L’information est de plus en plus persistante et il n’y a pas, à ce jour, le moindre démenti de la part de l’intéressé et de son parti politique, le Mpn Kishin kassa. Ibrahim Yacoubou, ce n’est plus une perspective mais un fait, est en train de fausser compagnie à Mahamane Ousmane et consorts, fatigué par les épreuves de la vie d’opposant. Les observateurs ont relevé plein d’indices probants. D’abord, ni Yacoubou ni son parti n’a cru devoir apporter un démenti aux rumeurs qui l’annoncent partant de l’opposition à la prochaine session parlementaire (elle est ouverte depuis le …2022). Djibo Salou, le tombeur de Mamadou Tanja, lui, a immédiatement réagi en faisant publier un démenti de son parti. D’autres actes ont suivi. Non seulement le Mpn Kishin Kassa a intégré le groupe parlementaire parlementaire du Mpr Jamhuriya d’Albadé Abouba, mais Ibrahim Yacoubou a également quitté le groupe wattsapp des leaders de l’opposition.

C’est Albadé Abouba qui, dit-on, a assuré les bons offices pour ces retrouvailles entre anciens camarades qui s’étaient quittés en queue de poisson. L’ancien colonel des douanes revient ainsi sur ses pas, vers ses anciennes amours, grâce à l’intermédiation d’Albadé Abouba. Une convergence d’intérêts a mutuellement rapproché les deux hommes. Ibrahim Yacoubou est dit financièrement fauché et prêt à tout pour mettre un terme à cette vie à laquelle il n’est ni préparé, ni habitué. Ancien colonel des douanes à qui, dit-on, Issoufou Mahamadou a fait miroiter un avenir radieux en politique au point de démissionner de la douane, Ibrahim Yacoubou a connu des difficultés depuis qu’il a été, un jour d’août 2015, exclu du parti rose pour atteinte à l’unité et à la cohésion du parti, fractionnisme et rébellion, dissidence OPA basée sur l’usage de l’argent et l’instrumentalisation d’arguments indécents. Quant à Albadé Abouba, il court, depuis le 2 avril 2021, date de l’investiture de Bazoum Mohamed à la tête de l’Etat, derrière une promesse qui lui a été faite dans le cadre des marchandages d’avant-second tour de l’élection présidentielle. Albadé Abouba tient au poste de président du Sénat promis par Bazoum Mohamed et ne s’accorde aucun répit pour le concrétiser.

Des arrangements politiciens éloignés des préoccupations populaires Seulement, le Sénat promis à Albadé reste à créer. Problème : il n’est pas prévu dans la Constitution. Il faut, donc, modifier la Constitution afin d’y insérer la création d’une deuxième chambre du parlement et y installer le président du Mpr Jamhuriya. Pour cela, il faut disposer d’un 4/5 des voix de l’Assemblée nationale. Il faut tout faire pour éviter un référendum, hautement coûteux et sans aucune assurance d’y sortir gagnant. Pour ces 4/5, il faut au pouvoir les six (06) sièges du Mpn Kishin Kassa auxquels il faut ajouter, juste, deux autres que le pouvoir, selon des sources bien informées, pense pouvoir trouver facilement à travers deux procédures déjà étudiées : le débauchage et/ou les élections législatives de la diaspora. En attendant, la redistribution des postes ministériels et autres strapontins va permettre d’installer l’ancien-nouveau venu sous les lambris du pouvoir. Selon les mêmes sources, c’est d’ailleurs ces micmacs politiques qui retarderaient le remaniement gouvernemental attendu à cet effet. Et du coup, cela bloque aussi le renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale dont la configuration change avec le départ de Kishin Kassa de l’opposition.

Albadé Abouba et Ibrahim Yacoubou oeuvrent, les yeux fermés, à l’aboutissement de leurs desseins. Quant au bénéficiaire principal, Bazoum Mohamed, il ne peut que se frotter les mains d’avoir réussi à fragiliser davantage l’opposition. Les conséquences pour le Niger ? L’Etat va devoir casquer pour un Sénat à la plus-value plus que douteuse. Dans un pays à la trésorerie tendue et confrontée à une insécurité alimentaire touchant plus de huit millions de Nigériens et un terrorisme qui a tué toute vie dans des proportions étendues du Niger, il y a sans doute beaucoup à dire sur ces préoccupations politiciennes.

Yaou