « le recyclage participe à la création d’emplois et protège l’environnement ».
Pour pallier les déficiences des pouvoirs publics et dans l’attente d’un accord international qui prendra du temps, des citoyens africains se mobilisent avec leurs faibles moyens pour essayer de rendre plus propres leurs villes, campagnes et plages, en y ramassant régulièrement les plastiques qui les submergent, notamment à Libreville et Abidjan. Dans cette ville, en collaboration avec l’Unesco et une entreprise privée colombienne, une usine de recyclage du plastique en briques a ouvert ses portes en 2020 pour construire des centaines d’écoles en Côte d’Ivoire.
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Les sénateurs communistes français ont déposé une motion de rejet du projet d’accord de coopération monétaire, intitulé sournoisement une réforme du franc CFA, le jeudi 28 janvier 2021.
Nous saluons cette décision très clairvoyante empreinte de courtoisie et de respect pour les peuples africains souverains de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO.
En effet, le sommet des chefs d’Etat des quinze pays membres de la CEDEAO, a adopté depuis le 29 juillet 2019, la réforme du franc CFA, c’est la seule reforme reconnue et adoptée par les africains, cette réforme a donné naissance à la monnaie commune unique africaine, l’ECO.
La mise en œuvre de l’ECO a été ajournée pour juillet 2021 en raison du cas de force majeure, la pandémie COVID19.
La monnaie ECO de la CEDEAO, n’est arrimée à aucune monnaie internationale, l’ECO de la CEDEAO aura un taux de change flottant, flexible, qui correspond le mieux à la nature des échanges commerciaux que les pays membres de la CEDEAO entretiennent avec le reste du monde, hors de la zone EURO. Cette monnaie sera frappée et gérée en Afrique sans aucune ingérence extérieure.
La monnaie ECO adoptée souverainement par les pays membres de la CEDEAO, est une monnaie souveraine, indépendante, flexible, seule instrument monétaire à même de sortir les pays de l’Afrique de l’Ouest des pillages des leurs ressources organisés par la France.
Par contre, le projet initié par le président français Emmanuel Macron et le président ivoirien Alassane Ouattara, a pour objectif de court-circuiter, de saboter, de disloquer la CEDEAO. C’est un projet qui a également pour but de maintenir la domination monétaire et économique de la France sur les pays francophone de la CEDEAO, ce qui serait inacceptable par la génération actuelle et la génération montante consciencieuse.
La CEDEAO se devrait de déposer une plainte contre le gouvernement français, pour vol et usurpation de sa monnaie commune africaine, créée par la CEDEAO le 29 juillet 2019, à Abuja, au Nigeria. Ici l’objectif de la France et de ses valets locaux, serait d’empêcher aux peuples souverains de la CEDEAO de disposer de d’eux-mêmes.
Nous saluons encore une fois cet élan de solidarité, d’entraide, des sénateurs communistes français en vers les peuples opprimés d’Afrique.
Par conséquent, il est du devoir impérieux, des intellectuels africains, des économistes, des monétaristes africains, des parlementaires africains, des panafricanistes africains, de la société civile et la jeunesse africaine, de se lever unis comme un seul homme pour se joindre concrètement à ce combat pour l’avènement de la souveraineté monétaire africaine, initié par les pères de l’indépendance, que se livrent actuellement , les vaillants sénateurs communistes français , certains intellectuels français et la société civile française, aux côtés de leurs amis africains .
L’Afrique doit rester : debout, unie, solidaire, ou périr !
A bon entendeur salut !
Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI
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Le Fonds monétaire international a publié récemment sa mise à jour des prévisions et projections sur la richesse mondiale mesurée par le Pib, à prix courants (en dollars). En Afrique, à l’horizon 2026, le classement des pays les plus riches du continent devrait connaître des bouleversements.
Selon ces projections établies à partir de l’indicateur Produit intérieur brut (Pib) à prix courants exprimé en dollars, soit la quantification de la valeur total de la "production de richesse" annuelle effectuée par les agents économiques résidant à l’intérieur d’un pays, il ressort que des changements importants seront opérés au niveau du top 10 des pays les plus riches d’Afrique, comparativement aux données de 2019, avant la crise de la pandémie du Covid-19.
