La Loi d’Orientation du Système Educatif Nigérien (LOSEN) définit L'éducation comme une priorité nationale qui vise le développement des capacités intellectuelles, physiques et morales, l'amélioration de la formation en vue d'une insertion sociale et professionnelle et le plein exercice de la citoyenneté. Que l’éducation soit formelle, informelle ou non formelle, elle a pour principaux objectifs la socialisation et la formation de l’enfant.

Nos enfants sont les êtres que nous chérissons ou aimons le plus et notre responsabilité première est de bien les éduquer.

En effet le rôle des parents est essentiel dans le    développement de la personnalité des enfants et comme l’a souligné le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam : « Tout enfant naît selon la nature saine et originelle. Ce sont ensuite ses parents qui en font un juif, un chrétien ou un mazdéen.» (Boukhari).

L’article premier de la  Déclaration universelle des droits de l'homme dit à peu prés la même chose : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité». L’article 26  de la même convention précise que :

« 1. Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire. L'enseignement technique et professionnel doit être généralisé; l'accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite.
2. L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix.
3. Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants.»

Quant à la convention internationale relative aux droits de l’enfant, elle consacre en son article 28  que : «Les Etats parties reconnaissent le droit de l'enfant à l'éducation, et en particulier, en vue d'assurer l'exercice de ce droit progressivement et sur la base de l'égalité des chances :
a) Ils rendent l'enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous;
b) Ils encouragent l'organisation de différentes formes d'enseignement secondaire, tant général que professionnel, les rendent ouvertes et accessibles à tout enfant, et prennent des mesures appropriées, telles que l'instauration de la gratuité de l'enseignement et l'offre d'une aide financière en cas de besoin;
c) Ils assurent à tous l'accès à l'enseignement supérieur, en fonction des capacités de chacun, par tous les moyens appropriés;
d) Ils rendent ouvertes et accessibles à tout enfant l'information et l'orientation scolaires et professionnelles;
e) Ils prennent des mesures pour encourager la régularité de la fréquentation scolaire et la réduction des taux d'abandon scolaire.»

Notre religion, l’Islam, et ces deux grandes conventions internationales ratifiées par le Niger, montrent la place de choix accordée à l’éducation et la responsabilité dévolue à l’Etat et aux parents. Dans les lignes qui suivent, nous nous intéresseront au suivi scolaire des parents d’élèves dans le cadre de l’éducation formelle.

En effet, les parents ont un grand rôle à jouer dans le suivi des études et leur action est très importante pour la réussite scolaire. Mais, en pratique, beaucoup de parents, ne s’occupent de rien dés qu’ils inscrivent leurs enfants à l’école. Quelques uns paient des « répétiteurs » ou offrent des cours de soutien scolaire à domicile à leurs enfants. Et bien entendu beaucoup de parents ne peuvent aider les enfants à faire une dissertation ou un exercice de mathématiques. Par contre, il est évident que tous les parents ont l’obligation de veiller à ce que les enfants aient un rythme de travail équilibré. En tant que parents, vous devez aider vos enfants à planifier leur temps, c'est-à-dire déterminer à quels moments faire les devoirs, apprendre les leçons, se distraire ou se reposer. Il faut aussi regarder leurs notes et rencontrer leurs enseignants ou l’administration scolaire, de temps en temps, pour connaitre leur comportement en classe et savoir s’ils ont des difficultés et dans quelles matières. Certains parents d’élèves ne viennent à l’école qu’en fin d’année après la publication de la décision de passage, redoublement et exclusion. Et en ce moment là, il est pratiquement impossible de changer quoi que ça soit. Il est à noter que, les occasions, mêmes formelles pour être à l’école et échanger avec les enseignants ou l’administration sont nombreuses. Ce sont les moments des différentes réunions ou rencontres avec l’association des parents d’élèves, des mères éducatrices, des Conseils Décentralisés des Etablissements Scolaires de l’enseignement primaire (CGDES) ou des Comités de Gestion des Etablissements Scolaires de l’Enseignement Secondaire (COGES/ES) ainsi que les moments de remise des bulletins de notes ou les périodes de fêtes scolaires. Il est également important de noter que tous les enfants sont sensibles à l’opinion de leurs parents et en cas de mauvaises notes ou toutes autres difficultés, il ne faut pas porter rapidement un jugement de valeur mais chercher le pourquoi et les moyens d’y remédier. Les enfants ont aussi besoin d’encouragement, de félicitations et de sentir que leurs parents s’intéressent à ce qu’ils font. Montrer de l’intérêt pour le travail des enfants et leur apporter un soutien manifeste, constituent des coups de pousse nécessaires à la réussite des études. D’une manière générale, il faut montrer aux enfants que vous suivez leurs études et que vous les accompagner tout au long de leur scolarité.

