On se rappelle qu’en 2016, pour justifier sa victoire « préfabriquée », Issoufou pouvait rassembler autour de sa candidature quelque quatre-vingt partis politiques dont une majorité inutile, véritables coquilles vides dont la liste est exhibée sur des posters dans la ville, ce pour préparer l’opinion au regard du nombre de souteneurs, à l’annonce de la victoire mise en scène et imposée. Les partis politiques, souvent sans aucune éthique et sans aucune conviction si ce n’est l’envie de trouver à manger avec un autre, comme charognards s’agrippèrent autour de la charogne dans l’espoir de lui arracher quelques morceaux viandés d’un corps que des rapaces, en dix années de banquet copieux, avaient fini par dévorer au point de ne laisser qu’un corps émacié fait d’os inutiles auquel, il est impossible aujourd’hui d’arracher quelques chair. Ils rêvaient de bombance, de ripailles succulentes, d’orgies frénétiques, par l’envie ils étaient prêts à vendre leur âme. Ils ne savaient pas qu’on voulait juste se servir d’eux, ou du moins de leur nombre, pour justifier une élection pliée à l’avance quand à un adversaire on ne donna pas d’autres choix que de renoncer à la course et sans qu’une telle attitude anti-démocratique n’émeuve les partenaires du pays jouant, face à l’Histoire, des complicités dangereuses.
Par opportunisme et par une cupidité humiliante, ils avaient été nombreux à se dédire, souvent à renoncer à leurs convictions pour revenir célébrer la bête qu’ils peuvent vilipender, souvent la présentant comme la pire peste qui puisse exister dans le monde. Mais voilà plus d’un an qu’ils attendent que le soleil se lève à l’horizon de leurs espérances, mais ils ne voient rien, aucune lueur ne vient éclairer l’horizon pourpre, assombri.
Lasse d’attendre, la meute, qui a pris le risque de jouer son vatout, à ses risques et périls, se rend bien compte aujourd’hui, qu’il ne lui reste plus aucune carte joker à jouer, condamnée désormais à souffrir en silence dans l’aventure qu’elle mène. Ils sont déroutés, ne sachant plus ce qui leur reste à jouer sur le terrain politique quand, le nouveau président, se voulant plus pragmatique pour ne pas se laisser aller des dilemmes cornéliens auxquels exposent généralement les partage post électoraux, dans son cas très compliqué quand on sait le nombre important de partis ayant soutenu mais aussi, l’insatiable gloutonnerie de ses amis politiques du parti qui croient que pour l’avoir « fabriqué » président, il leur devrait tout et qu’il devrait les laisser, au nom d’un tel commerce, agir comme sous le magistère d’Issoufou et ainsi lui compliquer la tâche en ne lui donnant pas la possibilité de gouverner selon sa propre vision et, peut-être, selon son désir de marquer l’Histoire, de rentrer dans la légende.
Beaucoup d’hommes et de femmes, dans ce monde qui ne peut plus rien promettre quand un clan qui a créé les conditions de sa renaissance semble s’emparer de tout pour ne laisser aux autres que les os léchés, déçus et ne pouvant plus espérer, dans leurs silences, regardent, tristes, leurs rêves s’effondrer, presque trahis par le destin. Aujourd’hui, au sein de ce qui forme la majorité au pouvoir, ils sont nombreux à ne plus avoir de paroles, invisibles, malheureux à regarder le soleil de la Renaissance qui a fait fondre les espoirs qui les poussaient à se renier, à renoncer à des combats.
De l’attente longue à la marginalité…
En ne voyant rien venir, même lorsqu’on a trouvé quelque place dans le système, d’autres qui sont fatigués d’attendre dans leur parti, choisirent désespérément la migration politique pour forcer le destin, depuis qu’ils ont compris que le patron de leur parti est servi, qu’installé dans son confort, il les oubliait, leur demandant d’attendre indéfiniment Godot. Terrible politique !
