Le Niger fait face à son destin avec le second tour de l’élection présidentielle qui vient de se dérouler dans des circonstances marquées par le doute, la peur dans le clan du Président sortant Issoufou Mahamadou.
Des meetings qui ne se ressemblent pas
Tout au long de la campagne électorale, le constat qui s’impose ou disons clairement que le peuple a choisi son camp, celui du changement incarné par le candidat de la Coalition pour une Alternance Politique CAP20-21 Mahamane Ousmane.
En effet, de mémoire des nigériens, c’est la première fois qu’une campagne électorale a drainé des marées humaines lors des différents meetings de l’opposition. Attestant ainsi du rasle- bol généralisé des nigériens vis-àvis du régime en place caractérisé par la mauvaise gouvernance, le détournement des deniers publics et l’insécurité, l’injustice, la violation à volonté de la Constitution et la prévarication. Pendant que le candidat Bazoum Mohamed peinait à rassembler du monde malgré l’usage des moyens de l’Etat et de l’argent, le candidat de l’opposition Mahamane Ousmane, lui avait du mal à se frayer un chemin pour prononcer ses discours devant des foules en liesse qui n’aspirent qu’au changement. Dans toutes les régions du pays, les images de la mobilisation en faveur du candidat de l’espoir ne sont nullement comparables à celles du candidat de la ‘’continuité’’. Les raisons il le sait lui-même. D’abord le bilan indescriptible du Président Issoufou Mahamadou.
Un bilan moribond
Ses propres alliés le disent tout bas, le régime de la renaissance a échoué en fabriquant des nouveaux milliardaires, en protégeant des narcotrafiquants et en créant le désarroi avec l’insécurité qui prévaut dans toutes les régions du pays y compris dans la capitale Niamey et en accentuant la pauvreté et la souffrance du peuple comme l’atteste l’indice de développement humain(IDH le Niger classé dernier depuis 10 ans par le PNUD).
De sources concordantes les alliés sont partis juste pour profiter des largesses du pouvoir, les bases n’ont pas suivi les consignes de vote. Le Niger n’est pas une dynastie Le Président Issoufou, au cours d’un meeting organisé à la place la concertation en 2009 avait dit que le défunt Président Tandja Mamadou n’est pas le roi du Maroc qui tire sa légitimité par son épée. L’opposant qu’il était avait fait cette déclaration pour fustiger le mouvement Tazartché initié par ce dernier pour modifier la constitution afin de s’octroyer un troisième mandat.
Contrairement à la monarchie où «les pouvoir législatif, exécutif et judiciaire sont concentrés entre les mains d’un seul individu», la démocratie, elle se définit comme «un régime politique dans lequel le peuple dispose du pouvoir souverain».
Le Niger comme le sait donc le Président Issoufou n’est pas une dynastie, une monarchie ou l’héritier du trône est connu d’avance. En imposant Mohamed Bazoum au PNDS malgré les contestations des militants de base et plusieurs membres du comité Exécutif National, et malgré la désapprobation, la contestation de la population du fait de la fausse nationalité introduite par celui-ci pour se porter candidat, le président sortant a fait le mauvais choix.
Issoufou, partir par la grande porte ?
Selon Nicolas Machiavel, «il y a deux manières de combattre, l’une avec les lois, l’autre avec la force». Malgré la pression des faucons du régime qui ne pensent qu’à protéger leurs propres intérêts, le Président Issoufou peut partir par la grande porte s’il laisse véritablement le peuple choisir librement son candidat comme le prévoit les lois et textes de la République. Il peut ainsi rentrer dans l’histoire et servir de modèle en Afrique en s’opposant à tout hold-up électoral aux conséquences imprévisibles et éviter un choc post électoral dans un contexte sécuritaire inextricable.
Trop c’est trop, l’heure de l’alternance a sonné, le Niger n’est pas une dynastie estime une grande partie de la population qui est sortie massivement voter en faveur du changement.
OI