Il y a ces honteuses pratiques qui avaient cours sous le régime de l’ancien président de la République Issoufou Mahamadou et qui semblent, malheureusement, avoir la vie dure pour se perpétuer sous le règne de son successeur Mohamed Bazoum duquel beaucoup de Nigériens attendaient pourtant un changement positif de comportement dans la gouvernance. Parmi ces pratiques on peut citer cette tendance du régime du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (Pnds- Tarayya) – baptisé Renaissance – à attribuer des contrats juteux de certains travaux à des intérêts étrangers, même lorsque des compétences nationales existent et peuvent effectuer les travaux à des montants très inférieurs à ceux proposés par les sociétés ou cabinets étrangers. Pendant les dix ans de gestion du président Issoufou Mahamadou, de nombreux contrats ont été octroyés à des étrangers, sous le nez et la barbe des experts nigériens qui ne comprenaient pas comment dans leur propre pays ils peuvent faire l’objet d’autant de mépris. On peut, entre autres, se souvenir de ce contrat de 35 milliards de francs CFA à une obscure société dénommée «MACH» pour la facturation de la téléphonie mobile au Niger et qui appartiendrait à l’ancien président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, Feu Salif Diallo, à l’époque conseiller spécial du président Issoufou Mahamadou. Sous le régime de Mohamed Bazoum, des intérêts étrangers continuent encore à ravir la vedette à des sociétés et cabinets nationaux qui assistent impuissants à l’octroi des gros contrats auxquels ils peuvent valablement soumissionner et qu’ils peuvent même facilement décrocher si tout se passe dans les règles de la transparence. Il y a quelques jours, les Nigériens ont été surpris et même sans doute choqués d’apprendre que c’est une société malienne qui a été choisie pour la construction des infrastructures dans les universités de Maradi, Tahoua, Niamey et Zinder pour un montant de près de trentecinq (35) milliards de francs CFA, dont plus de trois (3) milliards pour les études de faisabilité. « Il n’y a donc au Niger, aucune compétence sérieuse pour mener des études de faisabilité d’infrastructures universitaires ?
Soyons sérieux ! Et respectons notre pays ! », S’est indigné l’analyste Ibrahima Hamidou sur sa page Facebook. A en croire l’intéressé, le juteux contrat a été accordé à la société malienne par «entente directe», c’est-à-dire sans appel à concurrence. Même s’ils n’arrivent pas à avoir le courage de le dire tout haut, beaucoup des acteurs nigériens oeuvrant dans le transport aérien se plaignent que depuis l’avènement du Pnds- Tarayya au pouvoir, le marché du transports des pèlerins nigériens aux lieux saints de l’Islam est devenu la «chasse gardée» d’un avionneur étranger et cela malgré les incessants retards qu’il accuse chaque année dans l’acheminement des pèlerins nigériens. Qu’est-ce qui peut donc expliquer cette préférence du régime de la Renaissance pour des intérêts étrangers dans l’octroi des marchés de certains travaux pour lesquels les compétences existent bel et bien au niveau national ? Selon certains analystes, il y a comme un souci pour les responsables du parti au pouvoir de renvoyer l’ascenseur à des «amis» étrangers qui les ont aidés lors des campagnes électorales. En Afrique, principalement dans sa partie francophone, certains chasseurs des marchés publics profitent des périodes des campagnes électorales pour faire quelques gestes «désintéressés» au profit des partis politiques et candidats qu’ils savent très favoris à une élection pour bénéficier de leurs largesses une fois le pouvoir conquis.
Salifou Hamidou