Le ministre de la Santé Publique, Dr Idi Illiassou Maïnassara a effectué, hier matin, une visite inopinée au niveau du Centre Hospitalier Régional (CHR) Poudrière Niamey et dans plusieurs Centres de Santé Intégrés de la capitale. Il s’agit à travers cette sortie de vérifier la gratuité des soins surtout pour les enfants de 0 à 5 ans, la disponibilité des consommables et celle du personnel. Le ministre en charge de la Santé était accompagné par les cadres du ministère et des partenaires du secteur de la santé soutenant la gratuité de soin.

Au cours de cette visite, le ministre en charge de la Santé s’est rendu successivement au CHR, au CSI Madina, Bouboki, Yantala, Gawèye et Gamkalley. Comme l’on peut s’y attendre l’affluence des malades était perceptible notamment celle des enfants et même des adultes. Selon les responsables des centres visités, c’est surtout les enfants dépassant la tranche de 0 à 5 ans qui sont majoritaires. La moyenne des malades admis tourne autour d’une centaine par jour. Les agents de santé sont sur le qui-vive et veillent nuit et jour dans la prise en charge des malades surtout ceux qui ont besoin de transfusion. Avec cette abondance des cas, le ministre en charge de la Santé a instruit l’installation des tentes partout où il est nécessaire avec les commodités requises pour répondre efficacement à cette situation de pic, tout en demandant aux agents de redoubler les efforts dans ce sens. La délégation ministérielle a même proposé aux agents d’être réactifs et anticipatifs dans la gestion des crises de cette nature. Par ailleurs, le ministre Idi Illiassou Maïnassara a remarqué la nécessité de réhabilitation de certains CSI dont celui de Kamkaley.

A l’issue de cette visite, le ministre de la Santé Publique a expliqué que ce déplacement entre dans le cadre des supervisions ordinaires que le ministère organise de temps en temps pour apprécier les activités de soins au niveau de Centres de santé périphériques, la continuité de soin au niveau de ces centres et surtout apprécier la prise en charge des malades touchés par le paludisme en cette période de pic. Selon le ministre en charge de la Santé, cette situation s’explique par l’abondance des pluies dont l’une des conséquences est aussi la flambée des cas des malades atteints de paludisme. Dr Idi Illiassou Maïnassara s’est réjoui toutefois de constater la disponibilité des produits au niveau de tous les centres visités notamment les molécules de lutte contre le paludisme (pour les enfants ou pour adultes, pour la forme simple ou la forme grave).

S’agissant, des formes simples (moins compliquées), le ministre en charge de la Santé a assuré que des comprimés ont été mis à la disposition de tous les centres de santé. Concernant les formes graves, il a dit que des injectables en particulier l’artésunate est aussi disponible. Ces différents produits sont gratuits selon le ministre. Dr Idi Illiassou Maïnassa a indiqué qu’il n’y a aucun forfait à payer pour la prise en charge des enfants âgés de 0 à 5 ans quelle qu’en soit la forme. De même la prise en charge du paludisme est également gratuite pour les malades âgés de plus 5 ans et les adultes. Toutefois, il a relevé, il y a un forfait de 1050 FCFA tout au plus à payer par malade. «Ce déplacement vise aussi à rappeler aux différents responsables de la région et des communes que la prise en charge du paludisme est gratuite», a-t-il insisté.

«Depuis le mois passé le besoin de trois mois pour 72 districts du Niger a été satisfait et nous leur avons demandé de s’adresser aussi directement à l’ONPPC en cas d’éventuel besoin car ce centre et le programme palu gèrent les médicaments antipaludiques», a-t-il rappelé. Cette démarche permettra selon lui, aux CSI d’être approvisionnés de façon régulière. «Ce message est aussi valable pour toutes les régions, c’est-à-dire les directeurs régionaux ont la responsabilité de veiller à l’application de ces mesures et ses protocoles car il ya un protocole de prise en charge du paludisme dont les médicaments concernés sont connus. L’Etat avec l’appui de ses partenaires approvisionne notre pays en médicament qui sont mis gratuitement à la disposition des formations sanitaires», a-t-il déclaré.

Évoquant la question de gestion de la ressource humaine, le ministre de la Santé Publique a constaté que le personnel est relativement suffisant mais qu’il est mal géré. C’est ainsi qu’il a critiqué le repos de 48h après la garde. Au niveau de la fonction publique l’agent n’a le droit de repos de 48h qu’après 40h de travail. C’est pourquoi, il a clairement demandé aux responsables régionaux de corriger ce manquement. Soutenant cette logique, il a précisé qu’au niveau de Niamey, il ya avons 69 CSI avec un effectif total de 968 agents. Ce qui voudrait dire en moyenne que chaque CSI dénombre 14 à 15 agents tandis qu’au niveau rural, le CSI fonctionne avec 2 à 3 agents plus une sage-femme. Dans une perspective de redynamisation de ce secteur, le ministre de la  Santé Publique a évoqué la nécessité du contrôle. «Nous voulons redynamiser le contrôle avec l’appui et l’accompagnement des autorités régionales. Ces supervisions seront régulières et continues», a-t-il prévenu.

Dr Idi Illiassou Maïnassara, a dit que les équipes cadres de chaque district doivent descendre de manière inopinée pour suivre de près ce qui se passe au niveau des CSI. «Nous avons l’impression que les gens veulent  qu’on fasse toujours la police derrière eux. Or avec une bonne organisation nous pouvons bien assurer le fonctionnement de centres de santé et la continuité de soins», a-t-il conclu.

 Mamane Abdoulaye(onep)

06 octobre 2020

Source : http://www.lesahel.org/