En 2016 et alors qu’il clamait sur tous les toits qu’il avait entre les mains un bilan globalement positif de son premier mandat, le président sortant Mahamadou Issoufou ne s’est pas gêné à battre campagne seul, alors que son adversaire au second tour Hama Amadou était maintenu à la prison civile de de Filingué. C’était la première fois qu’on a assisté à une telle situation en Afrique et peut-être même à travers le monde entier. Le jour des élections, à l’appel du prisonnier Hama Amadou, les nigériens ont massivement boudé les bureaux de vote. Au bout du compte, Mahamadou Issoufou s’est taillé un score à la soviétique de plus de 92%. Ce qui s’est passé en 2016 a laissé une tache indélébile sur la démocratie nigérienne et bien de Nigériens, y compris dans les cercles du PNDS-TARAYYA, se sont sentis couverts de honte que leur pays ait offert un tel spectacle au monde entier. Pour les élections présidentielles de 2020-2021, on risque aussi d’assister au même scénario. Avec le rejet de la candidature de Hama Amadou, le PNDSTARAYYA se dirige vers une autre victoire sans gloire. En effet, quelle gloire peut-on sincèrement tirer d’un combat où on a choisi ses propres adversaires ? En se battant comme un diable pour l’introduction et le maintien de l’article 8 du Code électoral qui a causé le rejet de la candidature de Hama Amadou, le candidat du PNDS-TARAYYA Bazoum Mohamed s’est arrangé à ne pas affronter le célèbre opposant dont il connaît la popularité auprès des Nigériens. Bazoum Mohamed sait qu’il n’a aucune chance de remporter une élection face à un Hama Amadou qui, même étant en prison, a imposé un second tour au président Mahamadou Issoufou. Les Nigériens ont été surpris d’entendre ce même Bazoum Mohamed, dans une interview accordée à une radio internationale, tenir des propos visant à montrer qu’il regrette ne pas avoir Hama Amadou face à lui dans les urnes. Il aurait dû dire à ceux qui l’écoutent que c’est pourtant lui qui est à la base du rejet de la candidature du même Hama Amadou en refusant tout dialogue autour de la révision de l’article 8 du Code électoral. Dans un combat loyal et lorsqu’on est sûr de ses forces, on ne choisit pas ses adversaires. On se jette dans l’arène avec la détermination d’affronter n’importe qui qu’on aura en face de soi. C’est ainsi qu’on remporte des victoires glorieuses et dont on peut être fier toute sa vie.

I.B