Et les >Nigériens se demandent, où sont Seyni Oumorou et Albadé Abouba ? Si les deux, après leurs batailles judiciaires fratricides autour du MNSD peuvent par l’envie de manger taire leurs rancoeurs après le divorce et la cassure, tous les Nigériens auront compris qu’aucun n’a une conviction qui puisse aller au delà de la panse, car même fondamentalement divisés, ils peuvent s’entendre autour d’une tasse de lait pasteurisé. Si le premier, parti un peu plus tard dans l’empire qui les bouffe aujourd’hui, semble avoir eu le « poste juteux » par lequel on le corrompait, mais sans en connaitre hélas les bonheurs et la paix, le second lui, rêvant d’un sénat taillé à sa mesure, celui-ci peut trouver l’attente longue, si d’ailleurs, pour lui, la promesse n’est pas en train de tomber à l’eau du fait de l’irritation que les rumeurs de la création d’un sénat pour Albadé Abouba provoque chez les Nigériens. Les deux grands alliés, comme on le voit, sont très déçus et la médaille de Méka qu’on donnait à Albadé à l’occasion de la fête tournante à Diffa ne peut rien changer à sa déconvenue. Depuis, même en étant dans le système, les deux hommes vivent presque en marge du système qu’ils ont aidé à venir au pouvoir, non pas par leur force électorale, mais juste pour permettre de justifier une victoire qu’Issoufou mettait dans le pipeline pour assurer ses arrières, misant sur les capacités de Bazoum Mohamed à le protéger. Qui ne sait pas dans le pays, comment, placé au perchoir de l’Assemblée Nationale sans que cela ne soit du goût de tous, Seyni Oumarou peine à dominer l’institution et à la gérer sans être perpétuellement surveillé au point de n’avoir aucune marge de manoeuvre à diriger le parlement comme président, obligé de subir les caprices et les injonctions humiliantes de ses anciens-nouveaux amis au niveau de l’Assemblée Nationale où il est continuellement gêné, son autorité presque remise en cause. Depuis quand, ne peuton plus entendre sa voix, obligé de vivre en quarantaine pour vivre en silence ses douleurs de bête politique traquée, poussée dans les pièges par son envie de manger lorsqu’un Lion lui passe ses appétits carnassiers ? Quand à Albadé, lui est totalement invisible et les deux sont à un virage de vie où les projets politiques peuvent ne plus avoir de chance pour enfin comprendre qu’on est en fin de carrière si ce n’est par des sagesses pour s’effacer de la scène, au moins par une sénilité qui ne peut plus donner de la force pour trainer sa bosse avec des jeunes qui pourraient ne plus faire de quartier à ceux qui, de leur âge, s’entêteront à vouloir continuer à décider pour leur avenir.
Mais ils ne sont pas les seuls invisibles. Wassalké, Amadou Salifou, et d’autres, ont compris que l’heure de la déchéance totale est arrivée. Les deux ne peuvent d’ailleurs plus se plaindre de Hama Amadou de faire ombrage à leur carrière et à leur volonté de s’affirmer sur l’échiquier politique. Cruel destin, n’est-ce pas Was ? Comme quoi, en tout, il faut avoir de la foi. Et ce n’est pas à vous ne viendra jamais, quelle que soit la gymnastique, quels que soient les retournements de veste et les virages à plus de 90° déployés.
Même l’un des plus zélés du système, réduit en laudateur officiel d’Issoufou, avant de jouer à l’équilibriste pendant la campagne pour offrir ses services intéressés au candidat Bazoum pour lequel, il inondait les réseaux sociaux de ses flatteries gourmandes et de ses attaques indécentes à l’endroit de tous ceux qu’ils peut croire être opposée à Bazoum. Mais il déchante : les deux hommes qu’il sert ne sont pas faits du même bois et alors que le premier est très sensible aux éloges même immérités, le Philosophe, lui, ne s’en prend pas trop, et peut garder ses lucidités pour savoir ce qu’il à faire. Il l’apprend à ses Depuis quelques jours, c’est un autre, qui après son aventure au MNSD fit le choix d’un autre parti, avant d’atterrir, depuis quelques jours, sans doute trompé par des mirage, dans ce qu’il a cru être un eldorado, un peu comme cela arrive à bien de migrants qui reviennent de l’aventure, l’esprit plein de déception et de désillusion. En effet, l’on apprend qu’Ada Cheffou peut-être torturé par la faim des traversée du désert et des longues attentes, pour se faire une peau neuve quand Alma Oumarou ne peut plus penser à eux et s’occuper d’eux, a cru qu’il faut prendre son destin en main, et partir en aventure. Pourtant, il ne peut pas ne pas savoir que même là, au PNDS aussi, des gens sont las attendre, tristes à ne jamais voir venir leur tour quand, pendant plus de onze ans, ce sont les mêmes qui gardent les postes, méprisants à leur égard. Or, d’une part, l’expérience montre qu’après tant d’années à la Gobandy même place, l’on ne saurait jamais être efficace, plus tenu à la routine qu’à l’inspiration, et d’autre part une telle gestion dénie finalement aux autres leur raison de se battre dans le même parti, quand on ne peut jamais penser à eux pour aussi montrer de quoi ils peuvent être capables surtout quand les premiers n’ont fait que détruire, par le wassosso, l’image du PNDS et du socialisme auprès des Nigériens et de ceux qui, plus sérieux, à l’extérieur, observent la gouvernance nigérienne depuis 2011 où le PNDS ne semble venir que pour « fabriquer » des milliardaires-voleurs de l’Etat.
Liste d’attente…
Il semble que d’autres sont sur la liste d’attente des départs, attendant le moment opportun, comme Ada Cheffou, pour faire leur « plongée socialiste ». Certains milieux citent Wassalké et consorts qui seraient donnés pour le départ. Et pour justifier que leur départ serait bien motivé, on raconterait que c’est une base qui demanderait de partir, et peut-être, comme l’autre, de prendre la carte du PNDS pour espérer par une telle malice une survivre politique dans un destin qui, pour qui sait bien regarder, est bien fini. Il ne sert plus à rien à s’arcbouter pour les gloires perdues car il n’y a qu’une seule façon de les conserver : rester digne.
Gobandy