Le ministre délégué auprès du ministre des Finances, Chargé du Budget M. Ahmat Jihoud et l’Ambassadeur de France au Niger, M. Alexandre Garcia, ont procédé, le mercredi 7 octobre dernier à Niamey, à la signature de deux conventions de financement entre le Niger et la France, d’un montant global de 18 millions d'euros, soit 11,7 milliards de FCFA. Cette cérémonie s’est déroulée en présence notamment du président de la Haute Autorité à la consolidation de la Paix (HACP), le Colonel-Major Mahamadou Abou Tarka et du Directeur de l’Agence Française de Développement (AFD) au Niger, M. Jean-Christophe Maurin.

Par la première convention, d’un montant de 13 millions d’Euros (8,5 milliards de FCFA), la France à travers l’Agence française de développement (AFD), renouvelle son soutien aux actions du Fonds Commun Santé (FCS) ainsi que son engagement en faveur du renforcement des systèmes de santé. L’objectif principal de cette convention est d'améliorer la santé et le bien-être social des populations nigériennes et répondre à l'urgence sanitaire liée à la COVID-19. La deuxième convention quant à elle appuiera le développement économique du Kawar, à hauteur de 5 millions d’Euros (3,2 milliards de FCFA). Ce projet a pour but de contribuer à la stabilité et à la paix dans le département de Bilma, en offrant des perspectives d’avenir positives à la jeunesse. 

Dans son intervention, M. Ahmat Jihoud a rappelé l’ampleur exceptionnelle de la pandémie à coronavirus, ayant occasionné des réajustements et réaménagements budgétaires significatifs dans la plupart des pays de la planète. «En dépit de cette crise, la France, à travers l'Agence Française de Développement, a maintenu le même élan de solidarité en faveur de notre pays, traduction de la qualité des excellentes relations d'amitié qui ont toujours caractérisé la coopération entre nos deux pays. En effet, l'engagement de la France dans la lutte contre le terrorisme et en faveur de la sécurité alimentaire et de l'éducation sont, entre autres, les preuves tangibles de la vitalité de cette coopération dont la qualité et les performances ne sont plus à démontrer», a-t-il reconnu.

Quant au diplomate français, il a souligné que la France est heureuse de renouveler son soutien aux actions du Fonds Commun Santé dont elle est membre depuis sa création et renouvèle ici son engagement en faveur du renforcement des systèmes de santé. «L'AFD a contribué au Fonds Commun Santé à hauteur de 42 millions d'euros en 3 phases. La première convention de 15 millions d'euros a été signée en 2006 et la deuxième de 14 millions d'euros en 2012. Cette troisième contribution porte sur la période 2020-2024 pour un montant total de 13 millions d'euros», a-t-il précisé. Selon M. Alexandre Garcia, la situation sanitaire du Niger reste préoccupante malgré les progrès accomplis dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile ces dernières années. A cette situation sanitaire fragile, a poursuivi le diplomate français, s'ajoute, depuis le mois de mars 2020, l'épidémie de la Covid-19. Le pays a réagi rapidement et s'est organisé en instaurant des mesures d'urgence effectives. «Je tiens ici à vous féliciter pour la gestion de cette crise. L'expérience acquise par le Fonds Commun Santé et son agilité ont permis d'élaborer une réponse rapide et concertée à la crise de la Covid-19 au Niger. Les financements des bailleurs ont pu être mobilisés rapidement et nous pouvons aussi nous en féliciter», a-t-il déclaré.

Pour M. Garcia, ce nouvel appui de 13 millions d'euros au Fonds Commun Santé traduit parfaitement les ambitions de la France de soutenir les efforts du gouvernement nigérien dans la gestion de la crise de la Covid-19 tout en renforçant ses interventions dans un pays déjà soumis à de nombreuses pressions sécuritaires et sanitaires. Selon le diplomate, dès la signature de cette convention, le France procèdera à un versement de 3 millions d'euros pour financer des activités identifiées par le Fonds Commun Santé et ses partenaires dans le plan de réponse et de riposte à l'épidémie de Covid-19.

Concernant la 2ème convention, portant sur le financement du Projet d’Appui au Développement du Kawar (PADEK), il faut noter que la zone du Kawar, qui vit essentiellement de ses relations économiques avec le Tchad et la Libye, sera appuyée par la France, pour promouvoir la cohésion sociale, notamment par le développement du dialogue social et l’engagement citoyen des jeunes. La zone présentant un potentiel important en matière de maraîchage, ledit Projet appuiera le développement d’une agriculture locale et pérenne d’un point de vue économique. Une attention particulière sera également portée à la question du genre, par la promotion de l’entreprenariat des femmes. «La mise en œuvre de ce projet contribuera, de manière générale, à renforcer la stabilité et la paix dans le département de Bilma, en offrant aux jeunes des perspectives d'avenir positives. De manière spécifique, le PADEK vise la promotion de la cohésion sociale dans la zone par le développement du dialogue social ; l'engagement citoyen des jeunes et l'amélioration des opportunités et perspectives économiques des jeunes de la région», a déclaré le ministre délégué. Il a ajouté que le PADEK accordera une place de choix au développement du sport et de la culture à travers la création d'infrastructures et l'organisation d'événements culturels et sportifs. En plus des sources de revenus durables, le projet contribuera à l'autosuffisance alimentaire par la valorisation du potentiel maraîcher de la région.

 «Le PADEK, fruit du travail et de la collaboration entre la Haute Autorité à la consolidation de la Paix et l’AFD, permet à la France d'appuyer le Niger jusque dans ses contrées le plus reculées, pour promouvoir la cohésion sociale du pays, notamment par le développement du dialogue social et l'engagement citoyen des jeunes», a déclaré, de son côté M. Alexandre Garcia.

 

Mahamadou Diallo(onep)

12 octobre 2020

Source : http://www.lesahel.org/