Parmi les points inscrits à l'ordre du jour, le président du CSC s’est attardé particulièrement sur celui relatif à la délibération portant Charte sur l'amélioration de l'image de la femme dans les médias au Niger. Cette charte, a-t-il rappelé, a été élaborée par la section nigérienne de l'Association des Professionnelles Africaines de la Communication (APAC-Niger). M. Abdourahamane Ousmane a précisé que cette charte a été signée le 12 mai 2012, par SE Birgi Rafini, Premier ministre chef du Gouvernement. Composée de douze (12) articles, la Charte a pour principal objectif la «consécration d'une culture médiatique permettant de garantir l'égalité entre les hommes et les femmes et d'améliorer l'image de la femme dans le respect de sa dignité dans les médias au Niger».
Selon l'article 2 de la Charte, « la femme doit avoir accès aux médias. Elle a droit à l'expression et à la défense de ses droits. Ses problèmes doivent être traités avec objectivité et profession-nalisme, sans discrimination aucune». A cet effet, souligne le président du CSC, tous les médias nigériens, publics, privés et communautaires, doivent s'engager à respecter l'image de la femme, à promouvoir et à protéger ses droits et à lutter contre sa marginalisation et toutes les formes de discrimination dont elle est victime. «Cinq ans après la signature de cette Charte, force est de constater que l'image de la femme n'est pas significativement améliorée dans les médias nigériens», fait remarquer M. Abdourahamane Ousmane. En effet, «ces derniers sont parfois mêmes des instruments de reproduction et de perpétuation des préjugés et stéréotypes défavorables à la femme», a-t-il ajouté.
Aussi, selon lui, l'égalité des chances entre la femme et l'homme, dans tous les métiers de la communication et dans l'accès aux postes de décision et de responsabilité, à partir de critères transparents fondés sur le mérite et la compétence professionnelle, est loin d'être une réalité. Pour le président du CSC, cette situation interpelle l'instance de régulation des médias, qui doit veiller, conformément à l'article 5 de la Charte, «au respect de l'application des directives contenues dans les cahiers de charge des médias publics, privés et communautaires qui prennent en compte les principes d'équité et d'égalité de genre». Aussi, «en adoptant sous forme de délibération la Charte pour l'amélioration de l'image de la femme dans les médias au Niger, le CSC va lui conférer une valeur juridique évidente, et ce faisant un caractère contraignant», a-t-il expliqué.
Toutefois, relève le président du CSC, la question de l'image de la femme n'est pas un problème spécifique au Niger. «Il est commun à plusieurs pays africains. Raison pour laquelle, la 8eme Conférence des Instances de Régulation de la Communication d'Afrique (CIRCAF), tenue à Cotonou au Bénin, en décembre 2016, a adopté une Déclaration dans laquelle elle a exhorté les instances membres du RIARC à s'investir pour garantir l'égalité Homme et Femme dans et à travers les médias», a rappelé M. Abdourahamane Ousmane. En la matière, «le CSC peut donc s'inspirer de l'expérience des autres pays pour mettre en œuvre les dispositions de la Charte, conformément à l'esprit de la Convention que nous avons signée, le 03 mai dernier avec l'APAC-Niger», a-t-il estimé. Evoquant le contexte dans lequel cette session intervient, à savoir le Ramadan, le Président du CSC a souhaité un bon mois de Ramadan à la Ouma islamique du Niger, tout en invoquant Allah le Clément et le Miséricordieux, pour qu'il couvre le pays et son Peuple de sa Grâce, de sa Bénédiction et de son Pardon, afin que la paix et la quiétude règnent et que l'hivernage qui s'annonce soit des plus féconds.
Mamane Abdoulaye(onep)
30 mai 2017
Source : http://lesahel.org/