C’était inhabituel, le Conseil des ministres du mercredi 27 avril 2022 aurait débuté par un divers. Débuté à 15 heures 14 minutes, plus de trente (30) minutes durant, le Président du Conseil des ministres, Chef de l’Etat, Bazoum Mohamed a fait l’exposé au Conseil du comportement d’ingratitude et de médisance politique du ministre de la Formation professionnelle, Kassoum Mohamed. Un ministre qui traine des casseroles bruyantes avec le dossier de sa gestion de la Ville de Maradi qui n’a toujours pas connu d’épilogue judiciaire. Auquel dossier s’ajoute la gestion chaotique du ministère de la Jeunesse et des Sports. Dans un langage de Chef Suprême, Bazoum Mohamed n’aurait pas manqué de mots pour dénoncer le comportement hypocrite et la fourberie politique de Moctar Kassoum. Pour le sermonner, le Président Bazoum Mohamed l’aurait fait venir à la réunion du Conseil des ministres. Car, Kassoum Moctar aurait demandé au Premier ministre une permission d’absence pour pouvoir ‘’ sécher ‘’ l’accueil d’Ibrahim Yacouba, nouvellement nommé ministre d’Etat. Avant le Conseil, Moctar Kassoum n’avait pas également assisté à la présentation à l’Assemblée nationale du texte modifiant la Déclaration de politique générale du Premier ministre.

Il serait en rébellion contre le Chef de l’Etat qui a négocié et obtenu le basculement du parti Kishin Kassa à la majorité au pouvoir. Une rébellion politique que Bazoum Mohamed aurait décidé de mater. Dans une colère indescriptible, le Président aurait qualifié Kassoum Moctar des tous les maux. Il l’aurait traité de va nu pieds politique qui se croit indispensable dans le cadre de la conservation du pouvoir. Bazoum Mohamed n’aurait pas passé par des détours pour lui signifier que les députés élus sous la bannière de son parti ne sont pas à lui. Du reste, le Président l’aurait démonté et mis à nu dans la salle du Conseil des ministres. Il aurait meme menacé de l’exclure de son gouvernement. Alors, qu’est ce qui reste aujourd’hui pour Kassoum Moctar de dignité politique ?

L’homme serait accusé d’être à l’origine de certaines publications contre le régime sur les réseaux sociaux. En tout cas, pour des partisans du régime, Moctar Kassoum serait en train de jouer le rôle de l’opposition. D’ailleurs, au sein du gouvernement, des ministres pensent que c’est Moctar Kassoum qui serait à la base de certaines fuites de leurs secrets. En tout état de cause, les carottes semblent être cuites pour Moctar Kassoum. Lui qui risque d’avoir le qualificatif de repris de justice. Aujourd’hui, le sieur Moctar Kassoum court le risque de retourner au gnouf. En tout cas, Bazoum Mohamed l’aurait martelé au cours de la semonce faite devant les ministres. Face à cette situation qui se présente, le président du parti N’gantchi ne pourrait rien que d’envisager de faire appel aux oracles du village Dan Gougouwa. Le printemps s’annonce donc pour les Boka et autres Zima. Sans doute, il mettra aussi à contribution le gourou de Dan Dadji pour amener Bazoum Mohamed à s’amender à son égard.

Ce qui veut dire que la défiance contre son autorité persistera, ce, pour longtemps. Une autorité déjà contestée par les partis membres de l’opposition qui continuent toujours de revendiquer la victoire suite à l’élection présidentielle de 2021.

Ali Soumana