Depuis quelques temps, la question de la création d’un Sénat au Niger occupe les débats. Le Sénat est une chambre à l’instar de l’autre chambre constituée de députés. Elle examine à fond les lois et les votes. Elle contrôle aussi l’action du gouvernement. Mais, à la différence de l’Assemblée, le Sénat défend en plus les intérêts des communes, des départements et des régions, ce qu’on appelle « les Collectivités territoriales». Assemblée nationale et Sénat forment le Parlement.
C’est sous la IVème République, avec la décentralisation, que l’idée de la création d’un Sénat avait germé, pour la première fois au Niger. Cela dans l’objectif de prendre en compte les problèmes auxquels les nouvelles collectivités issues de la décentralisation sont confrontées. Une idée mortnée avec la disparition tragique du Président de l’époque.
Cette idée de création de Sénat refait surface, aujourd’hui, avec l’arrivée de Bazoum Mohamed au pouvoir. Un Président qui semble avoir un style nouveau de gouvernance orientée vers la prise en compte du vécu quotidien du Niger profond : le développement des Collectivités territoriales. Mais, cette vision politique du Président semble se heurter aux réticences et autres coups bas de certains partis de sa majorité présidentielle. Des sources politiques indiquent que des partis et des personnalités politiques de la majorité seraient à la manoeuvre pour faire obstruction au processus de la création de ce Sénat. Nos sources citent le MNSD de Seini Oumarou et le N’gantchi de Moctar Kassoum. Au PNDS, il se raconte que c’est le président du comité de révision des textes pour la création du Sénat, le sieur Foumakoye Gado, qui montrerait son hostilité. Ce qui est un défi contre l’engagement politique et la volonté du Président d’honorer sa parole donnée.
L’étranglement de cette volonté montre, à suffisance, que le Président Bazoum Mohamed ne maitrise pas sa majorité. Apparemment, il lui faudra intéresser certains pour pouvoir faire avaler la pilule à la majorité dans sa volonté de doter le Niger d’un Sénat. Il lui faudra, peut- être, donner quelque chose à cette majorité politique qui semble être habituée à la récompense. En réalité, selon des sources internes au PNDS, c’est après le deuxième tour de l’élection présidentielle que le Président Bazoum Mohamed aurait pris l’engagement de doter le Niger d’un Sénat. Suite au partage des postes après Ali Soumana la victoire électorale, selon nos sources, le Président Bazoum Mohamed aurait demandé à Seini Oumarou du MNSD et Albadé Abouba d’aller s’entendre pour le poste de Président de l’Assemblée nationale. Sans passer par des tergiversations politiques, Albadé Abouba, pour une question d’équilibre politique régional dont il veut être le chantre, aurait décidé de laisser le poste de Président de l’Assemblée nationale à Seini Oumarou du MNDS-Nassara.
C’est suite à cet acte de hauteur de vue et de sagesse politique du président du Jamahuriya que le Président élu Bazoum Mohamed aurait pris l’engagement de créer un Sénat dont le poste de Président sera confié Albadé Abouba. Pour ce faire, il sera procédé à la dissolution de certaines institutions de la Républiques jugées budgétivores et sans plus value. Donc, avec le futur Sénat, des institutions créées pour la clientèle politique disparaitront. Un comité de toilettage et de révision des textes serait déjà à pied oeuvre.
Comité qui serait dirigé par Foumakoye Gado.
Aujourd’hui, c’est pour empêcher ce processus de mise en place du Sénat que certaines personnalités politiques semblent se lancer dans une forme de rébellion contre l’autorité du Président Bazoum Mohamed.
Nous y reviendrons
Ali Soumana