Le Médiateur de la République, Me Ali Sirfi Maiga a entrepris une série de rencontres de plaidoyer sur les enjeux de l’actualisation des cadres juridiques protégeant les femmes et les filles des violences dans le cadre de la mise en œuvre du programme Spotligth. Après les étapes de Zinder, et de Maradi, il  était mercredi et jeudi dernier dans la capitale de l’Ader. Le Secrétaire général du Gouvernorat de Tahoua, le président du Conseil de ville de Tahoua, les Honorables Chefs traditionnels de la région, les représentants des associations religieuses, ainsi que de nombreux invités ont pris part à la cérémonie de lancement de ce plaidoyer.

Dans l’allocution de lancement qu’il a prononcée, le Médiateur de la République a indiqué que l’avenir de toute nation réside sans aucun doute dans la manière de percevoir la place et le rôle de la femme dans la société.  Il a ajouté que la Femme, mère de l’humanité, mérite de ce fait, que les pouvoirs publics s’y attardent, pour apprécier l’étendue de ses droits, mais surtout leur effectivité. « L’on doit s’y attarder sur cette question de droits parce que dans nos sociétés, des considérations et des pratiques retardataires empêchent à la femme le plein épanouissement de sa personnalité.  Cette situation concerne automatiquement la jeune fille, dont les statistiques, en ce qui concerne sa scolarité, son devenir inquiètent encore et ce, malgré les efforts des pouvoirs publics et des partenaires techniques et financiers. Si nous continuions à ignorer ces rapports et ces constats, nous n’aurions pas accompli notre devoir de constituer une nation prospère et industrieuse attachée aux valeurs de civilisation qui fondent notre personnalité » a souligné Me Ali Sirfi Maiga. Selon le Médiateur de la République, les nations qui ont pu amorcer un développement significatif, sont celles qui ont pu instituer un système éducatif, avec des droits abondamment proclamés et suffisamment protégés.

« De même, des documents techniques et politiques d’orientation sont élaborés pour garantir la pleine jouissance de ces droits.  En effet, le Président de la République, son excellence BAZOUM Mohamed, a déjà annoncé les couleurs de ce combat. Il est alors temps, pour tous les pouvoirs publics, à tous les niveaux, d’agir dans le prolongement de cet engagement du Chef de l’Etat, et en synergie avec les partenaires au développement de notre pays. Notre action consiste d’abord à revisiter les lois et règlements de la République, pour consolider, pour l’avenir, les droits de la femme et de la jeune fille. Ensuite, nous allons envisager une entrée, notamment l’action permanente pour briser les chaines qui nous confinent dans l’obscurantisme » a dit le Médiateur de la République. Selon Me Ali Sirfi Maiga, au-delà du toilettage des textes, pour les adopter à l’évolution de notre temps, il faut aussi créer les conditions d’un changement de mentalité à tous les niveaux, parce que les auteurs de ces violations sont peut-être dans un enfermement culturel qui leur donne une grossière appréciation des droits et devoirs de la personne humaine.  « L’étape de Tahoua est un de ces cadres, qui vont nous permettre d’atteindre cet objectif, notamment par la consolidation d’une société nigérienne, promotrice de valeurs fondamentales, en général et protectrice de la femme et de la jeune fille, en particulier.  J’ose espérer qu’en organisant avec vous ces échanges, nous parviendrons à consolider, dans le sens de l’effectivité, les droits de la femme et de la jeune fille » a dit le Médiateur de la République.

Par Oumarou Moussa(onep)

11 juin 2021
Source : http://www.lesahel.org/