Globalement, les grands pays peuplés et disposant d’importantes ressources naturelles (pétrole, minerais,…) y figurent, à l’exception de la République démocratique du Congo (RDC). Toutefois, le classement projeté à l’horizon 2026 accorde aussi une place essentielle aux pays qui ont misé sur l’agriculture et la diversification économique.
Pris globalement, les 10 pays africains qui détiendront les Pib les plus élevés du continent vont disposer d’un Pib cumulé de 2.877 milliards de dollars en 2026, contre 1.739 milliards de dollars en 2020, soit une évolution de 65,44%. En clair, la richesse des 10 premières puissances économiques africaines va croitre de manière sensible. Toutefois, cette forte hausse ne sera pas uniforme.
Et c’est le Nigéria, première puissance économique, qui continuera à truster la première place du pays le plus riche d’Afrique en terme de Pib. En effet, le pays le plus peuplé du continent, avec plus de 210 millions d’habitants, va plus que doubler son Pib au cours des 6 prochaines années, faisant passer sa richesse de 429 milliards de dollars en 2020 à 964 milliards de dollars en 2026, selon les projections du FMI.
Evolution des PIB à prix courant (en milliards de dollars) sur la période 2021-2026 (projections du FMI)
Rang en 2026 | Pays | Pib 2021 | Pib 2022 | Pib 2023 | Pib 2024 | Pib 2025 | Pib 2026 |
1er | Nigeria | 514 | 588 | 669 | 757 | 853 | 964 |
2e | Egypte | 394 | 429 | 465 | 497 | 538 | 603 |
3e | Afrique du Sud | 329 | 344 | 355 | 366 | 378 | 407 |
4e | Maroc | 124 | 131 | 138 | 146 | 154 | 162 |
5e | Algérie | 151 | 150 | 150 | 150 | 152 | 153 |
6e | Kenya | 106 | 113 | 121 | 130 | 125 | 139 |
7e | Ethiopie | 94 | 93 | 102 | 113 | 125 | 139 |
8e | Côte d'Ivoire | 71 | 77 | 83 | 90 | 97 | 105 |
9e | Ghana | 74 | 80 | 84 | 90 | 96 | 103 |
10e | Tanzanie | 66 | 70 | 74 | 79 | 85 | 91 |
Outre le fait que sa population nombreuse soit un atout notable, le Nigéria est aussi le premier producteur de pétrole africain. Toutefois, cette forte croissance sera surtout tirée, durant les prochaines années, par les importants investissements en infrastructures (chemin de fer, port en eau profonde, raffinerie de pétrole…), mais aussi et surtout le développement agricole enclenché par les autorités. Le pays compte retrouver son rang de pays agricole des années 1970, quand le géant africain était autosuffisant pour de nombreux produits alimentaire qu’il importe aujourd’hui. Le boom du pétrole a déstructuré son économie et l’a transformé en une économie de rente, le Nigéria important désormais presque tout pour nourrir sa population.
Toutefois, depuis le choc pétrolier de 2014, le président Muhammadu Buhari a décidé d’opérer un retour stratégique vers l’agriculture en lançant un modèle calqué sur celui du Japon "Sans pétrole". Disposant 84 millions d’hectares de terres arables et bien irriguées par deux fleuves -le Niger et le Bénoué- et par une importante pluviométrie de 750 mm au nord à 4 mètres au sud, le pays disposent d'atouts pour ses ambitions agricoles. Et pour accompagner cette révolution verte, il s’appuie également sur l’expertise d’OCP Africa Fertilizers Nigeria, une filiale du géant marocain des phosphate l’OCP, qui accompagne les Etats et les acteurs privés nigérians à développer le secteur agricole du pays via la production locale d’engrais, l’étude des sols, la formation des agriculteurs…
Loin derrière le Nigéria suit depuis l’année dernière l’Egypte qui s’est adjugée la seconde place des puissances économique du continent. L’Egypte tire profit des politiques de réformes mises en place après la crise aiguë de 2016 qui avait entrainé une forte dépréciation de la livre égyptienne, rendant par la même occasion le pays plus attractifs auprès des investisseurs étrangers, des touristes et gonflant (en monnaie locale) les importants transferts en devises de la diaspora égyptienne à l’étranger.
