À la suite de ce réaménagement du chronogramme de la Ceni, certains observateurs n’ont pas manqué de dire qu’il n’y a pas de Ceni mais de “Cemi”, c’est-à-dire une commission électorale de Mahamadou Issoufou, une manière de dire que c’est le Président Issoufou qui tire les ficelles de tout ce qui se passe dans le pilotage du processus électoral. Ce réaménagement est senti au sein de l’opinion nationale comme une cinglante gifle à Mohamed Bazoum et à tous ceux qui ont fait du zèle dans la défense d’un chronogramme immuable. Mohamed Bazoum bien sûr, mais également Brigi Rafini et certains leaders politiques alliés du Pnds tel qu’Ingantchi de Kassoum Kassoum. Que la pression soit venue d’Issoufou Mahamadou ou qu’elle ait été imposée par des forces qui se veulent invisibles, la rectification ne fait pas l’affaire de Mohamed Bazoum. Selon toute vraisemblance, il se trame des choses que le commun des Nigériens ne maîtrise pas. Bazoum estil en train d’être lâché par son parrain ? De la question à l’affirmation sans ambages, certains n’hésitent pas un instant, convaincus que le président et candidat du Pnds n’est pas encore au bout de ses surprises désagréables.
Le réaménagement du chronogramme de la Ceni sonne comme un désaveu cinglant pour Mohamed Bazoum et le Pnds.
En campagne électorale anticipée et illégale du point de vue de l’article 54 du code électoral, Mohamed Bazoum, qui se trouve actuellement dans la région de Tahoua a de quoi commencer à s’interroger.
Si la lettre d’Alkassoum Indatou, adressée au Premier ministre Brigi Rafini et président du Conseil national de dialogue politique (Cndp), suite à la demande de l’Apr pour un Cndp extraordinaire en vue de trancher la question de la date de tenue des élections locales, est l’émanation de la volonté du président du Pnds, le réaménagement du chronogramme de la Ceni sonne comme un désaveu cinglant pour Mohamed Bazoum et le Pnds. Un désaveu qui traduit, pour le moins, le décalage non négligeable entre la position réelle du Président Issoufou et celle de Bazoum.
De révision en révision, il n’est pas exclu que le consensus autour du processus électoral, avec une modification de la loi électorale et une refonte de la Ceni, finisse par prévaloir.
Annoncé dans la région de Zinder pour un mois sitôt qu’il aura bouclé sa tournée dans l’Ader, Mohamed Bazoum, dit-on, compte passer la fête de Tabaski parmi les siens, à Tesker. Un programme électoral qui risque d’être éclaboussé avec cette dernière donne de la Ceni. Pour Bazoum, renseigne-t-on, c’est bien plus qu’un simple réaménagement du calendrier électoral. En attendant que l’enrôlement des Nigériens de l’extérieur ne vienne le bouleverser dans tout ce qu’il a de certitudes, Bazoum a le temps de cogiter sur un plan B. Car, de révision en révision, il n’est pas exclu que le consensus autour du processus électoral, avec une modification de la loi électorale et une refonte de la Ceni, finisse par prévaloir.
Yaou.