La communication sur les activités du président Bazoum Mohamed a merveilleusement bien fonctionné au départ avant de sombrer aujourd’hui dans la platitude. A l’origine de cette situation, le limogeage sans ménagement du spécialiste qu’il a personnellement recruté pour assurer les fonctions de conseiller principal en communication à la présidence, à savoir Wazir Dan Madaoua, ce compatriote vivait en France depuis de longues années. Le laps de temps qu’il a assuré le service, les observateurs ont senti une nette différence entre ce qui se faisait auparavant, avec notamment son prédécesseur en termes de communication, et les innovations qu’il a apportées pour donner une meilleure visibilité aux actions du président Bazoum. Les médias nationaux comme internationaux trouvaient leurs comptes dans la façon de communiquer de Wazir qui recourt abondamment aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntics) pour atteindre le maximum d’audience.
Hélas, pour son malheur, Wazir s’est permis de s’aventurer sur un terrain marécageux en tentant de s’adonner à des comparaisons entre les actions de Bazoum et celles de son prédécesseur et mentor Mahamadou Issoufou. Une erreur qu’il ne lui fallait pas commettre et qui lui a valu son poste. On lui a vite signifié de faire des cartons et de dégager le plancher. Il n’avait pas, en fait, compris à temps que l’ancien président est encore là et que c’est toujours lui le commandant de bord en chef. Comme on le sait, ce bicéphalisme à la tête de l’Etat irrite au plus haut point les Nigériens même s’ils sont obligés de s’en accommoder. Avoir un président officiel et un autre officieux, mais qui dicte sa volonté à l’officiel, influence les décisions importantes de l’Etat, etc., c’est la toute première fois qu’on se trouve dans une telle situation incongrue au Niger. Plus choquant encore dans l’affaire aux yeux des Nigériens, c’est que les activités de l’ancien président Issoufou Mahamadou bénéficient d’une couverture par les médias publics au même titre que celle du président officiel en l’occurrence Bazoum Mohamed. On l’a vu à l’occasion des vacances prises, en août dernier, dans leurs régions respectives par les deux personnalités. A Tahoua, les médias publics ont quasiment couvert l’intégralité du séjour d’Issoufou. Ce qui n’a pas été le cas avec Bazoum l’officiel. A Tahoua toujours, on a vu aussi toutes les autorités régionales (gouverneurs, préfets, responsables administratifs, etc.) se mobiliser pour accueillir l’ancien président et le suivre jusque cherche à faire de l’ombre à son successeur à l’international. Il est de tous les sommets où Bazoum représente le Niger. Issoufou se débrouille toujours pour se faire inviter. Il était encore à la dernière Assemblée générale des Nations Unis où son ami Guterres lui aurait confié la mission de trouver des solutions au terrorisme au Sahel. Président de la République, il n’a pu rien faire contre ce fléau qui a endeuillé le pays.
Que peut il faire ?
Pas plus ! A la lumière de ces faits révélateurs, il est loisible de conclure que les camarades roses gèrent l’Etat comme un patrimoine familial. ‘’Nous avons le pouvoir d’Etat en main, nous le gérons à notre guise, en privilégiant nos propres intérêts au détriment de ceux du peuple’’ ! Combien de temps ce comportement méprisant des Tarayyistes vis-à-vis des Nigériens va-t-il duré ? Difficile à prédire ! Tout dépendra, en dernier ressort, de la volonté et la de capacité des populations à se réveiller et se mobiliser pour mettre le holà !
Tawèye