En France, en même temps qu’Isssoufou Mahamadou, il y a plus d'une semaine, Bazoum Mahamrd bénéficie curieusement, depuis ce séjour au cours duquel on le dit avoir fait face aux médias, d’articles encenseurs et de reportages à l’eau-de-rose. On ne le dit même plus favori du second tour, on le proclame sinon déjà élu, du moins avoir réussi le tour de force de faire incliner les deux leaders politiques les plus convoités. Seïni Oumarou et le Mnsd Nassara d’une part, et Albadé Abouba d’autre part, sont, affirment-on sans ambages dans une certaine presse occidentale, dans la poche de Bazoum Mohamed. Le premier aurait été convaincu avec le poste de président de l’Assemblée nationale, le second, jugé trop prétentieux, a été contenté avec un gros ministère et d’autres strapontins pour son parti. Albadé Abouba, qui est présenté comme quelqu’un qui a visé trop haut en voulant de la primature, aurait été ramené à des prétentions plus justes en lui faisant comprendre qu’avec 80 dépiutés pour le Pnds, il ne pourrait pas tenir longtemps comme Premier ministre. Une mention qui, si elle vient du cercle de la campagne électorale de Bazoum, est symptomatique du peu de considération que le Pnds peut avoir pour un allié. Cela trahit la capacité du Pnds à comprendre qu’il ne peut et ne doit pas faire la guerre à un allié dans le seul but de s’accaparer de tout.

Malheureusement, lorsqu’on regarde dans le rétroviseur c’est exactement comme ça que le Pnds a fonctionné visà- vis de ses alliés qu’il a progressivement largués ou mis dans une posture délicate, histoire de les fragiliser et de les rendre moins regardants par rapport à ses façons de faire. Bazoum Mohamed l’a d’ailleurs confessé sur le plateau de la chaîne de télévision Africa 24 en exprimant le peu de souci qu’il pourrait avoir en sachant que Seïni, Albadé, Ibrahim et Salou se rangent derrière Mahamane Ousmane. « Le Pnds a, à lui tout seul, 80 députés dans la future assemblée nationale et s’ils font tous bloc contre lui, dit-il, ça veut dire que le Pnds formerait le gouvernement pendant 18 mois pendant que, eux, seraient relégués dans l’opposition ». Une chose totalement inexacte qui fait dire que le prétendant Bazoum ne connaît même le B.A.BA des dispositions constitutionnelles.

Au Niger, où on a compris que le bruit qui est fait autour d’une prétendue victoire inéluctable de Bazoum est une manipulation, personne n’est surpris. Pour la plupart des gens, à défaut d’avoir le soutien des partis politiques convoités, d’abord hostiles à la candidature de Bazoum jugée illégale, puis décidés à lui barrer la route, le pouvoir fait désormais dans la manipulation. Le « Tout, sauf Bazoum », se dessine pourtant. Il y a une sorte de sursaut patriotique qui anime les Nigériens, déjà mal en point dans leurs coeurs de constater que le précédent Bazoum est pratiquement consommé. Ils sont décidés à lui barrer la route par les alliances électorales et pour tous, c’est d’abord une affaire de pays.

Yaou