Pour une question de justice sociale et de jurisprudence, le gouvernement nigérien doit se faire le devoir d’envoyer le rapport de l’audit du fonds commun pour le développement de l’éducation à la justice.
L’amélioration de l’accès à l’éducation et de sa qualité est un facteur essentiel de la lutte mondiale contre la pauvreté. Le consensus européen pour le développement considère que les priorités de l’Union européenne dans ce domaine sont un enseignement primaire et une formation professionnelle de qualité. C’est pourquoi, un fonds a été mis à la disposition du Niger par des partenaires européens. De ce fonds mis à la disposition du Niger pour l’amélioration de l’enseignement, une partie aurait été détournée. En tout cas, l’audit du fonds avait révélé des dépenses inéligibles au ministère de l’enseignement primaire et celui de la formation professionnelle. A l’époque des faits, Daouda Marthé et Tidjani Abdoul Kadri étaient respectivement à la tète de ces deux ministères. C’est la somme de un milliard cinquante millions (1 05 000 000) FCFA qui avait été déclarée inéligible. Un détournement massif qui avait fâché les partenaires financiers de l’éducation. Lesquels ont exigé le remboursement des fonds détournés. Une exigence à laquelle le Niger a accédé en remboursement l’argent détourné aux partenaires financiers. Et les délinquants financiers et autres détourneurs de deniers publics évoluent dans une impunité totale sans une aucune crainte. Ils se la coulent en faisant des dépenses ostentatoires avec l’argent public volé.
Apparemment au Niger, il y a des citoyens qui peuvent se permettre de faire tout sans être inquiétés. Il semble avoir une licence pour dilapider et dépenser, à leur guise, les fonds alloués par les partenaires pour le développement du pays.
Ce détournement massif de l’argent affecté par des partenaires étrangers à l’éducation est un acte gravissime qui mérite d’être sanctionné. Cette forfaiture inqualifiable mérite à ce que justice soit rendue aux milliers d’écoliers nigériens dont les fonds pour leur formation ont été détournés. C’est une question de jurisprudence et la justice se doit de sévir. On se rappelle de l’affaire dite ‘’affaire BEMA ‘’, une affaire de détournement de fonds de l’éducation dans laquelle des ministres ont été mis en accusation et écroués. Il faut, également, que dans cette affaire les présumés mis en cause soient entendus par la justice. C’est la justice sociale qui recommande que le Parquet financier puisse s’autosaisir pour mettre l’Etat dans ses droits. D’autant que ces ressources, frauduleusement soustraites, sont issues des impôts payés par des contribuables européens que l’Etat nigérien a restituées. Cette affaire qui insulte l’honneur, la crédibilité et la dignité du Niger ne doit pas rester impunie. Hier, la justice a écroué un ministre en fonction. Elle doit davantage montrer son indépendance en faisant entendre les deux ministres qui étaient à la tête des deux ministères. En l’occurrence, Daouda Marthé actuellement député national qui était à l’enseignement primaire. Et Tidjani Abdoul Kadri, actuel ministre de l’Élevage qui était à la formation professionnelle à l’époque des faits. N’est ce pas qu’Ils doivent être entendus par la justice dans cette affaire qui ternit l’image du pays ?
Norbert