L’éclairage public est une de ces commodités dont aucune cité ne saurait se passer, à moins de renoncer à son statut de vraie ville. En plus de la luminescence des lampadaires qui donne un certain éclat à la cité, l’éclairage public est un élément fondamental qui entre en ligne de compte dans le bon fonctionnement d’une ville, en termes de charme, de sécurité et de qualité de l’espace de vie, etc. Dans le cas de la ville de Niamey, force est de constater que des zones d’ombres persistent encore dans ce domaine. Dans la plupart des quartiers secondaires, les nuits sont quasiment sombres. Dans le centre-ville, beaucoup de voies principales (ne parlons même pas des ruelles !) sont très peu éclairées. A titre illustratif, sur le Boulevard Tanimoune, jadis entièrement éclairé avec un faisceau lumineux qui ceinture bien la ville, il reste des lampadaires que les splendides poteaux car, pour la plupart, les lampes ne fonctionnent plus. Pire, du rond-point Centrale Nigelec de Goudel jusqu’à l’embranchement du Boulevard des ambassades, une voie pourtant très fréquentée, c’est le noir total.
Le boulevard Ibrahim Baré Mainarassa végète aussi dans l’obscurité. Conduire sur cette voie est gênant la nuit. De la station Ola à partir du boulevard Tanimoune en passant par le rond-point Baré jusqu’à la station Oriba, au niveau du croisement du boulevard Tanimoune qui mène jusqu’au rond-point de la Nigelec centrale de Goudel, les lampadaires ne fonctionnent pas convenablement là où il y en a même. Aussi, cette grande voie est menacée par le sable malgré le nettoyage qui se fait au quotidien.
La situation délétère des installations de l’éclairage public se constate dans presque toutes les rues de la capitale. Beaucoup de voies nécessitent un éclairage au vu de l’agrandissement de la ville de Niamey. Plus précisément les voies d’entrée de la ville. L’on peut citer en guise d’illustration les routes, Dosso, Tillaberi, Filingué, Say. Il y’a une forte mobilité de jour comme de nuit sur ces routes. C’est pourquoi, il y’ a une nécessité d’accroitre le réseau électronique d’éclairage public qui permet aux usagers de circuler aisément et en toute sécurité la nuit.
Sur ces voies, témoignent les habitants et usagers, l’insécurité est grandissante. Selon Tidjani Ada, un habitant du quartier aéroport, le problème du manque d’éclairage contribue à l’insécurité et gène beaucoup la circulation. L’éclairage public peut aussi permettre aux riverains d’exercer des petits commerces au bord de la route. Le manque d’éclairage favorise le banditisme sur la voie. «Dans l’obscurité des gens se sont faits prendre leurs motos sans se faire assister », dixit M. Tidjani. Sur cette voie menant au quartier Aéroport, l’éclairage public s’arrête au niveau de l’entrée de l’Aéroport. La voie est éclairée sur cette distance mais l’on remarque tout de même des zones d’ombre, des endroits où beaucoup d’ampoules ne marchent pas.
Pour beaucoup de citoyens de la capitale, comme cet habitant du quartier aéroport, le problème de l’éclairage public est une responsabilité de la Ville de Niamey, la Mairie centrale en collaboration avec la Nigelec. Selon eux, c’est la Nigelec qui exécute les installations mais la gestion est assurée par la Ville de Niamey, c’est elle aussi qui paie la facture de l’éclairage publique.
Ibrahim Hassan, un conducteur de moto taxi sur l’axe Aéroport témoigne aussi que le manque d’éclairage public gêne leurs activités la nuit. Il explique que c’est une voie très fréquentée par les véhicules gros porteurs et le croisement avec ces derniers dans l’obscurité provoque souvent des accidents.
Hassan Moussa, un autre conducteur de moto taxi renchérit que beaucoup d’accidents se sont produits sur cette voie et dont l’une des causes peut être liée à l’obscurité sur la voie. « Une nuit un accident mortel s’est déroulé devant nous. Il s’agit d’un conducteur de taxi qui a fini sa course sous un véhicule gros porteur stationné au bord de la route».
Ibrahim Omar, un conducteur de taxi rencontré toujours sur la voie de l’aéroport souligne que le manque d’éclairage est un calvaire pour eux. Ibrahim déplore l’impraticabilité de la voie par endroit surtout en cette saison pluvieuse mais aussi le manque d’éclairage public qui constitue un véritable calvaire. Pour y remédier, « nous lançons un appel à la Mairie à bien éclairer les voies de la ville », lance-t-il.
Dans leurs témoignages, des habitants ou des usagers de la voie publique, indexent directement la Ville de Niamey pour le manque d’éclairage.
Le Directeur de l’éclairage, des ouvrages électroniques et hydraulique de la Ville de Niamey, M. Doudou Mamoudou, explique qu’en plus de la réhabilitation du réseau existant, il y’a une possibilité en perspective de réaliser des extensions afin de bien éclairer la ville de Niamey surtout au niveau des voies d’entrée.
Ceci par ce que, souligne-t-il, la ville est partiellement éclairée.
Selon les explications du Directeur de l’éclairage public, il y’a un contrat qui date du 13 avril 2017 entre la Nigérienne d’électricité (Nigelec) et la Ville de Niamey qui confère à la Nigelec l’exécution de tous travaux nécessaires à la réhabilitation des installations d’éclairage de la ville de Niamey. En retour la Ville de Niamey paie un montant forfaitaire de 5 millions de franc CFA par mois pour tous travaux à travers la taxe spécifique prélevée sur les factures d’électricité des citoyens.
D’après le contenu de ce contrat, les travaux de réhabilitation, de mise en état et de maintenance comprennent la réparation des dommages causés aux installations d’éclairage public.
Aussi, la Nigelec mettra en place une structure dédiée aux travaux de réhabilitation et d’entretien du réseau d’éclairage public. Cette structure est renforcée par l’équipe technique de la Ville de Niamey selon les modalités arrêtées en commun.
C’est aussi à la Nigelec de procéder au contrôle des installations. A ce titre, elle effectue une tournée afin de détecter toute anomalie. À son tour, la Ville de Niamey aussi procède à une vérification périodique du fonctionnement de l’éclairage public et signale tout dysfonctionnement à la Nigelec.
À en croire le Directeur de l’éclairage public de la Ville de Niamey, la Nigelec ne répond pas à temps pour la mise en état. Ça peut prendre un mois avant que la Nigelec ne réagisse sur le terrain. «Ça fait plus de deux semaines que j’ai signalé à la Nigelec le disfonctionnement des lampes au niveau de l’OPVN de Lazaret, mais aucune intervention pour le moment. Sur la voie de l’aéroport aussi j’ai signalé des anomalies, aucune réaction de la part de la Nigelec », indiquait M. Doudou Mamoudou lors de notre entretien à la date du 21 septembre 2022. Selon les explications du Directeur de l’éclairage public de la Ville de Niamey, c’est à la Nigelec d’assurer l’éclairage public.
L’éclairage contribue à une ambiance urbaine et à l’épanouissement des populations riveraines. Il est donc important que les rues soient éclairées non seulement pour une meilleure mobilité des personnes, mais aussi pour la sécurité des personnes et de leurs biens.
Par Oumar Issoufou(onep)
Source : http://www.lesahel.org