Ces derniers mois, il ne se passe presque pas de semaine sans que les nigériens n’assistent à l’apparition d’un ou de plusieurs partis politiques. Sans que leurs leaders ne soient réellement connus sur la scène politique, des partis naissent comme des champignons. S’il est vrai que le mode de démocratie intégrale choisi par le Niger favorise la création de plusieurs partis politiques, nombreux sont les Nigériens qui n’hésitent plus à parler de «pagaille» dans ce qui se passe. Ils se demandent ce que tous ces partis qui naissent ont de nouveau à leur apporter que les anciens n’ont pas pu leur apporter. Bien d’analystes se demandent à qui une telle situation pourrait bien profiter, surtout que nous sommes à la veille des élections qui risquent d’être les plus sensibles au regard des différents enjeux qui les caractérisent. Quelqu’un chercherait-il à justifier une victoire non méritée en brandissant un nombre record des partis politiques ayant soutenu sa candidature ? Cette question taraude les esprits des analystes qui se rappellent qu’en 2016, le président sortant Issoufou Mahamadou s’est glorifié d’avoir été soutenu par plus de 70 partis politiques quand il promettait d’être réélu dès le premier tour. Cependant et malgré cette pléthore des partis politiques qui soutenaient sa candidature, c’est du fond de sa prison de Filingué que l’opposant Hama Amadou lui avait imposé un second tour. Ce qui a fait dire aux analystes à l’époque que soit la plupart de ces partis n’étaient que des coquilles vides, soit que leurs militants ont agi en leur âme et conscience. Si l’objectif de la création de ces partis qui naissent ces derniers temps est le même que celui visé en 2016, il n’est pas exclu que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Les observateurs s’accordent à dire que beaucoup de ces nouveaux partis ne sont présents qu’à Niamey où résident leurs initiateurs et que certains parmi eux ne peuvent même pas prendre part à une élection municipale, faute de militants.

Salifou Hamidou