Les parents interviennent également dans l’orientation, qui est le choix d’une filière pour poursuivre les études à la fin d’un cycle scolaire. Les décisions des structures chargées de l’orientation se basent sur les résultats des élèves, les besoins ou exigences de l’administration et du marché du travail et le choix des familles. S’orienter c’est donc prendre une décision en connaissance de cause et les parents doivent tenir compte de la motivation et des potentialités de leurs enfants (les matières principales où l’élève a de bonnes notes) pour favoriser la réussite.

A la fin de l’année scolaire, les élèves du CM2 qui ont la moyenne sont orientés dans les collèges d’enseignement général, collège franco-arabe ou collège d’enseignement technique à l’issue de la tenue des Comités Techniques Régionaux d’Orientation Scolaire, en fonction des vœux des familles et des capacités des écoles. Les élèves qui n’ont pas la moyenne et qui ne peuvent plus redoubler la classe de CM2 sont orientés dans la limite des places disponibles et par ordre de mérite dans les Centres de Formation aux Métiers (CFM) au niveau des communes, ou dans les Ecoles de Formations Artistiques et Culturelles (EFAC) du Ministère des Arts et de la Renaissance Culturelle ou les Centres de Jeunes (CJ) du Ministère de la Jeunesse. Ces deux dernières écoles sont pour l’instant implantées uniquement dans les chefs lieux de région et leur effectif est assez réduit.

Quant aux élèves des classes de troisième, ils reçoivent la visite de conseillers d’orientation au cours du second semestre qui les édifient sur les choix possibles après l’admission au brevet. Les élèves admis à l’examen et qui justifient de la moyenne d’orientation et qui remplissent les critères d’âge (pas plus de 20 ans pour les candidats officiels et 21 ans pour les candidats libres), peuvent poursuivre leurs études aux à la charge de l’Etat, dans les lycées d’enseignement général, les lycées d’enseignement technique, les lycées technologiques ou diverses autres écoles de formation professionnelle ou technique.

Après la réussite au baccalauréat, les candidats qui justifient de la moyenne d’orientation et qui ne dépassent pas 23 ans pour les candidats officiels et 24 ans pour les candidats libres, peuvent obtenir la bourse nationale, la bourse d’excellence ou la bourse de coopération en fonction de leur travail. La bourse est une aide que l’Etat ou un donateur accorde aux étudiants les plus méritants et aux handicapés pour leurs permettre de poursuivre les études, selon des critères bien définis. A l’issue de leur admission au baccalauréat, les étudiants doivent constituer des dossiers de demande d’inscription et les déposer dans différentes institutions (Facultés, Instituts ou Grandes Ecoles). Pour réussir les études universitaires, il est indispensable de faire son choix en tenant compte des résultats enregistrés au baccalauréat et en classe de terminale dans les matières fondamentales de la filière dans laquelle l’étudiant souhaite poursuivre ses études. Pour certaines écoles comme l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM), l’Ecole Nationale de Santé Publique (ENSP sup), ou l’Ecole des Mines de l’Industrie et de la Géologie (EMIG), il est nécessaire de se présenter au test d’entrée, même si l’étudiant remplit les critères d’obtention de la bourse pour y accéder. A l’université l’assiduité aux cours n’est pas toujours contrôlée mais assister aux travaux dirigés et pratiques est obligatoire et l’étudiant doit savoir qu’on attend de lui un travail de recherche pour compléter les cours théoriques ou magistraux. Les étudiants doivent prendre conscience qu’ils sont majeurs et que seul le travail paie.

Du primaire à l’université, les parents d’élèves ont un rôle capital à jouer pour booster la réussite des études et aider leurs enfants à faire le bon choix du futur métier qu’ils souhaiteraient exercer.

MOUSTAPHA LIMAN TINGUIRI, planificateur de l’Éducation, chef de Division Formation Examens et Concours /DRES Zinder