Le Président de la République, Chef de l’Etat, Président de la Commission Climat pour la Région du Sahel, SE Mohamed Bazoum, a participé, hier après midi par visioconférence, à un dialogue de haut niveau des dirigeants sur l’urgence climatique et la Covid-19 en Afrique. En effet, la Covid-19 et le défi de changement climatique se sont conjugués et confrontent ainsi les pays à une crise mondiale. Pour l’Afrique, outre la lutte contre la pandémie, il y a la nécessité de s’adapter rapidement au changement climatique. C’est dans cette optique que les dirigeants ont lancé un appel urgent en faveur des mesures innovantes et exhaustives pour soutenir la dynamique des efforts d’adaptation au changement climatique de l’Afrique. C’est à cet appel que la Banque Africaine de Développement (BAD) et le Centre Mondial pour l’adaptation ont répondu en organisant ce dialogue, en étroite collaboration avec le Secrétaire Général des Nations Unies et le Champion de l’Initiative d’adaptation pour l’Afrique. Et cela dans le but d‘intensifier et d‘accélérer les actions, les financements et les partenariats sur la base d’un programme d’accélération de l‘adaptation en Afrique. Ce dialogue de haut niveau a réuni plusieurs Chefs d’Etat et de gouvernement africains, des partenaires bilatéraux, des responsables d’organisations internationales et d’agences de développement. C’est l’ancien Secrétaire Général des Nations Unies et Président du Centre Mondial pour l’adaptation (GCA), M. Ban Ki-Moon et le Président de la Banque Africaine de Développement, M. Akinwumi A. Adesina qui ont co-présidé l’événement.
Dans son intervention à ce sommet, le Président de la République Mohamed Bazoum, Président de la Commission Climat pour la Région du Sahel, a tout d’abord souligné que le Niger a toujours placé la question climatique au centre de ses priorités. Pour le Chef de l’Etat, cette réunion constitue une opportunité pour bâtir un consensus stratégique fort en vue de créer les conditions de mobilisation des financements et de mise en place des partenariats pour accélérer l’adaptation aux changements climatiques. SE Mohamed Bazoum a surtout appelé les pays du Nord à concrétiser leurs engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris. (Lire, en page 3, l’intégralité du discours prononcé par le Président de la République).
Rahila Tagou
Allocution du Président de la République, Président de la Commission Climat pour la Région du Sahel, lors du dialogue de haut niveau des leaders sur l’urgence climatique et la Covid-19 en Afrique
«Il est en effet urgent que les Gouvernements de par le monde intensifient les initiatives, les financements et les partenariats pour accélérer l’adaptation aux changements climatiques», déclare SE. Mohamed Bazoum
Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Distingues invites,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais remercier les organisateurs de la présente rencontre pour m’avoir associé aux discussions sur le sujet important de l’urgence climatique dans le contexte de la pandémie de la covid-19.
Le Niger a toujours placé la question climatique au centre de ses priorités, à travers notamment l’engagement résolu et le leadership régional du Président Issoufou Mahamadou, qui est le premier Président de la Commission Climat pour la région du Sahel. Il s’y est investi en travaillant sans relâche pour une mobilisation conséquente de notre région sur la question climatique, en initiant les programmes convenus dont, entre autres, la mise en place du Cadre Transitoire Opérationnel de la Commission Climat pour la Région du Sahel, ici à Niamey.
Je suis par conséquent honoré de consacrer l’une de mes premières déclarations en qualité de Président de la République du Niger aux discussions sur ce sujet de l’heure. Il est en effet urgent que les Gouvernements de par le monde intensifient les initiatives, les financements et les partenariats pour accélérer l’adaptation aux changements climatiques. Et, justement, les discussions que nous avons aujourd’hui constituent une opportunité pour bâtir un consensus stratégique fort pour atteindre cet objectif.
Mesdames et Messieurs,
J’ai noté dans le programme que nos discussions porteront essentiellement sur trois aspects principaux de la question climatique, relativement à l’ambition, au financement et au partenariat, et que j’ai été enregistré pour faire une contribution sur le premier aspect, à savoir celui portant sur l’ambition climatique. Je voudrais à ce sujet relever que la covid-19 a malheureusement éclipsée l’urgence climatique, alors même que les préoccupations demeurent et s’exacerbent. La mobilisation en un temps record de vingt mille milliards de dollars pour financer les plans de relance liés à la covid-19 illustre cet état de fait.
Or, il appartient à la communauté internationale de continuer de manière soutenue les efforts visant au renforcement de la résilience, notamment en Afrique. Il faudrait en particulier que les plans de relance post-covid-19 portent sur l’économie et l’adaptation au changement climatique. Au Sahel en particulier, les impacts néfastes des changements climatiques accélèrent la vulnérabilité des populations et les privent de leurs moyens d’existence, contribuant ainsi à l’apparition d’autres fléaux tels que la migration des jeunes et les défis sécuritaires comme le crime organisé et le terrorisme.
C’est dire que la combinaison de l’urgence liée à la COVID-19 et aux changements climatiques pourrait compromettre toute perspective économique en Afrique, si des actions vigoureuses et adaptées ne sont pas prises.
Pour sa part, le Niger a consacré d’importantes ressources pour renforcer la sécurité alimentaire et la résilience des populations au cours des dix dernières années. Nous intensifierons ces actions dans le cadre de la mise en œuvre du Programme, sur la base duquel j’ai été élu par les nigériens, le 21 février 2021. Et ce d’autant plus que ce Programme est en phase avec le Programme d'Accélération de l'Adaptation en Afrique (PAAA).
Le Niger attache un intérêt particulier aux actions prévues par le ledit Programme, surtout s’agissant :
- du projet d'ouverture des zones de production transfrontalières intégrées ;
- et du programme de lutte contre la chenille légionnaire et autres parasites dans le domaine de la production agricole, l’appui à la mise en œuvre de la Contribution
Déterminée au niveau National du Niger, à travers des actions d’adaptation au bénéfice des jeunes et des femmes.
Mesdames et Messieurs,
Il est indispensable que les pays du Nord concrétisent leur engagement pris dans le cadre de l’Accord de Paris pour la mobilisation de 100 milliards de dollars par an, consacrés au financement des actions
climatiques au bénéfice des pays en voie de développement. La mise en œuvre des initiatives innovantes telles que le PAAA et le Plan d’Investissement Climat pour la Région du Sahel, dont le Programme Prioritaire 2020-2021 qui bénéficie d’une annonce de contribution de l’ordre de 3,41 milliards de dollars, sont suspendues à ces engagements.
Je voudrais à cet égard saluer la Banque Africaine de Développement pour sa décision de mobiliser 12,5 milliards de dollars sur la période 2020-2025 pour les actions d’adaptation en Afrique. Cette initiative vient s’ajouter à son engagement pour le financement à hauteur de 500 millions de dollars de notre Programme Prioritaire Régional 2020-2025, annoncé lors de la Table Ronde de Niamey du 26 février.
Je vous remercie
07 avril 2021
Source : http://www.lesahel.org/