Le grand exploit du Pnds c’est d’avoir réussi, depuis qu’il a compris qu’il n’avait aucune chance d’arriver au pouvoir tant que le Mnsd pouvait rester soudé, que de faire exploser le Mnsd en séparant Tandja de son ami, compagnon et fidèle lieutenant, Hama Amadou, cet homme qui avait loyalement combattu à ses côtés pendant plus de vingt ans. Depuis, le Pnds si stratège, réussit à ôter au parti la force de sa cohésion, à détruire son âme. Il faut reconnaitre que ce fut un coup de maître et le parti d’Issoufou Mahamadou, dans ce qu’il doit faire pour accéder au pouvoir a su manoeuvrer pour diviser un adversaire coriace, un adversaire de taille en le fragilisant par un tel coup qui est dans le jeu politique tout à fait compréhensible, tant pis si l’adversaire aura fait montre d’une certaine immaturité pour ne pas comprendre qu’il lui serait fatal de prêter le flanc pour céder aux assauts d’adversaires qui s’emploient à le dynamiter. A la suite de cette action, le Mnsd, affectueusement appelé le grand baobab finit par se fracasser et de ses flancs endoloris, se créa le Moden-Fa Lumana de Hama Amadou qui se révéla une force politique incontournable de l’échiquier et qui permit au Pnds qui se lie d’amitié politique avec lui, pour accéder au pouvoir. Le Pnds faisait alors montre d’une grande intelligence politique pour lever les barrières qui lui obstruaient la voie pour aller au pouvoir.
Dans sa participation au pouvoir de la Renaissance, le parti de Hama Amadou, outré par les attitudes inamicales du Pnds qui, à sa place, veut choisir en son sein, finit par quitter l’alliance qu’il porta au pouvoir pour rejoindre l’Opposition qu’il est décidé à assumer, depuis qu’il a décidé de s’éloigner de la gestion du pouvoir sous la guidance des socialistes. Ses militantes et ses militants, avec courage, avaient adhéré à cette décision politique importante, même si quelques militants, pour des intérêts personnels, avaient choisi de se rebeller contre cette option pour rester dans l’alliance pour picorer quelques grains. Rusant sur la possibilité d’une candidature rejetée, pour les motifs que l’on sait, Seïni Oumarou, stratégiquement, s’était rapproché du Moden-Fa Lumana et de toute l’opposition dans le cadre d’une Alliance, la COPA 2016, alliance pour laquelle, il cessa de briller depuis qu’après les résultats du premier tour il se voit propulsé en 3e position, mis hors de course, et mettant fin à ses ambitions présidentielles. Mis hors du jeu, il s’éloigna de l’Alliance, n’exprimant aucun intérêt pour continuer à s’inscrire dans le débat de l’Opposition, allant même jusqu’à être tenté de quitter carrément l’opposition, enivré par le fumet du pouvoir auquel il ne peut résister. Mais alors qu’Albadé Abouba veut ravir la vedette à Seïni Oumarou pour aller à la mangeoire, les deux hommes qui incarnent le directoire du parti, se disputant la légitimité du parti, finirent par croiser le fer, par une confrontation judiciaire qui les pousse devant les tribunaux. De cette saga, Albadé Abouba, céda et créa son propre parti politique, le Mouvement Populaire pour la République (MPR-Jamhuriya). Au regard du nombre de députés qu’il réussit à rafler alors qu’il venait juste d’être créé, le Mpr, réussi à prouver le leadership de son président et par là même, l’envergure d’un parti décidé à disputer sa place sur l’échiquier. Après le Moden-Fa Lumana, c’est un autre grand parti qui vient de sortir des flancs du Mnsd, toute chose qui montre la représentativité du parti de Tandja Mamoudou qui a eu tort de se laisser diviser pour voir son poids se disloquer, au profit d’un Pnds qui se sert de ses divisions. Le Pnds avait ainsi su jouer pour affaiblir davantage le parti qu’il craint le plus. Malheureusement, les choses ne vont pas s’arrêter là, car au-delà de ces partis, d’autres sont nés de ces partis issus du Mnsd à la suite de divergences entre les personnalités qui les composent. Ladan Tchana a créé son parti, Alama Oumarou a créé son parti, Tahirou Guimba aussi. Amadou Salifou n’est pas en reste. Et la déconfiture continue pour le Mnsd qui était pourtant le parti le plus ancré dans le peuple, incarnant sa diversité et la force des différences qui le composent. C’est le grand mal qu’il ne fallait commettre pour le pays et pour sa cohésion, sans doute aussi pour sa démocratie.
Mais il se trouve que pour le Mnsd ce n’est pas la fin du calvaire. Aujourd’hui encore, il est secoué par de grandes agitations à l’intérieur, avec des structures, en tout cas considérées comme telles, à la suite de déclarations à des niveaux régionales qui retirent au président du parti, leur confiance, allant souvent jusqu’à contester les conditions dans lesquelles, le dernier congrès du parti s’était tenu à Tahoua. Le vent contestataire souffle depuis quelques temps sur le baobab rabougris, nostalgique de son passé récent, appelé à contenir les assauts de dissidents ou de forces antagoniques qui le secouent depuis des semaines et ce à l’approche d’élections générales comme si cette situation devrait arranger quelqu’un.
Jusqu’à quand Seïni et le Mnsd résisteront à la fronde ?
