Les autorités de Niamey ne se préoccupent nullement de l’État de droit ni même de l’image du pays que leurs agissements ternissent à tous égards à l’extérieur. En leur lieu et place, c’est Amnesty internationale qui se fait du souci : «les autorités font preuve d’une intolérance croissante à toute forme de critique. Un recul en matière de droits humains mettrait à mal les acquis du Niger dans le domaine » déplore son communiqué.

Il y a quelques années, le Niger avait une très bonne réputation de pays démocratique qui servait d’exemple sur le continent. Depuis l’accession de Mahamadou Issoufou à la magistrature suprême, les reculs s’accentuent sur tous les plans. En matière d’organisation élections « tropicalisées », notre pays en est devenu depuis 2016 un exemple « malheureux » ; le Niger de la Renaissance s’illustre aussi dans la prédation des libertés publiques, la confiscation de l’État par les régnants, la dislocation des contrepouvoirs au profit de l’Exécutif qui décide tout seul du sort de tous et de chacun. A tout cela vient s’ajouter une mauvaise gouvernance qui ferait honte aux pires des bandits. Mais au lieu d’ouvrir les yeux et les oreilles pour voir et entendre tout ça, le Président Issoufou continue de surfer sur son nuage d’un Niger paradisiaque. Il continue d’asphyxier son peuple pensant que personne ne sait ce qui s’y passe. Mais nous sommes dans un monde globalisé où tout se sait à l’instant. De même que nous sommes dans un monde civilisé où plus personne ne peut se passer de la démocratie. En reliant toutes les revendications sociales et politiques des populations à des « manoeuvres de subversion » du parti Lumana, le président de la République pense pouvoir se passer du respect des droits humains et des exigences de la démocratie. Mais il se trompe gravement parce que, désormais, tout le monde a compris.

KADEGOMNI

14 juillet 2017
Source : Le Monde d'Aujourdhui