Depuis la validation des candidatures aux élections présidentielles, le pays est comme pris dans une torpeur qui rend compte de la profondeur des malaises qui se fermentent dans la société. L’injustice n’a jamais atteint de tels sommets dans le pays. Et d’est en ouest, du nord au sud, partout les Nigériens sont indignés de la tournure tragique de la crise avec aujourd’hui, des hommes qui se sont érigés en dominateurs de la société pour lui dicter leur volonté. L’injustice est flagrante, inadmissible quand des voleurs et autres bandits d’Etat peuvent être éligibles, coupables de crimes impardonnables. Qui peut comprendre et lire ces silences qui s’emparent de la société nigérienne, depuis cette annonce qui a déchiré le ciel et les coeurs, blessé des espoirs ?
C’est à juste titre qu’on se demandait jusqu’où le Pnds veut conduire ce pays, entêté à brimer et à exclure d’autres Nigériens du débat politiques sous le fallacieux prétexte d’une condamnation, pliées pour le plaisir des princes pour lesquels elle reste définitive et irrévocable. Pourtant, dans l’histoire de la Justice, plusieurs années après, pour redresser des torts dont on s’est rendu compte, une Juste revenait pour rétablir la vérité, ne serait-ce que pour l’histoire. Pourquoi donc, refuser un vrai procès, pour se servir d’une parodie et «fabriquer» une condamnation qui fait l’affaire ? L’injustice conduit à des drames inutiles et l’on avait cru, peutêtre naïvement, que les socialistes pouvaient s’élever et en faire l’économie aux Nigériens. Mais pour bien d’observateurs, le comportement qui est le sien aujourd’hui est tout à fait compréhensible, car par un tel comportement commandé plus par un certain instinct de survie que par quelque rationalité, n’est motivé que par le désir de survivre à ses turpitudes. Le Pnds a conscience d’avoir gouverné mal, il a conscience d’avoir causé trop de mal, il sait qu’il a brimé, qu’il a fait de l’injustice, il sait les haines et les rancoeurs avec lesquelles il a gouverné et on peut comprendre que pour toutes ces choses, il redoute de perdre le pouvoir, le seul par lequel, après tant de crimes, il puisse espérer se protéger surtout quand on peut se rappeler cette déclaration du SAMAN qui interpellait le magistrat suprême qui se refuse malheureusement à livrer à la justice, certains de ses collaborateurs qui devraient répondre de certains actes ; le SAMAN qui rappelait pour l’histoire que les hommes passent et que les institutions restent et qu’un jour ou l’autre, forcément, ceux qui doivent répondre de leurs actes, répondront, rattrapés par l’incorruptible Histoire. Or, la peur de faire face à soi-même est terrifiante et les camarades, déjà habitués au confort douillet du pouvoir, ne peuvent que s’effrayer de voir, demain, un autre jour, leur vie basculer à la Géhenne d’ici-bas, pour payer d’abord par la Justice des hommes à laquelle, quoi qu’ils fassent, ils ne pourront ad vital aeternam, se soustraire. L’histoire est terrible. On a beau être fort, on ne peut que la subir, même lorsqu’on en est un acteur important. Et souvent, c’est par un petit tour de vis que tout change, que tout bascule, la vie surprenant ses pauvres acteurs qui n’en sont que ses victimes impuissantes. Un jour ou l’autre, proche ou lointain, irrévocablement, cette renaissance, sera balayée, si ce n’est pas les vents incontrôlables et insondables de la destinée, au moins par la puissance des bras des hommes qui peuvent changer le cours de l’histoire, et faire basculer des destinées. On avait vu, comme pour dissuader toute réaction spontanée, qu’on poussait dans la vue le maintien d’ordre, qui pouvait avoir reçu l’ordre de «mordre », mais peut-il le faire tous les jours contre le peuple ? Doit-on avoir à faire à une milice au service d’une clique que de Forces au service exclusif de la nation et du peuple à qui elle doit protection ? Les prochains jours, nous en édifierons.
