Les rumeurs qui ont annoncé le départ de Kishin Kassa de l’opposition pour rejoindre les anciennes amours de son leader se confirment, de plus en plus, pour faire changer la carte politique du Niger. Aujourd’hui, le doute est levé, l’ancien altermondialiste et ancien colonel de douane fait son « retour en zone » politique. Il regagne ses anciennes amours avec le reliquat de militants qui lui restent encore fidèles. On se rappelle que, dans une déclaration qui avait annoncé son limogeage des rangs du PNDS, ses anciens camarades l’avaient taxé d’indiscipliné politique et de s’être enrichi illicitement. Ils se sont interrogés sur la provenance de sa richesse.

Qu’est-ce qui peut expliquer ce virage à 90° ?

Il semble que c’est la situation de sécheresse financière qu’il traverse qui le pousse à s’incliner devant la calebasse de Dambou de Bazoum Mohamed. Car, selon certaines indiscrétions politiques, Ibrahim Yacoubou serait financièrement asséché et ruiné jusqu’ aux ongles. Le diable le tirerait par la queue. Des sources internes au PNDS indiquent qu’il serait logé à Koira Kano par un militant du parti. Une situation de misère qui aurait amené certains de ses camarades politiques, de premières heures, à l’abandonner. D’autres l’auraient abandonné pour son inconstance politique. Il serait considéré comme étant une girouette politique. C’est pourquoi, selon des sources politiques crédibles, au PNDS beaucoup n’auraient pas voulu qu’il soit le bienvenu pour le déjeuner avec le Dambou. Ce qui veut dire que son come back au PNDS risque de désagréger davantage son parti. Un parti qui se trouve dans une situation d’effondrement continu. Par son comportement politique vacillant et aléatoire, Ibrahim Yacouba devient, aujourd’hui, un homme politique alimentaire. Il s’inscrit sur le registre des responsables politiques dont l’objectif est de se gaver. Ibrahim Yacoubou était l’homme de lanière de Mahamadou Issoufou. A cet effet, il a eu à recruter des mercenaires politiques au sein des différentes couches socio- professionnelles dont le rôle était de vilipender et pilonner tous ceux qui avaient une vision politique contraire à celle de son gourou de Dan daji. Son ralliement, son retour à ses racines politiques, ouvre les pages de la Constitution pour une révision. C’est avec ses députés que le pouvoir compte procéder à cette révision pour s’offrir une certaine garantie, voire créer un Sénat pour installer Albadé Abouba. Mais cette question reste hypothétique. Car, pour des analystes politiques, il ne serait pas évident que l’ensemble des partis de la majorité accepte d’aller dans ce sens. Pour eux, les députés n’accepteront pas de voter un texte qui va les reléguer à un rang inférieur. Donc, une mission impossible pour Albadé et son nouvel allié. Du reste, pour des observateurs politiques, l’allié PNDS manquerait d’humanisme politique pour accepter d’offrir un Sénat à Albadé Abouba. Ce qui signifierait qu’il serait fort probable que le PNDS et ses députés le rouent dans la farine. Surtout qu’ils partagent avec Albadé, presque, le même réservoir politique. Donc créer un Sénat au profit d’Albadé et son parti serait perçu au PNDS comme un harakiri politique. En tout état de cause, l’avenir nous éclairera.

Ali Soumana