Les échéances électorales approchent à grands pas, mais l’enthousiasme n’est pas forcément au rendez-vous partout. Candidat officiel du Pnds Tarayya, Mohamed Bazoum a des soucis à se faire. La Mouvance pour la renaissance du Niger (Mrn) qui a fait le bonheur du hold-up électoral de 2016 n’est plus visiblement de service. Les partis et leaders qui la composent ont décidé, cette fois-ci, de jouer leurs propres cartes. Albadé Abouba, Moussa Hassane Barazé, Alma Oumarou, Mounkaîla Issa, le général de Gendarmerie à la retraite, tous se sont émancipés de la tutelle du Pnds Tarayya pour se lancer dans la course au fauteuil présidentiel. Outre ces ténors de la Mrn qui ont tourné le dos à Mohamed Bazoum, le candidat du Pnds, il y a également Seïni Oumarou de l’Apr (Alliance pour la paix et la République) qui s’est fait investir très tôt, lors du 9e congrès du Mnsd Nassara, à Tahoua. Bazoum est-il le problème qui a dynamité la Mrn ? On ne saurait le dire. Quoi qu’il en soit, la Mrn ne profitera pas au président du Pnds qui aurait exercé de fortes pressions pour convaincre certains de ne pas se porter candidat à l’élection présidentielle. En contrepartie de quoi ?
Sans le Mpr Jamhuriya et l’Andp Zaman-Lahiya, la Mrn n’est plus rien qu’une coquille vide. Abandonné également par le Mnsd Nassara, Mohamed Bazoum constate, amèrement, l’étendue de son isolement dans une bataille électorale où il ne pèse pas grand-chose face à des prétendants sérieux comme Hama Amadou, Seïni Oumarou, Ibrahim Yacoubou, Mahamane Ousmane. La situation est pire que le laisse entrevoir la déconfiture de la Mrn et le jeu « malin, malin et demi » du Mnsd. Car, au sein de son propre parti, le Pnds Tarayya, Mohamed Bazoum fait face à une sorte de « laissez-lui sa patate chaude ». Imposé au parti par Issoufou Mahamadou qui a gardé la haute main sur le Pnds, Bazoum ne peut visiblement compter sur le soutien ferme de son mentor dans un combat où il a plus que besoin de la solidarité de son pote. Sans le soutien de Issoufou Mahamadou dont il est en droit d’attendre plus d’engagement, sans celui de ses compagnons du Pnds qui semblent indifférents à ses tournées électorales, Mohamed Bazoum doit être fait de roc pour ne pas jeter l’éponge. Ce qui s’apparente à un baroud d’honneur de sa part est d’autant plus compliqué pour le président du Pnds qu’il doit également subir les railleries d’une opinion publique sévère. On s’interroge notamment sur la fiabilité de certains détails de son identité, des documents mentionnant que l’intéressé a fait l’école primaire de Tesker entre 1965 et 1971, soit à l’âge de cinq ans. Un détail qui paraît insolite dans un pays où, jusque dans les années 80, la moyenne d’âge de recrutement à l’école primaire se situe entre 7 et 9 ans.
Mohamed Bazoum est-il réellement entré à l’école à l’âge de cinq ans, en 1965 ?
Mohamed Bazoum a certainement beaucoup de choses à expliquer aux Nigériens pour faire l’économie d’une conférence de presse. À deux mois du premier tour de l’élection présidentielle, prévu le 27 décembre 2020, le président et candidat du Pnds Tarayya a des soucis à se faire quant à la recevabilité de son dossier de candidature. Depuis quelque temps, circule sur les réseaux sociaux un document portant sur ses états de service. On remarque alors qu’il aurait fréquenté l’école primaire de Tesker entre 1965 et 1971.
Question : comment Mohamed Bazoum a-t-il pu entrer au cours d’initiation (CI) à l’âge de cinq ans, en 1965 ? La question est de rigueur. Dans les années 60 et même jusque dans les années 80, l’âge auquel on inscrivait les enfants à l’école est de sept ans. Et cela, c’était dans les grands centres urbains. En brousse, l’exception autorise des inscriptions jusqu’à l’âge de neuf ans, parfois plus. Ainsi, si l’histoire est avérée, Mohamed Baozum aurait fait ses premiers pas à l’école primaire de Tesker à l’âge de cinq ans à une époque où l’age moyen d’inscription variait entre 7 et 9 ans.
Laboukoye