Demain, de ses abus et de ses violences, elle répondra seule, elle et ses décideurs. On peut donc comprendre que le Niger est désormais dans le choix de la violence, car pour se maintenir quand la légitimité manque, il n’y a plus que la brutalité a portée de main, mais la brutalité n’a jamais eu raison d’un peuple debout. Face à l’Histoire, chacun doit assumer son rôle. Et il est vrai que des FDS qui peuvent être instrumentalisées ne peuvent plus longtemps obéir à des injonctions impertinentes qui ne servent que des individus qui ont à se protéger du mal qui auront fait à une nation. Du reste, c’est Issoufou Mahamadou lui-même, alors opposant, qui pouvait rappeler, que «nul n’est tenu d’obéir à un ordre manifestement illégal». La leçon, les Nigériens la maîtrisent aujourd’hui.
Parfaitement.
Le Niger est depuis des années que les socialistes l’ont pris en otage dans cette marche hésitante. Et depuis le soir du vendredi dernier, nous sommes au summum des actes que les socialistes ont posés dans le pays où, ayant goûté au pouvoir et à ses faveurs, et où s’en étant saoulés à ses délices, ils n’entendent plus l’abandonner à un autre même lorsqu’ils ont conscience d’avoir mal gouverné et de ne plus le mériter par la vérité des urnes.
La nouvelle du rejet de la candidature de Hama Amadou avec certains mus par une animosité incompréhensible, a poussé bien de détracteur à ricaner de son infortune, comme si les problèmes du Niger, pouvaient être réglés par un tel complot qui laisse pourtant à la marge, les vrais débats, les vraies urgences pour ce pays.
Le régime d’Issoufou Mahamadou est allé trop loin
On sait avec quelle détestation les socialistes peuvent aller dans la gestion de leurs rivalités, et de leur adversité avec d’autres acteurs politiques. Qui ne peut pas se souvenir de la haine morbide vouée à un Ibrahim Baré Maïnassara, au point souvent de manquer le respect dû aux morts, certains dans la cité, se couvrant de bonheur pour la mort d’un autre qu’ils pouvaient détester à un tel point, jusqu’à l’inhumanité. On en est là, avec la relation avec Hama Amadou. La détestation est d’autant forte que l’ensemble des Nigériens à l’exception de quelques esprits bornés, incapables de discernement et d’altruisme, qui peuvent éprouver du bonheur pour un cynisme et une méchanceté incompréhensible de la part de personnes qui peuvent pourtant prétendre être vouées à l’Etre Suprême Dans le durcissement des malaises, il ne faut pas croire que le régime et son candidat ont triomphé. Il reste énormément d’étapes à franchir, d’obstacles à surmonter, de volontés farouches à vaincre car refusant de ne plus se laisser marcher sur les pieds. Et Bazoum dont il est question n’en a pas les moyens. Il est rentré handicapé dans la compétition avec un parti que sa candidature a profondément déchiré et une alliance qui s’est éclatée autour de sa personnalité controversée car les amitiés et les amabilités que certains pouvaient concéder à son mentor, ils ne peuvent le lui faire. C’en estil rendu compte pour travailler à débaucher ici et là quelques esprits prostitués qui peuvent céder à des propositions alléchantes, et qui peuvent sans discernement croire que parce qu’il serait le candidat du président sortant, ils se voient déjà au pouvoir. L’Histoire ne se fait avec d’aussi simples calculs. Il y a bien de choses qui ne peuvent dépendre des hommes, le cours de l’Histoire échappant au contrôle des humains pour croire qu’ils peuvent vivre la vie et l’histoire au gré de leurs choix, par les seules couleurs que leurs fantaisies pourrait leur donner.
