L’on sait que l’ami du président nigérien, le président guinéen Pr. Alpha Condé pourrait être tenté de falsifier la constitution de son pays pour rester au pouvoir, tellement il aura goûté aux délices du pouvoir qu’il pourrait être amené à penser comme pour d’autres qu’il lui faut encore plus de temps pour achever de construire le pays. Mais dans son pays, il y a une certaine veillée d’armes dont le signe est cet incident entre Condé et les étudiants guinéens qui l’avaient hué sans qu’il ne puisse, soulevé par ses vanités, maitriser sa nervosité. Cette banale histoire de tablettes ayant tourné au drame qui a mis le président hors de lui, montre bien l’état des malaises dans un pays qui n’a pas pu soigner ses blessures. Le Sénégal, l’un des modèles démocratiques de l’Afrique francophone aujourd’hui en souffrance, ne rassure pas lui aussi, avec Macky Sall. Quand les querelles des personnes comme cela se vit au Niger, interfèrent dans la gestion de l’Etat, alors l’on ne peut qu’assister à des adversités iniques, inaltérables par la force bestiale qui les sous-tend. Dans la proximité géographique, c’est au Mali que le peuple s’est mis en marche – c’est à la vogue – , pour contrecarrer les ambitions incompréhensibles d’IBK qui a littéralement échoué, n’ayant pas pu ressouder un pays divisé dont le contrôle d’une partie lui échappe malgré la présence militaire française, à vouloir modifier la constitution de son pays. Pourquoi donc les Nègres se croient-ils si indispensables à leur pays chaque fois qu’ils arrivent à s’y hisser au sommet ? Sommes-nous incapables de faire de la démocratie, de la vraie démocratie ?
L’exemple malien doit faire école…
Un peuple ne doit jamais accepter que pour des ambitions personnelles, un autre rabaisse sa démocratie en la triturant pour tailler à sa mesure, des lois iniques, liberticides, antidémocratiques. Le Mali se met debout pour combattre le projet criminel de révision de leur constitution. Au Niger, depuis des jours, le débat enfle, mettant au devant l’opposition qui est sortie par deux fois par une conférence de presse, à décrier la manière et les intentions cachées d’un pouvoir aux abois qui semble prendre les gardefous pour se prémunir de désagréments futurs, pourtant inévitables quand on sait qu’en ce bas-monde chacun répondra de ses actes. L’opposition, face à ces révisions intempestives injustifiées se renforce avec aussi une société civile qui fait entendre sa voix pour dire son indignation et sa circonspection.
Les divisions sont plus profondes… Les Nigériens tiennent à leur démocratie, au respect de leurs textes. Et depuis que, sans que la pertinence de certains choix ne soit clairement justifiée, ça semble bouger de partout car l’acte si solitairement et sournoisement mené par-dessus le consensus politique qu’il fallait nécessairement chercher au CNDP, ne peut que pousser à la méfiance, sinon au rejet. On a beau être un président, l’on ne peut pas imposer ses volontés à un peuple tant qu’on ne les partage avec celui-ci. Il est vrai qu’on ne compare pas le Niger aux USA où la séparation des pouvoirs est une réalité indéniable, mais tout de même, nous nous battons pour la même démocratie, pour les mêmes valeurs de liberté et de justice, d’égalité et de vérité. L’on sait que qu’au pays de l’Oncle Sam, le candidat Trump avait promis mille et une choses oubliant que cela ne pouvait pas dépendre que de ses seules volontés et qu’il y a des forces contradictoires dans la démocratie pour maintenir un minimum de cohérence dans la société. Et finalement, il a suffi qu’un juge émette des arrêts pour que Trump s’y conforme, contrarié par la justice et forcé d’obtempérer pour laisser fore à la loi. Mais sous les tropiques un autre parce qu’investi du pouvoir du peuple, croit qu’il est plus fort que la loi pour estimer qu’elle n’est faite que pour s’imposer aux autres. Pour gouverner il faut un minimum d’élégance et cela manque à nos hommes qui, malgré la séparation des pouvoirs instituée par les textes, essaient de faire de la Justice un auxiliaire de l’exécutif pour l’instrumentaliser et la manipuler. Et parce qu’un homme conduit « sa » chose, presque sans égard pour ses partenaires, pas à l’opposition qui est royalement ignorée dans le pays et dans notre démocratie de façade, il est clair qu’il ne peut y avoir d’adhésion souhaitée autour de son projet. Déjà il se susurre que certains alliés commencent par en être irrités et pourrait trouver là le bel alibi de casser un mariage forcé. Les divergences peuvent être plus importantes que cellelà car dans la sérénité de leurs silences, certains autres alliés pourraient, lorsqu’ayant perçu les graves dangers tant pour le pays que pour la démocratie avec ces révisions commandées, se désolidariser de l’aventure pour abandonner un tripatouilleur qui pourrait, par ses méprises, faire le vide autour de lui. Il n’est d’ailleurs pas évident que le PNDS, lui-même suive aveuglément dans cette démarche suspecte, et pourrait par l’entêtement à poursuivre le projet, se disloquer. Certaines informations dans la presse, suspectent ce pourrissement. Le ver, semble-t-il est dans le fruit…
L’isolement…
La renaissance oublie tout pour ne penser qu’à elle seule et à ce qui lui convient. Or, il semble oublier que des révisions constitutionnelles et de lois électorales sont des questions sensibles qu’on ne peut seul porter dans une démocratie sans réunir le minimum de consensus autour de ces questions. Cela ne peut alors que renforcer l’instabilité et la revendication politique dans un pays et il n’est pas évident d’y survivre. D’ailleurs, pense-telle qu’elle peut organiser dans ces conditions des élections avec des lois taillées sur mesure, considérées sur les seuls critères de ses convenances ? Le forcing en démocratie est suicidaire. Et le MNSD a de bonnes raisons de se méfier. Pourquoi accorder un blancseing à Issoufou pour réviser à son goût quand hier, dans le tintamarre on s’était ligué pour le refuser à Tandja qui avait aussi eu cette envie de la continuation ? Dans ce pays, il est arrivé que souvent, même le bon sens ne marche plus.
Mais peut-être a-t-on pensé qu’on pouvait profiter de l’accalmie d’un mois de prières et de dévotion, pour espérer faire passer des lois scélérates sans que personne ne bronche et que des alliés suivent lâchement. La Renaissance perd du temps, de l’énergie, et peut-être aussi de l’argent car jamais, elle ne pourra imposer seule ses choix aux Nigériens surtout quand on sait que certains remettent en cause sa légitimité.
Il faut arrêter de nous divertir : le Niger a plus sérieux à faire…
ISAK