L’information est de première main, puisque de sources crédibles.Ibrahim Amadou Moussa, alias Ibou Karadjé, séjourne, depuis quelques jours, à la gendarmerie nationale. Il est extirpé de sa prison de Filingué pour être emballé dans une nouvelle affaire de présumé coup d’Etat. Il est soumis à des interrogatoires de la brigade d’investigation de la gendarmerie. Ibou Karadjé serait soupçonné d’être impliqué dans l’affaire de présumée tentative de coup D’Etat qui fait, depuis quelques jours, la Une des journaux de la place. Il serait de connivence avec le Lieutenant Bagouma en détention à la prison de Say et le Caporal chef Mansour Maman décédé au cours de son interpellation pour ourdir un complot visant à renverser le régime en place. Le complot aurait commencé à être planifié dans la prison de Say avec Bagouma et conclu à la prison de Koutoukalé. Selon nos sources, la brigade d’investigation de la gendarmerie semble décidée à déchiffrer et démêler l’affaire. En reconstituant des messages (SMS) codés, qu’elle qualifierait de preuves, envoyés par le sieur Bagouma à travers son téléphone portable. Il y a lieu de se poser certaines questions.

Est-ce qu'un message (SMS) pourrait faire renverser un régime ?

Avec quels moyens des gens qui sont en prison pourraient être capables d’un tel acte ?

Détiendraient-ils des armes ?

Ce sont du reste les questions que l’opinion publique nigérienne se pose légitimement dans cette affaire rocambolesque. Cela d’autant qu’étant en prison, ils n’ont pas de contact avec l’extérieur jusqu’ à vouloir envisager le renversement du régime. Ils ne sont pas aussi des chefs militaires pour être à mesure de manipuler la « troupe ». Au demeurant, pour l’opinion, Ibou Karadjé serait victime d’ingratitude de la part d’un système pour lequel il a tout essayé jusqu’au sacrifice de soi. Militant dogmatique du système de la renaissance, il avait tenté l’impossible avec des moyens mis à sa disposition par son parti pour vouloir détrôner le parti Lumana de son leadership politique à la rive droite.

La situation d’Ibou Karadjé est pire que celle de Fama Doumbouya, personnage d’Amadou Kourouma (Soleil des Indépendances) qui a tout investi dans la politique, y compris en insultant le père et la mère de la France, pour ne se retrouver à la fin qu’avec la seule carte du parti. Lui, Ibou n’a pas perdu que la carte du parti. Pire, il est privé de sa liberté. Aujourd’hui, en plus de son emprisonnement pour détournement de deniers publics, il lui serait reproché de participer à un présumé complot contre l’autorité de l’Etat. On le soupçonnerait d’être le bras financier du complot, alors que tous ses biens ont été saisis et ses comptes bancaires séquestrés dans l’affaire dite du ministère des finances.

Ibrahim Amadou Moussa alias Ibou Karadjé, c’est un rappel, est l’agent des services transports de la Présidence de la République avec lequel le président Bazoum Mohamed a inauguré sa lutte contre les pratiques dévastatrices de détournement des deniers publics, la mauvaise gouvernance et la corruption. Après, aucun acte concret n’a suivi, en dehors des discours creux et oiseux pour tenter d’endormir la conscience des nigériens. Pendant presque un an, aujourd’hui Ibou Karadjé est en prison pour utilisation frauduleuse de lettres de paiement par anticipation dont le montant s’élèverait à environ huit (8) milliards de Fcfa. Détournement qui serait perpétré avec la complicité de certains agents de l’Etat qui croupissent toujours en pison et des responsables de la Présidence célébrés et gratifiés avec une licence d’impunité.

Ali Soumana