Issoufou Issaka, l’ancien ministre de l’Hydraulique et président régional Lumana au titre de la région de Tillabéri, déchu, n’a certainement pas fini de surprendre son monde. Après tous les propos et actes dont il a été l’auteur vis-à-vis de la personne de Hama Amadou, son bienfaiteur, le voilà qui se signale à nouveau par un autre numéro du genre. Au lendemain des manifestations violentes qui ont secoué Niamey consécutivement à la proclamation des résultats globaux provisoires, Issoufou Issaka dont le domicile a été saccagé, s’est présenté à la police judiciaire pour porter plainte. Contre X ? Non, contre Hama Amadou qu’il a nommément désigné comme étant le commanditaire des actes de violence perpétrés contre son domicile et dont il a enregistré d’énormes dégâts matériels. La nouvelle, apprise, malgré la coupure d’Internet et les réseaux sociaux, a choqué plus d’un. Les raisons tiennent, apprend-on, à l’histoire de l’ascension administrative et politique de l’ancien ministre de l’Hydraulique. Issoufou Issaka est du nombre des personnes que Hama Amadou a fait passer de l’ombre à la lumière. De simple fonctionnaire de l’État sans relief, le bonhomme se retrouve sous les ors de la République en qualité, d’abord de directeur des Travaux neufs, secrétaire général puis de ministre de l’Hydraulique. Il en est de même de son titre de président régional du Moden FA Lumana au titre de la région de Tillabéri, obtenu au forceps, également grâce à l’entregent du même Hama Amadou qui a joué à émousser l’ardeur de ceux qui considéraient que le sieur Issoufou Issaka était un vulgaire «Tazartchistes» qui ne méritait pas tant d’honneur.
De Moussa Keïta à Issoufou Issaka
L’homme doit, donc, beaucoup, à Hama Amadou et à Lumana. Pourtant, il vient de mordre, comme il l’a fait ces derniers temps, la main qui l’a nourri de longues années durant en crachant dans la soupe dont il s’est gavé depuis que Hama Amadou l’a pris sous sa protection. Aujourd’hui, il ne fait aucun doute qu’Issoufou Issaka est bel et bien un instrument entre les mains du pouvoir en place aux fins de nuire à Hama Amadou et à son parti. Le scénario du ‘’saccage du domicile’’ de l’ancien ministre de l’Hydraulique a un air de déjà-vu. On s’en souvient, c’est le même procédé bidon qui a été utilisé par un certain Moussa Keïta dans le seul but d’enfoncer Hama Amadou fraîchement déchu de son poste de Premier ministre, en mai 2007. La mise en scène de l’incendie du véhicule de Moussa Keïta par des individus prétendument missionnés par Hama Amadou est une pure affabulation directement sortie de la tête des adversaires politiques de l’ancien Premier ministre. Un montage grossier Issoufou Issaka et ses amis Tarrayistes sont dans la même démarche en voulant coller à Hama Amadou un acte de vandalisme dont il n’est point l’instigateur. C’est une affaire cousue de fil blanc.Pour preuve, ce n’est que, avant-hier, mardi 02 mars 2021, soit une semaine après le saccage présumé, qu’Issoufou Issaka cherche recours aux services d’un huissier aux fins de constater les ‘’dégâts’’ à son domicile. Entretemps, et comme par hasard, ce vandalisme supposé est ajouté aux chefs d’inculpation retenus contre Hama Amadou. Entre temps, le ministre de l’Intérieur, Alkache Alhada, a donné le ton, dès le mercredi 24 février 2021 en chargeant, par voie de presse, le chef de file de l’opposition, d’être un des instigateurs des manifestations violentes observées depuis la proclamation des résultats globaux provisoires qui donnaient Bazoum Mohamed vainqueur de l’élection présidentielle.
Un montage grossier ?
Il est clair que, pour l’opposition et de nombreux observateurs indépendants, les Tarrayistes utilisent Issoufou Issaka pour tenter d’abattre politiquement leur plus grand adversaire, à savoir l’autorité morale du Moden FA Lumana. Le transfèrement de Hama Amadou dans son ancienne prison de Filingué, dans la nuit du lundi 1er mars 2021, est, dit-on, pour Issoufou Issaka, une victoire dont il tirerait satisfaction et aisance morale.
Norbert
À l’heure où il savoure sa victoire sur l’homme qui a fait sa promotion, Issoufou Issaka suscite beaucoup d’interrogations, relativement à sa fortune colossale. Beaucoup de Nigériens s’interrogent sur l’origine douteuse de la fortune colossale de l’ancien ministre de l’Hydraulique. On se rappelle qu’à son entrée dans le premier gouvernement de la 7e République, Issoufou Issaka a « oublié » de dresser la liste exacte de ses biens meubles et immeubles. Motif : ils sont de trop pour un fonctionnaire de l’État. Il se raconte que le bonhomme est propriétaire d’une multitude de villas de haut standing à Niamey et ailleurs. Également, en plus de ses nombreux comptes bancaires en France et en Suisse, il se dit détenteur d’une dizaine de montres en or. Pour nombre de citoyens, Issoufou Issaka est le Jérôme Cahuzac du Niger. Pour rappel, cet ancien ministre français n’avait pas déclaré l’ensemble de ses biens, notamment des fonds dont la provenance pose problème. C’est exactement le cas d’Issoufou Issaka, l’homme que les Tarrayistes manipulent aujourd’hui pour essayer de stopper la carrière politique de Hama Amadou. S’il y a une affaire qui mérite d’être fouillée, c’est bien la provenance de la fortune de l’ancien ministre de l’Hydraulique. Un homme sur lequel d’anciens collègues et collaborateurs dudit ministère racontent plein d’anecdotes à propos d’argent.