Dans cette affaire dite ‘’ affaire Ibou Karadjé ‘’ qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive et qui a suscité des commentaires de tous ordres, il aurait été question d’imitation de signature au moyen de laquelle les finances publiques auraient été saignées. Une façon pour beaucoup de nigériens de protéger certains protagonistes de l’affaire. Mais, aujourd’hui, on est en droit de se demander pourquoi la tricherie aurait duré tant de temps avant qu’on la découvre.

Surtout qu’on parle de dissipation de plusieurs milliards de francs CFA. En tout cas, tous les spécialistes savent que les lettres d’autorisation de payement (LAP’s) ont toujours été initiées à la Présidence à travers la direction de cabinet et adressées au ministre des finances pour mise à disposions de fonds. Et que la régularité sur la rubrique déjà mentionnée dans la lettre devrait intervenir par mandatement en bonne et due forme par la direction des affaires financières de la Présidence. Du reste, si le processus avait été respecté, conformément à l’orthodoxie comptable, il n’y aurait pas eu de double emploi, encore moins, de payements non régularisés. Ceci expliquerait que, à un niveau ou à un autre, il y’aurait eu des complicités. Et c’est sur ces complicités que l’inspection d’Etat doit faire la lumière.

Selon des sources crédibles proches de la Présidence, les inspecteurs d’Etat seraient sur le point de boucler le dossier. Et les différents niveaux de complicités auraient été décelés. Ce qui pourrait présager, dans les jours à venir, l’interpellation de plusieurs personnes de la chaine de dépense de l’Etat. Aussi, selon nos sources, dans leurs fouilles, les inspecteurs d’Etat auraient découvert des piles de dossiers. Dont des décharges faites à Ibou Karadjé par des personnalités de l’Etat pour prendre de l’argent. Parmi ces personnalités, selon toujours nos sources, figurent les noms d’une femme et d’un homme abondamment cités. Parmi eux, un serait un membre influent du gouvernement de Bazoum Mohamed.

Leur complicité pourrait-elle être établie ?

Pour l’heure, on ne saurait répondre à la question. Mais, les deux devraient se poser des questions sur la provenance de l’argent que Ibou Karadjé leur prêtait. Pour qu’il puisse en avoir au tant pour leur donner. En plus, leurs rangs devraient les obliger à s’interroger sur la source de l’argent. Surtout, les postes de responsabilité qu’ils occupaient au sommet de l’Etat les empêchaient d’établir des décharges pour prendre des prêts auprès d’un agent de l’Etat qui se trouve à un échelon inférieur aux leurs. À tous points de vue, ils auraient, manqué d’éthique. Et, pour certains juristes, l’argent qu’ils auraient perçu s’apparente à des pots de vin.

Ali Soumana