Un adage dit : «le malheur dort. On le réveille». On ne peut donc pas comprendre que ce pays qui a longtemps été un pays de paix, soit, par la seule volonté et les seuls cynismes d’hommes qui ne voient les choses qu’à partir de leurs seuls intérêts, un pays aujourd’hui sans perspective. Après avoir volé des milliards, sans être capables de faire rendre gorge à des délinquants qui peuvent aujourd’hui encore continuer à narguer les Nigériens, bouffis de suffisance et de vanité, les socialistes nigériens – du moins la pègre qui la constitue – se battent a renforcer l’impunité au détriment d’un Niger dont ils ont abusé des biens, de Nigériens qu’ils ont spoliés et arnaqués. Les Nigériens en ont conscience et ils ne peuvent pas oublié, en dix années de gestion cahoteuse, ce que le socialisme tropical nigérien leur a causé comme mal et comme malheur : leurs enfants sont morts par paquets au front avec des armes défectueuses à la main, l’on a tué des chefs coutumiers, des villages se sont déplacés, des populations paient doublement l’impôt, à un gouvernement incapable de les protéger et à des terroristes qui règnent en maîtres sur certains pans du territoire où leur incursion est courante, avec souvent, des populations dont ils ne se cachent plus et qui apprennent à vivre avec les nouveaux potentats du Sahel.
Peut-on donc croire qu’avec autant de défaillances intolérables, un système qui n’a plus aucun bilan à défendre devant le peuple si ce n’est ces hôtels qui fleurissent dans la ville pour le confort des voleurs et de touristes de marque, une école qui, dans le tâtonnement d’un régime qui semble ne pas avoir de politique pour elle, que l’on a réussi à domestiquer les Nigériens pour en faire ce que l’on veut, parce que, peut-on le croire, les Nigériens n’auraient plus besoin de leur pays, de leur dignité, de leur honneur de peuple libre, et qu’ils n’aient aucune envie et aucun courage de se battre ?
Aujourd’hui donc, c’est le régime qui crée les conditions du désordre, frustrant et cultivant les colères dans la société. Derrière ce candidat affaibli, l’on ne peut que voir des bourrasques qui s’annoncent, présageant des jours difficiles pour le pays. On savait que le système était dans une logique : ne jamais céder le pouvoir quel que soit le prix même s’il faudra payer tout le prix qu’il faut à cet entêtement. Et ce n’est pas pour rien qu’on l’on tente d’ameuter les bases et certains alliés, pour leur faire croire qu’on ne devrait pas perdre le pouvoir car si on le perd, on doit savoir à quoi s’en tenir comme si, gouverner se vaut par un certain esprit de vengeance, celui-là même par lequel, les socialistes ont géré le pays depuis qu’ils sont arrivés au pouvoir en 2011. Non, ils se trompent, les grands hommes gouvernent autrement que par ces désirs insensés de règlements de compte. Et le Niger, de toute façon, face à tant de défis, n’a que faire d’une telle conception arriérée de la politique.
Le pays est aujourd’hui à un point culminant des haines qui l’ont pris en otage. Et ce n’est pas fini, peut-on entendre ici et là. Ce n’est pas fini parce qu’il s’agit d’injustice. Les voleurs et autres brigands qui auraient pu écoper des plus lourdes sentences pour les conséquences humaines de leurs actes et de leurs irresponsabilités, ne pourront pas imposer et s’imposer aux Nigériens. C’est un fait.
Pourquoi donc, ceux qui n’ont volé aucun kopeck à l’Etat, qui n’ont profité d’aucune faveur du régime, peuvent-ils avoir à craindre des représailles pour se mettre du côté des voleurs et des fossoyeurs de la démocratie qui les appellent à une solidarité insensée ? L’amalgame ici n’est commandé que par un certain désir de manipulation, pour entrainer des hommes et des femmes innocents dans le sillage de leur instinct de conservation pour s’en servir comme boucliers pour les malfrats.
Défendre le Niger, défendre sa démocratie…
Le pays est le creux de la vague. On ne voit jamais venir les drames. Mais on les pressent. Ibrahim Yacoubou depuis des mois, n’avait pas tort d’appeler les Nigériens à se réveiller pour «récupérer leur pays». L’enjeu est aujourd’hui capital et les Nigériens l’ont compris.
Gobandy