Le pays a aussi et surtout bénéficié des importantes découvertes de gaz en Méditerranée qui lui assure actuellement le 13e rang mondial des producteurs de gaz. A cela s’ajoutent les réformes structurelles qui ont permis de faire redémarrer l’économie égyptienne sur des bases solides. C’est d’ailleurs la seule économie d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient à échapper à la récession en 2020, en dépit de l’impact de la pandémie du Covid-19.
Du coup, le Pib du pays devrait passer, selon les projections du FMI, de 362 milliards de dollars en 2020 à 603 milliards en 2026, soit une évolution de 66,60%.
L’Afrique du Sud, dont le déclin économique a été entamé sous le règne de l’ancien président Jacob Zuma, verra aussi son Pib croître de manière significative pour passer de 302 milliards de dollars à 407 milliards de dollars sur la période 2020-2026. Elle connaîtra une progression moindre que les deux premières puissances économiques du continent à cause de la profondeur de la crise qu’elle traverse. Les coupures intempestives d’électricité à cause de la mauvaise gestion de l’entreprise publique Eskom illustre parfaitement la déliquescence de l’économie sud-africaine. Tout comme la compagnie aérienne South African Airways, jadis le fleuron des compagnies aériennes africaines, qui traverse une crise économique aiguë depuis une décennie et pourrait ne pas survivre à la pandémie du Covid-19 sans un sauvetage de l’Etat.
Le président Cyril Ramaphosa s’est engagé à faire remonter la pente en annonçant un plan d’investissement de 100 milliards de dollars sur 5 ans. Toutefois, la pandémie du Covid-19 risque d’aggraver la crise économique au moment où les investisseurs étrangers se détournent de plus en plus du pays, à mesure que la place financière de Johannesburg perd de son attrait.
Selon les projections du FMI, à partir de 2025, l’Algérie ne sera plus que la 4e puissance économique africaine. Elle sera supplantée par le Maroc. L’économie marocaine qui a montré beaucoup de résilience face à la pandémie du Covid-19 s’appuie sur sa diversification et surtout l’impact de ses nouveaux métiers mondiaux (automobile, aéronautique, offshoring, etc.) qui contribuent à la création d’emplois, à l’exportation et à la création de valeur pour le pays. A titre d’exemple, au niveau du secteur automobile, le Maroc est aujourd’hui le leader africain de construction de véhicules particuliers devant l’Afrique du Sud. Plus de 700.000 véhicules sont ainsi sortir des usines marocaines pour un chiffre d’affaires à l'export de plus de 7 milliards d’euros et 180.000 emplois créés.
Le Maroc va aussi profiter des réformes structurelles introduites au cours de ces dernières années, dont le Plan Maroc Vert qui atténue les impacts négatifs des sécheresses tout en améliorant de manière significative la contribution du secteur agricole. De même, le Plan de relance industrielle 2021-2023, basé surtout sur la substitution des importations par la production locale, devrait également booster l’industrie locale et sa contribution à la valeur ajoutée du pays.
Ainsi, le Pib du Maroc devrait passer de 113,5 milliards de dollars en 2020 à 162 milliards en 2026, selon le FMI, soit une évolution de 42,73% sur la période.
Quant à l’Algérie, en dépit de la manne colossale de 1.000 milliards de dollars engrangée durant les années fastes du cours du baril de pétrole, elle n’a pas réussi à enclencher la diversification économique restant prisonnière de la rente pétrolière.
La situation politique tendue, l’incapacité d’enclencher un processus de diversification économique pour sortir de cette rente pétrolière, le tarissement des réserves en devises du pays qui amoindrissent les marges de manœuvre du gouvernement, la poursuite de la dépréciation du dinar et le manque de vision stratégique de développement font que le pays va presque stagner, selon les prévisions du FMI durant la période 2020-2026. Le Pib devrait croître de seulement 6% passant de 144 à 153 milliards de dollars.
Le top 10 africain est complété par le Kenya, l’Ethiopie, la Côte d’Ivoire, le Ghana et la Tanzanie. Il s’agit de pays qui affichent depuis une décennie des taux de croissance élevés. Ces économies reposent plus globalement sur les services, l’agriculture, les investissements en infrastructures (autoroutes, chemins de fer, ports, barrages hydroélectriques, télécoms, etc.), mais aussi sur des découvertes d’hydrocarbures pour certains d’entre eux (Ghana, Côte d’Ivoire) et des politiques de diversification économique.
C’est le cas du Kenya qui est une économie de services (46,7% du PIB) et qui a investi énormément dans les infrastructures, en particulier dans les transports et l’énergie.