Il est regrettable de constater que dans sa gestion Seïni Oumarou, incapable de fédérer les énergies du parti autour de son leadership, a plutôt réussi à se faire trop d’ennemis dans le parti. Et c’est malheureusement dans toutes les sections qu’il est contesté, à tort sans doute le plus souvent, mais sans que d’autres n’aient de raisons objectives pour motiver leur insubordination à son autorité politique. Pour ceux-là, le Mnsd a porté des valeurs, pour le Niger et pour la démocratie, et ils ne peuvent pas comprendre que pour le désir d’aller manger avec le prince, ils renient leur passé de gloire, leurs convictions, les valeurs qui ont toujours fondé leurs combats politiques pour le Niger grand dont ils rêvaient. Dès lors, pour beaucoup d’analystes, il ne peut qu’être difficile pour le Mnsd d’aller en rangs serrés dans les prochaines élections, car ils sont nombreux à Tillabéri, à Niamey, à Maradi, à Diffa, et certainement ailleurs aussi, à ne pas voter pour ce Mnsd des connivences et de la «complotide» qu’incarnerait Seïni Oumarou qui avait insulté ‘’Satan’’ et qui est retourné, nuitamment, manger avec lui sans jamais avoir la nausée de son parasitisme qui humilie le militant Nassara si fier de lui il y a pas longtemps.
Au Mnsd le ver est donc dans le fruit. Le virus de sa désagrégation l’a profondément ruiné au point où, aujourd’hui, l’on ne peut être sûr de rien dans le parti. Et le parti pour y faire face n’a plus que la dictature, perdant toute possibilité d’une solution raisonnée de son problème. D’une certaine manière, Seïni Oumarou est victime de sa propre politique faite souvent de malveillance. Pourquoi soutenir le faux, même lorsqu’il peut servir son «ennemi», si tant est qu’il le serait ? Et voilà, chacun a son tour chez le coiffeur, puisqu’il semble que chacun, ne seraitce que pour s’apprêter pour une fête quelconque, devrait se faire coiffer un jour. La malveillance se paie aussi cash en politique et c’est pour cela que refusant ce qui lui arrivent aujourd’hui – à lui et à son parti – ils sont nombreux les Nigériens à condamner les actes de sabotage qui le visent, car à l’approche d’une élection, on ne peut pas, si tant est qu’on aime son parti, pousser son propre parti dans des situations aussi inconfortables. Ces genres d’individus, il faut les bannir dans nos démocraties, car ils sont les vecteurs du recul de notre démocratie. Au même moment, pour gouverner les partis, il faut savoir le faire avec dignité, en s’élevant à la hauteur des responsabilités politiques qu’une telle fonction impose pour que l’ensemble des militants se retrouve à travers les actes qu’on pose, à travers les discours que l’on tient. Le Mnsd vit donc des moments difficiles, notamment avec les foules, ici et là, qui contestent le leadership de son président qui semble pousser, par quelque déficit, le parti à sa dégringolade, à une chute irréparable. Le Mnsd, assurément, rentre dans ses élections divisé, pour ne révéler à l’issue des prochaines élections qu’une portion congrue d’un parti squelettique, émacié par la grave érosion que les doutes qui l’ont habité ont fini par provoquer en lui. Mais il va sans dire que le Mnsd n’est pas seule à vivre ces malaises. Cela relève-t-il d’une stratégie d’un candidat qui a peur, et qui ne se fait plus confiance ?
Vigilance chez Albadé…
A son congrès d’investiture, par la rutilance des couleurs, et la grande euphorie qui s’est emparé des militantes et des militants, devant un leader pour lequel, alliés et amis, avaient des mots doux et gentils, l’on pourrait croire avoir vu un parti qui se porte mieux, après avoir vécu lui aussi, des agitations de la part de certains de ses responsables que le parti a réussi à éjecter à son sein pour le guérir de vermines nuisibles. On a vu des ascensions fulgurantes dans la hiérarchie politique du parti au dernier congrès, quelques réglages qui sonnent comme un ajustement, pour ne pas dire comme une chirurgie qui soigne le parti de ses malaises. Pourtant, à regarder de près, on peut croire que le virus, si sournois, aurait réussi, à s’inoculer dans le corps du parti, en intégrant certaines de ses parties sensibles. Le corps du Mpr-Jamhuriya, pourrait, alors qu’on le juge si fort et si bien portant, malade, comme d’un VIH, qui peut, dormir tranquillement dans le corps, le détruisant sournoisement et intérieurement, jusqu’au jour où, ayant fini par l’affaiblir, il lui déclare la guerre finale, pour achever le grand corps malade qu’il avait grignoté des mois, voire des années durant. C’est dire qu’un jour ou l’autre, il n’est pas exclu que d’autres responsables politiques, révèlent à Albadé leur vrai visage, eux qui ont su le tromper à prendre en otage son parti, en occupant quelques postes de responsabilités somme toute stratégiques.
Le président du Mpr-Jamhuriya doit sans doute redoubler de vigilance pour surveiller son appareil, car peut-on l’apprendre, bien de saboteurs, l’auraient envahi. Et ils peuvent sortir au mauvais moment pour nourrir les hostilités et pousser le parti dans des agitations qui pourraient lui être fatales.
Comme quoi, Albadé et le Mpr Jamhuriya ne seraient pas à bout de leurs soucis…
A.I