Le nouveau ministre de la Justice, Dr Boubakar Hassane, a effectué hier une visite de prise de contact avec le personnel de la portion centrale de la chancellerie. Cette visite des lieux est intervenue deux jours après une rencontre de contact et d’échanges avec tous les directeurs de la portion centrale. C’est à 8h30mn précises que le ministre qu’accompagnaient le directeur de cabinet, les deux secrétaires généraux a entamé sa visite des locaux par le bureau du secrétaire particulier et celui du chargé de protocole, deux services qui relèvent du directeur du cabinet.
La visite marathon, de plus de quatre heures d’horloge patiemment effectuée, l’a conduit dans les quelques 77 bureaux du bâtiment pour présenter ses civilités aux agents, toute catégorie confondue, pour voir leurs conditions de travail mais aussi pour écouter leurs doléances quant aux éventuels soucis qui sont les leurs dans la conduite de leurs activités respectives ou l’exécution des missions qui sont dévolues à leurs services. Du bureau du directeur de cabinet au magasin du ministère en passant par les bureaux des directeurs généraux et centraux, ceux des chefs des divisions et autres agents d’exécution ou encore le poste de garde de la Garde Nationale, le ministre Boubakar Hassane s’est intéressé à tous les aspects et lieux entrant dans le cadre de la marche du ministère dont il vient de prendre les commandes, il y a juste une semaine. A chacune des étapes de sa visite, le ministre tenait toujours à prêter une attention particulière aux locaux, scrutant le moindre détail ou défaut pouvant entamer les conditions de travail dans ce bâtiment, somme toute impeccable vu de l’extérieur mais qui comporte beaucoup de défaillances techniques. C’est pourquoi après les salutations d’usage et l’exposé de motifs, lors d’échanges directs avec le personnel trouvé sur place, Dr Boubakar Hassane insistait beaucoup sur le cadre de travail et demandait au personnel de ne rien cacher de ce qui pourrait constituer un obstacle à la bonne marche de leurs services. Le principal constat est que le bâtiment de la chancellerie ne répond plus aux normes d’une administration moderne qui se veut performante. Les services compétents de la protection civile l’avaient certifié. Le bâtiment présente une étanchéité défectueuse ayant obligé à la fermeture de certaines toilettes qui étaient déjà insuffisantes. Pire, le risque de court-circuit électrique n’est jamais écarté comme en témoignent les deux incendies, heureusement localisés et circonscrits intervenus en moins de trois ans. En outre, à l’approche de la saison, explique-t-on au ministre, c’est l’angoisse généralisée, puisqu’après les pluies, grand est le risque de voir certains bureaux totalement inondés. Et cela dure des années malgré quelques travaux effectués. Et pour en finir totalement, le bâtiment nécessite des travaux de plomberie et d’étanchéité et d’installation électrique qui engloutiront la bagatelle somme de deux cent millions F CFA, selon les experts. Outre ces défauts innombrables, l’exigüité des locaux constitue une autre source de préoccupation pour les agents du ministère de la Justice. Et pour cause, beaucoup d’entre eux partagent de petits espaces, parfois cloisonnés. A cela s’ajoute l’insuffisance voire le manque de personnel au niveau de la quasi-totalité des directions cumulé à l’insuffisance de matériel de travail ; manque d’imprimante, d’armoire, de chaise, du bureau pour une secrétaire, etc… Certains services signalent un manque de moyens de locomotions, d’autres soulignent le manque de budget pour réaliser des activités, celui de logiciel de gestion du personnel ou d’archivage obligeant les agents à travailler manuellement. C’est le cas de la DRH, du secrétariat permanent du conseil supérieur de la magistrature, de la direction des archives (qui ne dispose même pas de place pour accueillir les visiteurs venus chercher des informations). Partout où il est passé, le ministre a prêté une oreille attentive et demandé aux responsables concernés de dresser la situation pour la lui soumettre. Après avoir vu et constaté de lui-même les conditions de travail, somme toute peu reluisantes, Dr Boubakar Hassane a beaucoup encouragé le personnel et promis de faire ce qui est en son pouvoir pour améliorer davantage ces conditions de travail afin d’améliorer la performance de ce secteur régalien de l’Etat qu’est la Justice.
Par Zabeirou Moussa
16 avril 2021
Source : http://www.lesahel.org/