C’est la même stratégie pour l’Ethiopie qui, après une décennie 2010-2020 de forte croissance, a lancé le plan prospectif décennal 2020-2030 avec un objectif de croissance de 10,2% en moyenne annuelle. S’il réussit son pari, le pays pourrait figurer dans le top 5 des puissance économies africaines à l’horizon 2030. Outre l’agriculture, l’industrie manufacturière, le tourisme et les mines, le pays pourra aussi compter sur les retombées de son gigantesque barrage de la Renaissance et ses 6.450 MW de capacité de production.
Reste que les données du FMI ne sont que des projections qui s’appuient sur des variables qui peuvent connaître des évolutions significatives d’ici 2026. Toutefois, les tendances lourdes des fondamentaux macroéconomiques et des orientations stratégiques prises par les différents Etats pour doper leur croissance donnent une idée sur les perspectives d’évolution des Pib des pays du top 10.
25 avril 2021
Source : https://afrique.le360.ma/
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- Catégorie : Actualité africaine et internationale
L’Union Africaine dont la présidence est assurée en 2021 par la République Démocratique du Congo(RDC), a adopté pour cette année le thème « arts, culture et patrimoine : levier pour l’édification de l’Afrique que nous voulons ». En vue d’accompagner cette dynamique, des journalistes africains se retrouvent régulièrement en webinaire à l’initiative du site www.arts.cdpour débattre des questions en lien avec les arts et la culture. Pour le deuxième acte de cette rencontre virtuelle qui a eu lieu le 9 avril dernier, six journalistes de la RDC, du Congo Brazza, du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal ont abordé le thème : Restitution du patrimoine culturel africain : les pays africains sont-t-ils prêts ?
A l’entame du webiniare modéré par le journaliste Onassis Mutombo du site www.arts.cd, Souley Moutari du Quotidien Le Sahel du Niger a rappelé d’abord l’acte que l’on peut considérer comme le déclic de ce processus de restitution du patrimoine et des biens culturels à leurs pays d’origines. Il s’agit de la volonté exprimée par le président français Emmanuel Macron quand il déclarait lors de son intervention à l’université de Ouagadougou en novembre 2017 : «Je veux que d’ici cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique». À travers cette déclaration, le président français a remis en question le fondement de la politique patrimoniale française qui consacrait l’inaliénabilité des œuvres conservées dans les établissements français, dont les biens culturels africains répertoriés dans les collections nationales en France.
On dénombre environ 88.000 objets d’art d’Afrique subsaharienne dans les collections publiques françaises, dont 70.000 au seul musée du quai Branly à Paris. Statuettes, bijoux, masques, peintures et même 518 volumes à la Bibliothèque nationale. Ces biens culturels se sont retrouvés en France comme butins des conquêtes coloniales ; legs de "particuliers", héritages de familles de colons, suite à des missions ethnographiques ou des achats pas toujours légaux sur le marché de l’art. Dans le cadre de ce processus de restitution il y a eu le «Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain. Vers une nouvelle éthique relationnelle » produit en novembre 2018, par Pr Felwine Sarr du Sénégal, et la française Bénédicte Savoy, historienne d’art et membre du Collège de France. Le vote d’une loi par l'Assemblée nationale française le 6 octobre 2020, sur la restitution avec transfert de propriété de biens culturels au Sénégal et au Benin constitue un palier important dans la concrétisation de cette volonté exprimée de part et d’autre. Mais tous les pays africains concernés sont-ils prêts pour bien accueillir et conserver ces trésors? C’est une des questions abordées par les participants au webinaire.
Les infrastructures d’accueil, un défi à relever
Pour Laudes Martial Mbon du site nouvellesducongo.info, «en décidant de restituer aux Africains leur patrimoine, la France veut certainement nouer une nouvelle relation, sinon un nouveau partenariat culturel avec ses ex-colonies». Mais la question se pose souvent : «est-ce que l'Afrique est prête pour accueillir ce qui lui sera restitué», a souligné Laudes Martial Mbon, ajoutant que le problème de moyens ne doit pas être un obstacle au retour des biens culturels africains dont la présence en Occident suscite incompréhension, voire l’indignation. «Les villes africaines ont développé ces derniers temps une politique de construction des infrastructures. N’empêche qu’elles mettent sur pied des musées ou mausolées pour héberger les œuvres qui reviendront», a-t-il lancé.
