Les défis écologiques dans nos pays sont immenses. Le mode de vie urbain qui a imposé certains comportements, notamment par la consommation abusive de sacs plastiques non biodégradables, a fini, avec ses prix modiques, par servir d’emballages rapides, et par s’imposer comme seul moyen sur les marchés au point où, même l’huile de 100fr s’emporte par un client dans un sachet car il y en a pour toutes les dimensions. Dans les villes comme dans les campagnes, l’emballage plastique s’est imposé, et parce que systématiquement jetable après usage, l’on en trouve partout, jeté sans précaution et sans aucun souci. C’est ainsi que notre environnement en a été envahi, au point de servir de fleurs artificielles sur tous les arbres du sahel, notamment ces épineux rabougris dont est fait ses paysages désolés.
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Les pouvoirs publics en ont conscience et ont compris depuis des années que ces plastiques qui polluent l’environnement, sont dangereux pour les terres autant que pour le bétail qui, manquant souvent de pâturage, en consomme des quantités qui les exposent à des problèmes de santé animale. Il est vrai qu’on a eu souvent des initiatives louables par lesquelles, les plastiques ramassés sont utilisés par des récupérateurs qui leur donnent une seconde vie par la fabrication de pavés de qualité au moyen de ces déchets recyclés.
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Mais l’initiative est loin de débarrasser l’environnent de ces ordures plastiques et la conséquence est que, presque impuissamment, l’on assiste à une prolifération de plus en plus importante de ces déchets « insolubles » dans notre environnement de vie, gênant et enlaidissant les espaces urbains et ruraux qui n’en sont que très marqués car difficilement gérables par les vents qui les répandent et les accrochent aux arbres.
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La 7ème République, depuis sa première année, en a fait une préoccupation majeure et avait pris une loi courageuse saluée dans le pays, loi par laquelle elle interdisait l’importation et la commercialisation de ce « plastique-poison » pour l’environnement. Mais, plus de dix années après la fameuse loi, on continue à en importer et aujourd’hui, les marchés et les ménages n’en sont que très envahis sans qu’on ne puisse trouver de moyens de s’en débarrasser ou, tout au moins, de les détruire de sorte qu’il ne puisse plus nuire à notre environnement.
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Les lobbys qui profitent de ce commerce, pourtant prohibé par une loi de la République, semblent être très puissants à en empêcher l’application, car après tant d’années, les pouvoirs publics ne réussissent toujours pas à l’appliquer. Il est important aujourd’hui de le rappeler afin qu’on y revienne pour comprendre le caractère vital de cette loi dont l’objectif est de débarrasser notre environnement de ces déchets. La société civile, les partis écologiques entre autres, doivent en faire leur cheval de bataille.
Le Niger peut d’ailleurs s’inspirer de cas de réussite dans un tel domaine, notamment l’exemple Rwandais qui jouit aujourd’hui du label de pays le plus écologique du monde. Ce modèle de réussite écologique doit servir pour avoir les mêmes comportements qui ont permis au peuple de ce pays de s’imposer une discipline pour protéger son environnement et de le rendre le plus propre possible. Peut-être que les responsables des municipalités de notre pays peuvent s’inspirer de ce pays et d’autres où la discipline civique par rapport à la gestion des déchets plastiques est un acquis.
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Boubé Lonkia