Malheureusement, en dépit de toute cette armada, il a suffi d'une pluie pour que la catastrophe s'avère imparable. A vrai dire, ce n'est pas la volonté politique qui manque dans la prise en charge des problèmes d'assainissement qui se pose avec acuité à Niamey. Cette volonté politique, réaffirmée au plus haut sommet de l'Etat, est hélas quelque peu plombée par le manque d'anticipation et d'initiatives à plusieurs niveaux de responsabilité.
D'abord à commencer par les trois Ministères en charge de l'urbanisme, de cadastre, de la salubrité et des catastrophes. Nous estimons que gérer les problèmes urbains et les catastrophes, c'est d'abord anticiper pour prévenir les situations de détresse. Or, il n'est un secret pour personne que la plupart des quartiers, pour ne pas dire toute la ville de Niamey, sont érigés dans des zones inondables. Et pourtant, qu'est-ce qu'on constate ? Niamey, c'est cette ville qui manque de l'essentiel pour assurer les évacuations des eaux de pluie ; où les caniveaux sont inexistants dans certains quartiers ou mal entretenus ; où certaines habitations sont situées dans le lit du fleuve et l'aménagement urbain de la ville n'est pas respecté.
Ces Ministères ont été créés pour une coordination rapide des services de l'Etat intervenant dans ce genre de fléau ; ils doivent donc envisager tous les scenarios possibles et s'y préparer en conséquence et non pas attendre chaque année que l'irréparable se produise pour courir à droite, à gauche sans savoir par où commencer. Il ne faut pas avoir d'état d'âme, il faut déclarer d'utilité publique tous les terrains d'habitation se trouvant sur le lit du fleuve et les confisquer sans ménagement tout en dédommageant les légitimes propriétaires.
Le Programme Niamey Nyala ensuite doit prioriser ses interventions. Autant il est utile d'embellir Niamey avec l'érection de plusieurs infrastructures modernes, autant il faut investir dans la réalisation d'ouvrages d'assainissement de la ville, partout où c'est nécessaire, tout en prévoyant la réalisation des pavés afin de protéger les routes bitumées des risques d'ensablement. Mieux, une rigueur doit être observée dans l'entretien, par chaque commune, des arbres plantés en bordure des grandes artères de la ville.
Pour sa part, le Projet de Gestion des Risques de Catastrophes et de Développement Urbain (PGRC-DU) devrait mettre ses actions en synergie avec les autres acteurs pour que les problèmes de la ville de Niamey connaissent enfin un début de solution.
Enfin les communes de Niamey qui dorment d'un sommeil profond, attendant que la providence fasse leur travail doivent se réveiller pour faire effectivement leur boulot. Ces communes doivent être à la première loge de ce combat commun pour faire de Niamey une ville digne de capitale d'un pays renaissant, comme le veut le Président de la République à travers le programme Niamey Nyala.
S'agissant plus spécifiquement du cas de l'indiscipline générale des habitants de la capitale, doter la police municipale des moyens conséquents en l'appuyant avec des brigades sanitaires pour patrouiller dans tous les quartiers de Niamey de jour comme de nuit pour réprimander sévèrement tous ceux qui déversent leurs détritus et eaux usées sur la voie publique.
Le laisser-aller a trop duré ! Il faut agir vite et avec rigueur afin que les uns et les autres changent de mentalité et se comportent enfin en citadins.
Mahamadou Adamou( Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

16 juin 2017
Source : http://lesahel.org/