Comme on est en train de le vivre aujourd’hui, surtout sur le territoire de la Communauté Urbaine de Niamey, le tout nouveau Président de la République Mohamed Bazoum déploie de nouveaux axes dans sa manière de conduire le pays. Ici, nous faisons beaucoup plus allusion à ses comportements, d’aucuns diraient à ses agissements. Tout d’abord, le nouveau Président se démarque nettement de ses prédécesseurs par ses sorties très discrètes et légères. En effet, dans ses déplacements, le Président Bazoum ne s’encombre nullement d’armada de protection. Sa délégation reste sobre, voire même modeste. Quelques hommes en tenue, des civils relevant du domaine d’expertise de l’endroit où il va, c’est tout. Cette attitude de retenue a été aussi observée lors de son récent voyage à Paris. En effet le Président aurait rejoint Bruxelles en Belgique en train ! Qui l’a fait jusque-là ou qui l’aurait fait ? C’est inédit et il faut bien le lui reconnaitre.

Pour le niaméyens, la surprise a été de taille il y a quatre jours. En effet, le Président Bazoum s’est rendu sans tambours ni trompettes (Sans garde, sans aucun militaire derrière) chez un érudit musulman d’un quartier de Niamey ! Il a été accueilli de fort belle manière avec une cohorte d’enfants autour de lui ; comme s’il dirigeait un carnaval des enfants. Ce geste est aujourd’hui l’une des actualités les plus fortes à Niamey et dans le pays pour ceux qui ont suivi l’élément à la télévision. Les uns et les autres saluent non seulement la bravoure et le courage de cet homme, mais aussi sa modestie et son humanisme. Bref, la population de Niamey est en train de balancer dans le camp de Bazoum. Qui l’aurait cru il y a encore quatre mois ? Qui aurait pensé que le Président Bazoum serait aussi populaire à Niamey la capitale qui reste le fief patenté du LUMANA FA ? Une popularité grandissante qui a déjà supplanté celle de l’ex Président Issoufou Mahamadou ?

Rappelez-vous qu’il y a deux ou trois semaines, le Président Issoufou Mahamadou avait été hué et chassé à jets de pierres dans un quartier de Niamey où il s’était rendu. Les habitants du quartier ne lui avaient pas laissé l’occasion de déployer sa fanfaronnade et son arrogance ; voilà les deux grands péchés dans la conduite de l’homme ; à cela il faut ajouter son intransigeance maladive et un penchant nettement prononcé pour le népotisme. Dans tous les cas, le Président Bazoum se fait de plus en plus accepté par les habitants de la capitale, surtout ceux du Modem FA LUMANA qui l’avaient fortement combattu. La question que se posent les uns et les autres est de savoir si les actes qu’il pose relèvent d’une réelle bonne volonté ou d’une démarche mesquine pour réparer les errements de la campagne électorale qu’il a servi à une frange de la population du pays, notamment celles de Niamey, Tillabéry, Dosso et Diffa. Pour l’heure, nous restons attentifs et concentrés sur ce qui se passe à Niamey. Et de l’avis de certains observateurs très pointus, l’opération de charme de Bazoum en direction de la population de Niamey reposerait sur quelques objectifs de taille dont le principal est la quête d’un pardon déguisé (d’un oubli ?) quant aux actes qu’il aurait posé pendant les joutes électorales. Notons au passage qu’il s’agit juste de JOUTES et qui dit joutes dit aussi querelles, invectives et pour certains esprits légers… cela signifie même des insultes. Loin de là pour le Président Bazoum ; cependant, reconnaissons qu’il a eu a prononcé des mots qui, selon certaines tendances, représenteraient des propos ethnocentrisme.

Ces mots avaient été savamment repris par ses adversaires pour le présenter comme un futur bourreau des populations de Niamey et autres régions qui l’auraient mal accueillis. Pour ce fait, les niaméyens déjà mal acquis pour la cause du PNDS Tarraya ont développé une antipathie des plus monstrueuses contre le candidat Bazoum. Surtout quand certains leaders politiques s’y sont mêlés pour embraser l’atmosphère. Leur objectif a été pleinement atteint au point où les autres formations politiques avaient ratissé large dans la capitale. Le LOUMANA FA notamment s’est taillé la part du lion en s’octroyant l’essentiel des conseillers qui lui ont permis de faire main basse sur la municipalité centrale.

Cet objectif poursuivi par Bazoum ne serait donc pas une chimère. Il s’agit de déployer tous les moyens possibles pour non seulement s’attirer personnellement la sympathie des habitants de la capitale mais aussi pour redorer le blason du PNDS à Niamey. Là aussi tout est légitime sauf qu’il faut faire attention et se rappeler la campagne de concassage des partis politiques mise en oeuvre par le parti rose pour s’accaparer de certains fiefs électoraux. En somme, l’opposition politique est avertie : le Président de la République Bazoum Mohamed veut Niamey ! Il en veut tellement que d’ores et déjà il mène une campagne des plus sobres de communication de proximité.

Il se déplace dans les quartiers carrément à pieds vers de leaders d’opinion. Depuis combien d’années nous n’avons pas assisté à de telles pratiques ? Le défunt général Seyni Kountché et Feu général Baré Maïnassara ont usé chacun de ces subterfuges pour s’attirer la sympathie des électeurs, notamment âgés. Quoi de plus normal que le nouveau Président s’en serve car, Bazoum est un fin intellectuel qui sait faire la différence.

Du reste, même si le Président Bazoum chercherait à s’excuser aux yeux des populations de Niamey et autres, c’est de bonne guerre. Il avait tenu les propos qu’on lui reproche dans un contexte qui s’y prêtait. De plus, il déploie des actions salutaires qui lui attirent le ralliement de plusieurs de ses détracteurs. Que veuton de plus ?

Cet homme a besoin d’être soutenu et à l’allure où vont les choses, il sera pleinement soutenu par tous les nigériens sérieux et lucides. N’en déplaise à certains nostalgiques de la période de népotisme et d’exclusions servies sur des considérations tant ethnocentristes que politiques. Le Président Bazoum n’a que faire de ces zizanies ; il veut voir les nigériens se réconcilier pour enfin pouvoir les embarquer tous, sans exception, dans l’oeuvre de construction nationale.

A bon entendeur salut !

Mallam