Le président de la Commission nationale des droits humains, M. Maty Elhadji Moussa, a présidé, hier matin à Niamey, une rencontre de présentation des résultats de l’étude diagnostique des obstacles à l’instauration d’un climat de confiance entre les force de défense et de sécurité (FDS) et les populations. Cette étape importante, s’inscrit dans le cadre du programme « Appui aux Forces de Sécurité des membres des pays du G5 Sahel pour la lutte contre l’impunité et le renforcement de leurs liens avec les populations ». Ledit programme qui a démarré en 2020, est financé par l’Union Européenne et exécuté par l’Institut danois des Droits de l’Homme (IDDH), au Niger, au Burkina Faso et au Mali.
Cette cérémonie a permis de partager les résultats de ladite étude, réalisée en 2021. En effet, le programme « Appui aux Forces de Sécurité des pays membres du G5 Sahel pour la lutte contre l’impunité et le renforcement de leurs liens avec les populations » se base en grande partie sur son expérience avec ses partenaires au sein des trois (3) pays. Pour l’exécution de ce programme, trois (3) Institutions nationales des trois (3) pays ont été maintenues pour la réalisation de cette étude sur les relations entre les populations et les Forces de sécurité.
L’IDDH est l’Institution Nationale des Droits de l’Homme du Danemark qui est doté d’un mandat international à côté de son mandat national. Il est présent en Afrique de l’Ouest, en particulier au Niger, depuis plusieurs années et entretient des partenariats solides avec divers acteurs étatiques et non-étatiques de promotion et de protection des droits humains.
L’IDDH remercie ses partenaires qui ont contribué à l’aboutissement de cette étude et formule le vœu que ses résultats et recommandations puissent contribuer à une meilleure compréhension des défis qui se posent dans les relations entre forces de sécurité et populations au Niger afin de mieux les prendre en charge.
« Notre souhait, a indiqué son représentant, est aussi qu’ils puissent contribuer au renforcement du système national des droits humains à travers l’instauration, sinon le renforcement d’une collaboration permanente entre la CNDH et les Forces de sécurité afin de mieux protéger les droits humains au Niger.
Dans son intervention, le président de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), Elhadji Mati Moussa a rappelé que cette étude a pour objectif de dresser un état des lieux des relations entre les populations et les forces de défense et de sécurité (FDS) à savoir les Forces Armées Nationales, la Gendarmerie Nationale, la Garde Nationale, la Police Nationale, la Protection Civile, la Douane et les Eaux et Forêts. Il s’agissait plus spécifiquement, d’évaluer notamment la nature et le degré de dialogue, de collaboration et de confiance entre populations et FDS ; d’identifier les principaux obstacles à l’instauration des relations de confiance entre populations et FDS par régions cibles et segments de la population ; de répertorier éventuellement les cas de violations des droits humains
En effet, « contrairement aux agissements des groupes armés non étatiques qui agissent sans foi ni loi, les forces républicaines ont le devoir d’adopter une posture protectrice des droits et libertés des citoyens. Même en état de guerre le respect des lois et règlements doit les animer pour davantage inspirer confiance aux populations dont la collaboration leur est nécessaire pour gagner les batailles contre l’ennemi » a affirmé M. Maty Elhadji Moussa.
Auparavant, M. Boukar Youra, représentant de l’IDDH, a dans sa présentation, souligné que les résultats issus de cette étude sont le fruit d’une compilation et d’une analyse des données recueillies auprès des groupes cibles qui ont exprimé leurs ressentis, leurs vécus et le regard qu’ils ont sur la situation sécuritaire, les réponses qui y sont apportées, les rapports qu’ils ont avec les forces de défense et de sécurité (FDS) dans leur diversité.
L’étude a formulé des recommandations à l’endroit de toutes les parties prenantes notamment : l’Etat, la CNDH, l’IDDH, les FDS, les communautés etc.
Elle recommande notamment l’organisation d’un débat national inclusif sur la sécurité et la défense nationale ; l’appui aux FDS pour qu’ils disposent d’un manuel d’instruction civique.
Par Souleymane Hama Amadou (stagiaire)
Source : http://www.lesahel.org/