A écouter, Khalid Alassane, Directeur général de la NIGELEC, ce haut cadre bien formé, on a l’impression qu’il est nommé à la tête de la Nigérienne de l’électricité, avec un salaire de plusieurs millions et autres avantages faramineux, pour narguer et frustrer la clientèle qu’il doit pourtant servir. En 2016, après l’installation de la centrale Gorou Banda qui s’est tout de suite avérée Gorou Banza, le même monsieur est sorti dire aux nigériens, comme si ces derniers ne savaient que Dieu est cause de tout et a pouvoir sur tout, « seul Dieu a la solution » aux problèmes de la fourniture d’électricité. Voilà la découverte historique du tout puissant DG de la Nigelec, nommé justement pour gérer la Nigelec en apportant des solutions à ses….problèmes. At- il appris ça dans les grandes écoles qu’il a fréquentées ? Ou bien une façon de se moquer des nigériens ? Sinon, on peut se demander pourquoi il a accepté d’être nommé à la tête de cette société qui n’arrive pas à satisfaire sa clientèle, sachant que seul Dieu a la solution.
Il y a quelques jours, le même bonhomme frappe encore. Mais, cette fois-ci, il a frappé très fort. Au cours d’une adresse télévisée, largement partagée sur les réseaux sociaux, sur les fréquents délestages auxquels procède régulièrement la Nigelec, M. Khalid Alassane tient, sans honte ni vergogne, les propos suivants : « 99% de nos abonnés ne se plaignent pas. Ils trouvent le service tout à fait correct…. ». Ces propos ont choqué même les plus stoïques des nigériens. Aux yeux du DG de la Nigérienne d’électricité, seuls quelques abonnés, pas plus d’un pour cent (1%), se plaignent de la gestion chaotique de la Nigelec avec ses délestages et ses coupures fréquents en cette période de jeûne où les fidèles ont le plus besoin de l’électricité. Pourtant, la renaissance a dit aux nigériens qu’avec Gorou Banda, un des éléphants blancs de Mahamadou Issoufou, les problèmes de fourniture d’électricité sont derrière nous, révolus à jamais. De hauts cadres, des ministres, des techniciens ont été mis à contribution et se sont exprimés avec force arguments que Gorou Banda est la panacée, la clé universelle. Aujourd’hui, nous avons Gorou Banda, et nous avons en plus des délestages plus violents. Mais le style langagier du DG de la Nigelec ne surprend guère, venant d’un Guriste. La marque de fabrique des guristes, militants zélés et fanatisés de la Renaissance, est c’est justement le mépris des nigériens. Ce mépris s’exprime à travers un déni total de la réalité que vivent quotidiennement les citoyens. Pour eux, il ne faut pas reconnaitre les problèmes même les plus criards, conformément aux leçons de leur modèle, le Guru de la renaissance. Mentir effrontément au peuple n’est plus alors un acte ignoble et dégradant mais une façon militante de rendre service au régime qu’ils mettent au-dessus de l’Etat et du peuple. Nier la réalité et, de l’autre côté, transformer les moindres réalisations en performances stakhanovistes : tel semble être le mot d’ordre. Sinon, peut-on, à moins de s’inscrire dans cette logique irrespectueuse, affirmer que « 99 % des abonnés ne se plaignent pas » ? Et dire que c’est le même bonhomme qui disant en 2019 : « Je pense qu’il ne faut rien cacher à la population, elle va passer un mois de Ramadan très difficile ». Bien sûr que lui ne se plaint pas. Chez lui, la fourniture d’électricité est toujours continue, il paie 10% de l’électricité consommée, avec un salaire mensuel qui donne le tournis, et une prime de départ à la retraite de plusieurs dizaines de millions comme tout cadre de la Nigelec, et une pension consistante. Peutêtre même un petit bonus qui s’appelle treizième mois. Mais tout de même, il ne faut pas se moquer du reste du monde. Et il est de l’intérêt des fonctionnaires de l’Etat de respecter ce même peuple qui les éduque et paie leur salaire.
A suivre !
A.S