Qui doute encore de la volonté du président de la République à assainir les mœurs publiques ? En tout cas, pas les journalistes nigériens. A présent, c’est même un blanc-seing le Premier Magistrat vient de leur donner avec l’adoption, en conseil des ministres, le mercredi 27 avril 2022, du projet de loi modifiant et complétant la loi n°2019-33 du 3 juin portant répression de la cybercriminalité au Niger. Allez-y ! Faites votre travail ! Désormais, plus personne ne vous jettera en prison sous prétexte d’injure et de diffamation par voie de communication électronique, ces deux délits étant dorénavant dépénalisés pour vous (sous réserve bien sûr de l’avis favorable du parlement). C’est le message que le Président de la République vient ainsi de livrer aux journalistes. Au-delà d’avoir ainsi honoré son engagement à œuvrer en faveur d’une presse libre, il faut voir à travers ce geste fort du Chef de l’Etat, sa détermination à lutte contre la corruption et l’impunité. Cette bataille, faut-il le souligner ne peut pas se gagner sans les médias. Et, comme pour dire je vous donne carte blanche, la décision salutaire du conseil des ministres du mercredi 27 avril 2022 unanimement acclamée par les Nigériens tombe pile à l’heure, au moment justement où est tombé le rapport de la Cour des Comptes qui accable la gestion de plusieurs administrations publiques. La balle est à présent dans le camp des journalistes qui se doivent de jouer leur partition, dans la bataille de la République contre les prédateurs des deniers publics. Attention ! Attention ! Les choses doivent se faire dans le respect de l’éthique et la déontologie. Il ne s’agit donc pas de dénoncer pour dénoncer, d’accabler pour accabler, d’accuser pour accuser, c’est-à-dire de salir la réputation d’honnêtes citoyens pour après se confondre en excuses comme certains de nos confrères ont eu à le faire, mais de mener un véritable travail de fouille avec toutes les exigences professionnelles requises.

Oumarou Kané