Le second tour de l’élection présidentielle se jouera le 21 février 2021 entre Bazoum Mohamed, le candidat affublé désormais du sobriquet imposé à tous points de vue et Mahamane Ousmane, en principe soutenu par une très large partie de la classe politique. Le premier a des milliards à distribuer pour convaincre les électeurs, est le chouchou de certains partenaires extérieurs et est soutenu dans une campagne de presse effrénée par certains médias internationaux ; le second est le choix obligé des Nigériens, celui qui incarne le mieux les intérêts du Niger et de son peuple. Enfin, le premier a été récusé par la plupart des partis et leaders politiques pour ses pièces d’état-civil obtenues frauduleusement, se trouvant ainsi sous le coup de l’article 47 de la Constitution tandis que le second est totalement en phase avec les dispositions de la loi fondamentale. Les traits caractéristiques qui distinguent les deux candidats en lice ne s’arrêtent pas là. Bazoum incarne une gestion calamiteuse des affaires publiques, faite de détournements massifs de deniers et biens publics, de trafic de drogue et de devises, de tueries de populations civiles et militaires, d’injustice, de violations délibérées et répétées de la Constitution, de pillages de ressources nationales, de corruption, de fraudes aux concours et examens, de faux et usages de faux, etc. Le second, lui, représente l’espoir d’une alternance au sommet de l’Etat, d’une gouvernance nouvelle, faite d’orthodoxie dans la gestion des finances publiques, de justice équitable pour tous, de sécurité et de défense pour les Nigériens, d’unité nationale et de concorde, de démocratie et d’état de droit.

Un choix entre le renouveau à tous points de vue et le chaos

Les Nigériens sont, donc, en face d’un choix clair. Il s’agit de choisir entre le renouveau pour le Niger et la continuité du chaos, de l’incertitude et de la disparition progressive du Niger en tant qu’État souverain ; chose abominable dont on perçoit nettement les prémisses dans ces attaques et massacres de populations civiles à l’Est et à l’Ouest du pays. Pour de nombreux leaders politiques nigériens, il s’agit de sauver la nation en construction dans un pays, un des rares en Afrique où le brassage des populations est si prégnant que les limites ethniques sont diffuses. C’est cette réalité sociologique qui explique qu’un Bazoum Mohamed soit devenu président du Pnds Tarayya, un des plus grands partis de l’échiquier politique national.

Entre Issoufou Mahamadou et Bazoum Mohamed, il y a bien plus que ce que les gens entrevoient

Contraints d’accepter que Bazoum Mohamed soit sur la ligne de départ pour la course à l’élection présidentielle, de nombreux partis et leaders politiques ont à coeur d’oeuvrer à une alternance à la tête de l’Etat. Bazoum, lui, revendique, sans gêne, la continuité de ce que les Nigériens ont subi pendant 10 ans. « La continuité pour un Niger meilleur », lit-on sur ses posters de campagne. Un slogan certainement mal inspiré que les Nigériens trouvent insultant mais qui s’est imposé au philosophe-candidat en reconnaissance à l’homme qui l’a adoubé, contre vents et marées. Pas uniquement. De l’avis de certains observateurs avertis, entre Issoufou Mahamadou et Bazoum Mohamed, il y a bien plus que ce que les gens entrevoient. Le deal est solide et tiendrait à des choses insoupçonnées du grand public.

Il n’y a rien de surprenant dans cet hommage rendu par Bazoum à la Ceni

Au sein de la classe politique nigérienne, du moins jusqu’au lendemain du premier tour, le souci est clair. Il faut barrer la route à Bazoum Mohamed. Pas moins de cinq requêtes d’invalidation de sa candidature ont été introduites devant la Cour constitutionnelle. Sans succès.

Devenu candidat par la grâce de la Cour constitutionnelle, Bazoum Mohamed est en passe de réaliser ce que redoutent la plupart des Nigériens. Comment arrêter ce candidat qui s’est précipité de rendre hommage à la commission électorale alors que des cas de braquages d’urnes, de bureaux de vote clandestins et de fabrication de faux procès- verbaux ont été le lot du double scrutin (premier tour de la présidentielle et législatives) du 27 décembre 2020. En fait, il n’y a rien de surprenant dans cet hommage rendu par Bazoum à la Ceni. Tous les braquages d’urnes, bureaux de vote clandestins et fabrication de faux procèsverbaux sont le fait de ses partisans.

Une alliance électorale pour sauver le Niger…

Aujourd’hui, les Nigériens s’interrogent sur la conduite des leaders et partis politiques qui ont clairement récusé la candidature de Bazoum et qui ont déclaré que la Cour constitutionnelle est partisane. Les spéculations vont bon train. Les rumeurs les plus folles circulent. Logiquement, il n’y a pas pourtant de quoi se faire du mouron.

Le Mnsd Nassara de Seïni Oumarou, le Mpn Kishin Kassa d’Ibrahim Yacoubou, le Mpr Jamhuriya d’Albadé Abouba, le Pjd Hakika de Mahamane Hamissou Moumouni, le Pjp Doubara de Salou Djibo, le Moden Fa Lumana Africa de Hama Amadou et bien d’autres formeront sans doute l’ossature de cette alternance politique tant souhaitée des Nigériens. C’est pour le Niger, entend-on ici et là et le Niger ‘a pas de prix. Mais plus ils tarderont à concrétiser cette alliance, plus ils réduiront les chances de réaliser l’alternance qu’ils perçoivent tous comme un acte de sauvetage du Niger. S’ils traînent les pieds pour le faire, ils conforteront le doute dans l’esprit des Nigériens et offriront des chances inouïes au camp de Bazoum de les déstabiliser par des rumeurs sans cesse préjudiciables à leur cohésion

YAOU