L’Agence Française de Développement (AFD) et l’ONG Action Contre la Faim ont procédé, hier matin à Niamey, à la signature d’une convention de financement pour le projet d’appui aux femmes de Diffa «Kamua Barka». D'une durée de 3 ans avec une enveloppe budgétaire de 8.000.000 EUROS soit 5,2 milliards de FCFA, le projet d’appui aux femmes de Diffa «Kamua Barka» est mis en œuvre en consortium avec l’ONG Action Contre la Faim et deux ONGs nationales, à savoir I'ONG DIKO et Agir Plus.
Dans le discours qu’il a prononcé à cette occasion, le Secrétaire général du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, M. Hachimou Abdoul Karim a indiqué que le projet «Kamua Barka» vise à contribuer au renforcement de la résilience des femmes et des adolescentes dans la Région de Diffa et plus particulièrement dans les départements de Mainé Soroa et Chétimari, affectés par une crise multidimensionnelle en améliorant localement leur protection et en favorisant leur autonomisation socio-économique. «Dans ce projet, c'est presque 15.500 bénéficiaires directs qui sont visés, dont 14.700 femmes et 800 époux», a-t-il souligné. Par ailleurs, M. Hachimou Abdoul Karim a salué l'implication de deux ONG nationales dans la mise en œuvre du projet Kamua Barka. «Le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l'Enfant s'engage à soutenir ce projet pour favoriser l'autonomisation et la résilience des femmes de la région de Diffa», a-t-il rassuré.
Pour sa part, l’ambassadeur de France au Niger, SE. Alexandre Garcia a souligné que le projet «Kamua Barka» matérialise une nouvelle approche envers les organisations de la société civile. «Au Niger, La France mène des actions de renforcement de capacités au profit des organisations de la société civile. Grâce au projet PISCCA de l’ambassade de France, 35 associations nigériennes ont été soutenues pour une enveloppe de 2,5 millions d’Euro depuis 2017», a-t-il ajouté. SE. Alexandre Garcia a enfin remercié les autorités nigériennes pour leur disponibilité et la qualité de leur collaboration avec les ONG internationales et nationales pour apporter de l’aide de soulagement et d’espoir aux populations en zone de crise. «La France à travers ces multiples appuis aux populations du Niger spécifiquement celles en zones de crise réaffirme sa volonté d’apporter un soutien ferme constant et conséquent au gouvernement du Niger dans sa détermination à améliorer les conditions des femmes et des populations nigériennes en général », a-t-il indiqué.
Auparavant, la Directrice Pays Adjointe de l’Action Contre de la Faim (ACF), Claudia Giglio a précisé que Kamua Barka est un projet d'appui au renforcement socioéconomique des femmes et adolescentes de la région de Diffa, précisément dans les communes de Chétimari et Mainé-Soroa. «De manière spécifique, ce projet fera une part belle aux approches novatrices dans l'employabilité des femmes, leur représentativité ainsi que le renforcement des capacités des organisations de la société civile», a-t-il relevé. Claudia Giglio a aussi affirmé que la présente cérémonie de signature intervient au moment où les festivités commémoratives de la Journée internationale des droits des femmes se poursuivent à travers le pays. «Une occasion pour cette couche vulnérable de faire entendre ses revendications afin d'améliorer leurs situations», a-t-elle dit.
De son coté, le gouverneur de la région de Diffa, M. Issa Lemine, a salué l’avènement du projet «Kamua Barka» qui cible une couche importante de la société notamment les femmes. «Pour ce qui est de la région de Diffa, nous pouvons dire que Boko Haram agit beaucoup plus contre les femmes que contre toutes les autres couches», a-t-il ajouté. M. Issa Lemine a, par la suite, remercié l’AFD pour les multiples efforts en faveur de la population de Diffa. «Je souhaite que ce projet puisse atteindre les objectifs visés particulièrement les femmes en améliorant leurs conditions de vie pour leur réinsertion sociale afin qu’elles puissent retrouver une vie normale», a espéré le gouverneur de la région de Diffa.
Yacine Hassane(onep) et Indatou Harouna (stagiaire)