L’affaire de l’importante somme chapardée au domicile du Haut commandant de la Garde nationale par son propre fils renseigne les Nigériens sur la gabegie et la mauvaise gestion des différentes institutions de la République, conséquemment la gestion des forces de défense et de sécurité. Elle suscite, également, beaucoup d’interrogations sur l’origine de l’argent caché dans une chambre transformée pour la circonstance en banque. Cela d’autant qu’apparemment, l’intéressé cherche à contourner les banques traditionnelles pour pouvoir échapper à la CENTIF (la cellule nationale de traitement des informations financières). Le contournement des structures bancaires renseigne sur le caractère illicite de l’argent spolié par le fils du Haut Commandant de la garde. Du reste, cette affaire met à nu l’affairisme qui semble s’ériger à la garde nationale, gardienne de la sécurité des populations. Elle dévoile l’immensité de la richesse dont disposerait le patron des bérets rouges. En tout cas, selon certaines indiscrétions, l’homme serait le plus heureux de la renaissance. Il a bénéficié d’une promotion exceptionnelle avant d’être hissé à la tête de la garde nationale. Une structure à la tête de laquelle il plastronne en maitre depuis plus de dix ans avec le soutien inconditionnel de l’ancien président qui serait son parrain. C’est pourquoi, des sources indiquent que, depuis sa nomination, il dirigerait le corps de manière opaque sur fond d’arbitraire. On se rappelle encore de cette fameuse nomination exceptionnelle au grade supérieur de deux gardes qui devraient faire valoir leur droit à retraite. Alors que tous les autres dont les noms figurent sur la liste sont envoyés à la retraite. En plus, il se susurre dans des milieux du pouvoir, que le patron de la Garde nationale serait propriétaire de plusieurs immeubles à Niamey et à Tahoua. C’est ce qui fait qu’il est surnommé ‘’Kaché Bongo’’ en langue Haousa. Pour dire, de démolir les bâtiments en banco. Aujourd’hui, l’acte posé par son fils met en évidence tout ce qui se raconte sur lui à la Garde nationale et dans des milieux politiques à Niamey. Et les nigériens ne cesseront d’en parler. Car l’immensité de l’argent subtilisé fait frissonner et douter de son origine. Il faut que la justice ouvre une information pour faire dissiper le doute. Pour dire qu’il faut que l’origine de l’argent soit connue. Auquel cas, nous n’arrêterons jamais de parler de deux poids deux mesures. Une justice qui sévit avec célérité contre les uns et qui offre l’impunité aux autres. En tout état de cause, le tribunal de l’Histoire jugera chacun en fonction des actes posés. Quant à l’enfant du propriétaire de l’argent, il mérite d’être salué par tous les Nigériens. Lui qui a permis de comprendre ce que son père serait en train de faire au Haut commandement de la garde nationale.
Ali Soumana