C’est un peu dans le même sens qu’a abondé Emmanuel Kuzamba du site Actualité.cd de la RDC. «A partir du moment où ceux qui ont pris ces œuvres de manière despotique se disent favorables à la restitution, on ne peut pas fermer la porte. Le problème se pose certes sur les lieux de conservation mais nos ancêtres qui les avaient fabriquées les conservaient déjà ici, donc c'est possible», a affirmé Emmanuel Kuzamba. Mieux estime-t-il cette restitution est très importante du point de vue de la symbolique. Se référant à son pays il souligne que cette restitution participe à la décolonisation et permettra aux Congolais de palper leur propre histoire qui n'a pas commencé avec l'arrivée des Belges. «A travers ces œuvres d'art, on pourra mieux connaître notre histoire avant la colonisation», soutient-il.
Soulignant l’importance de la restitution des biens culturels, Adama Djitome Diatta de Radio Chine International au Sénégal, estime que «ce n’est pas un pouvoir que les Africains récupèrent avec le retour de ces œuvres pillées, c’est juste et logique qu’elles reviennent en Afrique car elles nous appartiennent». Aussi, suggère-t-elle une mise en commun des efforts par les pays africains afin de pouvoir accueillir et conserver dans des conditions adéquates leurs biens culturels. Cela à travers des conventions avec des pays qui sont plus nantis en termes d’infrastructures muséales.
Au niveau de la CEDEAO, a relevé Souley Moutari du quotidien Le Sahel du Niger, les Directeurs Généraux en charge du Patrimoine Culturel des Etats membres ont ténu le 18 mars dernier une réunion pour adopter une méthodologie et formuler des recommandations concernant la restitution de biens culturels volés ou illicitement exportés. Cependant, souligne-t-il, des questions d’ordre pratique se posent encore. Nos musées répondent-ils aux normes de conservation de ces objets d’arts ou de culte ? Ne faudrait-il pas envisager aussi la formation des conservateurs des musées sur l’histoire de ces objets datant des siècles, leur rôle dans la société afin qu’ils puisent à leur tour éduquer le public africain ? À ce sujet le journaliste nigérien a rapporté la position du philosophe camerounais Achile MBembe lorsqu’il parle de la nécessité de repenser le musée dans sa conception actuelle. Car pour lui, « le musée tel qu'il existe est une institution occidentale moderne. Les objets avaient pour vocation de disséminer les énergies vitales, d'accompagner les communautés. Si on veut réanimer ces objets, il faut les libérer du musée conçu par l'Occident au XIXème siècle, il faut les sortir de la captivité ».
Quant au journaliste Ivoirien Ali Fofana du quotidien l’Expression, une partie de son intervention a porté également sur la capacité des Etats africains à relever le défi du retour dans de bonnes conditions de leur patrimoine. Sans éluder l’équation des collections privées, Ali Fofana a insisté sur la nécessité «d'interroger la capacité de nos Etats à créer des infrastructures, donc des musées, pour accueillir ces œuvres». La Côte d’Ivoire, a-t-il précisé, réclame plus de 8.000 pièces et œuvres artistiques détenus par une cinquantaine de musées en Europe et aux USA. Le Musée des civilisations d’Abidjan et le Musée des cultures contemporaines Adama Toungara d’Abobo sont à l’avant-garde de cette politique ivoirienne pour le retour des biens culturels. La Côte d'Ivoire, a-t-il fait savoir, a le projet de construction du plus grand musée d'art contemporain de l’Afrique de l'Ouest, qui sera érigé dans la commune de Treichville à Abidjan ; une infrastructure qui devrait être livrée en 2024 selon le gouvernement. Il y a également un projet de création de Centres Culturels Intégrés dans 13 régions du pays, avec pour chacun un petit musée pour exposer les œuvres de la région.
Par ailleurs le journaliste Ali Fofana pense qu’il est important aussi pour les États concernés par ces retours d'objets culturels de renforcer les liens de coopération afin de conjuguer leurs efforts. Dans ce sens, pour lui, il faut notamment encourager les initiatives comme ce webinaire de journalistes africains ; et d’autres rencontres de personnes préoccupées par la question des arts, de la culture, du patrimoine…
Souley Moutari
13 avril 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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