La taxe d’habitation instituée par la loi de finances 2018, annuellement reconduite dans les différents budgets semble finalement être intériorisée et, acceptée par les nigériens malgré les débats et, les contestations de rue qu’elle avait suscité à l’époque.

Pourtant, de son premier prélèvement à cette date, rien a changé tant, en ce qui concerne la morosité économique et la vie chère, que le volume des charges et dépenses auquel sont soumis les citoyens.

Dès le départ, il aurait fallu d’une bonne communication sur l’intérêt et la finalité de cette taxe pour dissiper la résistance des citoyens. Et, cela aurait très tôt permis d’éviter, toute confusion sur la différence qui existe entre l’impôt, la taxe et la redevance (nature, rôle et finalité).

Il s’agit certes des notions voisines mais, qui différent tant dans leurs définitions, leurs modalités de prélèvement que de leurs finalités.

L’impôt qui est différent des deux autres notions se définit comme : «une prestation pécuniaire requise des personnes physiques ou morale, de droit privé voire public d’après leurs facultés contributives à titre définitif et sans contrepartie déterminée en vue de la couverture des charges publiques ou à des fins d’interventions publiques ».

Quant à la taxe, elle constitue une contrepartie d’un service au moins mis à la disposition du contribuable, ce qui implique que même si le contribuable n’utilise pas le service il doit la payer. C’est le cas de la taxe ORTN ou d’habitation sur les factures de la NIGELEC.

La redevance pour sa part, est la contrepartie d’un service effectivement utilisé et à proportion de l’utilisation qu’on en fait. C’est le cas des exploitants des aménagements hydro agricoles, ou du Fond d’Entretien Routier (FER), avec les usagers de la route.

Si pour la redevance, le principe semble admissible pour le citoyen, tel n’est pas le cas pour l’impôt ou la taxe, qui nécessitent des pouvoirs publics beaucoup plus d’efforts pour sensibiliser les contribuables sur leur importance, afin de susciter leur confiance et leurs adhésion massive. Il n’est jamais tard pour bien faire, surtout lorsque c’est bénéfique à tous (gouvernants et gouvernés).

Oumarou Mahamadou