Samedi dernier, c’est un accueil exceptionnel que l’opposant Hama Amadou a reçu à Dosso où il s’est rendu pour le congrès de son parti. Sur des images largement relayées sur les réseaux sociaux, on a vu comment le véhicule qui le transportait avait eu de la peine à le déposer au sein de l’arène des jeux Salma Dan Rani de Dosso. Des éléments de la police nationale et des membres de la sécurité du MODEN-FA/ LUMANA-AFRICA ont dû utiliser les coudes pour dégager la foule compacte qui s’étendait sur des centaines de mètres hors et à l’intérieur de l’arène.
Et selon des témoins sur place, c’est quelques heures seulement que l’arrivée de Hama Amadou a été annoncée à Dosso, car jusqu’en début de l’après-midi l’homme était hors du territoire nigérien. Dans une brève intervention en langues nationales (zarma et hausa), Hama Amadou a réaffirmé qu’il sera candidat à la prochaine élection présidentielle et que rien ne peut justifier une éventuelle invalidation de sa candidature, du moment où aucun juge ne l’a déchu de ses droits civiques. Il a suffi de cette petite mobilisation de Dosso et les propos tenus par Hama Amadou pour qu’on assiste à une nouvelle levée des boucliers au sein de la classe politique au pouvoir, principalement du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDSTARAYYA). Toute la guérilla de ce parti active sur les réseaux sociaux et au sein des médias traditionnels a été réactivée pour tirer à boulets rouges sur Hama Amadou. Le seul fait que l’opposant rappelle qu’il est nigérien d’origine à travers est considérée comme un appel à la xénophobie. Bon Dieu ! Pourquoi les leaders du PNDS-TARAYYA continuent à prendre les Nigériens pour des moins que rien ? N’est-ce pas sous la transition du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), dont les institutions étaient fortement animées par leurs militants et sympathisants, que l’article 47 de la Constitution du 25 novembre 2010 a été adopté ? Pourquoi ils veulent empêcher aux Nigériens de parler du contenu de cet article relatif à la «nationalité nigérienne d’origine» ? Si eux brandissent à Hama Amadou le fameux article 8 du Code électoral qui pouvait l’empêcher d’être candidat, pourquoi lui n’aurait pas le droit de leur brandir l’article 47 de la Constitution qui pourrait être un obstacle à leur candidat ? Le vrai problème est que le PNDS-TARAYYA a une peur bleue de Hama Amadou dont il connaît très bien le degré de popularité dans toutes les régions du Niger. N’est-ce pas le même Hama Amadou qui, du fond de sa prison de Filingué et sans avoir organisé un seul meeting, leur a imposé un second tour en 2016, alors même que le Président sortant Issoufou Mahamadou se targuait d’avoir fait des réalisations qu’aucun autre régime n’a fait auparavant ? On se souvient que lors d’un congrès d’investiture du candidat de l’Alliance des mouvements pour l’émergence du Niger (AMEN-AMIN), il y a une dizaine de jours, une petite intervention de Hama Amadou avait fortement secoué les Guristes.
Salifou Hamidou