Nul ne s’attendait à un retour rapide de la cohésion et la sérénité dans les rangs du parti Lumana, en proie depuis plus d’une année à une crise profonde. Certains analystes politiques pensaient même que ladite crise allait compromettre les chances de participation du parti de Hama Amadou aux élections générales 2020-2021 qui débuteront en décembre prochain pour être bouclées en février 2021. Une analyse somme toute légitime, au regard notamment du comportement trouble du président intérimaire du parti.
Lequel comportement est observé par Oumarou Noma [puisque c’est de lui qu’il s’agit] depuis que des décisions de justice l’ont confirmé comme étant le président intérimaire attitré du parti. Un poste que le bureau politique national et les 8 délégations régionales de Lumana ont décidé de lui retirer lors de leur congrès tenu le 4 août 2019 à Niamey.
Fort des décisions justice qui lui sont favorables, Noma s’est inscrit, comme on le sait, dans une logique de règlement de comptes, avec le soutien de quelques cadres de Lumana. En prononçant à tour de bras de manière solitaire et illégale des mesures d’exclusion à l’encontre de certains membres du bureau politique. Une démarche qui ne pouvait pas évidemment prospérer pendant longtemps. Alors que le temps presse. S’étant probablement rendu compte de la contre-productivité de son attitude qui fait peser de gros risques sur l’avenir même du parti, Noma s’est ravisé finalement en décidant de convoquer le lundi 24 août dernier une réunion du bureau politique national de Lumana.
Le déroulé d’une réunion houleuse
La réunion a été convoquée pour l’après-midi et devrait débuter à 17 heures précise au siège national du parti. Elle a finalement commencé aux environs de 18 heures, le président intérimaire Noma étant arrivé en retard, accompagné d’une délégation qu’il a fait rentrer dans la salle.
Ce contre quoi des membres du bureau politique ont vigoureusement protesté, estimant que les accompagnants de Noma n’ont aucun de droit de prendre part aux échanges, n’étant pas membres du bureau politique. Noma, qui ne voulait pas l’entendre de cette oreille, exigea à son tour la sortie de la salle des membres du bureau qu’il a illégalement exclus du parti. Pas question, lui a-t-on rétorqué car les actes d’exclusion qu’il a pris n’engagent aucunement le bureau politique. Le secrétaire général du parti, Mallam Mamane Sani, qui veille à exécution des décisions prises par le parti a notifié à Noma n’avoir jamais reçu un seul acte d’exclusion émanant de lui. La salle était surchauffée pendant un long moment relativement à cette exigence de Noma, qui finit par se résigner. Rien ne sert de ramer à contrecourant de la volonté de la majorité des membres du bureau. Le calme revint finalement dans la salle et les travaux ont pu débuter pour se poursuivre jusqu’à la fin dans une ambiance empreinte de cordialité. Pour l’essentiel, les échanges ont porté sur les modalités d’organisation du congrès qui doit être rapidement convoqué en vue d’éviter à Lumana le naufrage. Toute la salle était unanime sur cette préoccupation. Le temps presse, il faut aller très vite pour permettre au parti d’être fin prêt pour affronter les élections dans la sérénité. Ceux qui s’attendaient à une implosion de Lumana doivent se faire désormais une raison. Les membres de la famille se sont réconciliés.
Tawèye