Le Secrétaire général du Haut-commissariat à l’initiative 3N, Colonel Maizama Abdoulaye a présidé hier matin à Niamey, la cérémonie de lancement du projet Fonds de Solidarité pour les projets innovants FSPI 2022-50. L’objectif général de ce projet est d’appuyer des actions pilotes pour la création d’emplois verts dans le cadre de la Grande Muraille Verte et des politiques sectorielles nationales du Niger, ainsi que la formation d’un réseau d’acteurs pourvoyeurs d’emplois verts et d’entités fournissant des services de conseil et de crédit à ces acteurs.
A l’ouverture des travaux, le Secrétaire général du Haut-commissariat à l’initiative 3N, Colonel Maizama Abdoulaye, a indiqué que le projet FSPI est financé par le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères à travers la Convention de subvention n°2022-06 entre l’Ambassade de France au Niger et le Haut-Commissariat à l’initiative 3N pour un montant de 310 267 696 F CFA pendant une durée de deux ans. « Le thème d’emplois verts est un thème central de l’initiative 3N, qui, dès la conception de son cadre stratégique en 2011, ambitionne, à travers son axe 3 de généraliser l’utilisation de techniques et technologies, écologiques et innovantes adaptées aux réalités socioéconomiques du Niger ; de créer des connaissances et des compétences générales des acteurs et des parties prenantes en matière de développement rural, de sécurité alimentaire et d’économie des filières », a-t-il souligné.
« Ce projet intervient dans un contexte local particulier, celui de l’initiative de la Grande Muraille Verte pour le Sahara et le Sahel dont l’objectif est la restauration de cent (100) millions d’hectares et la création de dix (10) millions d’emplois verts en Afrique. Ce projet cible spécifiquement les jeunes et les femmes et va générer environ 860 emplois directs dont 530 pour les jeunes femmes », a-t-il expliqué.
Selon Colonel Maizama Abdoulaye, la mise en œuvre du projet PSFI 2022-50 contribuera à l’atteinte des ODD 8 (Travail décent et croissance économique), ODD 13 (mesures à la lutte contre le changement climatique), ODD 15 (Vie terrestre). « Le projet PSFI 2022-50 s’aligne à la Déclaration de la Politique Générale du Gouvernement et au Programme Opérationnel (PO) 4 intitulé «la Gestion durable de l’environnement et accroissement des productions forestières et halieutiques» du nouveau plan d’actions de l’initiative 3N, PA 2021-2025 », a-t-il dit.
Le Secrétaire général du Haut-commissariat à l’initiative 3N, a précisé que le projet FSPI 2022-50 sera mis en œuvre à travers trois composantes. Il s’agit entre autres de l’appui aux acteurs pourvoyeurs d’emplois verts, du plaidoyer pour les emplois verts au niveau national, sous-régional et international et de la Production des connaissances sur les gisements d’emplois verts au Niger. « Avec la mise en œuvre du FSPI, le Niger contribuera à l’accélération de l’avènement de la Grande Muraille Verte à travers la restauration des ressources naturelles, la création des emplois verts pour les jeunes et les femmes qui vont sans doute amorcer des solutions durables sur la pauvreté et ses corollaires comme le chômage et l’insécurité », a-t-il indiqué.
Pour sa part, le représentant de l’ambassade de France au Niger, M. Sylvain Cloupet s’est réjoui de participer au lancement du projet de la création d’Emplois verts à destination des jeunes et des femmes dans le cadre de la Grande Muraille Verte.
« Portée par 11 pays, du Sénégal à Djibouti, cette initiative vise à restaurer les terres et à relancer des activités économiques durables à l’interface entre le Sahara et le Sahel. Elle vise à restaurer 100 millions d’hectares de sols agricoles et pastoraux dégradés, stocker 250 millions de tonnes de carbone et créer 10 millions d’emplois verts pour les jeunes ».
M. Sylvain Cloupet a indiqué que l’entreprenariat des jeunes et des femmes est au cœur des préoccupations de leur ambassade par l’appui de plusieurs projets depuis plusieurs années (So-Inn, REA, PISCCA). « Aujourd’hui, nous restons engagés avec ce nouveau projet au bénéfice de l’entreprenariat des jeunes au service la création des emplois verts », a-t-il rassuré.
Auparavant, le Secrétaire général Adjoint du gouvernorat de Niamey, M. Guimbé Koché a relevé que le contexte sahélo-saharien du Niger le place comme un des pays « phares » pour la mise en œuvre de la Grande Muraille Verte et la mise à l’échelle de la restauration des terres. « Conscient de ce contexte particulier, le pays vient de réviser sa contribution nationale aux accords de Paris sur le climat avec des objectifs plus ambitieux en matière de restauration des terres. Cet effort pourra aboutir à la création de nombreux emplois verts, mais il faut que ces emplois soient décents et durables pour attirer les jeunes », a-t-il ajouté.
Comme l’a souligné M. Guimbé Koché, Niamey reste et demeure la région la plus impactée par les effets de changement climatique avec entre autres le déplacement plus massif des jeunes ruraux vers les centres urbains dont Niamey. « C’est le lieu de lancer un vibrant appel aux partenaires techniques et financiers ici présents de prendre en compte cette donne », a-t-il lancé.
Yacine Hassane(onep)